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1. État général de la dynamique motivationnelle au Gymnasium et à la Realschule

1.2 Le cas des classes 6 de la Realschule

Nous rappelons que les apprenants des classes de sixième à la Realschule sont obligés de suivre une année d’apprentissage en FLE à la fin de laquelle ils peuvent formuler leurs vœux au sujet de leur quatrième matière principale en classe 7. Pour eux, il est question de réfléchir, durant l’année scolaire, à la poursuite ou l’abandon de leur apprentissage du FLE. Dans le cadre de notre enquête, nous avons tout d’abord interrogé les trois classes de l’école.

Question : « Vas-tu continuer à apprendre le français en classe 7 ? »

La classe 6A – Graphique 4

La classe 6B – Graphique 5

La classe 6C – Graphique 6

Avec un pic de 90,9% d’apprenants en 6C, il est manifeste que la majorité des apprenants (51 sur 72) souhaitent abandonner leur apprentissage du FLE ce qui confirme nos présomptions. Quelles raisons invoquent les apprenants ? Est-ce que ce choix est lié, comme nous l’avons observé avec les classes 9 du Gymnasium, à un apprentissage de la langue perçu comme difficile ou à un manque de motivation à suivre le cours de FLE ? Prenons connaissance du tableau suivant :

Résultats des trois classes 6 (Realschule) – Tableau 3

Je continue le FLE J’abandonne le FLE

Je prends plaisir à apprendre la langue 7 Belle langue 7

Utile (Maroc, voyage en France) 5 Important d’apprendre le FLE 2

Trop compliqué pour moi 31 Trop de langues à apprendre 5 Intérêt pour autres matières 4 Apprentissage ennuyant 4 Je n’aime pas la langue 3

Plaisir en cours mais ne veux plus apprendre 2 Pas d’intérêt pour les langues 1

Pas utile pour moi 1

Trop de choses à apprendre en FLE 1

Réponses incodables : 6

La lecture du tableau 3 affiche très nettement que la perception de la compétence à réussir en FLE est faible chez les apprenants de sixième, ce phénomène concerne presque la moitié d’entre eux. Ces derniers jugent la langue très difficile à apprendre. Dans leurs énoncés, ils mentionnent en particulier une grammaire difficile à maîtriser ainsi qu’une abondance de mots de vocabulaire à mémoriser. Nous pensons que la mention de cette difficulté est en lien avec le profil langagier des apprenants. L’apprentissage du FLE pourrait de ce fait constituer une surcharge de travail pour des apprenants étrangers, devant apprendre l’allemand et l’anglais à l’école, et des apprenants plurilingues qui, avec l’apprentissage de l’anglais, auraient jusqu’à cinq langues à apprendre. Nous avions en effet mentionné, en présentant la HvH Realschule77, que 320 apprenants sur 522 vivent dans des familles issues de l’immigration.

En revanche, la notion de plaisir à apprendre la langue est la première raison, avec celle d’une représentation positive de la langue, incitant à poursuivre son apprentissage du FLE. Nous avons, à plusieurs reprises au cours de notre travail, lié la notion de plaisir à celle de motivation. Par ailleurs, nous nous sommes intéressée de savoir si les apprenants, ayant suivi une année d’apprentissage du FLE, avaient déjà les mêmes opinions sur leur apprentissage du FLE en milieu d’année scolaire.

Voici les résultats de l’enquête par questionnaire menée en face à face le 30 janvier 2018 :

Question : « Vas-tu continuer à apprendre le français en classe 7 ?78 »

Graphique 7 – Classe 6A Graphique 8 – Classe 6B

À la fin du premier semestre, nous observons que la majorité des apprenants n’ont pas encore pris de décision. Quelles sont les causes de leurs hésitations79 ?

Graphique 9 – Classe 6A Graphique 10 – Classe 6B

Nous constatons que la notion de difficulté à apprendre le FLE est déjà présente en milieu d’année scolaire dans la 6A (21,1%). Nous rappelons que, dès la classe 7 à la Realschule, le FLE devient la quatrième matière principale et pèse dans le poids de la note, celle-ci pouvant avoir une incidence sur le passage de l’apprenant en classe supérieure. Nous pensons également que cette notion de la difficulté est liée à la nouveauté de la langue, l’allemand et l’anglais étant des langues germaniques, ce que confirment en outre certains énoncés d’apprenants « je trouve

78 Légende des graphiques 7 et 8 : bleu = oui, rouge = non, orange = je ne sais pas. Traduit par nos soins. 79 Légende des graphiques 9 et 10 : bleu foncé = je crains que l’apprentissage du français devienne trop difficile pour moi, bleu clair = ça me fait plaisir d’apprendre le français, rouge = je souhaite un peu plus de temps pour réfléchir, violet = j’aime la langue, vert foncé = j’aimerais peut-être choisir une autre matière comme matière principale

la prononciation difficile », « la grammaire est trop compliquée », « l’écriture de la langue est difficile, il y a trop d’accents », « l’anglais, c’est plus facile », etc.

En 6B, une autre raison prédomine, l’intérêt pour une autre matière. Il ne faut en effet pas oublier que le FLE est en concurrence avec les sciences, la technologie et l’informatique ainsi que les sciences sociales.

Si nous observons, au contraire, les raisons des apprenants à vouloir poursuivre leur apprentissage du FLE, nous remarquons que nous retrouvons, également en milieu d’année, les mêmes motifs, à savoir le plaisir à apprendre la langue et une représentation positive de la langue.

L’enquête en face à face de fin janvier a ainsi permis de mettre en relief le grand nombre d’apprenants freinés par l’angoisse d’un apprentissage dont la difficulté pourrait s’accroître au fil du temps. De même, nous remarquons qu’un apprentissage plaisant constitue un élément de premier ordre dans l’intention de poursuite de la langue en classe 7. Tout ceci nous amène à penser qu’il serait opportun d’organiser un suivi plus régulier auprès de chaque apprenant. Nous pourrions ainsi élaborer un carnet de suivi de l’apprentissage du FLE où les apprenants pourraient, de manière ludique et créative, consigner toutes informations en lien avec leur apprentissage du FLE, comme par exemple leurs meilleurs travaux. Ce carnet servirait notamment à valoriser et encourager les progrès de l’élève en FLE.

Nous pourrions également créer un blog pour apprendre le français en s’amusant qui permettrait par exemple de réviser certaines notions vues en cours mais aussi d’apprendre des histoires relatives à la France et la Francophonie afin de montrer l’importance du français dans le monde. Autrement dit, avoir recours à notre créativité d’enseignant pour tenter d’inverser une tendance à la baisse.

En introduction, nous avions non seulement mentionné une baisse du nombre d’apprenants dans les plus hautes classes du Gymnasium et dès la classe 7 à la Realschule, mais nous avions évoqué aussi une diminution de la présence masculine dans les cours de FLE. Quelle place occupent les garçons dans les cours de FLE ?