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Chapitre 1 Immigration au Canada

7. Un survol sur les données statistiques de l’immigration

7.1. Au Canada

Selon le dernier recensement de Statistique Canada de mai 2006, la population canadienne22 est estimée à 31 241 030 personnes, dont 24 788 720 ou 79 % sont des

22 Selon Statistique Canada, le chiffre de la population totale comprend la population des non-immigrants, la population des immigrants et la population de résidents non permanents.

non-immigrants23 et 6 186 959 ou 20 % sont immigrants24. On peut constater que seulement 55 % de la population immigrante est entrée avant 1991. Ainsi, les années 1990 ont attiré 27 % des immigrants totaux. Par contre, les années 2001 et 2006 reçoivent 17 % de la population immigrante (tableau 2). De plus, on peut déduire des données statistiques plus détaillées que les proportions de l’entrée de la population totale des immigrants au Canada sont les suivantes : 33,6 % pendant les années 1990, 19,1 % pendant les années 1980, 17,2 % pendant les années 1970, 13,7 % pendant les années 1960 et 16,4% avant 1961. Cela permet de conclure que seulement 30,1 % des immigrants au Canada vivant présentement au Canada sont arrivés avant les années 1970 (tableau 3).

7.1.1. Changements selon le lieu de naissance

Si l’on veut examiner ces changements selon le lieu de naissance et la période d’immigration au Canada de la population immigrante, la part de chacun de ces lieux juste avant 1961 se divise comme suit : États-Unis 3,9 %, Amérique centrale et Amérique du Sud 0,6 %, Caraïbe et Bermudes 0,8 %, Europe 90,5 %, Afrique 0,5 %, Asie 3,2 %, Océanie et autres pays 0,4 %. À partir de cette période, en tenant compte des différents changements mentionnés dans ce chapitre, les variations dans la proportion des pays d’origine des immigrants sont impressionnantes. Ainsi, la part des États-Unis augmente un peu jusqu’aux années 1970 et diminue par la suite. La part de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud augmente jusqu’aux années 1980 et diminue par après. Après la croissance lors des deux premières décennies de la part de la Caraïbe et des Bermudes, celle-ci diminue durant les années 1980 et augmente un peu lors de la décennie suivante. De plus, en dépit de la petite amélioration de la part de l’Océanie et d’autres pays au début, elle diminue depuis la décennie 1980. Les pays

23 Selon Statistique Canada, les non-immigrants sont des personnes qui sont des citoyens canadiens de naissance. Bien que la plupart de ces personnes soient nées au Canada, un petit nombre d’entre elles sont nées à l’étranger de parents canadiens.

24 Selon Statistique Canada, les immigrants sont des personnes qui sont, ou qui ont déjà été, des

immigrants reçus au Canada. Un immigrant reçu est une personne à qui les autorités de l’immigration ont accordé le droit de résider au Canada en permanence. Certains immigrants résident au Canada depuis un certain nombre d’années, alors que d’autres sont arrivés récemment. La plupart des immigrants sont nés à l’extérieur du Canada, mais un petit nombre d’entre eux sont nés au Canada. Les données comprennent les immigrants arrivés au Canada avant le jour du recensement, le 16 mai 2006.

européens voient leur part rapetisser drastiquement, de sorte qu’elle passe de 69,2 % pendant les années 1960 à 19,5 % durant la décennie 1990. Par contre, l’Afrique et l’Asie (y compris le Moyen-Orient25) voient leur part s’accroître. Alors que cette amélioration est très faible pour l’Afrique, la part des pays asiatiques passe de 12,1 % durant les années 1960 à 58,2 % 30 ans plus tard (tableau 3). En somme, avant 1961, presque 91 % des immigrants provenaient des pays européens, tandis qu’en 2006 cette proportion baisse à un peu moins de 37 %. À l’inverse, la part des pays de l’Asie (en comprenant le Moyen-Orient) passe d’un minuscule 3,2 % avant 1961 à près de 40 % en 2006 (tableau 4).

On peut comprendre ces chiffres en analysant les statistiques individuelles des pays d’où proviennent les plus grands nombres de résidents permanents venus au Canada; la Chine, l’Inde, les Philippines, le Pakistan, les États-Unis et l’Iran font partie de la liste des dix pays ayant produit le plus de résidents permanents pour le Canada. La République de Corée et le Royaume-Uni grimpent au onzième rang respectivement en 1997 et 1998, et la France et la Colombie rejoignent cette liste durant les dernières années (tableaux 5 et 6). Cependant, en 2006, les Sud-Asiatiques deviennent le groupe de minorités visibles26 le plus important au Canada, se positionnant avant les Chinois pour la première fois. En dépassant la barre du million de personnes, les Sud-Asiatiques et les Chinois forment respectivement 4 % et 3,9 % de l’ensemble de la population canadienne (Statistique Canada, 2008 : 14). De plus, la majorité de ces Sud-Asiatiques proviennent du sous-continent indien selon les proportions suivantes : les Indiens de

25 Selon le Glossaire des termes et concepts de Citoyenneté et Immigration Canada, le Moyen-Orient comprend les pays suivants : le Bahreïn, le Chypre, l’Iran, l’Irak, l’Israël, la Jordanie, le Koweït, le Liban, l’Autorité palestinienne (Gaza/Cisjordanie), le Qatar, l’Arabie saoudite, le Syrie, les Émirats arabes unis, la République du Yémen.

26 Les personnes qui se définissent comme des membres d’une minorité visible forment l’un des quatre groupes désignés en vertu de la Loi sur l’équité en matière d’emploi, les trois autres étant les femmes, les Autochtones et les personnes ayant une incapacité. Selon cette loi, les membres des minorités visibles sont définis comme étant des « personnes, autres que les Autochtones, qui ne sont pas de race blanche ou qui n’ont pas la peau blanche ». Conformément à cette définition, les règles établissent que les groupes suivants font partie de la population des minorités visibles : Chinois, Sud-Asiatiques, Noirs, Arabes, Asiatiques occidentaux, Philippins, Asiatiques du Sud-Est, Latino-Américains, Japonais, Coréens et autres groupes de minorités visibles comme les personnes originaires des îles du Pacifique (Statistique Canada, 2008 : 12).

l’Inde 69 %, les Pakistanais 9,3 %, les Sri-Lankais 7,8 %, les Pendjabis 4,1 %, les Tamouls 2,7 % et les Bangladeshis 1,8 % (ibid. : 5).

7.1.2. Changements au sein des minorités visibles

Ce processus occasionne la croissance de la population des minorités visibles de sorte que de 1981 à 2001 cette population triple presque, passant de 1,1 million de personnes, soit près de 5 % de la population, à 4 millions de personnes, soit 13 % de la population (Statistique Canada, 2007 : 1). Le recensement de 2006 dénombre quelque 5 068 100 personnes faisant partie d’une minorité visible, ce qui représente 16,2 % de l’ensemble de la population canadienne en 2006. Ainsi, le taux de croissance de la population des minorités visibles révèle que cette population grandit cinq, voire six fois plus vite que le reste de la population pendant les périodes de 1996 à 2000 et de 2001 à 2006. Cette croissance fulgurante est due au nombre élevé d’individus issus de minorités visibles parmi les immigrants récents; ceux-ci comptent pour 74,1 % des immigrants en 1996, 72,9 % en 2001 et 75 % en 2006 (Statistique Canada, 2008 : 5).

7.1.3. Lieux de résidence

Avant et pendant les années 1990, la majeure partie de la population immigrante vit en Ontario, en Colombie-Britannique, au Québec et en Alberta. Néanmoins, la part de l’Ontario baisse de 55,9 % à 52,3 % depuis le début du 21e siècle; la part de la Colombie-Britannique autrefois en hausse à 20,1 % durant les années 1990 baisse à 16 % de 2001 à 2006. Par contre, la part de l’Alberta qui avait baissé à 8,7 % avant 1991 et à 7,7 % pendant les années 1990 augmente à 9,3 % dans les années 2000. De même, la part du Québec qui était restée stable pendant les années 1990 augmente à 17,5 % de 2001 à 2006 (tableau 7 et graphique 1). D’ailleurs, de 1981 à 2001, alors que les cinq plus grandes villes du Canada, soit Toronto, Montréal, Vancouver, Ottawa-Gatineau et Calgary, n’accueillaient que des proportions très faibles d’immigrants en provenance d’Amérique du Nord, d’Europe de l’Ouest et d’Océanie, elles admettaient des proportions plus importantes d’immigrants provenant de l’Asie (Statistique Canada, 2007 : 2). En fait, en 2006, 95,9 % de la population des minorités visibles vit dans une région métropolitaine tandis que cette proportion est de 68,1 % pour l’ensemble de la

population (Statistique Canada, 2008 : 5). La même année, l’Ontario comprend plus de la moitié (54,2 %) de toute la population des minorités visibles au Canada, alors que la Colombie-Britannique, le Québec et l’Alberta prennent dans l’ordre les rangs suivants (ibid. : 21).

7.1.4. Les catégories admises

En ce qui concerne les catégories d’immigrants recevant le statut de résident permanent, celles du regroupement familial, d’immigrants économiques, de réfugiés et d’autres immigrants27 sont représentées dans ces statistiques. Le nombre des immigrants de la catégorie du regroupement familial diminue au début des années 1980, puis augmente jusqu’au début des 1990, pour recommencer à diminuer. De la fin de cette période jusqu’à maintenant, cette catégorie fluctue. En ce qui concerne la catégorie d’immigrants économiques, à l’exception du début des années 1980, la tendance générale est à la hausse. À propos des réfugiés qui ont réussi à recevoir le statut de résident permanent, il y a une tendance à la hausse dans les années 1980 jusqu’au sommet de 1991. Après cette date, les années 1994 et 2005 représentent les périodes où sont attribués respectivement le plus et le moins grand nombre de statuts dans cette catégorie. D’ailleurs, les catégories de regroupement familial en 1983, d’immigrants économiques en 2001, de réfugiés en 1991 et d’autres immigrants en 1994 obtiennent la proportion la plus élevée du statut durant les périodes examinées. Il faut souligner que, durant les années 1983 à 1986 et 1991 à 1993, le nombre de personnes admises dans la catégorie du regroupement familial et obtenant le statut de résident permanent est supérieur à celui des immigrants économiques (tableau 8 et graphique 2).

Du côté de l’entrée des sous-divisions des catégories principales recevant le statut de résident permanent pendant les dix dernières années avant le recensement de 2006, regardons les deux catégories d’immigrants économiques et de réfugiés. Pour les

27 Cette catégorie comprend les demandeurs d’asile non reconnus au Canada, les immigrants visés par une mesure de renvoi à exécution différée, les retraités (ne sont plus désignés dans la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés), les titulaires de permis de séjour temporaire, les cas humanitaires, les cas humanitaires parrainés au titre d’une catégorie autre que le regroupement familial, et les personnes à qui le statut de résident permanent a été accordé pour des raisons de politique d’intérêt public (Tiré du glossaire des faits et des chiffres 2006 de CIC).

demandeurs principaux d’immigrants économiques, les travailleurs qualifiés sont les plus nombreux en 2001, le nombre des entrepreneurs et des travailleurs autonomes est en baisse; l’entrée des investisseurs varie, bien qu’ils restent plus nombreux au cours des dernières années; et les candidats des provinces ou des territoires sont en hausse. À propos de la catégorie des réfugiés, le nombre des réfugiés parrainés par le gouvernement, malgré l’augmentation relativement élevée en 2000, reste assez constant pendant cette dizaine d’années; le nombre des réfugiés parrainés par le secteur privé est assez variable; et le nombre des réfugiés admis au Canada restant assez variable augmente durant les dernières années avant le recensement 2006 (tableau 9). Néanmoins, la comparaison de la scolarité des résidents permanents de 15 ans ou plus et des nouveaux travailleurs similaires canadiens témoigne de l’existence de proportions des détenteurs d’un baccalauréat, d’une maîtrise et d’un doctorat plus nombreux chez le premier groupe que le deuxième (tableaux 10 et 11).

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