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18 Cas du Nigeria qui a procede a une devaluation du Naira en 1986. Voir BIAO,

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Taux de change reel (Indice base 100= 1980)

I Pays du CFA lAutres P.ASS

1973-1980 1982-1985 1986-1989

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m Croissance annuelle movenne du PIB (%)

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m Pays du CFA (11) HAutresP.ASS(20)

1973-1980 1982-1985 1986-1989

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Croissance annuelle moyenne desexportations 7

Au total, ies arguments d'ouverture des economies et de discipline monetaire qui ont fait I'attrait du FCFA jusqu'au debut des annees 1980 se sont par la suite transformers en source de repulsion, revelant, s'il en etait encore besoin, I'urgence d'une reflexion sur I'avenir du FCFA dont I'objectif est d'en conserver les acquis positifs et d'eviter les ecueils du passe.

En effet, malgre ces vents contraires, les renouvellements contemporains de la theorie de I'integration monetaire fournissent un eclairage nouveau aux evolutions recentes fondees sur I'approfondissement des unions monetaires.

C. Renouvellements de la theorie de ['integration monetaire et approfondissement des unions monetaires d'Afrique

Comme I'ont montre KRUGMAN et OBSTFELD (1995), les approches traditionnelles de I'integration monetaire peuvent etre ramenees a une analyse couts/avantages de I'union monetaire. L'adhesion a une union monetaire tmplique pour les pays membres des avantages en terme de gain d'efficience monetaire et de couts en terme de perte de stabilite macro-economique.

■m Le gain d'efficience monetaire qui resulte de la reduction de I'incertitude et des couts de transaction est d'autant plus eleve que les economies sont integrees entre elles. Ce gain d'efficience monetaire est renforce par la credibilite resultant de la discipline collective et de la stabilite des prix. La perte de stabilite macro-economique qui resulte de la renonciation par chaque pays a utiliser la politique

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monetaire et de taux de change comme instruments de stabilisation. Cette perte est d'autant plus faible que les economies sont integrees entre elles et subissent des chocs simifaires.

En consequence, un seuil minimal d'integration economique est necessaire pour une integration optimale, selon Illustration graphique suivante:

Gains et pertes pour le pays

Degre d'integralion economique

Source : KRUGMAN et OBTSFELD 1995, P 698.

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Sans perdre de vue cette importance de i'integration reelle, les arguments les plus recents en faveur de I'integration monetaire relativisent fortement la perte de stabilite macro-economique qu'impliquerait I'union monetaire et mettent au contraire ['accent sur I'imperatif de coherence inter temporelle et de credibility des politiques economiques (KINDLAND et PRESCOTT 1977, BARRO et GORDON 1983) et plus generalement sur« ['argument de discipline » qu'implique une union monetaire avec un pays a faible inflation (TAVLAS 1993, P 34).

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C'est pourquoi, depuis le rapport Delors (1989) et les travaux theoriques preparatoires au Traite de Maastrischt (Commission des Communautes Europeennes 1991) I'accent est mis sur la convergence macroeconomique comme critere d'appreciation de I'unification monetaire. II s'agit, a defaut d'une similitude, d'une proximite des preferences nationales quant aux evolutions des principaux determinants de revolution macroeconomique (notamment taux d'inflation, solde budgetaire, balance couranteettauxd'interet).

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Dans le cas des unions monetaires africaines, comme nous 1'avons precedemment montre pour la zone BEAC, cette convergence s'est de fait realisee car « la stabilisation macroeconomique a toujours ete la principale vocation des unions monetaires africaines », et « de ce point de vue elles se sont relativement bien acquittees de leur tache » ; discipline budgetaire rigoureuse et inflation moderee (COBHAN et ROBSON 1996, P 283-284).

Mais, comme les pays conservaient quelques libertes en matiere budgetaire,

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« les chocs exterieurs ont ete aussi (dans les annees 1980) le revelateur de

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politiques internes peu propices a I'equilibre et non conformes aux regies regissant officiellement la politique monetaire de la zone » (L'HERITEAU 1987, P 5). Des derapages ont d'ailieurs ete mis en evidence par DIFFO (1993, P 245) pour les pays de la BEAC ou les deux ratios (credit bancaire brut a I'Etat/plafond statutaire) et (Avance de la BEAC/plafond statutaire BEAC) ont ete superieurs a 100% sur la periode 1988-1992.

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Au total, en meme temps qu'elle tire les lecons de I'experience des annees m 1980, la convergence des politiques macroeconomiques qui constitue un rouage essentiel de la relance de Integration economique et monetaire dans les unions

* monetaires africaines (CEMAC et UEMOA) apparait desormais bien fondee en

^ theorie.

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« En somme, nous avons montre dans cette premiere partie que, bien que sa m mission originelle ait ete celle d'une integration verticaie au demeurant asymetrique m entre la France et les PAZF, le F CFA est aujourd'hui un facteur d'integration

* economique africaine. II importe done, au regard des evolutions en cours en Europe m et qut conduiront a !a disparition du FF d'examiner i'avenir du FCFA dans une

* perspective d'integration en Afrique Centrale.

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11 e PARTIE :L'avenementde I'EURO etl'avenirdu F CFA dans une perspective d'integration en Afrique Centrale

S'interrogeant sur les consequences de I'Europe de Maastricht pour PAfrique, COQUET et autres (1993) aboutissent a une impression plutot contrastee : « les consequences immediates de phenomenes politiques comme PEurope de Maastricht

* suscitent des espoirs et des craintes demesures par rapport a leur champ d'action effectif »(P.24).

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Pour autant, le quasi arrimage du FCFA a I'Europe monetaire a travers la monnaie francaise n'a pas manque d'alimenter la reflexion face a la perspective d'une monnaie unique en Europe.

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Ainsi, des la signature du Traite de Maastricht ADDA (1992) souligne I'imperieuse necessite pour les pays africains de la Zone Franc de « penser I'apres -Maastricht», la grave crise economique et finandere que traversent ces pays et la

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perspective de PUnion Economique et Monetaire en Europe leur offrant la « double opportunity d'une reforme en profondeur » (P 300) *.

SANDRETTO et autres (1994) concluent pour ieur part que « I'Union

^ Economique et Monetaire Europeenne et plus precisement la perspective de la monnaie unique constituent aussi une echeance monetaire pour les pays

• d'Afrique*» et esquissent « le cap a suivre pour la necessaire et perilleuse reforme » de la Zone Franc (pp 265-270).

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Plus specifiquement, dans leur essai pour « sortir du piege monetaire »

« MONGA et TCHATCHOUNG (1996) mettent en garde contre une Zone Euro en m Afrique qui constituerait « une illusion et un nouveau piege pour les pays africains »

* (P120).

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* Ainsi, les differentes contributions au debat sur les perspectives de la monnaie unique europeenne pour les africains montrent que la solution n'est univoque. Mais «au dela des choix alternatifs (monnaies nationales versus

monnaie rRninnale^ nnur rplpvpr Ips Hpfic; nn«;P.c: n^r I'flvpnpmpnt c\e> la mnnnaip

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Page -55-ECA/SRDC-CA/DB/97/02 unique europeenne..., I'imperatif d'une integration reelle et i'instauration d'une gestion monetaire et financiere rigoureuse » (FFE/ISMP 1997, P6-7) constituent aujourd'hui pour les pays africatns, des exigences incontournables et complementaires.

Dans cette perspective, I'objectif principal de cette partie est d'esquisser des reflexions strategiques dans une perspective d'integration africaine.

Mais il serait utile au prealabie de montrer que I'avenement de I'Euro est I'aboutissement de la « longue marche » monetaire de I'Europe dont les implications minimales pour les pays afncains de la Zone Franc peuvent etre appreciees.

Section I. Avenement de I'Euro : La « Longue Marche » monetaire de I'Europe

Un retour sur I'historique de la cooperation monetaire en Europe permet d'en

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saisir le caractere europeo-centre. Si avant la crise du Systeme Monetaire International (1971) I'Europe s'est contentee du strict minimum, la montee des

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incertitudes consecutives a la generalisation des changes flottants a donne un coup d'accelerateur a la cooperation monetaire europeenne.

En effet, apres la fin du systeme d'etalon-or (1914) et les desordres m monetaires, qui ont caracterise I'entre - deux - guerres (forte inflation, devaluations competitives, controle de changes), Tassainissement des relations monetaires fl internationales impliquait deux imperatifs : retour a la convertibilite des monnaies et m stabilite du change. Ces objectifs qui sont poursuivis dans le cadre du FMI avec les

« accords de Bretton-Woods (1944) constituent egalement des preoccupations m particulieres pour I'Europe.

Ainsi pour faciliter la liberalisation progressive et le developpement du commerce intra-europeen ainsi que le retour a la convertibilite des monnaies europeennes, I'Union Europeenne des Paiements (UEP) est mise en place a partir de 1950 avec deux caracteristiques principales : systeme de compensation

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multilateral des paiements conduisant a des economies de dollars ; systeme de credit permettant aux partenaires de financer les soldes debiteurs nets.

Le fonctionnement de I'UEP a ainsi permis d'attenuer les effets de 1'inconvertibilite des monnaies europeennes et de la penurie de dollars.

« Devenue sans objet » en 1958 - selon I'expression de RIVOIRE (1985, p.

124), i'UEP disparait juste au lendemain de la naissance de la Communaute Economique Europeenne en meme temps que les monnaies europeennes retrouvent leur convertibility au sens de I'article VIII des statuts du FMI.

La cooperation monetaire europeenne ne semble pas avoir ete une preoccupation particuliere des auteurs du Traite de Rome qui ne contenait que de vagues dispositions sur la coordination souhaitable des politiques monetaires.

Dans ies faits, I'Europe a, au cours des annees 1960, realise son integration commerciale (union douaniere, poiitique agricole commune) sans se soucier d'une veritable cooperation monetaire regionale.

Un tel desinteret etait largement justifie par le contexte monetaire international qui a prevalu jusqu'en 1971 et qui etait marque par un fonctionnement satisfaisant des principes de Bretton-Woods (Changes fixes mais ajustables).

Mais, face aux soubresauts que connait le systeme monetaire international des la seconde moitie des annees 1960, I'imperatif d'une cooperation monetaire renforcee apparait plus evident et des 1970, le rapport Werner sur la realisation par etapes de I'Union Economique et Monetaire est adopte. Ce plan ambitieux prevoyait ies conditions prealables de I'UEM (convergence des politiques macro-economiques), fixait un echeancier (derniere phase a partir de 1978) et fatsait une option claire pour la supranationalite (attribution aux instances communautaires des pouvoirs necessaires pour le bon fonctionnement de I'UEM (voir CARTOU, 1970). I!

a neanmoins recu un accueil mitige, la question d'une progression rapide vers une monnaie unique europeenne restant encore tres controversee; certains (Allemagne, Pays-Bas} etant reserves et insistant sur la converaence macro-economiaue

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m prealable, les autres (France et Italie) presentant ('integration monetaire comme un m catalyseur devant renforcer la mise en oeuvre des politiques communes. Ce qui a w conduit a un certain attentisme. Mais la crise du Systeme Monetaire International

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