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La confrontation entre les nécessités de gestion pour la protection des espèces et des habitats et la présence d’acteurs en capacité de mettre en place ces mesures de gestion nous a permis d’identifier les possibilités suivantes :

Le Parc National des Ecrins prend déjà en charge dans son programme d’aménagement, une partie des mesures de suivi des populations (grand Murin, crapaud Sonneur, Trèfle des rochers, Sabot-de-Vénus) et de protection de ces populations. Ce suivi par le PNE pourra être étendu, en partenariat éventuel avec l’association Flavia, à l’Isabelle qui vient d’être découverte sur le site. De la même manière son rôle d’information et de valorisation pédagogique pourra être renforcé en partenariat avec l’animateur du docob, la mairie de Bourg d’Oisans, l’ONF, le conseil général… Il pourrait aussi en lien avec l’ONF contractualiser sur des mesures pour le crapaud Sonneur et le Sabot-de-Vénus. CemOA : archive ouverte d'Irstea / Cemagref

Le conseil général de l’Isère a entamé la mise d’en place d’un espace naturel sensible sur le secteur de Vieille Morte (secteur concerné par la forêt alluviale et la présence du crapaud Sonneur). Son engagement foncier s’est déjà concrétisé par l’achat de 50% des terrains et le plan de gestion va être rédigé.

Les communes du site peuvent être les interlocuteurs moteurs pour initier des mesures de gestion et l’information et l’animation auprès des habitants. Sur les parcelles communales elles peuvent contractualiser et être initiatrice de défrichement (c’est particulièrement important pour les communes des coteaux où l’agriculture est peu en capacité de rouvrir et d’entretenir les pelouses sèches par le pâturage). Certaines communes ont déjà fait part de leur intérêt à créer un sentier thématique sur le patrimoine naturel du site. Les communes peuvent prendre en charge le suivi de leur territoire afin d’éviter l’installation de renouée du Japon en réagissant très vite si une installation est découverte.

Le Syndicat Unique de l’Oisans et l’Association départementale Isère Drac Romanche (ADIDR) sont en charge de l’entretien des béalières et des digues et pourront donc à ce titre gérer l’habitat rivières planitiaires et surveiller également les plantes invasives.

Les agriculteurs sont par les mesures agro-environnementales territorialisées, des acteurs majeurs de la protection des habitats et des espèces. Sur la plaine l’agriculture est dynamique et il y a donc une capacité d’action mais la dispersion foncière est un frein important à la capacité des agriculteurs à contractualiser pour Natura 2000. La standardisation des mesures contractualisation et le faible montant de compensation financière prévue risquent de rendre ces mesures peu attractives. L’exemple du PLGE (proposant des montants d’aide largement supérieurs) montre qu’une animation forte est nécessaire pour permettre la contractualisation. Cette animation doit concerner le volet foncier pour résoudre des indivisions et amener à des contractualisations entre exploitants et propriétaires et le volet de mise en application des mesures proposées dans le docob.

Une première phase d’animation autour des mesures agro-environnementales possibles sur le site a été menée par l’ADASEA51. Elle a montré la grande adhésion des exploitants à ces propositions

tant sur la plaine que sur les versants. Cependant, comme le montant d’aide à souscrire par un contractant doit être au moins de 300 euros, il est nécessaire d’avoir dans les mesures du DOCOB suffisamment de mesures surfaciques et linéaires contractualisables au risque qu’aucune action ne puisse se mettre en place. C’est pourquoi ce document d’objectif a utilisé de la manière la plus étendue possible la notion d’habitat d’espèces pour le Grand Murin et le crapaud Sonneur (toute la plaine alluviale) et pour le petit murin (tous les versants).

Sur 18 exploitations de la plaine 15 ont agriculteurs la possibilité de contractualiser et sont favorables aux mesures proposées : 412 ha pourraient ainsi être souscrits en HERBE 01, 42 ha en HERBE 03 et 6,5 ha en OUVERT 01 soit 75 % de la surface de la plaine pouvant être engagés en 5 ans. En ce qui concerne les mesures linéaires, LINEA 01, LINEA 02, LINEA 06 et LINEA 07, environ 77 km linéaires peuvent être engagés (soit 95 % du linéaire la plaine).

Sur les pelouses sèches en cours d’embroussaillement, il n’y a plus de capacité d’utilisation agricole de ces milieux (pente trop forte, éloignement). Seule une gestion communale serait possible en particulier avec le développement d’un sentier thématique (pelouses sèches et papillons) qui pourrait permettre la réouverture de secteurs enfrichés.

Les secteurs pâturés des versants d’Auris et de la Garde sont en quasi-totalité utilisés par des agriculteurs n’appartenant ni au département de l’Isère ni même à la région Rhône-Alpes mais au département des Hautes Alpes (agriculteurs de La Grave) et des Bouches du Rhône (transhumants). Il est indispensable que ces agriculteurs puissent contractualiser des

mesures agro-environnementales territorialisées sur ce site car c’est eux qui l’entretiennent.

51 Convention ADASEA pour Natura 2000, animation réalisée par Edwige Coissac et Frédérique Verzeaux

CemOA

: archive

ouverte

d'Irstea

Sur les 5 exploitants et entités collectives des versants, 4 sont favorables aux mesures de gestion proposées et 148 ha pourraient faire l’objet d’une contractualisation soit la totalité de la surface possible.

L’ONF est le gestionnaire d’une grande partie des secteurs boisés à ce titre, il est tout indiqué pour contractualiser pour contribuer avec le Parc National des Ecrins à la protection des espèces présentes en forêt (Sabot-de-Vénus, crapaud Sonneur).