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Il n’y a pas d’alternative pour la Plateforme civique dans ces temps difficiles. La Pologne a besoin d’un leader fort, qui après

Plateforme civique

                                                                                                               

58 « Pchajmy Unię na Wschód » (Poussons l’Union vers l’Est), Rzeczpospolita, le 18 mai 2014. 59 « Europa PO, Europa PiS » (Europe à la PO, Europe à la PiS), Gazeta Wyborcza, le 24 mars 2014.

60 « PiS i SLD o pracy »(PiS et SLD), Gazeta Wyborcza, le 2 mai 2014.

58 « Sweterek w barwach kampanii » (Un petit pull aux couleurs de la campagne), Gazeta Wyborcza, le 14 mai 2014.

nous avoir conduits à travers la crise économique, veillera à notre sécurité dans le monde. Il est clair que Jaroslaw Kaczyński n’est pas un tel leader.62

Nous devons convaincre les Polonais que ceux qui désavouent l’Union – ils veulent l’affaiblir ou la détruire –, ils font augmenter à vrai dire le danger qui peut venir de l’Est.63

Selon le président de Droit et justice, le problème de la sécurité énergétique de la Pologne et de la sécurité tout court avaient été traitées comme des dossiers qu’il ne fallait pas aborder car l’« européen correct ne le prévoit pas » – L’européen correct admettait que tout allait bien, que les Russes étaient un partenaire fiable – résumait-il.64

Miller a attaqué le Premier ministre Tusk pour ses paroles selon lesquelles les enfants polonais risquaient de ne pas pouvoir faire leur rentrée le 1er septembre. – Personne n’est allé aussi loin pour faire peur aux Polonais. C’est un simple jeu avec les émotions des Polonais, avec la peur humaine ; « si vous ne voter pas Plateforme, vous allez tous mourir » - critiquait-il. A son avis la Pologne est hors du danger car elle est membre de l’OTAN ; elle serait encore plus en sécurité si elle adoptait l’euro – Mais ça c’est plus difficile que de faire peur – se moquait-il.65

Nous ne croyons pas en propagande de Tusk, surtout qu’il y a des signaux qui viennent du Sud de Pologne qu’il a mal travaillé ces dernières années, en exposant les Polonais au danger – expliquait Kaczyński.66

Plateforme civique Droit et justice Alliance de la gauche démocratique Droit et justice                                                                                                                

62« Po Kaczyńskim PiS się rozjedzie » (Après Kaczyński, PiS se décomposera), Rzeczpospolita, le 20 mai 2014.

63 « Nie dajmy Putinowi Europarlamentu » (Ne laissons pas le Parlement européen à Poutine), Gazeta Wyborcza, le 14 mai 2014.

64 « W Polskę idziemy. Weekend Tuska i Kaczyńskiego » (On sort en Pologne. Le week-end de Tusk et de Kaczyński), Gazeta Wyborcza, le 31 mars 2014.

65 « Miller zaatakował. Tylko SLD wie, jak jest » (Miller a attaqué. Seule Alliance de la gauche démocratique sait comment vont les choses), Gazeta Wyborcza, le 14 avril 2014.

66 « Migalski: Tusk i Kaczyński, jak dwa pajace, urządzili z Polski cyrk » (Migalski : Tusk et Kaczyński, comme deux guignols, ont transformé la Pologne en cirque),Gazeta Wyborcza,le 15 mai

L’analyse de notre corpus, dont les extraits figurent dans le tableau ci-dessus nous a permis d’observer que la problématique de la sécurité a été régulièrement abordée par les partis politiques, très souvent avec une référence explicite à la crise ukrainienne. Les citations que nous avons choisies illustrent différents contextes dans lesquels la sécurité, avec toutes ses implications, a été évoquée. Nous pouvons ainsi distinguer deux grands types de corrélation : d’un côté l’image de l’Union européenne comme le seul garant de la sécurité des États membres et notamment de la Pologne ; d’un autre côté, la conviction selon laquelle l’UE n’a ni l’intérêt ni les moyens d’intervenir dans ce conflit. Il est également intéressant de noter que la notion de la sécurité sert souvent d’instrument pour mener une campagne négative, notamment à travers des discours à forte charge émotionnelle. Leur analyse met en exergue la facilité avec laquelle les leaders politiques de tous les camps tentent de susciter sinon la peur, du moins une véritable inquiétude relative à la sécurité objective du pays.

III.3.2 L’indépendance énergétique : l’ouverture d’un débat européen inattendu

La question de la sécurité énergétique a été régulièrement évoquée au cours de la campagne pour les élections européennes. La crise ukrainienne et le conflit européen avec la Fédération Russe qui en résultait ont ravivé le débat portant sur la problématique de l’indépendance énergétique de l’Europe. Si cette problématique n’a percé dans l’espace public européen que relativement récemment, elle est plus ancrée dans les pays d’Europe centrale, même si elle a été surtout l’objet de débats d’experts.

En effet, il y a un an encore l’idée de la coopération énergétique européenne poussée était considérée comme peu probable. Cela dit, plus les tensions entre l’Ukraine et la Russie s’aggravaient, plus le Premier ministre polonais Donald TUSK intensifiait des efforts pour convaincre ses homologues européens d’un besoin urgent d’élaborer une stratégie commune en matière de la sécurité énergétique. Par conséquent, il s’est approprié en quelque sorte de ce dossier en en faisant son avant-projet sur la scène internationale. Parallèlement, ce débat a rejoint celui relatif à l’avenir de l’exploitation minière polonaise, connaissant depuis un certain temps une crise structurelle profonde et remise en question lors des négociations

environnementales multilatérales. Étant donné que la Pologne est l’un des principaux producteurs du charbon, la problématique de l’indépendance énergétique s’est imposée dans le débat électoral en l’orientant vers ce secteur. Le paradoxe était que tout en prônant une coopération énergétique européenne, Donald TUSK s’est engagé à la fois dans une discussion nationale sur le poids et l’avenir du secteur minier, vivement contesté par l’UE pour des raisons environnementales.

Ainsi, la question énergétique a été traitée dans le débat polonais de manières variées : présentée par Plateforme civique comme un élément intégral de la sécurité et de la stabilité du pays, elle a été également un enjeu purement national, manipulé notamment pour séduire l’électorat ouvrier.

Tableau 4 : La sécurité et l’indépendance énergétiques dans le débat électoral.

CITATION PARTI

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