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Le casting et la représentation de personnages LGBT : la place de regards différenciés

II. Ce que le genre fait à la fiction

1. Le casting et la représentation de personnages LGBT : la place de regards différenciés

Les Engagés est une websérie qui représente pour l’essentiel des corps, des relations, des expériences et des affects, des émotions, de personnages gays et lesbiens. La représentation de corps et d’affects est une question qui s’est posée pendant le processus de casting auquel j’ai pu participer : celle de la « bonne incarnation » d’un personnage gay ou lesbien. Comment choisit-on un·e comédien·ne dans le cadre d’une représentation particulière qui est celle d’un corps et d’affects non-hétérosexuels ? Pierre Bourdieu s’interroge sur cette représentation du réel dans son étude de l’œuvre de Flaubert :

« [Flaubert] met en œuvre les structures les plus profondes du monde social qui sont en même temps les structures mentales que le lecteur engage dans la lecture et qui, étant le produit de l’incorporation des structures du monde réel, sont accordées à ce monde et propres à fonder la croyance la plus entière dans la fiction qui les évoque, comme elles fondent la croyance de l’expérience ordinaire du monde. […] L’expression littéraire, comme l’expression scientifique, repose sur des codes conventionnels, des présupposés socialement fondés, des schèmes classificatoires historiquement situés […]. » (1998, p. 540)

La question de la croyance et donc de la crédibilité de la fiction se retrouve aussi dans les interrogations posées par les réalisateurs et le directeur de casting, au moment de choisir

premiers et seconds rôles. Le processus de casting et cette question de la vraisemblance des corps ont déjà été étudiées par le sociologue Vincent Cardon (2016) pour qui : « L’élément premier de l’identité professionnelle d’un comédien est ce qu’exprime son corps presqu’à son insu : ce qu’il est, indépendamment de ce qu’il est capable d’incarner en tant que comédien. » Nous nous interrogeons ici, sur le corps du comédien ou de la comédienne dans un processus de casting, plus précisément sur les questions de représentations d’une sexualité, en rapport aux croyances des différent·e·s acteur·rice·s de la production. Comment le corps des comédien·ne·s est-il lu comme incarnant une hétérosexualité ou une homosexualité par les acteur·rice·s de la production ? De quelles structures, quelles « histoires » et quels « présupposés socialement fondés » dont parle Bourdieu, le corps des comédien·ne·s peut-il être perçu comme porteur ?

1.1. Le cadre des castings

Les castings sont un processus particulier au cours duquel vont être choisis les comédien·ne·s qui vont incarner les différents personnages de la websérie.

1.1.1. Déroulement des castings et place de la chercheuse

Le financement des Engagés, en deça des prétentions télévisuelles, induit deux conséquences lors du casting. Habituellement, les responsables de direction artistique : « peuvent être sollicités dès la phase de développement du projet, pour aider à pourvoir les premiers rôles – on parle de ‘consultation’- ou seulement ensuite, pour faire des propositions au réalisateur et au producteur sur les rôles secondaires. » (Cardon, 2016) Ici, ce sont deux personnes différentes qui vont s’occuper de la consultation et des rôles secondaires. Le directeur de casting chargé de la consultation, Christophe Grand, a 45 ans et explique en entretien avoir « beaucoup d’expérience », et donc « coûter cher ». Parce qu’il a déjà travaillé pour la société de production, et apprécie le projet, il accepte de faire le casting des deux rôles principaux, Hicham et Thibaut, casting qui a lieu à Paris. Son assistant se charge du casting des rôles secondaires. De plus, la production recherche des comédiens et des comédiennes qui réagissent rapidement aux indications de scène, car le nombre de prises est limité, les journées de tournage seront très chargées. En effet, lors d’une réunion de casting, le producteur met en garde l’un des réalisateurs : « Il n’y aura pas 15 prises, je te promets. » Plus le nombre de prises est élevé, plus cela coûte du temps de travail et donc de l’argent. Dans ce cadre, le

producteur pense avant tout aux dépenses qui seront engagées lors du tournage77 et prend en compte le besoin d’avoir un·e comédien·ne capable d’avoir suffisamment d’expérience pour être réactif·ve aux directives des réalisateurs.

Lors du casting des rôles principaux, d’Hicham et de Thibaut, une première sélection est faite sur photos, par le réalisateur Marc Puget, en présence du producteur, sur proposition de Christophe Grand. Puis ces comédiens sont contactés, le scénario leur est envoyé, et des essais sont organisés à Paris. Serge Katz a montré comment la numérisation a permis ces castings sur photos : « Grâce aux bases de données et aux critères qui les ordonnancent, il est dorénavant possible pour un directeur de casting de collecter les comédiens porteurs des propriétés, en particulier corporelles, constituées comme pertinentes, sans même entrer en contact avec un quelconque interlocuteur. » (2015, p. 101) Lors de cette première sélection, lorsqu’un comédien semble pertinent pour le rôle de Thibaut, le réalisateur et le producteur recherchent des photos supplémentaires sur leurs téléphones connectés à Internet.

Le casting des rôles secondaires se déroule à Lyon, où est prévu le tournage. L’assistant du directeur de casting contacte les agences en région, met des annonces sur des sites spécialisés et organise des essais filmés. Ces vidéos sont ensuite analysées avec les réalisateurs. Marc Puget se déplacera avec cet assistant dans un second temps, pour revoir certain·e·s comédien·ne·s pressenti·e·s pour les rôles. Dans le premier cas, ce sont les réalisateurs et la production qui contactent des comédiens précis avant de faire les castings. Dans le second, ce sont les comédiens et comédiennes qui répondent directement à une annonce. Dans les deux cas, les responsables de direction artistique se poseront la question de la crédibilité des comédien·ne·s pour le rôle à interpréter.

Dans le cadre de l’observation participante réalisée durant les castings, j’ai assisté à la phase de sélection sur photos du personnage de Thibaut, qui a eu lieu entre le directeur de casting Christophe Grand, le réalisateur Marc Puget et le producteur, Hadrien Fiori, ainsi qu’à une réunion informelle entre Marc Puget, Christophe Grand, l’assistant du directeur de casting et Hadrien Fiori, puis à deux journées de castings de rôles secondaires ayant lieu à Lyon. À chacune de ces phases du casting, je suis la seule femme présente et suis parfois prise à partie. Ainsi, lors de la phase de sélection sur photos, Christophe Grand déclare qu’il verrait bien un

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Pour Nicolas Brigaud-Robert : « Si le rapport salarial s’impose en faveur du seul producteur, c’est que celui-ci dispose du contrôle du fonds de roulement. C’est en effet parce que le producteur fait l’avance des salaires (il paie pendant la production, alors que le programme n’est pas achevé donc, strictement, pas encore vendu ou en tous cas est exposé au risque contractuel de clauses résolutoires) qu’il maintient à son niveau le pouvoir et la responsabilité finale des embauches. » (2014, s.p.)

comédien dans un « biopic sur un court-métrage à Roland Garros », en montrant sa photographie faisant la démonstration de cette « langue commune » analysée par Vincent Cardon, qui existe entre tous les membres de la production, et du fait que « la définition relationnelle des personnages implique un jeu avec les règles de vraisemblance appuyées sur des archétypes sociaux dont les directeurs de casting sont, parfois à leur corps défendant, des spécialistes. » (Cardon, 2016) Le « joueur de Roland Garros » fait partie de ces archétypes, et toutes les personnes présentes, moi incluse, acquiescent lorsque Christophe Grand prononce cette phrase. Ce dernier déclare alors, en me montrant : « Elle aussi, elle est d’accord 78». Le lendemain, lors d’une seconde phase de castings, la discussion dérive sur les saunas gays, le tournage prenant place en partie dans un tel endroit. Christophe Grand déclare à Marc Puget, le seul homme hétérosexuel présent : « Mais tu vas y aller, faudra pas être gêné. » Marc Puget lui répond : « C’est eux qui vont être gênés quand je vais me déshabiller ». L’assistant du directeur de casting me pousse du coude en s’exclamant : « Note ! Note ! » Christophe Grand me regarde et me sourit : « Déborah, toi, tu ne pourras pas y aller.79 » Dans cette situation, je suis doublement marginalisée, en tant que chercheuse qui est là pour « noter » et en tant que femme, qui ne pourra pas avoir accès aux saunas gays. Certes, cet échange a eu lieu sur le ton de l’humour. L’équipe de production reconnaît que je suis là pour travailler et en profite pour taquiner un collègue, mais me rappelle aussi que je suis la seule femme présente, et que ma participation est autorisée par les individus en présence : je n’appartiens pas à ce milieu professionnel, je suis une invitée dont l’avis peut parfois être utilisé comme argument dans une discussion mais je demeure dans une position marginale.

À Lyon, lors des essais des rôles secondaires, je suis seule avec l’assistant du directeur de casting dans un premier temps, puis le réalisateur Marc Puget nous rejoindra dans un second temps. Dans les deux cas, je suis présentée aux comédien·ne·s comme « Déborah, qui travaille avec nous ». Choisir cette formule sobre et rapide pour éviter de me présenter comme doctorante est une question de gain temps car, pour le casting, chaque comédien·ne n’a que 20 minutes d’essai. L’assistant du directeur de casting n’a pas le temps d’expliquer à chacun·e le cadre de mon travail. En tant que celle « qui travaille avec », je suis identifiée comme quelqu’un qui appartiendrait au processus de production et qui, potentiellement, est dans une position de supériorité hiérarchique par rapport aux comédien·ne·s. Iels me traiteront comme telle, soit en me regardant pour obtenir des indications de jeu, soit en échangeant directement

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Carnet de terrain, entrée du 18 novembre 2016.

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avec moi sur le déroulement prochain du tournage. Cette position me permet de prendre des notes sans que cela ne soit vu comme singulier par les comédien·ne·s.

J’ai choisi alors de me placer le plus en retrait possible, en dirigeant notamment les questions des comédien·ne·s vers l’assistant du directeur de casting, ou en évitant d’intervenir de nouveau lors des discussions sur photos. Si, sur le moment, cette position me permet d’être présente sans perturber le processus de casting, il sera alors compliqué de me présenter comme chercheuse pendant le tournage, avec les comédien·ne·s vu·e·s en essais. En effet, une comédienne et trois comédiens rencontrés en casting seront embauché·e·s pour la websérie. La comédienne prendra ses distances avec moi. Si elle me faisait la bise lors du deuxième casting et échangeait volontiers avec moi, dès qu’elle a appris que je ne faisais pas partie de la production, elle a pris ses distances, et était beaucoup plus froide. Il est possible qu’elle n’appréciait pas le fait d’être objet d’une thèse, ou plus simplement, puisque je ne faisais pas partie de la production, je devenais moins intéressante professionnellement à côtoyer. Deux autres comédiens étaient très intéressés par mon travail, le premier me demandant si je pourrais lui envoyer ma thèse une fois celle-ci écrite80. Le second était fier d’être présent sur le tournage et me demandait si je me souvenais de son casting.

En tant que celle « qui travaille avec », je suis quelqu’un qui appartient à un processus de production, qui a un rôle à jouer dans ce dernier et qui, potentiellement, est dans une situation hiérarchique supérieure aux comédien·ne·s. En tant que doctorante, je sors de cette hiérarchie, et il est tout à fait possible que les comédien·ne·s se soient senti·e·s trahi·e·s par ce changement de statut, ce qui se traduit par une prise de distance pour une comédienne. Les relations de pouvoir changent lorsque ma position est dévoilée, les comportements des comédien·ne·s aussi.

1.1.2. Crédibilité et « clichés »

Christophe Grand comme son assistant sont ouvertement gays. C’est l’une des raisons pour lesquelles Christophe Grand a accepté de se charger en partie du casting, comme il l’explique en entretien : « Je dois dire que j’ai accepté aussi, parce que je suis gay, et je trouvais ça important, de faire un projet qui s’appelle Les Engagés, et qui parle de la communauté gay, tout simplement ». Et quand il parle de son assistant : « Il y a beaucoup de personnages gays dans la série. Donc, je trouvais ça important que lui aussi, mon assistant,

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soit gay ». En effet, les deux réalisateurs étant hétérosexuels, il semble alors essentiel au directeur de casting qu’au moins lui et son assistant appartiennent à la minorité que la série va mettre en scène. En entretien, le réalisateur Mathieu Potier définit aussi son rapport à la websérie en tant qu’homme hétérosexuel :

« J’étais très excité par le fait de moi, hétéro, réaliser une série homo (sic). Avec aussi le fait de me dire ‘est-ce que je vais réussir ce challenge d’être crédible, de faire un truc crédible’, en fait. Parce que, mine de rien, même si c’est de l’amour entre deux hommes, ils ont des codes que moi, je ne vais pas connaître. [...] Et on voulait aussi que ce soit une série populaire, c’est-à-dire que ça ne s’adresse pas du tout qu’à la communauté homosexuelle, parce que la meilleure façon de faire évoluer les choses, c’est quand même d’avoir un langage qui peut parler aux gens qui peuvent être réfractaires à cette communauté-là. »

Mathieu Potier réalise cette série dans une perspective pédagogique. Il veut être crédible, tout en s’adressant au plus grand nombre, et si possible à ceux qui n’ont pas connaissance du milieu LGBT. Marc Puget se définit aussi comme hétérosexuel et va dans le sens de son coréalisateur. Il souhaite s’adresser à une audience large, en partie parce que : « Je ne me serais pas senti légitime, si c'était pour avoir un message sur l'homosexualité aux homosexuels ».

La question de l’authenticité de la représentation se pose alors de manière centrale dans les débats entre réalisateurs, hétérosexuels, et responsables du casting, homosexuels. Pour identifier cette incarnation possible de personnages gays, une des solutions a été pour Mathieu Potier de réaliser des exercices spécifiques en casting. Il demandait à un comédien de raconter un fantasme sexuel avec un autre homme : il mettait en scène une improvisation, interrogeant le comédien sur un regard, une rencontre, une anecdote, pour voir si le comédien en était capable et pouvait le toucher, se positionnant en tant que spectateur. Ces moments pouvaient alors être délicats à gérer. Ainsi, lors des castings des rôles secondaires, réalisés avec Marc Puget et l’assistant du directeur de casting, trois jeunes comédiens se présentent pour les rôles des « hommes tout nus » : des hommes qui doivent s’embrasser sur un canapé chez Thibaut dans le premier épisode de la saison. Marc Puget leur demande de retirer leurs t-shirts. L’un des comédiens déclare alors : « Ça va, on n’est pas chez Morandini ! 81»82. Les Engagés est une websérie LGBT et les castings servent aussi à savoir si des comédiens

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Carnet de terrain, entrée du 16 janvier 2016.

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Le 12 juillet 2016, l’animateur Jean-Marc Morandini est mis en cause dans le cadre d’un article de la journaliste des Inrockuptibles, Fanny Marlier (2016) : « Enquête sur les pratiques de Jean-Marc Morandini ». Dans cet article, il est accusé d’avoir demandé lors de castings des scènes de nudité frontale et est poursuivi quelques temps après par trois comédiens pour harcèlement sexuel.

parviennent à s’embrasser, torses nus, sur un canapé. Dans le contexte de cette affaire Morandini, qu’un comédien se sente obligé de faire de l’humour permet de désamorcer les tensions à un moment délicat du casting mais aussi d’être rassuré par le réalisateur, qui va s’empresser de le tranquilliser.

Le fait de vouloir toucher une audience la plus large possible va notamment avoir des effets sur le type de personnes à caster. Thibaut est un personnage qui vit dans le milieu LGBT de Lyon, il est un militant, il fréquente des saunas gays. Selon le scénariste, Thibaut devait être bodybuildé, ce qui est refusé par les réalisateurs. Pour Marc Puget, il s'agissait de ne pas perdre le public parce que, selon lui, un homme bodybuildé est associé à quelqu’un de « bête ». En effet, « ces représentations avec lesquelles jouent les intermédiaires du secteur audiovisuel s’apparentent à des “ clichés ”. Ils s’appuient sur la correspondance probabiliste entre apparence physique et propriétés morales/sociales des individus, telle que le sens commun tend à les établir. » (Katz, 2015, p.115) Pour le réalisateur, si un comédien a ce type de physique, il ne pourrait pas incarner le personnage de Thibaut. En entretien, il explique : « Un mec qu’est bodybuildé, l’air de rien, c’est beaucoup plus dur d’être touchant. » Le casting sur photo ne peut pas permettre à un comédien bodybuildé de montrer un côté touchant : « le comédien ne peut, du fait de la division du travail de distribution, être à même de défendre d’emblée par sa présence physique son adéquation au rôle – et comme on l’aura compris, encore moins à travers un travail spécifique d’interprétation pratique allant à l’encontre de l’interprétation intellectuelle d’une photographie. » (Katz, 2015, p.104) Marc Puget présume qu’un comédien musclé aura du mal à rendre son interprétation touchante, avant même de l’avoir vu jouer et donc rejette sa candidature, sans lui donner sa chance, renforçant en partie ce stéréotype : il ne donne pas sa chance à ce type d’interprétation de voir le jour.

Mathieu Potier relève un autre point du scénario : « Ce que je trouve très intéressant et ce qui m’a plu aussi chez Stanley, et dans son écriture, c’est qu’il ne voulait pas que nos deux héros soient efféminés en fait. C’est qu’en fait, je pense qu’un Thibaut peut tout à fait être hétéro comme homo, et Hicham aussi. » Son objectif est d’aller toucher ce public qu’il a décrit comme « réfractaire ». Il vaudrait mieux, donc, dans sa perspective de portée pédagogique de la websérie, avoir des personnages principaux qui puissent être aussi bien « homo qu’hétéro ». La figure de l’homme efféminé est décrite par Judith Butler comme « une figure inarticulée d'homosexualité rejetée dans l'abjection, celle du "pédé" féminisé »

(2009, p. 106). C'est celle qui fait le plus peur aux réalisateurs, celle qu’ils pensent être un repoussoir éventuel pour les spectateur·rice·s.

C’est aussi un problème au moment du casting, pour certains rôles, notamment celui qui doit être, selon le script, « un dandy dévergondé ». De nombreux comédiens ne parviennent alors pas à interpréter ce personnage, ce qu'explique alors l'assistant du directeur de casting, après avoir vu passer l'un de ces comédiens : « C'est le problème avec les acteurs hétéros maintenant, c'est qu'ils ont parfois l'impression d'en faire trop quand ils jouent des folles, que ça fait homophobe. Il y a un curseur pas évident à trouver ». Un autre personnage important, Claude, est sensé aimer se « traveloter » dans le cadre de la websérie. Parler de « traveloter » permet au scénariste d’accentuer le côté jeu : Claude ne le fait que dans un cadre festif, pour s’amuser. Il aime se travestir dans une perspective comique. Il apparaît à la