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Perspective et personnalité temporelles des étudiants en psychologie selon l'orientation théorique

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Academic year: 2021

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Perspective et personnalité temporelles des étudiants

en psychologie selon l'orientation théorique

Mémoire doctoral

Mei-Li Roy

Doctorat en psychologie (D. Psy.)

Docteure en psychologie (D. Psy.)

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Perspective et personnalité temporelles des étudiants

en psychologie selon l’orientation théorique

Mémoire

Mei-Li Roy

Sous la direction de :

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Résumé

Le choix de l’orientation théorique définit et guide l’entièreté du travail du psychologue clinicien. Ce processus décisionnel s’enclenche dès le début des études universitaires en psychologie. Cette étude établit des liens entre l’attitude temporelle des étudiants en psychologie et leurs traits de personnalité en fonction de leur appartenance à chacune des quatre principales orientations théoriques reconnues par l’Ordre des psychologues du Québec (OPQ) : psychodynamique-analytique, cognitive-comportementale, existentielle-humaniste et systémique-interactionnelle). Cent-quarante-deux étudiants au baccalauréat (n = 63) et au doctorat (n = 79) en psychologie ont complété quatre questionnaires en ligne évaluant les traits de personnalité, la perspective temporelle, la personnalité temporelle et l’appartenance aux orientations théoriques. En ce qui a trait à la personnalité temporelle, l’adoption de l’orientation existentielle-humaniste et systémique-interactionnelle est associée à de moindres tendances à la polychronicité, à la proximité des résultats, à la conscience du temps en vacances et à la planification à la maison. En revanche, l’adoption de l’orientation cognitive-comportementale est associée à de fortes capacités de planification, de conscience du temps, de polychronicité et de proximité des résultats. Au niveau des traits de personnalité, l’adoption de l’orientation psychodynamique-analytique est associée à une propension à l’extraversion et le névrotisme, mais également à moindre tendance à l’agréabilité et au caractère consciencieux. De plus, l’adoption de l’orientation cognitive-comportementale est associée à une propension au caractère consciencieux. Enfin, les résultats ne permettent pas d’établir de liens entre l’appartenance à une orientation théorique et les dimensions de la perspective temporelle. La présente étude contribue donc à documenter le profil des étudiants en psychologie, particulièrement au plan des traits de personnalité et des attitudes temporelles. Elle permet d’établir certains liens, jusqu’ici peu étudiés, entre le choix de l’orientation théorique et le profil temporel des futurs étudiants gradués en psychologie.

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Table des matières

Résumé ... iii

Liste des tableaux ... vi

Liste des figures ... vii

Liste des abréviations et des sigles ... viii

Remerciements ... ix

Introduction ... 1

Orientations théoriques ... 1

Facteurs ... 2

Les traits de personnalité ... 3

Orientations théoriques et traits de personnalité ... 5

Perspective temporelle ... 7

Perspective temporelle et traits de personnalité ... 10

Personnalité temporelle ... 13

Personnalité temporelle et traits de personnalité ... 14

Objectifs et hypothèses ... 15 Chapitre 1. Méthode ... 17 Participants ... 17 Matériel ... 17 Procédure ... 19 Analyses ... 20 Chapitre 2. Résultats ... 22 Orientations théoriques ... 22 Données du ZTPI ... 23 Données du TPI ... 26

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Données du BFI ... 30

Chapitre 3. Discussion ... 33

Time Personality Indicator ... 34

Big Five Inventory ... 36

Zimbardo Time Perspective Inventory ... 38

Implications pratiques et théoriques ... 39

Limites de la présente étude ... 40

Pistes de recherches futures ... 41

Conclusion ... 43

Bibliographie ... 44

Annexe A. Répartition des orientations théoriques des membres de l’OPQ en 2014 ... 51

Annexe B. Brèves descriptions des orientations théoriques ... 52

Annexe C. BFI-Fr ... 53

Annexe D. Traduction Française des 56 items de la ZTPI ... 55

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Liste des tableaux

Tableau

1 Distribution des participants selon le sexe et le programme universitaire pour

chacun des questionnaires ... 21

2 Corrélations entre l'orientation théorique et les sous-échelles du ZTPI ... 24

3 Corrélations entre l'orientation théorique et les sous-échelles du BFI-Fr ... 25

4 Corrélations entre l'orientation théorique et les sous-échelles du TPI ... 29

5 Corrélations, coefficients canoniques standardisés, corrélations canoniques, proportions de variance et redondances entre l'orientation théorique et la personnalité temporelle et leurs variables canoniques correspondantes ... 30

6 Corrélations, coefficients canoniques standardisés, corrélations canoniques, proportions de variance et redondances entre l'orientation théorique et les traits de personnalité et leurs variables canoniques correspondantes ... 32

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Liste des figur es

Figure

1 Moyenne des scores d’appartenance pour chaque orientation théorique chez les étudiants inscrits au baccalauréat en psychologie. Les barres d’erreurs

représentent l’erreur standard de la moyenne. ... 22

2 Moyenne des scores d’appartenance pour chaque orientation théorique chez les étudiants inscrits au doctorat en psychologie. Les barres d’erreurs représentent

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Liste des abr éviations et des sigles

BFI-Fr Big Five Inventory

OPQ Ordre des psychologues du Québec

SQRP Société Québécoise pour la recherche en psychologie TPI Time Personality Indicator

VD Variable dépendante VI Variable indépendante

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Remer ciements

Avant d’y accéder, l’admission au doctorat représentait un accomplissement en soi. Rapidement, on s’aperçoit que le réel exploit est d’enchainer les années aux études graduées et de mener à terme ce parcours universitaire tout en préservant la fougue, la passion et le dévouement qui nous habitaient aux premiers instants de cette grande aventure. Pour plusieurs, la conclusion d’un doctorat peut être synonyme de fierté, d’envergure et d’accomplissement. Ce l’est pour moi également. Mais ma rétrospective des dernières années évoque aussi les sacrifices, les moments de doute et le découragement qui m’ont habitée. Heureusement, la réalisation d’un tel parcours repose sur la présence de plusieurs personnes qui savent nous procurer le soutien nécessaire, sous toutes ses formes, et nous donner un second souffle vers la graduation tant convoitée. Je tiens à adresser des remerciements à certaines d’entre elles qui ont su faire une réelle différence au cours des cinq dernières années.

D’abord, je tiens à remercier mon directeur de mémoire doctoral, Monsieur Simon Grondin. De par votre nature passionnée et bienveillante, vous avez été d’une aide précieuse avant même mon entrée au doctorat. Dès le départ, vous avez cru en mes capacités et m’avez accordé une confiance qui a certainement été rassurante pour une étudiante qui faisait ses premiers pas en recherche. La qualité et l’assiduité de l’accompagnement que vous m’avez offert méritent d’être soulignées. Outre votre constante disponibilité, vous m’avez offert des opportunités qui se sont avérées être plus que des tremplins professionnels, mais également des vecteurs de croissance au plan personnel. Soyez assuré de ma reconnaissance pour votre engagement tout au long de ma formation universitaire. Merci pour tout!

Je souhaite également remercier Monsieur Louis Diguer, membre de mon comité de mémoire doctoral. Merci d’avoir apporté un éclairage clinique à mes travaux, ce qui en a grandement amélioré la qualité. Je vous remercie pour l’implication, la révision et les réflexions que vous m’avez offertes.

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À mes collègues du laboratoire, merci de votre présence et de votre implication de près ou de loin dans mon projet de recherche. Merci d’avoir contribué au climat convivial, inclusif et collaboratif du lab. Vous en avez fait un endroit où il est agréable de se retrouver pour échanger, s’entraider et trouver motivation. Un merci particulier à Vincent pour ta précieuse aide et ton temps. Merci d’avoir bonifié mes travaux de tes nombreuses connaissances et de ta rigueur.

En repensant à mon parcours universitaire, je pense à vous, Marie-Andrée, Lysa-Mary, Stéphanie G, Jean-Philippe et Maxime. À votre façon, vous m’avez permis de garder un équilibre entre mes études et ma vie personnelle. J’ai pu m’appuyer sur les moments passés en votre compagnie et les échanges de qualité que nous avons eus pour maintenir le cap. Merci pour vos encouragements, pour votre intérêt envers mon cheminement et pour votre capacité à me garder groundée.

Un énorme merci à ma famille. Il y a beaucoup de vous dans cet accomplissement. Merci pour votre soutien moral et financier, pour vos encouragements, votre compréhension et votre patience. À mes parents, merci pour votre amour inconditionnel et pour votre accueil chaleureux lorsque j’avais besoin de m’évader et d’échapper au rythme effréné de mes études. Vous êtes un refuge et un point d’ancrage dans ma vie. Vous m’avez toujours épaulée dans mon choix de carrière et vous avez fait tout ce qui était en votre pouvoir pour en faciliter la réalisation. À ma sœur, merci d’être mon petit bonheur et de me ramener à l’essentiel. Merci d’ajouter de la couleur et de la perspective à ma vision de la vie. À ma marraine et mes tantes, comme ce fût réconfortant de pouvoir compter sur votre soutien et votre affection!

À mes précieuses amies dont la présence et les encouragements n’ont jamais failli. À Marie-Pier, merci d’être l’amie dont tout le monde rêve! Une amie qui se réjouit de chaque étape franchie, aussi petite soit-elle, simplement parce qu’elle représente un pas de plus vers la fin. Merci pour les moments où tu as su me rappeler les raisons m’ayant poussée à entreprendre un doctorat alors qu’il m’arrivait de les perdre de vue. Merci de m’avoir fait

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sentir que ma valeur et mon identité surpassaient celles définies par mon statut d’étudiante. Merci Nena! À Stéphanie H, merci d’avoir été la complice de chaque instant du doctorat. Nos nombreux soupers, nos séances d’étude et nos discussions ont été une source de réconfort et de motivation indispensable. L’expérience doctorale n’aurait pas été la même sans toi, sans ton amitié, ta sensibilité et ton écoute. Merci Lady! À Katherine, merci d’être une amie disponible, rassurante et généreuse. Tu as su être présente lors de moments clés tant au plan personnel qu’académique. Ton caractère consciencieux et réfléchi a définitivement été inspirant pour moi, me ramenant à l’ordre lorsque nécessaire. Merci Katteri!

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Intr oduction

Or ientations théor iques

Au cours de sa formation universitaire, l'étudiant en psychologie est exposé à différentes orientations théoriques, que ce soit à travers du contenu des cours, de l'expérience clinique de ses professeurs ou de ses propres stages. Il s'agit des modèles théoriques qui jettent les bases conceptuelles utilisées pour comprendre les difficultés du client, guider l'intervention et suggérer des techniques thérapeutiques (Poznanski & McLennan, 1995; Vasco, Garcia-Marques, & Dryden, 1993). L'orientation théorique privilégiée par un thérapeute est reconnue comme ayant une importance capitale dans tout le processus thérapeutique, notamment à l'égard des hypothèses, du choix d'intervention et des résultats à prévoir (Boswell, Castonguay, & Pincus, 2009; Poznanski & McLennan, 1995, 2003).

L'Ordre des psychologues du Québec (2018) distingue quatre orientations théoriques principalement utilisées afin de conceptualiser et de mener une psychothérapie. D'abord, l'orientation psychodynamique-analytique relie les difficultés actuelles aux conflits non résolus et refoulés de l'histoire personnelle. Cette orientation repose sur la notion d'inconscient. Or, le processus thérapeutique vise à prendre conscience de ces conflits internes et de leur influence sur le présent pour ensuite s'en dégager progressivement. Pour sa part, l'orientation cognitive-comportementale relie les difficultés psychologiques à des pensées, croyances et comportements inadéquats qui ont été appris dans l'environnement de la personne. Le processus thérapeutique consiste à remplacer les pensées indésirables et à apprendre des comportements adaptés pour gérer les émotions vécues. Ensuite, l'orientation existentielle-humaniste se concentre sur le moment présent et sur la capacité de l'individu à prendre conscience de ses difficultés et à les comprendre pour modifier sa manière d'être et d'agir. Le processus thérapeutique guide le client vers l'exploration de soi et l'exploration de nouvelles façons d'être et d'agir tout en étant sur un pied d'égalité avec le thérapeute. Finalement, l'orientation systématique-interactionnelle relie les difficultés de la personne à son interaction avec son entourage (famille, amis, collègues...). Le processus thérapeutique vise à modifier et à optimiser les relations entre la personne et son entourage, parfois par

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l'entremise de rencontres avec le thérapeute. L'Ordre des psychologues du Québec demande annuellement à ses membres des informations concernant leur pratique professionnelle. Parmi les renseignements récoltés, il est possible d'établir la proportion de psychologues s'identifiant à l'une des quatre orientations théoriques décrites ci-haut. Les données de l'année 2014 révèlent que 44 % des membres se considèrent d'orientation cognitive-comportementale, suivi des orientations existentielle-humaniste et psychodynamique-analytique, à égalité, pour lesquelles 24 % des psychologues s'identifient. Finalement, 7 % des répondants indiquent l'orientation systémique-interactionnelle comme étant leur choix premier (voir Annexe A).

Généralement, le psychologue clinicien s'identifie à une orientation en particulier dans le but de guider sa pratique. Buckman et Barker (2010) notent trois principaux modèles détaillant la sélection d'une orientation théorique. Le premier, le modèle evidence-based

practice serait le plus communément emprunté. Il s'agit de sélectionner l'approche de

traitement reconnue efficace empiriquement selon la problématique donnée (Roth & Fonagy, 2005). Le deuxième modèle, le client-fit model, est suivi par le thérapeute choisissant l'approche la plus adaptée au client et à ses difficultés. Ces deux premiers modèles assument toutefois que les thérapeutes sont en mesure d'incorporer différentes perspectives théoriques à la psychothérapie. En ce qui a trait au troisième modèle, le modèle développemental, il suggère que les thérapeutes en formation passent à travers trois stades distincts dans la sélection d'une orientation. Au tout début, les nouveaux thérapeutes évoluent à partir d'un point où ils se montrent inflexibles, se rattachant seulement à une orientation en particulier, et ce, de manière rigide. Graduellement, ils arrivent à considérer et à explorer différentes orientations pour finalement choisir l'orientation favorite qu'ils appliquent de manière flexible, tout en démontrant une ouverture aux autres approches (Stoltenberg & Delworth, 1987).

Facteur s

Outre ces trois modèles, plusieurs études ont été menées afin d'identifier les facteurs qui contribuent à l'adoption d'une orientation en particulier. Il est connu que les facteurs environnementaux semblent jouer un rôle important dans ce choix. Parmi les plus

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fréquemment nommés, il est possible de citer la formation, la clientèle visée, la supervision, l'expérience clinique, les collègues, les lectures et même le contexte sociopolitique (Arthur, 2000; Bitar, Bean, & Bermúdez, 2007; Fitzpatrick, Kovalak, & Weaver, 2010; Norcross, Prochaska, & Farber, 1993; Poznanski & McLennan, 2003; Schwartz, 1978; Steiner, 1978; Tremblay, Herron, & Schultz, 1986; Vasco & Dryden, 1994). Par ailleurs, l'adoption d'une orientation théorique semble résulter en grande partie de variables personnelles. En effet, la philosophie personnelle, l'âge, la famille d'origine, l'attitude, la réflexion et la thérapie personnelle influencent le choix du thérapeute (Bitar et al., 2007; Fitzpatrick et al., 2010; Steiner, 1978; Sundland, 1977; Vasco & Dryden, 1994). À titre d'exemple, Bitar et al. (2007) commentent de quelle façon les expériences vécues au sein de la famille d'origine peuvent influencer le processus par lequel bon nombre de thérapeutes s'identifient aux théories qui ont été aidantes dans la résolution des difficultés présentes dans leur famille d'origine. Cependant, le facteur ayant fait l'objet du plus grand nombre d'investigations est sans contredit les traits de personnalité. Plusieurs études ont d'ailleurs démontré l'existence d'un lien entre les différents traits de personnalité et le choix de l'orientation théorique du thérapeute (Arthur, 2000, 2001; Bitar et al., 2007; Boswell et al., 2009; Buckman & Barker, 2010; Chwast, 1978; Johnson, Germer, Efran, & Overton, 1988; Ogunfowora & Drapeau, 2008; Poznanski & McLennan, 2003; Scandell, Wlazelek, & Scandell, 1997; Scragg, Bor, & Watts, 1999; Topolinski & Hertel, 2007; Tremblay et al., 1986; Vasco & Dryden, 1994).

Les tr aits de per sonnalité. Les traits de personnalité représentent un concept largement étudié dans le domaine de la psychologie. Rolland (2004) décrit les traits de personnalité comme étant des noyaux cohérents de cognitions, d'émotions et de comportements présentant une stabilité temporelle et trans-situationnelle. Différents modèles théoriques proposent un ensemble de traits sur lesquels les individus se distinguent. Parmi ceux-ci, le modèle dimensionnel en cinq facteurs (les « Big Five ») de Costa et McCrae (1992, 2008, 2011) est probablement l'un des plus connus et reconnus.

Le premier trait, le névrosisme, correspond à un système de perception des stimuli menaçants et de réactivité face à ceux-ci pour permettre la mise en œuvre des conduites de sécurité. Celles-ci sont mises en place dans le but d'éviter la douleur. Il s'agit donc d'un

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système contrôlant la production d'émotions et de cognitions négatives. Les individus ayant une propension élevée pour le névrosisme peuvent donc être décrits comme étant hypersensibles aux stimuli aversifs en plus d'avoir tendance à percevoir les évènements de manière menaçante et pénible.

Le deuxième trait, l'extraversion, représente la tendance à rechercher le contact avec l'environnement, entre autres social, ainsi que les stimulations agréables qui en découlent. Ce système oriente donc l'individu vers les situations plaisantes et le stimule à produire des réactions appropriées telles que la confiance, l'assurance, le dynamisme et l'enthousiasme. Les individus présentant un degré élevé d'extraversion sont donc hypersensibles et réactifs aux stimuli agréables, ce qui se traduit par une tendance à percevoir et ressentir les évènements comme étant stimulants et attrayants.

Le troisième trait, l'ouverture à l'expérience, regroupe les conduites relatives à la tolérance, l'exploration et la recherche de nouveauté. Il reflète un goût pour des intérêts larges et variés ainsi que pour les expériences nouvelles. Les individus faisant preuve d'ouverture peuvent être perçus comme ayant une forte curiosité et une imagination active. Ils semblent avoir besoin de variété et de changement plutôt que d'adopter des modèles de pensées et de comportements conventionnels.

Le quatrième trait, l'agréabilité, renvoie aux caractéristiques (empathie, chaleur, indifférence, hostilité...) qui teintent la relation avec autrui. Cette dimension concerne le type d'interactions qu'une personne entretient avec les autres, allant de la compassion jusqu'à l'antagonisme. Les individus présentant un niveau élevé d'agréabilité sont perçus comme des êtres altruistes, bienveillants, attentionnés et prévenants. Ils semblent avoir une tendance naturelle à faire confiance aux autres et à être sensibles à leurs problèmes.

Le cinquième et dernier trait, le caractère consciencieux, se rapporte aux conduites orientées vers un but marqué par la motivation, l'organisation et la persévérance. Cette dimension concerne la capacité à se fixer des buts et objectifs en plus de mettre en place

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des stratégies de planification, d'anticipation et de réalisation pour les atteindre. Ce trait de personnalité témoigne également d'une capacité à inhiber la satisfaction immédiate des désirs et des besoins au profit de l'atteinte d'un objectif lointain demandant des efforts soutenus et de la persévérance. Les individus ayant un caractère consciencieux prononcé ont besoin de structure, ne se laissent pas facilement détourner des objectifs fixés et sont décrits comme étant méthodiques, exigeants et minutieux (Rolland, 2004).

Avant de poursuivre, il semble pertinent de préciser que les individus qui poursuivent leurs études universitaires en psychologie partagent des similarités relatives à leur personnalité. Par exemple, Rubinstein et Strul (2007) comparent quatre métiers sur la base des cinq traits de personnalité du modèle de Costa et McCrae (1992) et remarquent que les psychologues cliniciens ont tendance à obtenir des scores plus élevés d'agréabilité comparativement aux docteurs, artistes et avocats. Toujours selon le modèle dimensionnel en cinq facteurs, Boswell et al. (2009) concluent que les psychothérapeutes ont des niveaux de névrosisme et d'ouverture plus élevés que la moyenne, alors que les trois autres traits se retrouvent dans la moyenne. D'autres études portant sur le sujet démontrent quant à elles que les étudiants en psychologie présentent un caractère consciencieux plus faible que les étudiants d'autres facultés, mais qu'ils obtiennent des scores plus élevés d'extraversion et d'ouverture (De Fruyt & Mervielde, 1996; Lievens, Coetsier, De Fruyt, & De Maeseneer, 2002; Marrs, Barb, & Ruggiero, 2007). Il semblerait donc que les étudiants qui poursuivent leur parcours universitaire en psychologie aient des traits de personnalité semblables, formant ainsi un portrait distinct qui se différencie des autres domaines.

Or ientations théor iques et tr aits de per sonnalité

Malgré le fait que les étudiants en psychologie partagent des traits de personnalité communs, certaines études se sont intéressées aux différences inter-individus en fonction de l'appartenance aux orientations théoriques. Il est donc possible de remarquer des différences entre les profils de personnalité des psychothérapeutes selon les quatre orientations décrites précédemment.

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Dans un premier temps, les psychothérapeutes d'orientation psychodynamique-analytique présentent un intérêt pour le monde interne et leur principale approche est dite intuitive et complexe. De plus, ils seraient plus enclins à présenter des manifestations de dépression, d'anxiété et d'introversion. Arthur (2001) observe que ces thérapeutes se perçoivent comme étant passifs et réactifs plutôt que proactifs. Plus encore, les études semblent démontrer qu'ils ont une propension au névrosisme plus importante que les thérapeutes d'orientation cognitive-comportementale (McLennan & Poznanski, 2004; Poznanski & McLennan, 2003). Aussi, le trait d'ouverture à l'expérience semble prédire l'appartenance à l'orientation psychodynamique chez les cliniciens (Ogunfowora & Drapeau, 2008). Étant donné que les thérapeutes de cette orientation ont tendance à s'appuyer sur des moyens abstraits pour traiter l'information et qu'ils se permettent de sortir des structures cognitives pour laisser place à leur imagination dans la compréhension des individus, il n'est pas surprenant que l'ouverture à l'expérience les caractérise (Arthur, 2001; Topolinski & Hertel, 2007).

Dans un deuxième temps, les thérapeutes d'orientation cognitive-comportementale démontrent moins d'intérêt pour le monde interne et sa complexité. Pour analyser leurs hypothèses, ils privilégient plutôt des données concrètes, objectives et observables. Arthur (2001) rapporte que ceux-ci se décrivent comme étant rationnels, conventionnels, prévisibles, stables et ordonnés. Par rapport aux thérapeutes d'autres approches, ils ont tendance à expérimenter moins d'anxiété et de dépression et ils démontrent plus d'adaptation psychologique et de stabilité émotionnelle, en plus de mieux gérer le stress. Les travaux de Buckman et Barker (2010) révèlent qu'une préférence pour la thérapie cognitive-comportementale est associée au caractère consciencieux. Le contraire de cette affirmation serait d'ailleurs applicable pour les psychodynamiciens. Les auteurs précisent que ces résultats s'expliquent grâce au mode respectif de planification, d'organisation et de réalisation de tâches des deux approches: les thérapeutes cognitifs-comportementaux paraissent davantage résolus et déterminés que les thérapeutes psychodynamiciens. Ces résultats sont répliqués par Ogunfowora et Drapeau (2008) qui concluent que le trait consciencieux réussit à prédire l'appartenance à l'orientation cognitive-comportementale chez les cliniciens et les étudiants. Puisque ces derniers paraissent ordonnés et efficaces, il

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se peut que cela les incite à adopter cette approche reconnue pour être très structurée et orientée vers des objectifs précis (Reinecke & Freeman, 2003). Enfin, les thérapeutes s'identifiant à cette orientation auraient des scores d'ouverture à l'expérience significativement plus bas que les trois autres orientations théoriques incluses dans l'étude de Poznanski et McLennan (2003).

Dans un troisième temps, les thérapeutes d'orientation existentielle-humaniste présenteraient un haut degré d'ouverture à l'expérience (Scandell et al., 1997). De plus, le trait d'ouverture à l'expérience semble être un prédicteur de cette orientation alors que le trait consciencieux prédit négativement l'appartenance à cette orientation. Étant donné que les fondements de cette orientation remettent en question les croyances populaires sur la nature humaine, il est possible qu'elle attire des individus non-conventionnels et ouverts d'esprits (Ogunfowora & Drapeau, 2008).

Dans un quatrième temps, les thérapeutes d'orientation systémique-interactionnelle seraient caractérisés par les traits d'agréabilité et d'extraversion (Ogunfowora & Drapeau, 2008).

Per spective tempor elle

La perspective temporelle sous-tend plusieurs construits perceptibles tels que la réussite, la fixation d'objectifs, la prise de risques, la recherche de sensations, la dépendance, la rumination, etc. (Zimbardo & Boyd, 1999). La relation au temps est également un élément central dans les psychothérapies, peu importe l'orientation théorique. En effet, plusieurs techniques d'intervention visent à modifier l'attitude et les croyances du client par rapport à son passé, son présent et/ou son futur. D'ailleurs, les orientations théoriques mentionnées ci-haut diffèrent notamment quant à la perspective temporelle à laquelle elles réfèrent et qui dicte la façon de mener tant l’évaluation que le traitement. Le portrait n'est cependant pas clair, comme l'ont démontré Tremblay et al. (1986). En effet, les trois groupes à l'étude (béhavioristes, psychodynamiciens et humanistes) ne différaient pas sur l'échelle Time Competence (le degré auquel un individu s'identifie au présent). Il est

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donc difficile d'établir un constat définitif concernant les perspectives temporelles des différentes orientations théoriques.

Zimbardo et Boyd (1999) décrivent la perspective temporelle comme étant le processus souvent inconscient par lequel la série continue d'expériences personnelles et sociales est assignée à des catégories temporelles ou à des périodes de temps. Cela permet d'établir un ordre, une cohérence et une signification à ces évènements (Hall, 1996). L'individu peut ensuite faire appel à ses cadres cognitifs pour coder, stocker et se rappeler des évènements passés de manière à se former des attentes, des objectifs et des scénarios. Ainsi, la représentation concrète du présent repose sur des constructions psychologiques abstraites des évènements passés et futurs. Zimbardo et Boyd (1999) soutiennent que ces perspectives temporelles exercent une influence dynamique sur bon nombre de jugements, décisions et actions. Par exemple, lorsqu'une décision d'agir d'une certaine manière doit être prise, certains sont influencés par leur expérience passée d'où ils tirent des souvenirs de situations similaires. Ainsi, la remémoration de ces situations leur permet d'évaluer les coûts et les bénéfices que leur décision a engendrés. Pour d'autres, l'influence provient de l'anticipation et des attentes créées dans l'optique de fournir une extension du présent dans le futur. Ici, les coûts sont estimés en fonction de l'évaluation des bénéfices qu'ils risquent d'apporter en se projetant dans le futur. Dans les deux cas, les processus cognitifs responsables de reconstruire le passé et de construire le futur guident l'individu dans sa prise de décision actuelle en lui permettant de repousser la gratification immédiate qui pourrait entrainer des conséquences négatives.

Lorsqu'un individu développe l'habitude de donner trop d'importance à un des trois cadres temporels dans son processus décisionnel, un biais cognitif temporel l'incite à s'orienter vers le passé, le présent ou le futur. Au contraire, un individu possédant une orientation temporelle plus équilibrée a plus de facilité à alterner entre le passé, le présent et le futur de manière flexible en fonction des demandes particulières de la situation, de l'évaluation des ressources et des évaluations personnelles et sociales. Ainsi, la perspective temporelle est un processus situationnel qui est relativement stable et propre à chaque individu. La référence aux différents cadres temporels est déterminée par plusieurs facteurs

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acquis tels que la culture, l'éducation, la religion, la classe sociale et le modeling familial. Il est difficile d'être conscient de la mise en opération et de l'influence de la perspective temporelle au quotidien étant donné qu'il s'agit d'un processus subtil. Par contre, celle-ci constitue le fondement de plusieurs autres construits plus facilement observables comme la réussite, la fixation d'objectifs, la prise de risque, la recherche de sensations, la dépendance, la rumination et la culpabilité.

La complexité de la perspective temporelle a motivé différents chercheurs à développer des façons de la mesurer et de l'opérationnaliser. Plusieurs recherches ont été menées dans le but de relier l'orientation vers le futur ou le présent à d'autres construits psychologiques. Le portrait global révèle que l'orientation vers le futur est reliée à plusieurs conséquences positives pour les individus de la société occidentale. En effet, les individus portés vers le futur présentent un statut économique et une réussite scolaire supérieurs et ils ont moins tendance à rechercher des sensations fortes, les exposant à moins de comportements délétères pour la santé (tabagisme, sédentarité, toxicomanie...). De plus, le constat inverse semble s'appliquer aux individus ayant une orientation dominante vers le présent, alors qu'ils sont plus à risque de vivre des conséquences négatives, y compris des problèmes criminels, de santé mentale, de délinquance juvénile, de dépendances et de jeu pathologique (Barnett et al., 2013; Carmi, 2013; Daugherty & Brase, 2010; de Volder & Lens, 1982; Guthrie, Butler, & Ward, 2009; Joireman, Shaffer, Balliet, & Strathman, 2012; McKay, Percy, & Cole, 2013; Padawer, Jacobs-Lawson, Hershey, & Thomas, 2007; Strathman, Gleicher, Boninger, & Edwards, 1994).

Zimbardo et Boyd (1999) déplorent l'absence d'outils servant à opérationnaliser la perspective temporelle dans son ensemble. À cet effet, ils proposent cinq facteurs qui, selon eux, permettent de décrire l'attitude et la vision d'un individu par rapport aux trois cadres temporels. Pour représenter l'orientation vers le passé, les auteurs décrivent le passé-négatif comme une vision généralement négative, aversive et pessimiste du passé. Cette attitude négative peut être attribuable aux expériences actuelles déplaisantes, à des évènements traumatiques ou aux deux. Elle suggère de la douleur, des traumas et des regrets. Au contraire, le passé-positif reflète une attitude chaleureuse et sentimentale envers le passé. Il

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suggère ainsi une construction éclatante, nostalgique et positive du passé. Ensuite, concernant l'orientation vers le présent, les auteurs proposent le concept de présent-hédoniste. Il reflète une attitude hédoniste, insouciante, téméraire caractérisée par une prise de risques envers le temps et la vie. Il suggère également une orientation vers le plaisir actuel et l'excitation, sans grande considération pour les conséquences futures des actions posées. L'orientation vers le présent-hédoniste rend également difficile le choix de faire des sacrifices aujourd'hui qui seront récompensés demain. De manière différente, le présent-fataliste reflète une attitude présent-fataliste, impuissante et sans espoir envers le futur et la vie. Ce facteur révèle l'absence d'une perspective temporelle ciblée. En effet, l'individu orienté vers le présent-fataliste ne poursuit pas de buts ou d'objectifs à la manière de ceux qui sont orientés vers le futur. De plus, il ne met pas l'accent sur l'excitation et le plaisir comme le font les individus orientés vers le présent-hédoniste. Plus encore, il n'éprouve pas de nostalgie ou d'amertume particulières à l'égard du passé comme les individus orientés vers le passé-positif et le passé-négatif. Cette orientation reflète plutôt la croyance d’un individu à l’effet que le futur est prédestiné et qu'il ne peut être influencé par ses actions. Au contraire, il doit se résigner au présent puisque les humains sont impuissants face au destin. Finalement, les auteurs proposent l'orientation vers le futur qui reflète un comportement motivé par l'effort, l'atteinte de buts et les récompenses qui y sont associées. Cette orientation est caractérisée par la planification et la réalisation d'objectifs à moyen ou long terme.

Per spective tempor elle et tr aits de per sonnalité

La perspective temporelle fait partie des concepts possédant un lien d'association avec les différents traits de personnalité. En effet, l'attitude et les comportements relatifs au temps peuvent être reliés aux cinq traits de personnalité détaillés précédemment. Certains auteurs vont même jusqu'à qualifier les perspectives temporelles de trait de personnalité en soi. Par exemple, Mowen (1999) décrit la perspective temporelle orientée vers le futur comme étant un trait de personnalité central puisqu'elle est formée de multiples facteurs, à la manière des cinq traits de personnalité. Outre cette proposition qui demeure hypothétique, des liens ont été démontrés entre les cinq traits de personnalité connus et les cinq orientations de la perspective temporelle décrites précédemment. À cet effet, Kairys et

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Liniauskaite (2015) passent en revue certains travaux qui se sont intéressés aux liens entre ces deux construits et ils calculent les moyennes pondérées des corrélations entre les différentes échelles. L'association la plus fréquemment établie est celle entre l'orientation vers le futur et le trait consciencieux (Adams & Nettle, 2009; Dunkel & Weber, 2010; Ely & Mercurio, 2011; van Beek, Berghuis, Kerkhof, & Beekman, 2011; Zhang & Howell, 2011; Zimbardo & Boyd, 1999). La force de cette association est généralement de 𝑟 = 0,60 (Kairys & Liniauskaite, 2015). Il est possible de croire que les individus capables de se projeter dans l'avenir, motivés par l'effort et l'atteinte de buts possèdent également la capacité de planifier, d'organiser et d'exécuter des tâches efficacement et vice-versa. Ces deux dimensions témoignent également d'une capacité à repousser le plaisir immédiat et à fournir les efforts nécessaires à la réalisation d'objectifs futurs. Cette détermination, cette initiative et cette motivation semblent donc communes aux deux facteurs.

Une seconde liaison est remarquée entre l'orientation vers le passé-négatif et le trait de névrotisme (Dunkel & Weber, 2010; Ely & Mercurio, 2011; van Beek et al., 2011; Zhang & Howell, 2011). La force de cette association est généralement de 𝑟 = 0,48 (Kairys & Liniauskaite, 2015). Cette association suggère que les individus ayant une vision généralement négative et pessimiste du passé présentent également un degré de stabilité émotionnelle moindre. Leur attitude négative envers leurs expériences passées irait de pair avec une augmentation de la probabilité à vivre des affects tels que la tristesse, le désespoir et la culpabilité. Bien que cette association paraisse évidente, il est intéressant de constater que des données existantes y apportent du soutien. En effet, il semble qu'un individu ayant une vision plutôt négative du passé soit plus enclin à éprouver de la détresse et à gérer les situations stressantes avec difficulté (Rolland, 2004). Toujours concernant l'orientation vers le passé-négatif, elle serait corrélée à un plus faible degré d'extraversion (Dunkel & Weber, 2010; van Beek et al., 2011; Zhang & Howell, 2011). La force de cette association est généralement de 𝑟 = -0,24 (Kairys & Liniauskaite, 2015). Ainsi, les individus ayant une représentation pessimiste et négative du passé se caractérisent également par une tendance à l'introversion. Alors que le passé est synonyme de douleur et de regret, ces individus peuvent être perçus comme réservés, solitaires et distants. Ils peuvent également paraitre difficiles d'approche et manquant d'enthousiasme (Rolland, 2004). Finalement, une

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troisième association moins robuste, mais tout de même valide, est démontrée entre l'orientation vers le passé-négatif et un faible degré du caractère consciencieux (Dunkel & Weber, 2010; Zhang & Howell, 2011; Zimbardo & Boyd, 1999). La force de cette association est généralement de 𝑟 = -0,19 (Kairys & Liniauskaite, 2015). En d'autres mots, les individus qui se représentent leurs expériences passées comme étant déplaisantes ont moins tendance à être efficaces dans la planification, l'organisation et l'exécution de tâches. Au contraire, il peut être difficile pour eux de se conformer aux contraintes imposées par certaines tâches, préférant procéder à leur manière et quand bon leur semble. Il se peut que leur perception négative du passé ne les incite pas à se centrer sur l'atteinte d'objectifs de manière déterminée et disciplinée ou encore que leur manque d'organisation et de rigueur les ait prédisposés à vivre des expériences négatives par le passé (échecs, difficultés, défaites...).

Les individus possédant une orientation temporelle vers le passé-positif auraient quant à eux tendance à obtenir des scores plus élevés au trait de personnalité d'agréabilité (Dunkel & Weber, 2010; Zhang & Howell, 2011; Zimbardo & Boyd, 1999). La force de cette association est généralement de 𝑟 = 0,24 (Kairys & Liniauskaite, 2015). En d'autres mots, ces deux facteurs iraient de pair de façon à ce que les individus ayant une attitude chaleureuse et positive à l'égard du passé aient également tendance à aborder les relations interpersonnelles avec confiance et altruisme. Ils seraient perçus comme amicaux, bienveillants et serviables. (Rolland, 2004).

Il est également possible d'établir des rapprochements entre l'orientation vers le présent-fataliste et le trait consciencieux: différentes études mettent en lumière une corrélation négative entre les deux facteurs (Dunkel & Weber, 2010; van Beek et al., 2011; Zhang & Howell, 2011; Zimbardo & Boyd, 1999). La force de cette association est généralement de 𝑟 = -0,25 (Kairys & Liniauskaite, 2015). Moins un individu est consciencieux, plus il aurait tendance à présenter une attitude fataliste, impuissante et sans espoir envers la vie et le futur et vice-versa. En se référant au fait que l'individu orienté vers le présent-fataliste ne poursuit pas de buts ni d'objectifs, qu'il agit de manière résignée, croyant que le présent ne peut être influencé par ses actions, il est possible de croire que

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cette perception s'accompagne d'un manque de persévérance et de planification dans la réalisation de différentes tâches.

Finalement, une association positive est remarquée entre l'orientation vers le présent-hédoniste et le trait d'extraversion (Dunkel & Weber, 2010; van Beek et al., 2011; Zhang & Howell, 2011). La force de cette association est généralement de 𝑟 = 0,30 (Kairys & Liniauskaite, 2015). En effet, les individus ayant une attitude insouciante, téméraire et orientée vers le plaisir actuel semblent préférer les environnements agréables qui procurent des stimulations et du plaisir. Ils peuvent être perçus comme dynamiques, enthousiastes, sociables et pleins d'entrain (Rolland, 2004).

Per sonnalité tempor elle

En plus des perspectives temporelles, le profil temporel des individus peut également inclure le concept de personnalité temporelle qui reflète les aptitudes associées à la gestion du temps. Francis-Smythe et Robertson (1999) explorent la notion de personnalité temporelle comme un construit multidimensionnel et modifiable tout en tenant compte des comportements, cognitions et affects de l'individu. Ce concept a fait l'objet de différentes investigations, et ce, en utilisant diverses mesures des différences individuelles relatives au temps. Les recherches portant sur les attitudes, les pensées, les sentiments et les comportements temporels ont été menées dans les domaines de la psychologie, du management, du marketing, du comportement du consommateur et de la sociologie. Cependant, Francis-Smythe et Robertson (1999) remarquent que parmi les différentes mesures, il existe une duplication des concepts qu'il serait possible de regrouper. À la suite de cette analyse, il leur est possible de créer cinq facteurs principaux permettant d'opérationnaliser la personnalité temporelle : la conscience du temps, la ponctualité, la planification, la polychronicité et l’impatience. Ces cinq facteurs constituent les cinq sous-échelles du Time Personality Indicator (TPI). Récemment, Bisson, Grondin et Francis-Smythe (2015) se sont intéressés à la validation française de cet outil. Leurs travaux ont contribué à la modification des cinq facteurs et à l’ajout de trois facteurs supplémentaires à la version anglaise du TPI. La version française comprend donc huit dimensions au total. La première, la conscience du temps en vacances, fait référence à la tendance d’un individu

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à porter une attention à la façon avec laquelle ses activités sont planifiées en vacances, à son désir de savoir l’heure qu’il est et de suivre un horaire précis. La deuxième, le respect des échéances, renvoie à la capacité d’un individu à avoir un niveau d’efficacité qui lui permettra de respecter les échéances associées à ses activités et à être capable de bien estimer la durée de tâches. La troisième, les croyances temporelles sociales, réfère à la tendance qu’a un individu à valoriser le fait d’être ponctuel lors de rendez-vous et de respecter les échéances. La quatrième, la planification et utilisation du temps au travail, se rapporte à la préférence qu’a un individu à bien rentabiliser et planifier son temps au travail. La cinquième, la polychronicité, fait référence à la capacité d'un individu à accomplir plus d'une chose à la fois. Ces individus aiment alterner d'une activité à l'autre, que ce soit en termes de minutes, d'heures, de jours ou de mois. Par exemple, ils sont à l'aise de lire un livre et de regarder la télévision simultanément ou encore de travailler sur plusieurs projets en même temps. Au contraire, les individus moins enclins à la polychronicité se concentrent sur une activité à la fois et préfèrent l'avoir complétée avant de passer à la prochaine. La sixième, la proximité des résultats, renvoie à la préférence d’un individu à travailler sur des tâches dont les résultats peuvent être constatés dans un avenir rapproché. La septième, l’impatience, caractérise les individus ayant tendance à vouloir terminer rapidement la tâche en cours d'exécution. Ceux-ci se décrivent comme étant impatients et il leur arrive fréquemment d'essayer de contrôler le rythme de leurs interactions avec les autres. Au contraire, les individus qui se décrivent comme étant patients n'ont pas cette habitude. Enfin, la huitième dimension, la planification et l’utilisation du temps à la maison, réfère la propension d’un individu à suivre un horaire, un ordre et un échéancier afin d’effectuer ses tâches lorsqu’il est à la maison, mais pas en vacances.

Per sonnalité tempor elle et tr aits de per sonnalité

Jusqu’à tout récemment, la littérature ne fournissait aucune base pour établir des liens entre la personnalité temporelle et les traits de personnalité. Toutefois, les travaux de Bisson et al. (2015) précisent la force des liens entre les huit dimensions du TPI et les cinq dimensions du Big Five. Les liaisons les plus robustes sont retrouvées entre la dimension du respect des échéances et les dimensions de l’agréabilité (r = 0,57) et du caractère

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consciencieux (r = 0,56). Ainsi, plus un individu est en mesure d’effectuer ses tâches dans les délais prévus, plus sa personnalité semble caractérisée par l’agréabilité et des traits consciencieux. D’autres rapprochements ont aussi été faits entre la dimension des croyances temporelles sociales et le trait de l’agréabilité (r = 0,30). Cela porte à croire que plus un individu accorde de l’importance à la ponctualité lors de rendez-vous, plus sa personnalité est empreinte d’agréabilité. Enfin, d’autres liens ont été établis entre les dimensions de la polychronicité et du névrosisme (r = 0,30) et de l’impatience et de l’ouverture à l’expérience (r = -0,32). Ainsi, plus un individu possède une forte habileté à accomplir plusieurs choses en même temps, plus il affiche une propension au névrosisme. Enfin, les individus ayant tendance à vouloir terminer rapidement la tâche en cours d'exécution, se caractérisent par de moins forts scores d’agréabilité.

Objectifs et hypothèses

À ce jour, aucune étude ne semble avoir porté sur les liens entre la perspective temporelle, la personnalité temporelle et l'appartenance aux différentes orientations théoriques des psychothérapeutes. Tel que mentionné précédemment, les lignes directrices des orientations théoriques incitent les thérapeutes à se concentrer davantage sur le passé ou le présent de leurs clients en plus d'inclure des durées de traitement pouvant aller de quelques semaines à quelques années. Cependant, outre ces bases théoriques, aucun résultat ne fournit d'information sur les attitudes temporelles des psychothérapeutes à un niveau plus personnel.

Le présent projet a pour objectif de dresser le « profil temporel » d’étudiants universitaires en psychologie. Il vise à établir des liens entre les attitudes temporelles des étudiants en psychologie et leurs traits de personnalité en fonction de leur orientation théorique. Ainsi, au terme de ce projet de recherche, il sera possible d'obtenir une meilleure description et une meilleure compréhension des caractéristiques personnelles et temporelles des étudiants poursuivant des études dans le domaine de la psychologie clinique.

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Étant donné la nature exploratoire du projet, les hypothèses proposées reposent sur les conclusions d'études existantes qui, d'une part, établissent des liens entre les orientations théoriques en psychologie et les traits de personnalité et, d'autre part, entre et les traits de personnalité et les perspectives temporelles. En ce sens, il est possible de poser des hypothèses pour chacune des quatre orientations théoriques présentées ci-haut.

Ainsi, de par leur tendance au névrotisme, il est attendu que les individus d'orientation psychodynamique présentent une orientation temporelle prédominante vers le passé-négatif. De plus, il est possible de s'attendre à ce que leur personnalité temporelle ne soit pas caractérisée par l'impatience en raison de la durée de traitement normalement plus élevée.

Il est également attendu que les individus d'orientation cognitive-comportementale soit, quant à eux, davantage orientés vers le futur, de par leur caractère consciencieux. En raison de la présence de ce trait de personnalité, il est aussi réaliste de s'attendre à ce que ces individus aient une personnalité temporelle empreinte d'une forte capacité de planification.

Il est attendu qu'en lien avec leur prédisposition à l'agréabilité et à l'extraversion, les individus d'orientation systémique-interactionnelle soient orientés vers le passé-positif et le présent-hédoniste. Cette propension au présent-hédoniste pourrait aussi s'accompagner d'une impatience sur le plan de la personnalité temporelle découlant d'une difficulté à attendre pour repousser la satisfaction de ses besoins.

Finalement, il est permis de croire que les individus d'orientation humaniste-existentielle présentent une orientation temporelle vers le présent-fataliste de par leur faible propension au caractère consciencieux. Toujours selon cette faible propension au caractère consciencieux, il se peut que la personnalité temporelle de ces individus ne soit pas orientée vers la planification.

(28)

Chapitr e 1.

Méthode

Par ticipants

Les participants sollicités étaient les étudiants universitaires en psychologie inscrits au baccalauréat ainsi qu'au doctorat et ils ont été rejoints de deux façons différentes. D'abord, un courriel électronique de recrutement a été acheminé aux étudiants de l'Université Laval et de l'Université de Montréal via les listes d'envoi automatique. Un autre courriel électronique de recrutement a été acheminé aux membres abonnés à la liste de diffusion de la Société québécoise pour la recherche en psychologie (SQRP). Ensuite, l'étudiante responsable du présent projet de recherche s'est présentée aux cours Psychologie de la

perception et Psychologie: histoires et systèmes à la session d'hiver 2016 qui constituent

deux cours obligataires pour les étudiants au baccalauréat en première et en troisième année, respectivement. Ainsi, les étudiants présents ont été invités à consulter le courriel de recrutement qui leur avait été envoyé afin de participer à l'étude.

Au total, 142 étudiants, 116 femmes et 26 hommes, ont pris part à la présente étude. Les participants étaient inscrits à un programme universitaire de psychologie, soit au baccalauréat (63) ou au doctorat (79). De ce nombre, 127 participants, 106 femmes et 21 hommes, ont rempli l'entièreté des questionnaires.

Matér iel

Les participants ont rempli quatre questionnaires sur Internet (SurveyMethods) : un questionnaire maison portant sur les orientations théoriques, le Big Five Inventory (BFI-Fr), le Zimbardo Time Perspective Inventory (ZTPI) ainsi que le TPI.

En premier lieu, le questionnaire maison comporte quatre questions à propos de l'orientation théorique à laquelle s'identifient les participants. Pour chacune des quatre orientations décrites précédemment (psychodynamique-analytique, cognitive-comportementale, existentielle-humaniste et systémique-interactionnelle), les participants ont indiqué leur

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degré d'appartenance. Par exemple, sur une échelle en cinq points [(1) aversion à l’égard de l'approche ― (5) adoption totale de l'approche], veuillez indiquer le degré auquel vous vous considérez d'approche psychodynamique-analytique. Il est à noter qu'une brève description, semblable à celle présentée dans le présent ouvrage, a été fournie aux participants afin de s'assurer qu'ils réfèrent aux orientations théoriques adéquatement (voir Annexe B).

En deuxième lieu, le BFI (voir Annexe C) inclut les marqueurs prototypiques des « Big Five », ces cinq dimensions de la personnalité sur lesquelles se base le modèle de Costa et McCrae (1992). Il diffère du NEO-PI-R dans la mesure où il comporte moins d'items (44), son temps de passation étant donc réduit, et son utilisation étant plus accessible. Malgré ces différences, la corrélation entre un score dimensionnel du BFI et du NEO-PI-R est de 0,77. Les travaux de Plaisant, Srivastava, Mendelsohn, Debray et John (2005) permettent maintenant d'utiliser une version française valide du BFI qui ressemble étroitement à la version anglaise. La moyenne des cohérences internes de chaque échelle du BFI est de α = 0,77, ce qui suggère que les qualités psychométriques de l'instrument montrent sa validité. Le BFI-Fr comprend donc 45 items (p. ex., Je me vois comme quelqu'un qui est

bavard) auxquels les participants doivent répondre à l'aide d'une échelle de type Likert en

cinq points : (1) désapprouve fortement ― (5) approuve fortement. Il est à noter que le temps requis pour remplir ce questionnaire est estimé à environ 10 minutes (Plaisant, Courtois, Réveillère, Mendelsohn, & John, 2010).

En troisième lieu, le ZTPI (voir Annexe D) permet de dresser le profil de la perspective temporelle des individus. Il comprend 56 items (passé-positif (9), passé-négatif (10), présent-fataliste (9), présent-hédoniste (15), et futur (13)) auxquels les participants sont invités à répondre à l'aide d'une échelle de type Likert en cinq points: (1) ne s'applique pas

du tout à moi ― (5) s'applique tout à fait à moi. La cohérence interne des cinq échelles

varie entre α = 0,71 et α = 0,78, ce qui laisse croire que les items de chaque échelle sont similaires dans leur contenu et qu'ils sont donc assez homogènes. De plus, la fiabilité test-retest des cinq échelles varie entre 0,70 et 0,80, témoignant d'une certaine stabilité des résultats dans le temps. Enfin, la validation française du ZTPI atteste de la stabilité et de la fidélité du construit mesuré par ce questionnaire dans la mesure où la version française

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comporte 54 items (p. ex., Je pense souvent à ce que j'aurais dû faire autrement dans ma

vie) au lieu de 56 et où trois items ont changé d'affectation. Il est à noter que la durée de

passation varie entre 10 et 15 minutes (Apostolidis & Fieulaine, 2004; Zimbardo & Boyd, 1999).

En quatrième lieu, le TPI (voir Annexe E) rend compte de la personnalité temporelle sur la base de huit facteurs répartis parmi 37 items (conscience du temps en vacances (6), respect des échéances (6), croyances temporelles sociales (4), planification et utilisation du temps au travail (4), polychronicité (5), proximité des résultats (4), impatience (5) et planification et utilisation du temps à la maison (3)). Les participants sont invités à répondre à ces 43 items (p. ex., Je n'aime pas faire plusieurs activités en même temps) à l'aide d'une échelle de type Likert en cinq points: (1) total désaccord ― (5) total accord. La cohérence interne des cinq échelles varie entre α = 0,63 et α = 0,71, ce qui permet de croire que les items d'une même échelle mesurent bel et bien le même construit. De plus, la fiabilité test-retest est supérieure à 0,70 pour chacune des échelles, ce qui permet de croire que la prise de mesure à des temps différents produit des résultats similaires. Enfin, le TPI a été traduit en français, permettant ainsi d'administrer ce questionnaire dans une autre langue que l'anglais (Bisson et al., 2015). Il est à noter que la durée de passation est d'environ 10 minutes (Francis-Smythe, 2006; Francis-Smythe & Robertson, 1999, 2003).

Pr océdur e

Les étudiants qui souhaitaient participer à la présente étude pouvaient accéder aux questionnaires par l'entremise du lien électronique inscrit dans le courriel de recrutement. Une fois redirigés vers SurveyMethods, les participants pouvaient consulter le formulaire de consentement avant d'entreprendre la complétion des questionnaires. En débutant, les participants devaient indiquer leur programme d'étude (baccalauréat ou doctorat) ainsi que leur sexe. Par la suite, les participants complétaient le questionnaire maison comprenant quatre items, le ZTPI comprenant 56 items, le TPI comprenant 37 items ainsi que le BFI-Fr comprenant 45 items. Enfin, les participants étaient invités à inscrire leur adresse courriel s'ils désiraient participer au tirage des certificats-cadeaux offerts en guise de compensation. Au total, la complétion des quatre questionnaires prenait environ vingt minutes.

(31)

Analyses

Afin de déterminer le lien entre les construits mesurés par les trois questionnaires (BFI, ZTPI et TPI) et les quatre mesures d’appartenance aux orientations cliniques sondées, trois séries d’analyses multivariées ont été effectuées. Chaque série prenait pour variables dépendantes les scores aux divers construits d’un des questionnaires administrés et prenait pour variables explicatives les mesures d’appartenance aux quatre orientations cliniques. En premier lieu, afin de déterminer s'il existe un lien entre l'ensemble des variables explicatives et l’ensemble des variables dépendantes, des régressions linéaires multiples (à plusieurs variables explicatives) multivariées (à plusieurs variables dépendantes) ont été effectuées en prenant comme critère statistique le test F sur la trace de Pillai. En deuxième lieu, si ce test omnibus s’avérait significatif, alors la contribution unique de chaque mesure d’appartenance, une série de régressions linéaires multivariées était effectuée. Elles prenaient pour variables dépendantes les mêmes que celles du test omnibus et prenaient pour variable explicative la mesure d’appartenance à une des quatre orientations cliniques. En dernier lieu, si le test omnibus s’avérait significatif, alors une analyse de corrélations canoniques était effectuée afin de clarifier les liens entre les variables explicatives d’une part et les variables dépendantes, de l’autre.

Toutes les analyses statistiques présentées ici ont été effectuées à l’aide du logiciel IBM

SPSS Statistics 20. De plus, il est à noter que les tailles d’échantillon différaient d’un

groupe d’analyse à l’autre. En effet, certains participants ont abandonné l’étude en cours de route et n’ont répondu qu’à une certaine partie des questionnaires de l’étude. Pour chaque série de tests, seules les données des participants ayant répondu à toutes les questions analysées ont été retenues. Sur le total des participants ayant rempli le questionnaire portant sur les différentes orientations théoriques, 142 ont rempli le ZTPI, 129 ont complété le TPI et 127 ont rempli le BFI-Fr (voir Tableau 1 pour plus de détails).

(32)

Tableau 1

Distribution des participants selon le sexe et le programme universitaire pour chacun des questionnaires

ZTPI TPI BFI-Fr

Sexe 116 Femmes 26 Hommes 106 Femmes 23 Hommes 106 Femmes 21 Hommes Programme universitaire 63 Baccalauréat 79 Doctorat 57 Baccalauréat 72 Doctorat 55 Baccalauréat 72 Doctorat

(33)

Chapitr e 2.

Résultats

Or ientations théor iques

La distribution de l’appartenance à chacune des quatre orientations théoriques est présentée dans les Figures 1 et 2 suivantes. La moyenne des scores pour chaque orientation théorique est indiquée pour les participants inscrits au baccalauréat en psychologie ainsi que ceux inscrits au doctorat en psychologie.

Figure 1. Moyenne des scores d’appartenance pour chaque orientation théorique chez les

étudiants inscrits au baccalauréat en psychologie. Les barres d’erreurs représentent l’erreur standard de la moyenne. 1 2 3 4 5

Psychodyn Cognitive-comp ExisHu SystInt

M o y en n e d es s co res d 'a p p a rt en a n ce Orientations théoriques

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Figure 2. Moyenne des scores d’appartenance pour chaque orientation théorique chez les

étudiants inscrits au doctorat en psychologie. Les barres d’erreurs représentent l’erreur standard de la moyenne.

Données du ZTPI

En premier lieu, les analyses ont été réalisées à partir du groupe de participants ayant complété le ZTPI. Les corrélations entre l'appartenance aux orientations théoriques (VI) et les sous-échelles du ZTPI (VD) sont rapportées dans le Tableau 2 de la page suivante. Les associations les plus robustes comprennent les corrélations entre l’orientation cognitive-comportementale, le futur (r = 0,17) et le présent-fataliste (r = -0,21) et celle entre l’orientation psychodynamique-analytique et le présent-fataliste (r = 0,17).

Préalablement aux régressions linéaires multiples multivariées, la vérification des postulats de base en ce qui a trait aux hypothèses de normalité, d'homogénéité des matrices de variance-covariance, de linéarité et de multicolinéarité a révélé des résultats satisfaisants. Le test global a révélé qu'aucune des variables mesurant l'orientation théorique prédisait de manière significative une des variables du ZTPI, Trace de Pillai = F(20, 544) = 1,04, p = 0,41. Étant donné que les analyses n'ont révélé aucun lien entre l'ensemble des VI et l'ensemble des VD, aucune analyse subséquente n'a été effectuée.

1 2 3 4 5

Psychodyn Cognitive-comp ExisHu SystInt

M o y en n e d es s co res d 'a p p a rt en a n ce Orientations théoriques

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Tableau 2

Corrélations entre l'orientation théorique et les sous-échelles du ZTPI

1 2 3 4 5 6 7 8 9 1. Psychodynamique-analytique 1 2.Cognitive-comportementale -0,33** 1 3. Existentielle-humaniste -0,16 -0,07 1 4. Systémique-interactionnelle -0,11 -0,01 0,46** 1 5. Passé négatif 0,07 -0,03 -0,12 0,01 1 6. Présent hédoniste 0,05 -0,02 -0,04 -0,02 0,13 1 7. Futur -0,06 0,17* 0,05 0,05 0,06 -0,35** 1 8. Passé positif 0,04 -0,01 -0,03 0,11 -0,40** 0,06 0,07 1 9. Présent fataliste 0,17* -0,21* -0,07 -0,03 0,31** 0,23** -0,24** -0,05 1 * p < 0,05 ** p < 0,01

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Tableau 3

Corrélations entre l'orientation théorique et les sous-échelles du BFI-Fr

1 2 3 4 5 6 7 8 9 1. Psychodynamique-analytique 1 2.Cognitive-comportementale -0,34** 1 3. Existentielle-humaniste -0,16 -0,07 1 4. Systémique-interactionnelle -0,08 0,05 0,49** 1 5. Extraversion 0,18* -0,03 -0,20* -0,18* 1 6. Agréabilité -0,02 0,13 0,18* 0,01 -0,20* 1 7. Consciencieux -0,06 0,11 0,16 0,03 0,08 0,08 1 8. Névrotisme 0,03 -0,08 -0,13 0,08 -0,01 -0,25** -0,08 1 9. Ouverture -0,08 -0,05 0,11 0,14 0,15 0,02 0,09 -0,07 1 * p < 0,05 ** p < 0,01

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Données du TPI

En deuxième lieu, les analyses ont été réalisées à partir du groupe de participants ayant complété le TPI. Les corrélations entre l'appartenance aux orientations théoriques (VI) et les sous-échelles du TPI (VD) sont rapportées dans le Tableau 3 de la page précédente. Les associations les plus robustes comprennent les corrélations entre l’orientation psychodynamique et la planification et l’utilisation du temps au travail (r = -0,23), celle entre l’orientation cognitive-comportementale et la planification du temps au travail (r = 0,19) et celle entre l’orientation existentielle-humaniste et la proximité des résultats (r = -0,23).

La vérification des postulats de base en ce qui a trait aux hypothèses de normalité, d'homogénéité des matrices de variance-covariance, de linéarité et de multicolinéarité a révélé des résultats satisfaisants. Le test global a révélé qu'au moins une des variables mesurant l'orientation théorique prédisait de manière significative une des variables du TPI, Trace de Pillai = F(32, 480) = 1,62, p = 0,018. Afin d'analyser la contribution unique de chacune des VI, des contrastes orthogonaux ont été appliqués de manière à identifier l'effet de chaque orientation théorique. Les analyses ont révélé qu'aucune des orientations théoriques n'expliquait à elle seule l'effet sur l'ensemble des VD: (a) psychodynamique, Trace de Pillai = F(8,117) = 1,33, p = 0,23; (b) cognitive-comportementale, Trace de Pillai = F(8, 117) = 1,67, p = 0,10; (c) existentielle-humaniste, Trace de

Pillai = F(8, 117) = 1,98, p = 0,06 et (d) systémique-interactionnelle, Trace de Pillai = F(8, 117) = 0,73, p = 0,66. Ces résultats suggèrent qu'une combinaison linéaire des VI explique l'effet sur l'ensemble des VD plutôt qu'une orientation théorique en particulier.

Enfin, dans le but de clarifier cette combinaison linéaire des VI, une analyse de corrélation canonique a été effectuée. L'ensemble des variables de l'orientation théorique incluait l'appartenance aux quatre orientations théoriques (psychodynamique, cognitive-comportementale, existentielle-humaniste et systémique-interactionnelle). L'ensemble des variables de la personnalité temporelle incluait les huit sous-échelles du TPI (conscience du temps en vacances, respect des échéances, croyances temporelles sociales, planification du temps au travail, polychronicité, proximité des résultats, impatience et planification du

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temps à la maison). L'absence de données extrêmes multivariées à l'intérieur des ensembles a été confirmée à p < 0,001 de même que l'absence de données manquantes, laissant N = 129. Les postulats concernant la multicollinéarité à l'intérieur des ensembles ont été rencontrés.

La première corrélation canonique était 0,43 (18,69 % de variance expliquée). Les trois corrélations canoniques restantes étaient non significatives. En incluant les quatre corrélations canoniques, il y a un effet significatif, F(32, 433,07) = 1,64, p = 0,02, alors qu'en retirant la première corrélation canonique, il ne l’est pas, F(21, 339,38) = 1,25,

p = 0,21. Tous les autres tests F subséquents sont statistiquement non significatifs de sorte

que seule la première paire est conservée pour l'analyse. Les données relatives à la première paire de variables canoniques se retrouvent dans le Tableau 4 de la page suivante. Ce tableau regroupe les corrélations entre les variables et les variables canoniques, les coefficients canoniques standardisés, la variance expliquée, l'analyse de redondance ainsi que les corrélations canoniques. Le total de la variance expliquée ainsi que le total de l'analyse de redondance indiquent que la première paire de variables canoniques était modérément liée.

En se basant sur une corrélation ayant pour seuil 0,3, les variables parmi l'ensemble des orientations théoriques étant corrélées à la première variable canonique étaient les orientations existentielle-humaniste, cognitive-comportementale et systémique-interactionnelle. Parmi l'ensemble des variables de personnalité temporelle, la conscience du temps en vacances, les croyances temporelles sociales, la planification travail, la proximité des résultats et la polychronicité étaient corrélées avec la première variable canonique. La première paire de variables canoniques indique que ceux qui préfèrent l'orientation existentielle-humaniste (0,83) et systémique-interactionnelle (0,48) et s'identifient moins à l'orientation cognitive-comportementale (-0,58) ont tendance à présenter de moindres croyances du temps social (-0,60), moins de polychronicité (-0,48), moins de proximité des résultats 0,40), une moindre conscience du temps en vacances (-0,36) ainsi qu'une moindre planification à la maison (-0,32). Ainsi, plus les étudiants en psychologie s'identifient aux orientations existentielle-humaniste et

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systémique-interactionnelle, moins ils s'identifient à l'orientation cognitive-comportementale, moins leur personnalité temporelle est caractérisée par une la polychronicité, la proximité des résultats, la conscience du temps en vacances et la planification à la maison.

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Tableau 4

Corrélations entre l'orientation théorique et les sous-échelles du TPI

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

1. Psychodynamique-analytique 1

2.Cognitive-comportementale -0,35** 1

3. Existentielle-humaniste -0,15 -0,07 1

4. Systémique-interactionnelle -0,09 0,05 0,48* 1

5. Conscience temps vacances 0,07 0,04 -0,17 -0,06 1

6. Croyance temps social 0,03 0,19* -0,16 -0,19* 0,09 1

7. Respect échéances -0,02 0,06 -0,01 0,03 0,04 0,44** 1

8. Impatience 0,19* -0,06 -0,15 -0,01 0,34** 0,07 0,07 1

9. Planification temps maison 0,01 0,17* -0,05 0,00 0,44** 0,18* 0,24** 0,20* 1

10. Planification temps travail -0,23** 0,19* -0,04 -0,02 0,10 0,15 0,12 0,05 0,27** 1

11. Proximité résultats 0,04 0,00 -0,23** -0,06 0,03 -0,08 -0,21* 0,12 0,05 0,05 1

12. Polychronicité 0,01 0,11 -0,20* -0,04 0,09 -0,05 0,14 0,28** 0,01 0,02 -0,05 1 * p < 0,05

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Données du BFI

En troisième et dernier lieu, les analyses ont été réalisées à partir du groupe de participants ayant complété le BFI-Fr. Les corrélations entre l'appartenance aux orientations théoriques (VI) et les sous-échelles du BFI-Fr (VD) sont rapportées dans le Tableau 5 suivant. Les associations les plus robustes comprennent les corrélations entre l’orientation psychodynamique et l’extraversion (r = 0,18) et celles entre l’orientation existentielle-humaniste et l’extraversion (r = -0,20) et l’agréabilité (r = 0,18).

Tableau 5

Corrélations, coefficients canoniques standardisés, corrélations canoniques, proportions de variance et redondances entre l'orientation théorique et la personnalité

temporelle et leurs variables canoniques correspondantes

Première variable canonique Corrélation Coefficient Orientation théorique Psychodynamique/analytique ˗0,04 ˗0,12 Cognitive-comportementale ˗0,58 ˗0,59 Existentielle-humaniste 0,83 0,69 Systémique-interactionnelle 0,48 0,17 Proportion de variance 31,55 Redondance 5,90 Personnalité temporelle

Conscience temps vacances ˗0,36 ˗0,21 Conscience temps social ˗0,60 ˗0,74 Respect échéances ˗0,08 0,28

Impatience ˗0,23 0,12

Planification temps maison ˗0,32 ˗0,14 Planification temps travail ˗0,27 ˗0,11 Proximité des résultats ˗0,40 ˗0,43

Polychronicité ˗0,48 ˗0,59

Proportion de variance 14,04

Redondance 2,62

Figure

Figure 1. Moyenne des scores d’appartenance pour chaque orientation théorique chez les  étudiants inscrits au baccalauréat en psychologie
Figure 2. Moyenne des scores d’appartenance pour chaque orientation théorique chez les  étudiants inscrits au doctorat en psychologie

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