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PARTIE IV : RÉSULTATS ET DISCUSSION

CAS CLINIQUE:

C. Analyse des données :

II. CAS CLINIQUE :

Il s’agit d’une étude descriptive à partir d’une revue d’un dossier avec entretien d’un patient masculin ayant été hospitalisé avant l’acte d’homicide à l’Hôpital Militaire d’Instruction Mohamed V(HMIMV). Il a été libéré par la suite au cours de la réalisation de notre étude mais est soumis à des conditions de suivi médical.

Cette étude concerne les patients psychotiques ayant commis un homicide. Nous avons retenus les patients pour lesquels un délit d’homicide a été signalé. Parmi ces patients, nous avons choisi un patient du service qui correspondait au profil.

Les diagnostics ont été établis de manière clinique en adoptant la terminologie du DSM IV-TR .Les diagnostics que nous avons retenus se basaient sur ceux établis par les psychiatres du service de psychiatrie de l’HMIMV.

Dans cette analyse, nous avons considéré pour l’étude les diagnostics de schizophrénie et de trouble paranoïaque, et exclu les autres pathologies

PARTIE IV :

RÉSULTATS

ET DISCUSSION

Dans la partie « résultats et discussion », nous dresserons un état de certaines études pertinentes trouvées dans littérature. Nous tenterons également de donner un sens à ses études le long de la discussion à travers trois approches épidémiologique, criminologique et clinique.

I. REALITE DE L’HOMICIDE CHEZ LE SUJET

PSYCHOTIQUE :

L’existence d’une relation entre pathologie mentale et violence est connue depuis longtemps par le grand public. La progression des méthodes épidémiologiques a permis d’accumuler des preuves quand à l’association de l’homicide et de la maladie mentale.

En ce qui concerne l’homicide, il existe un certain nombre d’études épidémiologiques. Nous en distinguons: des études portant sur des populations de détenus, des études ambulatoires et communautaires, des cohortes de naissance, des études sur des patients hospitaliséset celles portant sur des populations d’homicide.

Nous entreprendrons d’exposer ici un certains nombre de ces études en prenant soin de les agencer selon leur résultats.

TABLEAU II :ÉTUDES DE PRÉVALENCE DE L’HOMICIDE CHEZ LE SUJET PSYCHOTIQUE Etudes de prévalence de la violence

Population

étudiée Auteurs Participants Méthodes Résultats

Patients psychiatriques suivi en ambulatoire Asnis et al (1997) [293]

517 patients Instruments d’autoévaluation :

Harkavy-asnis suicide survey demographic form, Symptom checklist-90-R (SCL-90-R),homicidal behavior survey(HBS)

-La prévalence des tentatives d’homicides était de 4%. -La prévalence des idées d’homicides étaient de 22%. -3/10 patients ayant une planifier un homicide avaient des antécédents de tentative d’homicide.

-Les 3 patients ayant fait des tentatives d’homicide avaient tentés un suicide

Communauté Swanson et al

(1990) [294]

10000 individus Basée sur les données de

epidemiologic catchement area. L’instrument utilisé pour

l’évaluation est le diagnostic

interview schedule (DIS).

-La prévalence de violence était augmentée 10 à 15 fois par l’abus de substances.

-L’association d’anxiété et de trouble dépressif augmentait la prévalence de 1 à 1.5 fois.

-L’association d’anxiété et de trouble d’humeur l’augmentait de 5fois. Détenus Teplin (1990) [295] 728 hommes incarcérés. Étude comparative de la prévalence des troubles mentaux entre des les prisonniers et la population générale.

Instrument: DIS

-La prévalence de la schizophrénie dans la population carcérale (2.7%) est trois fois plus importante que dans la population générale (0.91%) après contrôle des statuts socio-économiques.

-La prévalence des épisodes dépressifs majeurs dans la population carcérale est de 3.94% contre 1.07% dans la population générale.

-Celle de la manie est de 1.36% contre 0.12% dans la population générale.

Teplin 1994 [296]

728 détenus masculins.

Instrument: DIS -La prévalence de troubles d’abus de substance est de 29.1%

au moment de l’étude et de 61.3% sur la vie entière.

-Le trouble de la personnalité antisociale affecte environ 50% de l’échantillon. La prévalence de trouble mental majeur est de 6.2% (durant l’étude) ou de 8.94% (vie entière) dans la

population carcérale.

-2.98% de troubles schizophréniques, 1.18% de manie et 3.42% d’épisodes dépressifs majeurs

Teplin (1997) [297]

1272 détenus femmes incarcérées entre 1991-1993.

Instrument DIS -La prévalence de troubles psychiatriques dans cette

Cohorte de naissance

Tiihonen et al (1997) [298]

12058 individus Examen du risque quantitatif

de comportement criminel associé aux troubles mentaux sur une cohorte de naissance en 1966,suivie pendant 26 ans.

-Les recherches ont commencé pendant la grossesse. Elles se sont basées principalement sur les morbidités psychiatriques et les enregistrements criminels.

-La prévalence de crimes violents chez les hommes sans troubles mentaux est de 7% (387 sur 5285).

-Sur 503 hommes délinquants, 116 (23%) avait un diagnostic psychiatrique.

-Sur les 51 sujets schizophrènes de la cohorte, 10 (19.6%) ont au moins une condamnation pour une infraction criminelle (OR= 3) dont 7 (13.7%) pour un crime violent (OR=7.2). -15 de ces sujets schizophrènes ont une co-morbidité d’abus de substance.

-Le risque pour un individu présentant une schizophrénie d’être condamné pour un crime violent est 7 fois plus important que celui indemne de trouble psychiatrique. -Le risque d’infractions criminelles est 4 fois plus important chez les sujets schizophrènes chez qui il existe une co-morbidité d’abus de substance.

-Seuls 7 patients schizophrènes dans cette étude avaient un dossier criminel pour violence[298]

Patients hospitalisés Mc Niel et Binder (1986) [299] Étude sur 203 patients hospitalisés, admis à l’hôpital pour des troubles psychiatriques aigus entre 1989 et 1990

Registres d’admission -23% de ces patients avaient été impliqués dans une agression

physique à l’égard d’autrui durant l’hospitalisation.

-33% des patients étaient schizophrènes, 28% maniaques et 27% présentant une psychose organique (47).

Abderhalden et al(2007) [300] L’échantillon de 2017 patients sur un total de 41560 jours de traitement. Étude prospective multicentrique dans 12 hôpitaux psychiatriques en Suisse.

Patients évalués par la Staff

Observation Agression Scale (SOAS-R).

-Un total de 760 incidents agressifs a été enregistré dont 252 agressions physiques.

-Le taux moyen de sévérité des agressions est d’environ 9 sur une échelle de 22 points (SOAS-R severity mesure)

-Seulement 2% des agressions physiques ont nécessité un traitement pour la victime.

-Aucun incident agressif n’a été enregistré chez 1755 (87%) des 2017 patients.

-38 patients (1,9%) sont à l’origine de 51% de tous les incidents.

Prévalence de troubles mentaux chez les auteurs d’homicides Population

étudiée

Auteurs Participants Méthodes Résultats

Auteurs d’homicides Putkonen et al (2004) [246] 90 hommes présentant des troubles mentaux et qui avaient commis un homicide ou une tentative d’homicide.

Ils ont utilisé pour cela un entretien clinique structuré pour l’Axe 1 et 2 du DSM-IV. Ils ont également étudié les dossiers et interrogé des proches.

-78% des auteurs d’homicides étaient schizophrènes, 17% présentaient des troubles schizo-affectifs, 5% une autre psychose.

-Un trouble d’abus de substance a été détecté chez 74% des patients et 72% présentaient un alcoolisme.

-Les troubles de la personnalité sont retrouvés chez 51% des patients.

-Dans 47% des cas, il s’agit d’un trouble de la personnalité antisociale.

-Tous les sujets présentant un trouble de la personnalité ont également un trouble d’abus de substance.

Cas

d’homicides

Nielssen et al (2007). [301]

1052 cas homicides Homicides commis durant des

épisodes psychotiques en Australie entre 1993 et 2002 Étude à partir de dossiers psychiatriques.

-93 (8.8%) des homicides ont été commis durant un trouble psychotique. Les 88 personnes condamnées pour ces 93 homicides avaient commis cet acte durant une phase aiguë de leur trouble mental.

-Chez ces 54 cas (61%), l’acte d’homicide a eu lieu durant le

1er épisode psychotique. 19 sujets avaient des condamnations

criminelles avant le 1er épisode psychotique. 61 (69%) avaient

commis l’homicide durant la première année de la maladie. Sur les 27 sujets restants, 10 sont décrits comme résistant au traitement.