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3-1- Catégories ontologiques, et univers pathique :

«Le mot remplace, dans une certaine mesure, la sensation d'origine et la référence ĐŽŵŵƵŶĞƐĞƌĂ΀ůΖĞdžƉĠƌŝĞŶĐĞƌĠĞůůĞ΁͘;͙Ϳ>ĂƌĠĂůŝƚĠŵġŵĞƐŝĞůůĞƉĂƌƚŝĐŝƉĞĚƵΗĐŽŵŵĞƐŝΗ est donc le tiers terme grâce auquel s'établit une axiologie.» (J. C. Coquet, Op. cit. : 140-141). >ĂĐŽŶƐƚƌƵĐƚŝŽŶĚĞĐĞƚƵŶŝǀĞƌƐƉƌĂdžĠŽůŽŐŝƋƵĞǀŝĂůĂĨŽŶĐƚŝŽŶĐŽƐŵŽůŽŐŝƋƵĞĚĞůΖƈƵǀƌĞ s'opère lorsque l'auteur occupe une position d'un créateur tantôt omniscient présent dans l'intimité de "l'être fictif" ou d'un «ƚƌĞ ĂƌĐŚŝƚĞĐƚĞ͖ ;͙Ϳ ΀Žƶ ŝů ƐΖĂŐŝƚ΁ ĂǀĂŶƚ ƚŽƵƚ ĠůĂďŽƌĞƌ ƵŶ ĠĚŝĨŝĐĞ ĂƵƚŽŶŽŵĞ Žƶ ůĞ ƉĞƌƐŽŶŶĂŐĞ͕ ĚĂŶƐ ůΖŝŶƚĠƌŝŽƌŝƚĠ ĚĞ ůΖƈƵǀƌĞƌĂƉƉĞůůĞ

comme en écho la réalité mais s'en sépare et la rend compréhensible.» ( J. PH. Miraux,

1997 :50), tantôt incarné dans les interstices et les entrailles des manifestations

langagières car : «ůĞůĂŶŐĂŐĞ΀ĞŶƐŽŝ΁;͙ͿƉƌĠƐĞŶƚĞŽƵƉůƵƚƀƚĞƐƚůĂƉƌŝƐĞĚĞƉŽƐŝƚŝŽŶĚƵ sujet dans le monde de ses significations.» (M. Merleau-Ponty, Cité in M. Nowtana, Op. cit. :

107). Il se trouve, ainsi, que même le positionnement du sujet dans son champ

perceptif singulier est géré par une logique de création d'une "existence particulière" par énonciation. Cette dernière entité ontologique n'est en fait que l'image non seulement des "états de choses", mais également "des états d'âme" d'un sujet cognitif que sous un substrat intentionnel s'édifie et les structures du sens, d'un monde à la fois pensé et jugé; pour la suite les projeter dans le texte à travers les actes d'un sujet pragmatique.

Sachant qu'«un homme infirme est toujours une personne dans son intégrité auto

existentielle.» (Cf. J. Lacroix, 1971 : 78). Grâce à cette existence mystère et hasard se transforme en une existence finaliste, providentielle, et surtout "anamnésique". Il offre une partie de son corps à la découverte par les autres. Comme agent responsable, il quête son devoir faire et être délibérément en exploitant son pouvoir de transcendance, et en sa projection dans l'être comme prééminence. (Cf. Satzitzis, Cité in J. Lacroix, Ibid : 168-169).

«Comment se fabriquent les ontologies »? (P. A. Brandt, Cité in A. Decrosse, 1993 : 130) pour paraphraser la pensée de Brandt, le "sujet cognitif"construit des schématismes sur des états de choses dans le monde phénoménologique. Dès que sa vision et sa cognition élémentaire arrivent à reprendre les contours les plus principaux des choses et de leurs positions respectives dans l'espace, «commence une intellection qui part de la

rétention de ses images cognitives sur l'écran des idées externes de la perception et qui regroupent les images schématiques retenues en familles.» (Ibid). Le sens qui émerge de ce regroupement renvoie à une opération de nature modale. L'écran externe ne fait que défiler les perceptions selon les avatars de l'environnement et les règles de schématisations ; ces mêmes images figées des états de choses seront retenues en

objet "prégnant" par sa fonction para-pragmatique de type biologique ou de "désir"; singularise ; et en objet "attracteur" de l'attention temporaire du sujet avant de susciter son action somatique. A ce stade, une sorte de parallélisme s'effectue entre les nouvelles images schématiques des objets en vertu de substituer de leurs propres corps, et les images copies accumulées et retenues sous l'écran interne; un certain espace imaginaire "expérimental" où s'exerce l'attraction. Tout compte fait, un objet perceptible et connaissable "converti en en objet prégnant" passe d'écran en écran, et d'un "espace- relief" à un espace dynamique jusqu'à son appropriation sur la scène sensible par une symbolisation cognitive. Or, autour de cet objet se constitue une zone dite "aura", ou une frange dynamique répulsive qui écarte les entités extérieures de son seuil. Le rapprochement de ces entités imaginaires de l'objet attracteur dépend des variations topologiques, et des valeurs énergétiques alimentant cette répulsion locale : passages possibles, probables, saut (s) nécessaires, improbables, impossibles commandant le spectacle du rapport imaginaire/objet prégnant ; et par voie de conséquence, les valeurs épistémiques ou aléthiques attribués par le sujet cognitif et à l'égard de la condition de ce rapport entre les deux entités. Dans le cas d'une neutralisation du seuil de protection, les deux éléments établissent un rapport syntaxique de dépendance; quand, au contraire, le seuil est infranchissable, l'aura s'établit en code structuré en fonction du degré de la disjonction existante entre les deux éléments sous les différentes variations de ce mode de rapports paradigmatiques. Ainsi, tout travail modal entre l'entité imaginaire et l'objet prégnant occupe un espace mental objectivé certainement non visible que dans le cadre d'une géographie eidétique absente ou fantasmatique, mais ce même espace se constitue via la cognition en monde sous-jacent à un horizon d'émergence d'un ensemble modal cohérent oscillant entre le paraître et le disparaître, la passivité et l'activité : il se fabrique ainsi une ontologie.

«Le travail modal de cognition produit des ontologies. Il peut s'agir de syntaxes narratives ou de systèmes mythologiques, ou encore de champ de "connaissance". ‡””‹°”‡Ž‡•‘„Œ‡–•ǡ•—”‰‹••‡–Ž‡•‘„Œ‡…–‹˜‹–±•ǤȋǥȌ. L'aura qui circonscrit l'objet de connaissance symbolisé modalise une image du sujet connaissant, et inscrit ainsi le sujet qui s'y reconnaît, dans la problématique de l'objet.» (P. A. Brandt, Cité in A. Decrosse, Op. cit.).

Certainement, le littéraire déploie des forces extérieures relevant d'une stratification du réel permettant une circularité figurative entre le subjectif collectif, la raison et la déraison, le physique, l'ethnique, le politique, le philosophique, le thérapeutique, et le poétique. Le "Dire" dépend du passage imperceptible entre ces réels, qui s'imposent en tant que contraintes objectives et intersubjectives à la cognition et déterminent par leurs domaines la constitution réflexive à l'origine de l'organisation de l'épistémique (sémiotique primaire; ou schématisation); et de l'ontique (sémiotique secondaire; ou discursivation). En effet, l'objet prégnant et attracteur, est un objet naturel, qui se transforme en objet formel ou discursif, donné dans le rapport cognitif (forme de polis ou de subjectivité) pour engendrer un objet culturel :

«A une physis, comme création ontologique fondamentale, se superpose une polis –‘—– ƒ—••‹ ‘”‹‰‹ƒ‹”‡Ǣ ‡– ȋǥȌ ’ƒ” — †‡”‹‡” ‘—˜‡‡– †̹‘„Œ‡…–‹˜ƒ–‹‘ǡ  ’ƒ”–‹” des subjectivités ainsi constitués, une étape de connaissance formelle des symbolisations constitutives d'une création ontologique ultérieure, celle d'une sémiosis sous-jacente.» (P. A. Brandt, Ibid : 134)

L'imaginaire sur lequel la création littéraire s'appuie est le corrélat de l'opérativité non pas d'un "je existentiel" autant qu'un jeu d'associations et de déplacements, de subversion, de reconstitution d'images, qui vu leurs dénaturations et variations elles n'existent qu'en puissance dans le monde narratif. «L'expérience est celle de

l'identification corporelle.» (J. C. Coquet, 1997 : 5). Une certaine reconnaissance des états de choses à travers des modifications corporelles fait naître l'inédit et l'original.

«L'image est une modification corporelle et dans l'esprit lui correspond une idée de l'image, [parfois assimilée à] une imaginatio-mentis et qui constitue l'idée inadéquate du corps extérieur. L'image n'est pas représentative, c'est l'idée d'image qu'il est.» (Spinoza, in A. Giovannoni, "variation, usage et énonciation dans la théorie spinoziste du langage", Cité in R. Vion, Op.cit.).

La simple modification déforme; elle n'est pas reconnue en tant que

"fluctuatio-imaginationis", mais elle doit à partir d'un mouvement centripète de l'esprit du

« dehors vers le dedans, tendre vers une matérialisation de l'intentionnalité du"dedans

A vrai dire, l'imagination est une puissance constitutive qui à partir de certaines affectations corporelles de l'objet perçu dissipe l'opposition vrai/faux pour ne contenir que le positif qui n'a rien d'erroné. La complexité du corps multiplient les propriétés intrinsèques à sa perception et à son affectation singulière; raison pour laquelle l'expérience sensible se doit de réunir les causes réelles, ou physiques dont la cohésion enveloppe justement ce dynamisme qui constitue son essence; et sa manière d'être actualisée dans la représentation textuelle. «L'âme humaine ne perçoit aucun corps

extérieur comme existant en acte, si ce n'est les idées des affectations de son propre ĐŽƌƉƐ͘ ;͙Ϳ>Ă ƉƵŝƐƐĂŶĐĞ ĚĞ ů'imagination est inséparable du degré de sensibilité des corps tels qu'ils s'exercent dans différents contextes.». (R. Vion, Op.cit. : 54). De plus,

l'instance d'origine projette sa philosophie de l'être incarné dans le "je" d'un corps dit

"artifice littéraire" (P. Collet, 1992 : 83) ; une sorte de jeu de présence/ absence d'un être humain, de ses pulsions, de ses humeurs, mais surtout de son corps. Ce dernier est le signe de son adaptation ou inadaptation au monde comme l'affirme Kafka : « les mots

sont partout, dans moi, hors de moi, (..), je suis en mots, je suis fait de mots, des mots ĚĞƐĂƵƚƌĞƐ͕͙» (1980 : 543). Cette absence du corps est substituée par une parole errante, privée de centré mais ƋƵŝŶ͛Ăpas de sens. Le corps est objectivé, ramené ou promu au niveau de chose perceptible; il cesse d'être l'instrument impersonnel de la connaissance pour devenir partie prenante dans le processus de la perception et relais nécessaire de toute prise de conscience.

Il va sans dire que le corps textuel est le lieu d'indétermination nécessaire à l'imprévisibilité, à la créativité d'un système auto-organisé qui fait que même si dans la grande majorité des textes, l'auteur est partie intégrante du sujet producteur, il n'en constitue pas la totalité mais uniquement "un noyau dur" : «Autour de ce noyau ,

caractérisé par l'idiotope du sujet , viennent s'agréger tous les éléments qui sont entrés en jeu dans le processus de production : depuis les caractéristiques de la personne qui écrit sa culture, sa biographie jusqu'à l'ensemble des possibles intervenants.» (M.

dans le processus de la circulation du sens, il boucle son circuit en faisant retour à ce sujet producteur : «ůΖƈƵǀƌĞŵŽdifie l'auteur. A chacun des mouvements qui la tirent de lui. Achevée, elle réagit encore une fois sur lui.». (P. Valéry, 1960 : 566).

Nonobstant cette amplitude dû au procès d'esthétisation, «la présence du corps est

première et nous retient de parler de fiction; c'est en ce "lieu de la nature", comme le dit M. Merleau-Ponty, que s'éprouve et se transmet l'expérience du monde » (J. C.

Coquet, Op. cit.: 5). Un parcours, donc, phénoménologique s'impose et effectue un

passage d'une catégorie ontologique à une identification corporelle : étant donné que le texte phénoménal est le lieu "d'érection" du lire-jouir cette solidarité matérielle entre corps du texte et corps de l'instance interprétative renvoie en soi à un corps esthétique; « pour désigner l'empirie sociale érigée dans l'expérience à haut régime de

réception artistisée.» (G. Molinié, 1998 : 209). Le corps textuel est, ainsi, le produit-action d'une rencontre, qui s'achève lors de la manifestation, d'une double pénétration des deux instances scripturaire et lectrice, essentiellement réversibles, mais également d'une conscience de distanciation, de transformation du phénoménal social en dépassant la simple facticité d'accompagnement pour la constitution empirique de l'effet de l'art. «L'interprétant du corps [textuel] a précisément pour fonction de

schématiser le modèle de la structure actantielle, qui forme une sorte de colonne vertébrale du système, ainsi que l'ensemble des procédures d'artisation.» (G. Molinié,

1998 : 187.) A partir de cette affirmation, une étude phénoménologique du lien subjectal

entre l'expérience sensible de l'instance d'origine et la configuration textuelle de cette perception à travers les structures actantielles devient nécessaire pour expliciter le processus d'artisation. L'être dans son rapport avec les objets du monde constitue cette composition dite actantielle, dans laquelle «le jeu littéraire est crée par le jeu de

l'auteur. Il est lui et pas lui.» (M. Nowotna, Op. cit. : 109). Ce"je" est projeté dans le texte à

partir de plusieurs instances en fonction des modalités qui les font agir, le jugement de soi et des autres. Ainsi, ces mêmes qualifications issues de certains traits significatifs

des "paquets de sens ", ou des "ensembles de qualités" (J. C. Coquet, 1997) font que les instances énonçantes se dédoublent en :

x une instance possédant un certain vouloir capable de se réaliser, la capacité de réagir par rapport à un évènement, et la maîtrise de son environnement sensoriel, affectif y compris l'espace et le temps, et l'appréciation des valeurs, constituent une galaxie de traits nommées sujet (M. Nowotna : Ibid.);

x une instance soumise hétéronome subordonnée à une force extérieure (religion, régime politico-social, Histoire, destin, etc.); ou intérieure (passion, vécus, volonté, attitudes conflictuelles ou conciliatrices, etc.) en position du "non-sujet". D'une part, «c'est ce couple que j'appellerai "prime-actant". D'autre part, le narrateur dans la mesure où il rend compte de son expérience d'alors se présente aussi comme "sujet".» (J.C. Coquet, Op. cit. : 217). Suivant un schéma actantiel, la position du sujet varie

en fonction de la configuration relationnelle dans laquelle il participe : si le prime actant entre en contact dire et avec le second actant (objets du monde extérieur) sans qu'il y ait "un tiers actant" des contraintes ou des formes intérieures ou extérieures empêchant le sujet d'accomplir son action ou comportement, il reste en position du sujet. Dans le cas où ce dernier ne résiste pas à la pression exercée par le tiers actant, il devient assujetti à cette influence, perd son autonomie, et entre dans l'espace de l'hétéronomie, c'est à ce moment qu'il perd le statut de sujet qui va se substituer par celui du "non-sujet". Ainsi, «l'expérience qui consiste à être un centre de présence se

résume pour le sujet à une modification de son corps propre par l'effet de la profondeur.» (J. Fontanille, 1999 : 235-236) ou de la position spatio-temporelle de l'instance de discours, mais aussi de distance cognitive, symbolique, et affective. D'ailleurs, l'univers de la signification est pensable en fonction des trois actants, qui se caractérisent par une morphologie instable.

Ce parcours actantiel est un « modèle spéculatif pour penser le statut du discours dans

sa matérialité, dans son effectuation sociale : c'est donc un modèle pour penser du phénoménal social. Or, du phénoménal social ne constitue pas, de soi de l'art; mais

c'est avec du phénoménal social que se constituent des praxis reçues comme artistiques.» (G. Molinié, Op. cit. : ibid). Aussi, toute sorte de praxis énonciative, dépend-t-ĞůůĞ͕ Ě͛ƵŶĞ ƉĂƌƚ͕ ƐƵƌ ůĞ ƌĞŐŝƐƚƌĞ ĚĞ ů͛ŝŶƚĞŶƐŝƚĠ Ě͛ƵŶĞ ƐŽƌƚĞ ĚĞ mode de présence de ů͛ĠŶŽŶĐŝĂƚŝŽŶ ŝŶĐĂƉĂďůĞ Ě͛ĂĐĐŽŵƉůŝƌ ƵŶ ŐĞƐƚĞ ŵĠƚĂ-discursif ostensible, mais qui ĞŶŐĞŶĚƌĞ Ě͛ĞĨĨĞƚƐ ŝŶŽƵŢƐ ŽƵ ƵŶĞ ŵĂŶŝğƌĞ Ě͛ġƚƌĞ ĚŝĨĨƵƐĞ ĐŽŶĨƌŽŶƚĂŶƚ ů͛ŝŵƉƌĞƐƐŝŽŶ Ě͛ŝĚĞŶƚŝƚĠ ůĂƚĞŶƚĞ : «le style fait corps avec le discours et le teinte dans sa masse.

>͛ĠŶŽŶĐŝĂƚŝŽŶ ĞƐƚ ƵŶĞ ŽƉĠƌĂƚŝŽŶ͕ ůĞ ƐƚLJůĞ ƵŶĞ ŵĂŶŝğƌĞ Ě͛ġƚƌĞ͘ » (Ch. Metz, 1999 : 195) ; Ě͛ĂƵƚƌĞ ƉĂƌƚ͕ ƐƵƌ ůĞ ƌĞgisƚƌĞ ĚĞ ů͛ĠƚĞŶĚƵĞ des innovations stylistiques ; une sorte de schèmes énonciatifs singuliers fortement codifiés, ou des stéréotypes figés, marqués par des actes localisés ou identifiables. Ce processus dynamique de praxis énonciative, alliant différence ĞƚƌĠƉĠƚŝƚŝŽŶ͕ŵĞƚů͛ĂĐĐĞŶƚƐƵƌů͛ŝŶƚĞƌĂĐƚŝŽŶĞŶƚƌĞůĂƉƌŽĚƵĐƚŝŽŶĞƚůĂ reconnaissance du style : «ůĞ ƐƚLJůĞ ƌĞĐŽƵǀƌĞ ů͛ĞŶƐĞŵďůĞ ĚĞƐ ĨĂŝƚƐ ƚĞdžƚƵĞůƐ Ğƚ ĚŝƐĐƵƌƐŝĨƐ grâce ĂƵdžƋƵĞůƐ ůĂ ƉƌĂdžŝƐ ĠŶŽŶĐŝĂƚŝǀĞ ƉƌŽĚƵŝƚ Ğƚ ƌĞĐŽŶŶĂŝƚ ĚĞƐ ĞĨĨĞƚƐ Ě͛ŝĚĞŶƚŝƚĠͩ͘ (J.

Fontanille, 1999 : 194). WŽƵƌĂŝŶƐŝĚŝƌĞ͕ů͛ĂƉƉƌĠŚĞŶƐŝŽŶĚĞƐƐĐŚğŵĞƐƐƚLJůŝƐƚŝƋƵĞƐƌĞƉŽƐĞƐƵƌ

ůĞƐ ŵŽĚĂůŝƚĠƐ ĚĞ ůĂ ƉĞƌĐĞƉƚŝŽŶ Ğƚ ĚĞ ů͛ĠǀĂůƵĂƚŝŽŶ ĚĞƐ ĞĨĨĞƚƐ Ě͛ŝĚĞŶƚŝƚĠ͕ Ğƚ ƐƵƌ ůĞ ƉůĂŶ textuel « comme lieu de distribution des effets », et sur le plan discursif, comme champ ĚĞĚŝƐƚƌŝďƵƚŝŽŶĚĞǀĂůĞƵƌƐ͕ĚĞŵŽĚĂůŝƚĠƐĞƚĚ͛ĂĐƚĞƐůĂŶŐĂŐŝĞƌƐ͘ŶĞĨĨĞƚ͕ůĂƉƌĠƐĞŶĐĞĚĞ ů͛ŝŶƐƚĂŶĐĞ ĚĞ ĚŝƐĐŽƵƌƐ͕ ƐŽŶ ŝĚĞŶƚŝƚĠ͕ ƐĂ ŵĂŶŝğƌĞ Ě͛ġƚƌĞ͕ ƐĞ ĚĠĨŝŶŝƚ ĞŶ ĨŽŶĐƚŝŽŶ ĚĞƐ ǀĂƌŝĂƚŝŽŶƐ ĚĞ ů͛ŝŶƚĞŶƐŝƚĠ (présence éclatante ou atténuée), ou des variations de ů͛ĠƚĞŶĚƵĞ ƐŽŝƚ ƐƉĂƚŝĂůĞ (présence diffuse ou concentrée) soit temporelle (présence

nouvelle ou ressassée)͘ Ƶ ĠŐĂƌĚ ĂƵdž ĚŝĨĨĠƌĞŶĐĞƐ Ě͛ŝŶƚĞŶƐŝƚĠ ĚĂŶƐ ůĂ ƉĞƌĐĞƉƚŝŽŶ ĚĞ ů͛ŝĚĞŶƚŝƚĠƐƚLJůŝƐƚŝƋƵĞ͕ĞƚĚĞƐĚŝĨĨĠƌĞŶĐĞƐĚĞĚŝƐƚƌŝďƵƚŝŽŶĚĞƐĞĨĨĞƚƐĚĂŶƐů͛ĞƐƉĂĐĞƚĞdžtuel ; ƵŶĞƐŽƌƚĞĚĞĐƌŽŝƐĞŵĞŶƚĚĞƐũƵŐĞŵĞŶƚƐĚ͛ŝĚĞŶƚŝƚĠƐƚĞdžƚƵĞůƐƐ͛ŝŶƐƚĂůůĞƉŽƵƌŵĂƚĠƌŝĂůŝƐĞƌ la manière dont le style fait corps.

Eclatante Atténuée Distribution Concentrée Diffuse Individualité Tempérament Singularité Originalité Tableau n°1 : /ŶƚĞŶƐŝƚĠĚĞůĂƉĞƌĐĞƉƚŝŽŶĚĞů͛ŝĚĞŶƚŝƚĠ;:͘&ŽŶƚĂŶŝůůĞ͕KƉ͘Đŝƚ͘ : 195).

ŶƚƌĞ ŽƌŝŐŝŶĂůŝƚĠ Ğƚ ƚĞŵƉĠƌĂŵĞŶƚ͕ ů͛ĠĐĂƌƚ ƐĞ ůŽŐĞ ĂƵ ŵŽŵĞŶƚ Žƶ ƐĂ ƌĠĐƵƌƌĞŶĐĞ ĚĠƐĠŵĂŶƚŝƐĞ ůĞƐ ĨŝŐƵƌĞƐ Ğƚ ůĞƐ ƚƌŽƉĞƐ ĂƵ ƉŽŝŶƚ Žƶ ůĞƵƌ ůĞdžŝĐĂůŝƐĂƚŝŽŶ Ɛ͛ĂĐĐŽŵƉĂŐŶĞ Ě͛ƵŶĞ ƉĞƌƚĞ ĚĞ ůĞƵƌƐ valeurs : le régime objectif orienté sous formes de schèmes ƚLJƉŝƋƵĞƐĚ͛ƵŶĂƵƚĞƵƌůĂƌŐĞŵĞŶƚĚŝĨĨƵƐĠĞĚĞƐŽŶƈƵǀƌĞƌĞŶǀŽŝĞĂƵƚĞŵƉĠƌĂŵĞŶƚ͕ĂůŽƌƐ ƋƵĞ ů͛ŽƌŝŐŝŶĂůŝƚĠ ĞƐƚ ĨŽƌŵĠĞ ĚĞ ů͛ŝŶƚĞƌĂĐƚŝŽŶ ĚĞƐ ƉƌŽĐĠĚĠƐ ĐƵŵƵůĠƐ ĚĂŶƐ ƵŶĞ ƈƵǀƌĞ ĚŽŶŶĠ ƐĂŶƐ ůĞ ƐŽƵĐŝ Ě͛ĂƚƚŝƌĞƌ ƉĂƌƚŝĐƵůŝğƌĞŵĞŶƚ ů͛ĂƚƚĞŶƚŝŽŶ͘ Ŷ ƌĞǀĂŶĐŚĞ͕ ůŽƌƐƋƵĞ ůĂ ĨƌĠƋƵĞŶĐĞ Ě͛ĞŵƉůŽŝ ĞƐƚ ƋƵĂƐŝ-ŶƵůůĞ͕ ůĞ ũƵŐĞŵĞŶƚ Ě͛ŝĚĞŶƚŝƚĠ ƌĞƉŽƐĞ ƐƵƌ ƵŶ ƉĂƌŝ͕ ĐĞůƵŝ Ě͛ĞĨĨĞƚƐŝŶŽƵŢƐĚĂŶƐůĞĐĂƐĚĞů͛ŝŶĚŝǀŝĚƵĂůŝƚĠ͕ŽŶƐĞƌĠĨƵŐŝĞĂůŽƌƐĚĂŶƐůĞƐĞƵůƌĞůĞǀĠĚĞƐ écarts par rapport à la noƌŵĞ͕ ĂƵ ƌŝƐƋƵĞ ĚĞ ů͛ŝŶƐŝŐŶŝĨŝĂŶĐĞ͕ ƚĞůůĞ ĞƐƚ ůĂ ůŝŵŝƚĞ ĚĞ ůĂ singularité (J. Fontanille, Op.cit. :159)͘YƵĂŶƚăů͛ŝĚĞŶƚŝƚĠĚŝƐĐƵƌƐŝǀĞ͕ĞůůĞŵĞƚů͛ĂĐĐĞŶƚƐƵƌůĞƐ ǀĂůĞƵƌƐ;ů͛ŚĂƉĂdžͿ͕ĞƚůĞƐŵŽĚĂůŝƚĠƐƋƵŝƐŽƵƚŝĞŶŶĞŶƚů͛ĂĐƚĞĚ͛ĠŶŽŶĐŝĂƚŝŽŶ͘^͛ĂƉƉƵLJĂŶƚƐƵƌ les moĚğůĞƐƉƌŽƉŽƐĠƐƉĂƌZŝĐƈƵƌƐƵƌů͛ŝĚĞŶƚŝƚĠŝƉƐĞ͕Ğƚů͛ŝĚĞŶƚŝƚĠŝĚĞŵĞƚůĂĚŝƐƚŝŶĐƚŝŽŶ adoptée par J. M. Floch (1995 :38), une première typologie de valeurs se présente comme suit :

x La préservation et la continuation ͗ĞůůĞƉƌŽĐğĚĞƉĂƌƌĞĐŽƵǀƌĞŵĞŶƚĚĞů͛ŝƉƐĞpar la même, et par sédimentation ;

x La persévérance et la constance ͗ ĞůůĞ ƉƌŽĐğĚĞ ƉĂƌ ĂĨĨƌĂŶĐŚŝƐƐĞŵĞŶƚ ĚĞ ů͛ŝƉƐĞ par rapport au même, et par innovation.

ĂŶƐůĞƉƌĞŵŝĞƌĐĂƐĚĞĨŝŐƵƌĞƐ͕ůĞƐƵũĞƚĚ͛ĠŶŽŶĐŝĂƚŝŽŶĚŝƐƉŽƐĞĚ͛ƵŶͨ savoir-faire », et Ě͛ƵŶͨ devoir faire » en apprenant quelques procédés à titre itératif et sélectif pour les intégrer dans le discours par accumulation et sédimentation ; dans le second cas, le ƐƵũĞƚ ĚŝƐƉŽƐĞ Ě͛ƵŶ « vouloir faire ͩ Ğƚ Ě͛ƵŶ ͨ pouvoir faire » en innovant, et en produisant peu à peu un nouvel univers stylistique.

Toute sorte de permutation des identités stylistiques engendrent éventuellement une ƚƌĂŶƐĨŽƌŵĂƚŝŽŶ Ğƚ ĚƵ ƐƚĂƚƵƚ͕ Ğƚ ĚĞ ůĂ ĐŽŵƉĠƚĞŶĐĞ ŵŽĚĂůĞ ĚĞ ů͛ŝŶƐƚĂŶĐĞ ĚĞ ĚŝƐĐŽƵƌƐ͘ dŽƵƚĞĨŽŝƐ͕ ůĞ ĐĂƐ ĚĞ ů͛ŝĚĞŶƚŝƚĠ ĐŽŶƐƚƌƵŝƚĞ ƉĂƌ ƉĞƌƐĠǀĠƌĂŶĐĞ͕ ů͛ŝŶƐƚĂŶĐĞ ĚŝƐĐƵƌƐŝǀĞ Ŷ͛ĞƐƚ ƉĂƐĚŝƌĞĐƚĞŵĞŶƚŝŵƉůŝƋƵĠĞ͕ĞƚĐĞăů͛ĞŶĐŽŶƚƌĞĚ͛ĂƵƚƌĞƐĐĂƐŽƶů͛ŝŶƐƚĂŶĐĞĚŝƐĐƵƌƐŝǀĞĞƐƚ ŝŵƉůŝƋƵĠĞ ĐŽŵŵĞ ƐŽƵƌĐĞ Ě͛ƵŶĞ ǀŝƐĠĞ͕ ŽƵ ĐŽŵŵĞ ŝŶƐƚĂŶĐĞ Ě͛ƵŶĞ ĂƐƐŽŵƉƚŝŽŶ ĚĞ

ů͛ŝĚĞŶƚŝƚĠ ĞŶ ĚĞǀĞŶŝƌ͘ /ŶĠůƵĐƚĂďůĞŵĞŶƚ͕ ĐĞƐ ĚĞƵdž ƌĠgimes se conjuguent chez ĚŝĨĨĠƌĞŶƚĞƐŝŶƐƚĂŶĐĞƐĚĞĚŝƐĐŽƵƌƐ͕ŵĂŝƐăĚĞƐĚĞŐƌĠƐǀĂƌŝĂďůĞƐ͘>ĞĐĂƐĚĞů͛ŝƚĠƌĂƚŝŽŶ͕ůĞ ƐƵũĞƚĚ͛ĠŶŽŶĐŝĂƚŝŽŶƐ͛ĂƚƚƌŝďƵĞƵŶƌƀůĞƐƚLJůŝƐƚŝƋƵĞ ; confirmé ou infirmé, alors que dans ůĞƐĞĐŽŶĚĐĂƐƌĞĐŽŶŶĂŝƐƐĂďůĞƋƵĞĚĂŶƐů͛ĂůƚĠƌŝƚĠ͕ů͛ŝŶƐƚĂŶĐĞĚĞĚŝƐĐŽƵƌƐƐ͛ĂƚƚƌŝďƵĞƵŶĞ attitude stylistique. Faible Forte Récurrence Permanence Faible Forte Tendance Constance Audace Persévérance Tableau n°2 : LJŶĂŵŝƐŵĞĚĞƐĂƚƚŝƚƵĚĞƐĚĞů͛ŝŶƐƚĂŶĐĞĚĞĚŝƐĐŽƵƌƐ;:͘&ŽŶƚĂŶŝůůĞ͕KƉ͘Đŝƚ͘ : 120). YƵ͛ŝůƐ͛ĂŐŝƚĚĞŵŽĚĞĚĞƉĞƌƐƉĞĐƚŝǀĞŽƵĚĞĨŽĐĂůŝƐĂƚŝŽŶ͕ůĂƐĠŵŝŽƐŝƐƐƵƉƉŽƐĞƵŶĞĂĐƚŝǀŝƚĠ perceptive et un point de vue, autrement dit pour «ancrer le sens dans le sensible » tout en mettant en doute le caractère exclusivement subjectif de cette orientation discursive et textuelle. Or, « ensemble de procédés visant à orienter et à colorer

subjectivement un discours. » (J. Fontanille, Ibid : 41), le point de vue permet la ƐƚƌƵĐƚƵƌĂƚŝŽŶ Ě͛ĂĐƚĞƐ ƉĞƌĐĞƉƚŝĨƐ Ğƚ ĐŽŐŶŝƚŝĨƐ ă ƉĂƌƚŝƌ ĚĞ ů͛ĂĐƚƵĂůŝƐĂƚŝŽŶ Ğƚ ůĂ détermination des structures phrastiques virtuelles pour en faire des structures ĚŝƐĐƵƌƐŝǀĞƐ ă ƉĂƌƚ ĞŶƚŝğƌĞ͘ YƵĞů ƋƵ͛ŝů ƐŽŝƚ ů͛ĂĐƚĞ ƉĞƌĐĞƉƚŝĨ ĞdžƚĠƌŝĞƵƌ ;ǀŽŝƌͿ ŽƵ ŝŶƚĠƌŝĞƵƌ considérer), une déixis est installée dans un espace (concret ou abstrait), extérieur ou intériĞƵƌ ƉŽƵƌ ƉĂƌƚŝĐƵůĂƌŝƐĞƌ ů͛ĂĐƚĞ ĠŶŽŶĐŝĂƚŝĨ Ğƚ ŵŽĚĂůŝƐĞƌ ůĂ ƉĞƌĐĞƉƚŝŽŶ « pouvoir voir ͩ͘ >͛ŽƌŝĞŶƚĂƚŝŽŶ͕ ĐŽŵŵĞ ĞůůĞ ƚƌĂĚƵŝƚ ů͛ŝŶĐŽŵƉůĠƚƵĚĞ ŽƵ ů͛ĠĐĂƌƚ ŝƌƌĠĚƵĐƚŝďůĞ ĞŶƚƌĞ objet visé, et objet saisi, elle se joue dans le réglage du rapport entre les actants élémĞŶƚĂŝƌĞƐ ƉŽƐŝƚŝŽŶŶĞůƐ ĂĨŝŶ ĚĞ ƌĠĚƵŝƌĞ ů͛ŚŝĂƚƵƐ ;ĞƐƋƵŝƐƐĞ ŽƵ ŝŶĐŽŵƉůĠƚƵĚĞ ƐĞůŽŶ Husserl, imperfection ou manque selon Greimas) ou la tension en procurant au sujet, même potentiellement, un parcours orienté en vue de la saisie « la meilleure possible ». Certes, toute « visée » installant un rapport de « saisie » entre les deux actants « sujet/objet » est réductrice, étant axée sur la sélection et donc le « laisser échapper » ͖ ŵĂŝƐ ĞůůĞ ƉŽƐƚƵůĞ ƚĂŶƚ ƉŽƚĞŶƚŝĞůůĞŵĞŶƚ ƋƵĞ ǀŝƌƚƵĞůůĞŵĞŶƚ ů͛ĂƚƚĞŝŶƚĞ Ě͛ƵŶ

horizon de saisie globale. En effet, le rapport déceptif entre les deux actants engendre une tension disjonctive entre visée actuelle et saisie virtuelle ; laquelle tension sera atténuée par une sorte de «réglage modal », et une transformation des actants positionnels en « actants sémiotiques » intentionnels et transformationnels (sujet/objet cognitifs, voire sujet/anti-sujet)͘>ĞƉŽŝŶƚĚĞǀƵĞĞƐƚƵŶĞĂĨĨĂŝƌĞĚ͛ĂĐƚĂŶƚƐ positionnels dont la projection sur les actants transformationnels oriente le procès. A vrai dire, le réglage modal exige une mise au point et une netteté dans profondeur du champ ; autrement dit la netteté relèverait de ů͛ĠƚĞŶĚƵĞ pour que le réglage optimal

réalise une corrélation entre intensité et extension perceptives : le cumul des aspects en faisant se succéder les points de vue sur les différents fragments Ě͛ƵŶ ŽďũĞƚ ĞƐƚ « stratégie cumulative » ; stratégie quantitative, construisant des « série » est « stratégie englobante », ou le choix Ě͛ƵŶĂƐƉĞĐƚůĞƉůƵƐƚLJƉŝƋƵĞĞŶƌĞƉŽƐĂŶƚƐƵƌů͛ĠĐůĂƚ Ě͛ƵŶĞ ǀŝƐĠĞ ƐĠůĞĐƚŝǀĞ Ğƚ ƐƵƌ ůĂ ǀĂůĞƵƌ ƌĞƉƌĠƐĞŶƚĂƚŝǀĞ ĚĞ ů͛ĠĐŚĂŶƚŝůůŽŶ ĞƐƚ « stratégie

sélective » ; et stratégie qualitative construisant des agrégats autour de la partie

ƉƌŽƚŽƚLJƉŝƋƵĞ͕ ƉĂƌƚŝĐƵůŝğƌĞŵĞŶƚ ůĞ ũƵŐĞŵĞŶƚ ă ů͛ĠŐĂƌĚ Ě͛ƵŶ ŽďũĞƚ ĂĨŝŶ ĚĞ ƌĠŐůĞƌ ů͛ŝŵƉĞƌĨĞĐƚŝon de la visée est « stratégie particularisante»͘ ŝŶƐŝ͕ Ě͛ƵŶĞ ƐƚƌƵĐƚƵƌĞ ƉŽƐŝƚŝŽŶŶĞůůĞ ĞŶƚƌĞ ƐƵũĞƚͬŽďũĞƚ Ɛ͛ŝŶƐƚĂůůĞ ƵŶĞ ƐƚƌƵĐƚƵƌĞ ŝŶƚĞŶƚŝŽŶŶĞůůĞ͕ ƵŶĞ ĐĞƌƚĂŝŶĞ tension disjonctive entre visée actuelle et saisie virtuelle donnant lieu à une structure modale et actantielle fondée sur le réglage suivant une structure tensive (étendue/intensité). Grâce à une corrélation réglée entre ces deux dernières ĚŝŵĞŶƐŝŽŶƐ ƋƵŝ ƉƌĠĚĠƚĞƌŵŝŶĞŶƚ Ğƚ ƉƌŽĐƵƌĞŶƚ ůĂ ĨŽƌŵĞ Ě͛ƵŶĞ ƐLJŶƚĂdžĞ ĚŝƐĐƵƌƐŝǀĞ͕ ƵŶĞ forme sensible de la constructŝŽŶĚĞƐƉŽŝŶƚƐĚĞǀƵĞĚĂŶƐůĞĚŝƐĐŽƵƌƐƐ͛ŝŶƐĐƌŝƚĚĂŶƐƵŶĞ zone forte et une autre faible.

Intensité forte Intensité faible

Etendue forte Etendue faible Stratégie englobante Stratégie sélective Stratégie cumulative Stratégie particularisante

Maintes sont les propriétés concernées pour spécifier :

x La mise en perspective la nature des actes perceptifs, caractérisés par la manière dont ils traitent ůĞƐƉĂƌƚŝĞƐĚĞů͛ŽďũĞƚ͕ĐĞƐ « ébauches », et ces « aspects » qui Ɛ͛ŽĨĨƌĞŶƚĂƵƐƵũĞƚ ;

x >ĂŶĂƚƵƌĞĚĞů͛ĂĐƚĞĐŽŐŶŝƚŝĨŐůŽďĂů͕ů͛ĂƌĐŚŝ-prédicat caractéristique de la relation au monde, voire de la forme de vie sous-jacente ;

x Le système de valeurs auquel chaque type de point de vue se rapporte pour ũƵƐƚŝĨŝĞƌ͕ĞƚĂƉƉƌĠĐŝĞƌů͛ŽďũĞƚƋƵ͛ŝů« donne » (J. Fontanille, Op. cit. :51).

WŽƵƌ ĂŝŶƐŝ ĚŝƌĞ͕ ƵŶĞ ƐLJŶƚŚğƐĞ ĚĞ ĐĞƐ ĠůĠŵĞŶƚƐ ƐŽƵƐ ĨŽƌŵĞ Ě͛ƵŶ ƐĐŚĠŵĂ ƉĞƌŵĞƚ Ě͛ĞŶŐĞŶĚƌĞƌ ůĞƐ ĂƚƚŝƚƵĚĞƐƉƌŝƐĞƐƉĂƌůĞƐ ĂƵƚĞƵƌƐƉŽƵƌ ĐŽŶĐƌĠtiser les points de vue. A titre indicatif et non restrictif, la stratégie englobante plaide pour des points de vue omniscients ; une sorte de généralisation des phénomènes sous-forme de sommaire narratif en vue de comprendre les états de choses dans leur ƚŽƚĂůŝƚĠ͘/ůƐ͛ĂŐŝƚďŝĞŶĚĞ

« considérer »͕ĚĞĐŽŶƚĞŵƉůĞƌŽƵĚ͛ĞŵďƌĂƐƐĞƌĚƵƌĞŐĂƌĚůĂĐŽŚĠƌĞŶĐĞĚĞů͛ĞŶƐĞŵďůĞ͘ >Ğ ƉĂƌĐŽƵƌƐ ĚƵ ƌĞŐĂƌĚ ĚĞ ů͛ĞŶƐĞŵďůĞ ĚĞƐ ĂƐƉĞĐƚƐ ǀŝƐĂŶƚ ů͛ĞdžŚĂƵƐƚŝǀŝƚĠ ƉĞƌŵĞƚ ĚĞ ƉƌŽƐƉĞĐƚĞƌŽƵĚ͛ĞdžƉůŽƌĞƌƉůƵƐŝĞƵƌƐƉŽŝŶƚƐĚĞǀƵĞƐƵƌĐŚĂƋƵĞƐĐğŶĞ, notamment dans les romans à personnages-observateurs ͖ ƚĂŶĚŝƐ ƋƵĞ ůĂ ĨŽĐĂůŝƐĂƚŝŽŶ ĚĞ ů͛ĂƚƚĞŶƚŝŽŶ ƐƵƌ un seul aspect, cas des romans picaresques qui se fondent sur des verbes de perceptions « fixer, examiner », engendre une stratégie sélective dont la valeur est ů͛ĞdžĞŵƉůĂƌŝƚĠ͘ >ĂƋƵĞůůĞ ƐƚƌĂƚĠŐŝĞ ƉĞƌŵĞƚ Ě͛offrir un large éventail de points de vue, certes, ĨĂŝďůĞŵĞŶƚ ƌĞƉƌĠƐĞŶƚĂƚŝĨƐ ƉĂƌĐĞ ƋƵ͛ŝů Ɛ͛ĂŐŝƚ ĚĞ ƐĐƌƵƚĞƌ du regard et non de contempler, mais elle vise comme même à pousser à agir.

Rassembler Focaliser Dominer Choisir Totalité Exemplarité Balayer Isoler Parcourir Détailler Exhaustivité Particularité

Schéma n°4: Foyers du regard et stratégies de focalisation. (Cf. J. Fontanille, Op. cit.).

Stratégie englobante

Stratégie cumulative Stratégie particularisante Stratégie sélective

Textes littérarisés est la condition sin qua non de l'application d'une modélisation actantielle sur la structure immanente de la textualité, à savoir le corps textuel, les instances : corps esthétiques, valeurs et objets culturels. Il s'agit de schématiser un certain nombre de phénomènes énonciatifs suivant une opération concrète

"chrono-topique". Ainsi, la coopérativité entre les différentes instances énonçantes produites

du phénomène d'artisation ne s'établit que lorsqu'une forme d'objectivité s'inscrive dans le dispositif langagier à partir d'une "non personne" celle du "chronotope" ; ou la mise en discours à partir du "temps-espace" du monde référentialisé par la première et la deuxième personne (je/tu). Certes, il s'agit d'une cellule élémentaire (A. Decrosse, Op. cit. 140), mais qui comprend pour l'essentiel ce mouvement discursif de "réflexivité" entre les sujets énonçants, ainsi que la scène cognitive enveloppant une certaine empirie du corps. Avant d'approfondir la réflexion épistémologique "centre de préoccupation" de ce travail de recherche, il est question de savoir« comment l'âme,

qui s'éprouve elle-même comme connaissance, se connaîtrait-elle connaissante sans se connaître elle-ŵġŵĞ͍͙ƉƵŝƐƋƵĞƌŝĞŶŶĞůƵŝĞƐƚƉůƵƐƉƌĠsent que soi à soi. Elle sait déjà ƋƵΖĞůůĞĞƐƚƵŶĞąŵĞ͗ĂƵƚƌĞŵĞŶƚ͕ĞůůĞŝŐŶŽƌĂŝƚƋƵΖĞůůĞƐĞĐŚĞƌĐŚĞ΀͙΁ƋƵLJĂ-t- il de plus présent à l'âme que l'âme» (De Trinite, Liv.X, III, 5 et 10, possim, « Ecriture et conscience de soi » Cité in D. Souiller, W. Troubetzkoy, Op. cit.). En effet, toute création artistique ou existentielle