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La cellulose brute et les fibres ADF, NDF, et ADL

Chapitre III : Les troubles du métabolisme énergétique

III. A Expérimentation I : composition chimique et valeur nutritive des aliments

I.4. Matière grasse

1.5. La cellulose brute et les fibres ADF, NDF, et ADL

Une des composantes importantes des aliments pour animaux est la teneur en fibres. Elle représente la fraction de l’aliment la plus difficile à digérer. Chez le ruminant, des différences dans la quantité et les propriétés physiques et chimiques des fibres dans l’aliment peuvent affecter la performance et la productivité de l’animal, et notamment altérer les fermentations dans la panse, le métabolisme, le taux de lipides dans le lait produit et finalement, la santé de l’animal à long terme (Mertens, 1997).

Le tableau (12) résume les teneurs :

 En cellulose brute ;

 En fibres extraites au détergent neutre (NDF) ;

 En fibres extraites au détergent acide (ADF) ;

 Et en (ADL) calculées par rapport à la matière sèche.

Tableau 12 : Teneurs moyennes en cellulose brute et en fibres des trois plantes

fourragères étudiées (en % MS)

NDF (% MS) ADF (% MS) ADL (% MS) CB (% MS) Vicia monantha 32.86 26.74 11.41 18.6 Melilotus sulcata 36.6 26.1 10.2 29.91 Cynodon dactylon 71.2 39.4 11.68 31.5

Significativité des effets

Ns Ns * *

Expérimentation I : valeur nutritive des aliments Résultats et discussions

1.5.1. La cellulose brute

L’évaluation du contenu en fibres est utilisée depuis le milieu du XIX siècle pour estimer la valeur énergétique et ainsi évaluer la qualité des aliments pour animaux (Hindrichsen et al., 2006). Aujourd’hui, la méthode largement utilisée pour l’estimation de la cellulose brute est connue comme méthode Weende (RF ou RFB à ALP). Cette méthode, purement empirique, est très robuste et peut être appliquée à toutes sortes d’aliments. Cependant, le traitement avec une solution acide suivi du traitement avec une solution basique provoque une importante solubilisation des polysaccarides structuraux ainsi que d’une partie de la lignine présents initialement dans l’échantillon. De sorte que la détermination de la cellulose brute ne comprend pas toutes les composantes des parois cellulaires. Selon l’aliment, la fraction cellulose brute peut contenir entre 40 et 100% de cellulose, entre 15 et 20% de pentosanes (hémicellulose), et entre 5 et 90% de lignine de l’échantillon (Mertens, 2003).

L’analyse végétale révèle que l’espèce Melilotus sulcata est significativement plus riche en cellulose brute (29.91 % de MS) par rapport à Vicia monantha (18.6% de MS), ceci est confirmé par l’étude statistique qui montre une différence hautement significative (P0.001) entre les deux espèces. Toutefois la graminée Cynodon dactylon présente la valeur la plus importante (30.1% MS).

En se référant aux résultats de Noblet et Bourdon (1997), les valeurs obtenues dans notre étude chez les deux légumineuses pour la cellulose brute sont très élevées par rapport à celles rapportées par cet auteur pour le pois (6.9%MS). Par ailleurs Deshmukh et al. (1993), ont signalé un taux plus bas en cellulose brute comparé à celui obtenu dans notre investigation pour la même espèce Cynodon dactylon (26.21%MS).

D'après Jarrige et al. (1995), la teneur en cellulose augmente de façon importante et régulière avec l'âge de la plante, elle peut également être influencée par les facteurs agro climatiques en particulier la température élevée.

Comme il a été rapporté par plusieurs auteurs Gailar, (1974) ; Andrieu et Weisse, (1981), Demarquilly et Andrieu, (1987) et Soltner, (2000), la cellulose brute évolue avec l'âge de la plante et elle croit d'une façon linéaire depuis la première phase jusqu'à la fin du cycle de développement.

1.5.2. Les fibres NDF ADF et ADL

Le terme fibre désigne en général les constituants des parois cellulaires des plantes, comprenant une grande variété de polysaccarides structurels qui sont souvent liés à des protéines et à des phénols, particulièrement à la lignine. Les principaux polysaccarides des

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parois cellulaires des plantes sont : la cellulose, différentes hémicelluloses (p.ex.arabinoxylanes, ß-glucanes, xyloglucanes, arabinogalactanes), et des polysaccarides pectiques (Hindrichsen et al,2006). La lignine est un polymère phénolique composé d’unités de phényle-propane, dont le rôle est de cimenter et durcir les parois cellulaires. L’analyse chimique des trois plantes fourragères révèle que la teneur de ces dernières en constituants pariétaux est assez élevée notamment pour la graminée Cynodon dactylon qui présente les valeurs les plus élevées (tableau 12).

Piva et al. (1993) ont signalé des taux en ADF pour Medicago sativa et Lolium multiflorum proches de ceux enregistrés chez nos légumineuses avec des valeurs respectives de (26.5 vs. 25.3), alors qu’ils sont inferieurs aux valeurs trouvées pour la graminée Cynodon

dactylon.

Par ailleurs ces mêmes auteurs ont rapporté des taux en NDF proche de ceux obtenus pour Melilotus sulcata, et superieurs à Vicia monontha, et significativement inferieurs à

Cynodon dactylon.

Nos résultats sont en accord avec ceux rapportés par González et Andres (2003), pour la teneur de Melilotus sulcata et Vicia monantha en NDF, cependant les valeurs enregistrées pour l’ADF sont supérieures à celles trouvées dans notre recherche ; et celles rapportées pour l’ADL sont inferieures, avec des valeurs respectives de (36 ; 90.1 ; 17.6).

Par rapport à nos résultats et pour la même espèce fourragère (Cynodon dactylon),

Deshmukh et al. (1993) ont rapporté des taux plus bas en NDF (65 vs. 71.2) ; et des taux plus élevés en ADF (48 vs. 39.4).

Lemenaour (2001), a rapporté dans sa recherche qui a porté sur l’étude des différentes plantes constituant les fourrages d’une jachère pâturée dans le Constantinois, des taux d’ADF de 30.92% pour les graminées ; 39.51 % pour les Légumineuses ; et 29.87 % pour le reste des plantes constituant la jachère. Ces teneurs semblent élevées par rapport aux valeurs trouvées chez les légumineuses et basses par rapport à celles obtenues chez la graminée Cynodon dactylon dans notre recherche. Dans un deuxième essai, durant l’année successive, le même auteur rapporte des valeurs plus basses pour les Graminées (5.03%) et les Légumineuses (4.42 %) mais 31.1% pour l’ensemble des plantes constituants la jachère.

La teneur des plantes en parois cellulaires influence leur digestion, les travaux de Burton (1990) ont montré que la vitesse de dégradation ruminale des parois cellulaires (NDF) varie avec le stade végétatif mais de façon différente chez les légumineuses et chez les graminées. Antérieurement Smith et al.(1979) avaient observé que les proportions entre hémicellulose et lignine diffèrent dans les 2 familles. Par ailleurs, les légumineuses à plus

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forte teneur en lignine que les graminées ont une dégradabilité totale de la matière sèche dans le rumen plus faible, tout en ayant une vitesse de dégradation des parois cellulaires plus élevée.

Ces différences de comportement entre graminées et légumineuses doivent avoir des répercussions sur l’estimation de leur valeur énergétique à partir des teneurs en parois cellulaires (NDF) et en lignocellulose (ADF), notamment selon leur stade de développement.

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