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Ahmed Bousmaha et Abdelkader Chouache

Laboratoire Ressources Naturelles et Aménagement des Milieux Sensibles Université Oum El Bouaghi (Algérie)

Résumé. Dans cette étude, l’accent sera mis sur le processus de l’étalement urbain et les mutations spatiales en Algérie et leurs effets négatifs sur l’agriculture périurbaine à travers l’étude de cas de la ville de Sétif qui est localisée géographiquement dans une zone à vocation agricole dans l’Est algérien. En Algérie, la sauvegarde des espaces agricoles n'a jamais fait l'objet de mesures vigoureuses de la part des pouvoirs publics ; la priorité ayant constamment été accordée au développement urbain (extension des zones d'habitat et des infrastructures de transport ou d'activités économiques) au détriment de l’agriculture périurbaine. Les conséquences d’une forte croissance démographique accompagnée d’un exode massif des ruraux ont abouti à une urbanisation anarchique et effrénée de la périphérie de la ville de Sétif. Le plan directeur de l’urbanisme et d’aménagement intercommunal de Sétif de 2008, nous a révélé que les extensions futures vont se faire en dehors de la dynamique globale de la ville mère et en faisant abstraction à toute maîtrise de l’étalement urbain et au détriment de l’agriculture. Les mesures prises par les pouvoirs publics n'ont pas pu empêcher l’important mitage de l'espace agricole par l’extension rapide et multiforme du cadre bâti et les diverses activités. De ce fait, l'espace agricole s'est fortement contracté face à une extension démesurée des périphéries urbaines. Les objectifs majeurs de cette étude sont d’une part d’essayer de mettre en lumière les processus de l’étalement urbain de la ville de Sétif et d’autre part de montrer les processus de changements qui affectent l’espace rural et plus précisément l’agriculture périurbaine. Dans ce contexte on se demande comment le développement des territoires périurbains met-il en danger la préservation des terres agricoles ? Quels sont les outils, les acteurs et les enjeux d’une politique (foncière et urbaine) à mettre en œuvre pour maîtriser ce phénomène de l’étalement urbain ? Mots-clés. Etalement urbain - Stratégies foncières - Agriculture périurbaine - Développement durable - Préservation des ressources naturelles.

Urban sprawl and its impacts on rural land in Algeria. The case of SETIF and its outskirts

Abstract. This study will focus on the process of urban sprawl and spatial changes in Algeria and their negative effects on peripheral urban agriculture through the case study of the city of Setif which is located in an agricultural area in eastern Algeria. In Algeria, the safeguarding of agricultural land has never been the subject of strong action by the public authorities as the priority has constantly been given to urban development (extension of settlements and transport infrastructure or economic activities) to the detriment of suburban agriculture. The consequences of rapid population growth accompanied by a massive rural exodus resulted in an anarchic and uncontrolled urbanization of the outskirts of the city of Setif. The 2008 master plan for the planning and development of Setif revealed that future extensions will be outside the global dynamics of the mother city, ignoring all control of sprawl at the expense of agriculture. The measures taken by the authorities were unable to prevent the sprawl of major agricultural spaces by the rapid and multifaceted expansion of the built environment and various activities. In light of the disproportionate extension of urban peripheries, agricultural areas were greatly reduced. The major objectives of this study are firstly to try to shed light on the process of urban sprawl in the city of Setif and secondly to show the process of change affecting rural areas and specifically peripheral urban agriculture. In this context, we wonder how the development of peripheral urban areas may endanger the preservation of agricultural land. What are the tools, actors and issues of the policy (land and urban) to be implemented in order to control the phenomenon of urban sprawl?

Keywords. Urban sprawl - Land strategies - Peripheral urban agriculture - Sustainable development - Preserving natural resources.

I – Introduction

L’Algérie est un pays à potentialités agricoles réduites avec environ 8,2 millions d’hectares de Surface Agricole Utile (SAU). Chaque année, avec la croissance démographique et urbaine, la portion de surface dont dispose chaque actif agricole se restreint. Ainsi, en 1966, un actif agricole pouvait compter sur 0,59 hectare de terre cultivable, 0,48 hectare en 1973 et seulement 0,37 hectare en 1980 (Brule et Mutin, 1985). De 1974 à 2004, l’Etat a pu mettre sur le marché, à partir de son propre portefeuille, près de 100 000 ha de terrain. Les zones industrielles et les zones d’activités ont pu bénéficier respectivement de 11 000 ha et 8 000 ha, tandis que l’habitat a récupéré 117 000 ha. A cause de la mauvaise gestion conjuguée à la rareté du foncier, puisque l’offre ne satisfait pas la demande, le foncier reste encore pour longtemps problématique. Une politique hardie des réformes en la matière reste l’une des urgences (El Watan, 12 Juin 2004). La perte des terres agricoles, déjà rares, est donc considérée parmi les plus importantes transformations et mutations spatiales ces dernières années. Selon le rapport du conseil national économique et social (CNES) de 2004, la SAU, de l’ordre de 0,20 ha par habitant en 2000, n'en représentera que 0,19 ha en 2010 et 0,17 ha en 2020. Une des plus importantes sources de cette régression se trouve être la reconversion des terres agricoles jouxtant les villes, généralement de grandes qualités, en terres non agricoles (Elloumi, Jouve, 2003). En effet, l’étalement urbain constitue une forme d’urbanisation qui s’est généralisée dans les villes algériennes. Une conséquence directe de cette forte urbanisation est l’étalement urbain démesuré, sur des territoires périurbains à fort caractère agricole, causant ainsi de profondes répercussions sur toute l’activité agricole. Soulever la question de la préservation et la durabilité de l’agriculture périurbaine, devient donc un enjeu vital pour tous les acteurs urbains en Algérie (Bendjaballah, Boucherit, 2015).

Or, l’agriculture périurbaine n’est pas prise en compte dans les documents officiels de l’échelle territoriale à l’échelle urbaine. Porté par une mise en valeur privilégiée des périphéries urbaines, l’étalement urbain provoque nécessairement l’accroissement des surfaces bâties de chaque agglomération dont la ville de Sétif constitue un bon exemple. L’agglomération de Sétif constitue une ville à rayonnement national et régional parmi les plus peuplées de la région et bien équipée notamment en équipements structurants tertiaires de rang supérieur. Elle constitue un des pôles principaux d’appui au développement des Hauts-Plateaux, à la fois comme centre de production et de services et comme relais de la croissance du Nord (métropoles, villes littorales). Sétif concentre en outre de nombreuses entreprises de services agricoles et possède aussi une importante activité agricole périurbaine le long de la vallée de l’Oued Bou Sellam. Forte de son attractivité résidentielle et économique, la ville de Sétif connaît une forte dynamique démographique, au point d’être aujourd’hui confrontée à des enjeux fonciers de premier ordre. A cause de la multiplication des projets d'aménagement et de l'instabilité des documents d'urbanisme, les terres agricoles sont régulièrement confrontées à l’urbanisation. Aujourd’hui, les réserves des communes y sont quasiment épuisées, le restant nécessite une maîtrise rationnelle. Les terres fertiles autour de la ville sont en train de disparaître au profit d’une urbanisation qui, en peu de temps sera incontrôlable.

Nous montrerons, à partir de l’exemple de Sétif, comment l’étalement urbain, en l’absence de gestion des croissances urbaines, est à même de déstructurer des espaces agricoles.

II – L’étalement urbain et ses conséquences sur le foncier agricole Sétif connaît une forte croissance démographique et spatiale. Ce développement accéléré a provoqué une dynamique importante et certaines zones ont pris une forme étalée au cours de leur évolution. Les politiques mises en œuvre ont fait appel à des modèles préétablis (lotissement, ZHUN, promotion immobilière…) qui ont été réalisés par la suite sur le terrain d’une façon volontariste.

La ville de Sétif se caractérise par une structure radioconcentrique, un noyau central constituant le centre-ville à partir duquel se sont formés des branches ou radiales reliées entre elles par des rocades. Entre les rocades s’inscrivent des zones construites ayant souvent un caractère particulier de fait de leur densité, de leur organisation, de la composition de leur tissu urbain, de

leur historique et de leur formation. Plus précisément, l’urbanisation de la ville s’est faite en

tache d’huile selon un modèle radioconcentrique composé de cinq couronnes (Fig. 1) :

une 1ère couronne constituée de quartiers résidentiels à trame régulière : cité Maiza,

faubourg de la gare, cité Thidjene, cité la Caire, cité des combattants (ville coloniale) ;

une 2ème couronne constituée des quartiers spontanés à trame irrégulière : cité Yahiaoui,

Bounechada, cité de l’avenir ;

une 3ème couronne constituée des grands ensembles : la zone d’activité, la zone industrielle

et la ZHUN ;

une 4ème couronne constituée de Gaoua, El Hidab, implantation des grands projets

structurants tels que le pôle universitaire n°3, le pôle médical ou le pôle sportif ;

une 5ème couronne constituée par les centres secondaires.

Fig. 1. Les cinq couronnes de la ville de Sétif

L’étalement urbain qui s’est opéré depuis quelques décennies a engendré une forte concurrence entre la ville et l’espace rural et toujours en défaveur des activités agricoles. La crise foncière est préoccupante pour un ensemble de raisons dont la principale est particulièrement liée à l’épuisement des réserves foncières communales, caractérisées par la saturation et l’étroitesse de leur superficie. Par contre, les communes périphériques, disposant d’un réservoir foncier encore intact, ont été sollicitées pour répondre aux besoins d'extension de la ville de Sétif. Les habitants s’orientent souvent vers la périphérie en raison des prix qui diminuent en s’éloignant de la ville mère. Cette situation est aujourd’hui particulièrement prégnante à Sétif où le développement urbain tentaculaire et les activités industrielles mettent en péril les activités agricoles. Les espaces de proximité et périurbains sont, évidemment, les plus touchés et subissent l’influence directe et la croissance de la ville. Dans ce contexte, les

espaces ruraux en général et périurbains en particulier, s’urbanisentsans souci de préservation

des ressources naturelles.

La consommation de l’espace par la ville de Sétif (Tableau 1) ou l’évolution des surfaces urbanisées (Fig. 2) rendent compte de la surconsommation d’espaces agricoles liée à l’étalement urbain.

Tableau 1. La consommation de l’espace de la ville de Sétif Année Surface

urbanisée (ha)

Consommation de l’espace (ha)

Consommation moyenne annuelle (ha)

1966 338 - - 1977 839,8 501,8 50,18 1988 1 335,1 495,3 49,53 1998 2 285 95,0 95,00 2008 3 377 1092,0 109,20 2014 4 391 1014,0 169,00

Sources : PDAU intercommunal 2008 et autres

Sources : PDAU intercommunal 2008 et autres

0 1000 2000 3000 4000 5000 1966 1977 1988 1998 2008 2014

On peut classer son extension spatiale en quatre périodes (Fig. 3) :

1ère période (1966-1977) : l’occupation est passée de 338 ha à 839,8 ha, représentant une consommation spatiale de 501,8 et une moyenne annuelle de 50,18 ha/année qui s’expliquent par un exode rural massif, l’émergence de nouveaux programmes d’habitat à la périphérie du centre-ville et l’activité industrielle.

2ème période (1977-1988) : l’occupation est passée de 839,8 ha à 1 335,1 ha, c'est-à-dire une consommation spatiale de 495,3 ha ou une consommation annuelle de 49,5 ha/année. Cette période a connu une nette évolution de la consommation de l’espace urbain à cause de l’implantation des grands ensembles et des lotissements ainsi que le programme d’habitat.

3ème période (1988-1998) : l’occupation spatiale est passée de 1 335,1 ha à 2 285 ha, c’est-à-dire une consommation spatiale de 950 ha ou consommation annuelle de 95 ha/année. Cette extension fulgurante de la ville est due à plusieurs facteurs dont la libération de l’économie de marché et du foncier, ce qui a engendré la réalisation des projets de lotissements et promotion immobilières et des projets industriels.

4ème période (1998-2008) : l’occupation spatiale est passée de 2 285 ha à 3 377 ha, soit une consommation spatiale de 1 092 ha soit 109,2 ha/année. L’ouverture du marché foncier et la réalisation des équipements nécessaires sont les principales causes. La consommation de la plus grosse part des terrains a été destinée à la concrétisation des plus grands projets structurants tels que les deux pôles universitaires, le pôle sportif, le pôle médical, l’école de

police, etc.

5ème période (2008-2014) : l’occupation spatiale est passée de 3 377 ha à 4 391 ha en 2014, avec une consommation de 1 014 ha soit 169 ha par an.

Le résultat de ces croissances urbaines, ne prenant pas en compte les espaces agricoles et naturels périurbains, est que la ville de Sétif est maintenant confrontée à l’urbanisation des terres agricoles utilisées (S.A.U.) : on construit sur les terrains périphériques plutôt que de remodeler, d’améliorer et de densifier le centre ancien (Fig. 4). Ce processus est fréquent dans la construction urbaine de toutes les villes algériennes. La vallée de Bousselam et les terres se trouvant à proximité de la cité de Cheikh el Aifa sont les plus menacées (Fig. 4). Les terres agricoles sont devenues espace de report pour accueillir les nouveaux programmes de la ville (le deuxième pôle universitaire et le futur POS de Chouf el keddad).

Fig. 4. Artificialisation des terres agricoles : 2004 – 2009 – 2014

III – Les projets d’aménagement urbain et leurs impacts sur la consommation du foncier

La ville s'étend sans relâche pour devenir un grand pôle urbain avec des équipements à sa mesure d'autres plus structurants sont en cours ou programmés, ce qui va se traduire par un renforcement de son rôle au niveau régional. La ville se tourne vers le futur pour devenir une véritable métropole (Fig. 5). En matière d’habitat, la mise en place de zones d’habitat urbain nouvelles de 10 000 logements au nord-est de la ville. Près du deuxième pôle universitaire de l’ouest de la ville, deux zones d’extension urbaine de 264 ha et de 53 ha sont planifiées. Au sud-ouest de l’agglomération, autour d’Aïn Sfiha, on trouve trois grandes zones d’extension urbaine de 113 ha, 78 ha et 91 ha. À l’est de la ville, au sud du nouveau pôle universitaire, la zone d’extension urbaine présente une superficie de 356 ha. Au sud de celle-ci, entre la RN5 et la voie ferrée, la zone d’extension fait 39 ha. Par ailleurs, la zone industrielle de Sétif dispose d’espace pour son extension vers le sud jusqu’à l’emprise de l’autoroute. On trouve également une petite zone d’extension urbaine à l’est de la zone d’activité. Les grands projets récents incluent le pôle médical, le pôle sportif d’El Bez de 13 ha et le grand espace récréatif (coulée verte) qui est proposé dans l’ouest de la ville de part et d’autre de l’oued Bou Sellam.

En matière de transport, les principaux projets dans le segment sont l’aménagement d’une route de ceinture, notamment au nord, ainsi que la relocalisation de la voie ferrée nationale sur un tracé plus droit en maintenant la ligne existante qui dessert la zone industrielle de Sétif. La wilaya envisage de créer une zone intermodale à proximité de la rencontre du chemin de fer et de l’autoroute Est-Ouest. Avec tous ces atouts et les développements en cours, la ville de Sétif est en voie de métropolisation.

Fig. 5. Les projets d’aménagement urbain à Sétif

IV – La situation de l’agriculture dans la commune de Sétif

La commune de Sétif se caractérise par une vocation agricole. La surface agricole utile s'étend sur une superficie de 8 428 ha, soit 66,2 % de la surface totale de la commune (Tableau 2) ; ces terres sont consacrées à la céréaliculture, le maraîchage et l'élevage.

Tableau 2. Répartition générale des terres au niveau du périmètre d'étude (ha)

S.A.U. Superficies irriguées Pacages et parcours Terres improductives Terres improductives non-affectées à

l’agriculture Forêts Total

8 428 287,75 258 412 3 300 332 12 730

Source : Direction des Statistiques Agricoles (DSA) de la wilaya de Sétif

1. Classification des terres agricoles 1

Nous classons les terres de la commune de Sétif en quatre catégories (Tableau 3).

- Les terres agricoles à potentialité élevée. Elles couvrent une superficie de 1 375 hectares,

soit 10,80 % de la surface totale de la commune. Ces terres représentent les meilleurs sols de la région, elles sont situées sur les accumulations récentes du quaternaire recouvrant d’étroites terrasses alluviales des Oueds et situées sur les terrains à faible pente. Elles sont constituées de sol profond à bonne texture, irriguées et irrigables, avec de hautes capacités de rétention d’eau, ce qui les rend aptes à recevoir une grande variété de cultures par une pratique plus intensive en irrigué (PDAU intercommunal, 2008). Malheureusement, vu leurs situations, ces terres sont les plus menacées par l’avancée du front urbain, la vallée de Bousselam et les terres se trouvant à proximité de la cité de Cheikh el Aifa en sont des illustrations, qui sont devenues espace de report pour accueillir les nouveaux programmes de la ville (le deuxième pôle universitaire et le futur POS de Chouf el keddad).

- Les terres agricoles à bonne potentialité. Elles s’étalent sur une superficie de 3 000 ha soit

23,56 % de la commune. Elles sont situées aux premières pentes des terrasses alluviales et sur d’autres accumulations du quaternaire. Ces terrains sont caractérisés par des pentes assez faibles de sols profonds, non irrigués, bien drainés et de haute capacité de rétention d’eau. Les sols de cette classe sont devenus à leur tour, sujets de grignotage urbain, dû à la périurbanisation de la dernière décennie. Nous citons à titre d’exemple les terres entourant la cité d’Ain trick où les autorités sont en train de réaliser un vaste programme de logement collectif longeant la nouvelle autoroute.

- Les terres agricoles à moyenne potentialité. Elles occupent une surface de l’ordre de

1 385 ha soit 10,88 % de la commune. Ces terres ne sont pas irriguées, de profondeur moyenne et érodées avec une sensibilité moyenne à l’érosion et des contraintes moyennes de topographie en majorité de 8 à 16 %. Cette catégorie de terres a été sujette à la fragmentation de ces superficies par un réseau routier.

- Les terres agricoles à faible potentialité. Situées dans la partie nord et nord-est de la ville, elles représentent une superficie de 3 338 ha soit 26,22 % de la commune. Elles représentent en outre les plus mauvaises terres constituées de sols non profonds, de texture en général marne et marno calcaire qui présentent à la fois de fortes contraintes topographiques et une forte sensibilité à l’érosion.

Tableau 3. Classification des terres agricoles dans la commune de Sétif (ha) Commune Potentialités élevés Potentialités bonnes Potentialités moyennes Potentialités faibles Surface totale Sétif 1 375 ha 3 000 ha 1 358 ha 3 338 ha 12 730 ha

2. Structure des exploitations agricoles dans la commune de Sétif Quatre types d’exploitations agricoles dès lors que l’on considère leur cadre juridique :

- Les fermes pilotes. Ce sont des fermes d'Etat avec un objectif d'utilité publique : la

production de semences et de plans, la maîtrise et la diffusion des techniques de production. Ce ne sont pas des unités économiques au sens propre du terme qui se distinguent par un seuil de rentabilité et des profits à dégager.

- Les exploitations agricoles collectives et individuelles (EAC et EAI). Elles sont issues des

anciens domaines autogérés socialistes, concédés à titre d'exploitations communales. Aux termes de la loi 87-19 du 6 décembre 1987, les domaines agricoles socialistes sont découpés en « Exploitations agricoles collectives » (EAC) et « Exploitation agricole individuelle » (EAI).

- Le secteur privé. Ce sont des exploitations de petite taille, de type familial mais les plus

nombreuses. Elles représentent 57,5 % du total des exploitations de la commune et gèrent 23,4 % de la superficie agricole totale.

- Les terres privées de L’État proviennent des domaines socialistes agricoles (terres de l’État)

et ont été concédées à des exploitations agricoles.

Tableau 4. Structure des exploitations agricoles selon la taille Exploitations

privés

Exploitations individuels (EAI)

Exploitations

collectives (EAC) Total

Superficie d’exploitants Nombre Superficie d’exploitants Nombre Superficie d’exploitants Nombre Superficie d’exploitants Nombre

0-5 ha 591 195 8,9 2 - - 599,9 197 5-10 482 64 17,4 3 6 3 505,4 70 10-20 612 40 37,4 3 11,4 3 660,8 46 20-50 443,5 15 70,08 2 160,7 14 674,2 31 50-100 - - - - 324,5 16 324,5 16 100-200 - - - - 1814,9 71 18149 71 200-500 2566,7 75 25667 75 500 - - - - 1951,9 40 19519 40 Total 2128,5 314 1337 10 68369 222 90983 546 % 23,4 57,5 1,5 1,8 75,1 40,7 100 100 Superficie moyenne 7 13,5 31 17 ha / agriculteur toutes exploitations confondues Source : DSA, 2002

3. Les contraintes du secteur agricole

Les contraintes auxquelles le secteur agricole est soumis sont nombreuses et variées, que ce soit d’ordre économique, social ou naturel :

Incapacité des agriculteurs à financer et à investir sur les surfaces d'implantation. Un état