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Cas particulier des cellules germinales

Dans le document Infertilité masculine sécrétoire (Page 156-163)

PREMIÈRE PARTIE :

G- Cas particulier des cellules germinales

Le passage des spermatocytes primaires à la métaphase, en d’autres termes la progression du stade G2 au stade M du cycle cellulaire (transition G2/M), est gouvernée par l’activation du MPF (M-phase-promoting factor) constitué par un complexe cycline/cdk []. Toute erreur qui se produit au cours de ces événements successifs entraîne un blocage de la prophase méiotique. D’ailleurs, l’arrêt de

la spermatogenèse à ce stade est fréquemment observé sur les coupes de fragments biopsiques de testicule prélevés chez l’homme infertile.

G-Cas particulier des cellules germinales.

Chez les eucaryotes, l’intégrité et la stabilité du génome sont assurées par les effets combinés de plusieurs mécanismes de réparation de l’ADN.

Trois d’entre eux, la réparation des mauvais appariements (MMR), la réparation des DSBs par recombinaison homologue (HR) et la réparation post-réplicative (PRR) jouent un rôle essentiel lors de la recombinaison méiotique.

L’intervention du mécanisme de réparation de l’ADN par excision de nucléotide (NER), qui est communément mis en œuvre dans les cellules somatiques pour se prémunir contre des agressions physiques ou chimiques, paraît plus limitée dans le cas des cellules germinales. Toutefois, une activité du système NER spécifique de chaque type de cellule germinale, en particulier des spermatocytes au stade pachytène, vient d’être mise en évidence dans le testicule du rat. [7 ,83]

La transition G2/M

L’activation du MPF, qui est produite par la déphosphorylation de la sous-unité catalytique (Cdk1 ou Cdk2) par la phosphatase Cdc25, est un phénomène déterminant pour le passage des spermatocytes 1 à la métaphase de la première division. L’expression de la cycline de type A1, l’une des cyclines qui peuvent constituer la sous-unité régulatrice du MPF, est exclusivement limitée aux cellules germinales mâles.

Les souris mâles Ccna -/- sont stériles du fait d’un arrêt du cycle cellulaire avant la métaphase 1, associé à des anomalies de désapparièmment, une faible activité MPF et l’apoptose des spermatocytes.

Chez l’homme, le gène CCNA1, qui code pour cette cycline, manifeste son plus haut niveau d’activité dans le testicule et la protéine est localisée dans les spermatocytes pachytènes.

Cependant, il n’est pas exclu que des cyclines d’un autre type, telles E1 ou E2, soient impliquées dans la première division méiotique des spermatocytes.

[15,83]

La protéine de choc thermique Hsp70-2, considérée comme une chaperonne de la kinase Cdk2, est associée aux complexes synaptonémaux dans les spermatocytes pachytènes. L’inactivation du gène Hsp70-2 conduit à l’échec du désappariemment des chromosomes homologues et à une modalité d’apoptose p-53-indépendante [48]. Comme la cycline A1 peut se lier indifféremment aux sous-unités catalytiques Cdk1 et Cdk2 [49], on peut supposer que Hsp70-2 est nécessaire à l’assemblage du complexe cycline A1/Cdk.

L’inactivation du gène Cdk2 chez la souris mâle provoque un phénotype très semblable à celui observé après mutation du gène Ccna .

De la sorte, l’interruption de la méiose 1 par des inhibiteurs des complexes cycline-Cdk représenterait une nouvelle approche de la contraception masculine, sous réserve qu’elle soit réversible.[84]

Notion de CNV (copy number variation) associée à l'arrêt méiotique dans l’infertilité masculine idiopathique.

Dans le cadre de la recherche universitaire en médecine de la reproduction, un groupe de chercheurs ont tenté d’évaluer l'association entre les variations du nombre de copies (CNV) et l'arrêt méiotique et les hommes azoospermiques dans une étude d'association génétique. L’expérience s’est déroulée comme suit :

Patient (s): Hommes australiens: 19 avec arrêt méiotique histologiquement

confirmé, 110 hommes avec azoospermie en l'absence de données histologiques, et 97 hommes fertiles (témoins).

Intervention (s): Aucune.

Principale (s) mesure (s) de résultat: L'identification de CNV par microréseau et / ou amplification de sonde dépendant de la ligature multiplex (MLPA), et la localisation de protéines uniques codées CNV pour les testicules humains.

Résultat (s): le microarray a identifié deux cnv uniques aux patients en

arrêt de méiose. L'un contenant le gène MYRIP et l'autre contenant LRRC4C et l'ARN non codant long LOC100507205. Les trois gènes sont transcrits dans le testicule humain, et MYRIP et LRRC4C se localisent dans des cellules

méiotiques. Le criblage génétique inverse des NVC dans les gènes de la méiose identifiés dans des modèles murins a permis d'identifier davantage les NVC, y compris HSPA2, comme étant associées à l'azoospermie.

Conclusion (s): Ces données soulèvent la possibilité que, bien que

relativement rares, les CNV puissent contribuer

à l'infertilité masculine humaine et que le dépistage des CNV devrait être incorporé dans les plans à long terme pour le profilage du génome en tant qu'outil de diagnostic.

Un autre type d’infertilité : infertilité psychogène

Dans un article publié dans la revue Psychologie clinique et projective 2010/1 (n° 16), « Les auteurs soutiennent la thèse d’une intrication des facteurs somatiques et psychiques dans les cas d’infertilité masculine, y compris dans certaines situations où une cause organique est clairement identifiée. Elles illustrent la légitimité de ce questionnement à travers l’histoire de Sébastien, un jeune homme souffrant d’azoospermie, mais présentant également différents facteurs de stérilité psychogène tels que décrits dans la littérature.

Les analyses sont développées suivant deux axes. Le premier concerne les liens de Sébastien à ses figures parentales, l’élaboration de son Œdipe, son inscription dans la filiation et l’organisation familiale.

Dans un second temps sera interrogé le niveau d’élaboration de l’angoisse de mort de Sébastien, laquelle entre en résonance avec un deuil périnatal vécu de manière problématique par sa mère.

Le test de Rorschach se révèle un outil précieux, en particulier concernant l’investigation des imagos parentales, des processus défensifs et de la symbolisation de l’angoisse psychique. Les auteurs concluent en soutenant la nécessité de dépasser le clivage entre infertilités psychogènes et stérilités organiques.

Ce constat implique de ne pas négliger le poids de la dynamique psychique inconsciente face à des infertilités masculines, fussent-elles répertoriées parmi les stérilités somatiques. Ainsi la prise en charge des hommes infertiles devrait-elle toujours s’allier à une écoute de leur histoire personndevrait-elle et à une compréhension de leur environnement familial et conjugal.

L’histoire de Sébastien témoigne clairement que des facteurs psychogènes peuvent être sous-jacents à une infertilité organique, dont les explications médicales ne sont pas à remettre en cause. Ce cas unique suffit à montrer qu’il est impossible d’ériger une distinction hermétique entre infertilités psychogènes et stérilités organiques. La nécessité de dépasser ce clivage est d’ailleurs soutenue depuis longtemps par des auteurs comme Bydlowski, Dayan-Lintzer, Cahen et coll. (1983).

Ce constat implique de ne pas négliger le poids de la dynamique psychique inconsciente face à des infertilités masculines, fussent-elles répertoriées parmi les stérilités somatiques. Granet (1995, p.7), lui-même biologiste de la reproduction, abonde en ce sens en affirmant que les traitements d’Assistance Médicale à la Procréation « peuvent être aussi la pire des choses lorsque la dimension des phénomènes psychologiques accompagnant la stérilité n’est pas prise en compte avec rigueur ». Nous pensons que la prise en charge des hommes infertiles devrait toujours s’allier à une écoute de leur histoire personnelle, et à une compréhension de leur environnement familial et conjugal.

Bien sûr, une question se pose dans le cas de Sébastien, à laquelle nous n’aurons jamais de réponse : aurait-il été normalement fertile s’il n’avait pas souffert d’azoospermie ? Plus généralement, comment expliquer que la dynamique psychique inconsciente puisse initier de tels désordres somatiques ? L’ectopie testiculaire de Sébastien était repérable dès son enfance, et pourtant, ni les médecins ni ses parents ne s’en sont aperçu. Et une nouvelle fois, la dimension psychologique est fondamentale : qu’est-ce que Mme P. ne pouvait voir ou regarder sur cette partie du corps de son fils ? Ces réflexions renvoient à d’autres questions passionnantes : celle de la structuration du psychisme de l’enfant dans le lien à l’autre, et celle de l’influence du psychisme sur le soma, ou, peut-être plus justement, de la synergie, de la consubstantialité somato-psychique de l’être humain. »[85]

CONCLUSION

À travers notre recherche bibliographique, on peut conclure que loin d’être élucidée, les mécanismes et causes de la stérilité sécrétoire est un domaine qui vient de voir le jour avec l’émergence des poussées technologiques et savoirs génétiques adaptés à la médecine.

Le cœur du problème réside dans l’investigation et la mise en évidence des facteurs qui agissent et interfèrent lors de la spermatogénèse

Ceci dit, et partant du principe que le nombre des cellules germinales est déterminé par un équilibre entre leur prolifération et leur mort par apoptose, on peut axer nos futures recherches sur ces deux points pour mieux comprendre l’azoospermie

L’attitude classique qui consistait à déterminer le profil de la fertilité à travers : le bilan hormonal, spermogramme commence à se métamorphoser de nos jours face à l’expansion des savoirs et leur diffusion et face à la modernité.

Le médecin qui est à l’écoute du patient doit être conscient de ses attentes contemporaines et est dans l’obligation de coopérer avec d’autres domaines

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