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ce genre, quand le chémosis est volumineux et persistant,

viennentà l'appui de ce quej'avance, etje

citerai l'expérience de

M.Fromaget, qui injecta une dose

toxique d'iodure de potassium

sousla conjonctive du lapin.

[Annales cl'oculistique, 1897.)

Aprèsl'injection, onse trouve en

présence d'un bourrelet

ché-molique volumineux,qui entoure

complètement la cornée. Puis la

surface de l'œil se recouvre d'une bouillie puriforme, blanc gri¬

sâtre, qui résulte de la mortification

des cellules épithéliales de

la cornée et de la conjonctive. La

cornée présente

une vaste

ulcération, est dépolie et opaque. » Il faudrait donc tacher de détruire le pouvoir irritant du cyanure de mercure, le chémosis

se produisant moins l'absorption se feraitmieux et les troubles

trophiques. qui surviennentpar le fait même de lapersistance

du chémosis n'auraientplus lieu.

Etant allé trouver M. le professeurDenigès, pour lui causer du cyanurede mercure, il me fitpart d'unfait qu'il avait observé cliniquement.

Le cyanure de mercure, en irrigation nasale, associé avec le chlorure de sodium, semblait perdre son pouvoir corrosif et guérissait àmerveille cette affection, sans irriter la muqueuse du

nez.

L'idée, me vint d'essayer, si le chlorure de sodium, en injec¬

tion sous-conjonctivale, ne produirait pas les mêmes résultats,

et si l'irritation produite par le cyanure de mercure ne serait pas atténuée.

J'ai expérimenté sur 10lapins.

Je me suis servi de la solution suivante faisant entrer le chlo¬

rure de sodium, à un titre à peu près physiologique.

Chlorydrate de cocaïne ... 0, 20 cent.

Cyanure de mercure .... 0, 05 »

Chlorure de sodium 0, 10 »

Eau bouillie 0, 10 »

Consécutivementaux injections, que j'ai faites avec toute l'an¬

tisepsie nécéssaire, et après avoir injecté sous la conjonctive de

tous mes lapins, d'abord dans l'œil gauche de chacun d'eux 1/2 cent, cube de solution de cyanure de mercurese trouvait le chlodure de sodium et dans leurs yeux droits une solution de cyanure sanschlorure,j'aiobservé les rétultats suivants: le len¬

demain de l'injection les deux yeux de chacun d'eux, présen¬

taient un ehénosis assez fort, et je n'aipu apprécier en aucun cas, unedifférencenotable dansl'intensité desphénomènes

inflam-atoires.

Toutefois, il semble resortir de ces expériences, que la résorp¬

tion, de l'injection sous-conjonctivale de cyanure de mercure,

se trouve le chlorure de sodium, se faitun peu plus lentement.

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Il semble donc, que loin d'augmenterla résorption le chlorure

de sodium,paraîtla retarder, si nonbeaucoup, mais toutefois un peu.

Pendant l'intervalle de mes expériences, il seprésente à la cli¬

niqueophtamologique deM. le professeur Badal, unjeune enfant, qui présentait une kératite à hypopyon, survenue à la suite d'un coup de porte-plume, que son camarade lui avait donné.

J'aiprié ensuite le Dr Ulry, interne de la clinique, de traiter

cette kératite à hypopyon avec la solution précédente, dans laquelle entre le chlorure de sodium.

A son entrée, 011 constatait une plaie de la cornée,

sa chambre antérieure est nuageuse, son iris est terne et le cristallin sans doute lésé par l'instrument piquantprésentait un commencement de cataracte traumatique. Un fait à noter : au momentnous avons fait l'injection d'un cent, cube de cette

solution, l'œil était fortement vascularisé.

L'injection fut faite le 1er décembre à onzeheures. Je revois le malade à trois heures et je lui demande s'il avait beaucoup

souffert. Il me répond qu'il a souffert une demi-heure, puis que les douleurs ayant cessé, qu'il s'était endormi durant une heure environ.

L'adjonction de la cocaïne semblait donc avoir atténué forte¬

mentla douleur.

Le lendemain, je le revois, et à l'inspection de son œil, je

constate un chémosisassez volumineux, à peu près égal à ceux quej'avais observés jusqu'à cejour.

Le surlendemain, on trouve le chémosis un peu diminué,

mais semblant se résorber un peu plus lentement que dans les

autres cas aux injections sous-conjonctivales de cyanure de

mercure, on n'avaitpas ajouté do chlorure de sodium.

Encore une fois de plus, la clinique nous montre qu'aucune modification bienfaisante n'estapportéeparle chlorure de sodium.

Le chémosis es1" à peu près aussi intense dans un cas comme dans l'autre, maislarésorption est rendue plus difficile dans le

second cas.

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CONCLUSIONS

Le cyanure de mercure en injection sous conjonctivale est un

précieux auxiliaire de la thérapeutique oculaire. L'on peut l'em¬

ployerdanstoutesles maladies profondes de l'œil, d'origines inflam¬

matoire ou syphilitique. Ilpossède deux grandes propriétés c'est

d'être diffusible et antiseptique, et si son pouvoir irritant, pouvait être atténué ce serait dès lors, le médicament idéal, qu'aucun autre ne saurait remplacer dans les injections

sous-conjonctivales.

Toutefois, on aurait tortde négliger à cause d'elles, un traite¬

ment interne pour les affections syphilitiques par exemple et

une antisepsie rigoureuse du globe oculaire. Les paracentèses,

les lavages antiseptiques, le curetage, l'atropine, seront des adjuvants précieux. Mais pour porter l'agent antiseptique dans

le milieu infecté, les injections seules en seront capables.

Pour atténuer la douleur, nous conseillerons fortement l'adjonction de cocaïne et donnerons la formule de la solution qui, à notre avis, parait la meilleure :

Cyanure de mercure .... 0,05cent.

Chlorydrate de cocaïne. . . 0;20 »

Eau bouillie 10 gr.

Quant au manuel opératoire, nous recommandons le suivant, qui est très simple :

D'abord, aseptiser les instruments, la seringue et l'aiguille, puison devra procéder à l'asepsie de l'œil; le meilleur procédé

est celuide Vecker, que nous citerons :

« Avant de pratiquer l'injection, dit-il, je désinfecte les cils

avec une solution d'oxyevanure de mercure à 1 p. 100, et je

fais une irrigation de la conjonctive avec une solution d'acide borique à 4 p. 100. (Semaine médicale du 11 nov.

1895.)

Ceci fait, on dirigera l'aiguille au ras de la sclérotique, de façon à pénétrer entre les muscles droits, le plus près possible

de l'espace de Tenon et en arrière de l'équateur de l'œil.

On

n'aura alors qu'à injecter le nombre de gouttes voulues.

Vu: Bon à imprimer, Bordeaux, le6 décembre 1807.

Sa Professai)',

BADAL.

Vu et permis d'imprimer : Bmleaux, le 8 décembre 1857.

LeRecteur,

A. COU AT.

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