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2.4 Obtention des forces et des puissances

2.4.3 Calcul des puissances à partir de la formulation variationnelle

Le bilan global des puissances s’obtient en multipliant l’équation locale de conservation de la quantité de mouvement (2.9) par le champ de vitesse et en intégrant sur le volume fluide. Après application du théorème de Stokes aux intégrales des termes de pression et de viscosité, on obtient : Z Ωf " 1 KC ∂u

∂t · u + ((u − Ucyl) · ∇u) · u

# dΩ = Z Ωf pdiv u dΩ − 1 Re Z Ωf tr(t∇u∇u) dΩ − Z Γ p u · n dΓ + 1 Re Z Γ  u(t∇u+ ∇u)· n dΓ (2.43) D’après la contrainte d’incompressibilité div u = 0 et la condition à la limite u = 0 sur Γext, le bilan des puissances s’écrit finalement :

Z Ωf " 1 KC ∂u

∂t · u + ((u − Ucyl) · ∇u) · u

# dΩ = − 1 Re Z Ωf tr(t∇u∇u) dΩ + Z Γcyl  −p u · n + 1 Re  u(t∇u+ ∇u)· n  dΓ (2.44) On définit alors [99] : dEc dt = Z Ωf " 1 KC ∂u

∂t · u + ((u − Ucyl) · ∇u) · u

# dPd = 1 Re Z Ωf tr(t∇u∇u) dΩ Pcyl = Z Γcyl  −p u · n + 1 Re  u(t∇u+ ∇u)· n  dΓ (2.45) (2.46) (2.47) où dEc/dtdésigne les variations temporelles de l’énergie cinétique du fluide, correspondant

à une puissance inertielle (dite aussi cinétique). On montre en fait dans l’annexe Bque la puissance globale associée au terme convectif est nulle avec les conditions aux limites du problème (2.9). Ensuite, Pd est la puissance dissipée dans le fluide ; toujours positive, elle

rend compte des pertes d’énergie par viscosité. Enfin, Pcyl est la puissance de la force du cylindre. On vérifie ainsi le bilan global des puissances :

Pcyl =

dEc

La méthode classique de calcul des puissances, analogue à celle des forces, consisterait à calculer en chaque point du maillage chacun des termes apparaissant dans les défini- tions (2.45) à (2.47), puis à en prendre la somme sur l’ensemble du domaine impliqué dans l’intégrale en question. Mais là encore, nous allons plutôt nous appuyer sur la formulation variationnelle pour calculer les puissances. En effet, l’équation (2.43) n’est autre que la formulation variationnelle (2.10) dans laquelle la fonction test v choisie est la solution u du problème. En pratique, nous obtenons donc les termes des puissances (dEc/dt)n, Pdn

et Pcyln sous forme vectorielle à l’itération n à partir des produits matriciels suivants :

dEc dt ! n = UnM 1 2dt(3Un4Un−1+ Un−2) + UnN(Un− Ucyln)Un Pdn = UnLUn Pcyln = Un  M 1 2dt(3Un4Un−1+ Un−2) + N (Un− Ucyln)UntGP n+ LUn  (2.49) (2.50) (2.51) où Ucyln représente la vitesse du cylindre à l’itération n, et Un et Pn sont les solutions en

vitesse et en pression à l’itération n du problème matriciel (2.15).

2.5

Conclusion

Dans ce chapitre, nous avons établi un système d’équations adimensionnelles (2.2) modélisant la dynamique d’un fluide réel incompressible initialement au repos, puis mis en mouvement par les oscillations d’un cylindre. On avons défini un domaine de fluide rectangulaire, solidaire du mouvement du cylindre, et suffisamment large relativement à l’amplitude des oscillations de la structure pour que le fluide en périphérie reste immobile tout au long du calcul. Cette hypothèse nous a permis d’introduire une formulation (2.9) arbitraire lagrangienne-eulérienne (ALE) simplifiée, puisque le maillage associé ne subit aucune déformation.

Nous avons alors construit un programme de résolution numérique de ce problème, s’appuyant sur une méthode d’éléments finis de type Galerkin standard. La discrétisation temporelle est effectuée selon un schéma d’ordre 2 afin d’améliorer la précision des cal- culs, notamment de la puissance cinétique. Le problème est inversé par une méthode de projection permettant de vérifier la condition d’incompressibilité du fluide en un temps de calcul acceptable.

Les paramètres associés aux méthodes numériques ainsi sélectionnées sont ensuite ré- glés dans le but d’obtenir un jeu de données identique pour toutes les simulations dans la région du plan (KC, Re) à étudier. Les valeurs des paramètres sont fixées à partir d’analyses physiques et numériques des phénomènes dont on souhaite rendre compte. Par exemple, les dimensions du domaine de calcul sont déterminées à partir de la convection

des tourbillons. Le choix du pas d’espace autour du cylindre est guidé par l’épaisseur de la couche limite autour d’une plaque plane oscillante. Le pas de temps est relié à KC par une condition de type CFL. Un angle du maillage est déformé afin de rompre la symétrie de la géométrie du système et d’accélérer ainsi l’apparition des écoulements asymétriques le cas échéant. Finalement, le jeu de paramètres a été testé et validé à partir de résultats de la littérature. Il est valable pour KC 6 20 et Re 6 1000 en ordre de grandeur.

Enfin, nous avons mis en œuvre une technique de calcul des forces et des puissances, à notre connaissance originale, déduite de la méthode de résolution numérique du problème étudié. Par construction, sa précision est égale à celle de la méthode de résolution, puisque contrairement à la méthode classique où les forces et les puissances sont calculées « à la main », aucune erreur ne vient s’ajouter dans le post-traitement. En outre, l’utilisation de la formulation variationnelle et de conditions aux limites en vitesse nulle à la frontière extérieure du domaine de calcul confère à ce procédé le grand avantage de vérifier les bilans des forces et des puissances, permettant dans la suite de ce manuscrit d’analyser précisément les transferts d’énergie.

Comportement du système sur une

période d’oscillation du cylindre

Dans le chapitre précédent, nous avons construit un programme de résolution numé- rique des équations de Navier-Stokes. Nous l’utilisons à présent pour analyser le com- portement physique du système sur un cycle d’oscillation du cylindre. Différents profils d’écoulement et de forces apparaissent à travers le plan (KC, Re). Six modes principaux sont identifiés. L’objectif est de caractériser leurs fonctionnements, afin de comprendre les mécanismes fondamentaux qui gouvernent la dynamique de l’écoulement et la force exercée sur le cylindre, ainsi que les liens entre ces deux entités.

Nous introduisons dans un premier temps un outil de représentation de l’écoulement : le diagramme spatio-temporel de la vorticité sur le contour du cylindre. Bien que local, nous montrons dans un deuxième paragraphe qu’il permet de caractériser finement les modes de lâcher tourbillonnaire et d’identifier notamment les propriétés de symétrie du domaine de fluide global. Ensuite, nous déterminons les grands principes généraux qui régissent l’histoire des tourbillons, en particulier lors du retournement du cylindre au bout de sa course. Le quatrième paragraphe établit les correspondances entre les événements qui déterminent la structure de l’écoulement d’une part, et les variations temporelles des forces d’autre part. Puis nous étudions dans un cinquième paragraphe comment l’organisation spatiale de l’écoulement permet au fluide de convertir en énergie cinétique et de dissiper la puissance qu’il reçoit du cylindre. Nous proposons pour cela de calculer localement les puissances cinétique et dissipée dans le fluide. Enfin, le dernier paragraphe conclut sur l’intérêt du nouvel outil d’analyse de l’écoulement et discute la pertinence du choix de distinguer six modes de comportement du système.

Sommaire

3.1 Démarche et outils d’analyse . . . . 53 3.1.1 Définitions et problématique . . . 53 3.1.2 Outils d’analyse de l’écoulement . . . 54

3.2 Analyse de l’écoulement à partir de la vorticité locale et globale . . . . 56 3.2.1 Mode symétrique . . . 56 3.2.2 Mode en V . . . 58 3.2.3 Mode transverse . . . 59 3.2.4 Mode oblique . . . 60 3.2.5 Mode diagonal . . . 61 3.2.6 Mode chaotique. . . 63

3.3 Mécanismes régissant la dynamique des tourbillons . . . . 63 3.3.1 Deux mécanismes pour deux étapes . . . 63 3.3.2 Dynamique de la vorticité lors du retournement du cylindre . . 64 3.3.3 Application aux différents modes observés . . . 66 3.3.3.1 Application au mode en V . . . 66 3.3.3.2 Application au mode transverse . . . 66 3.3.3.3 Application au mode oblique . . . 67 3.3.3.4 Application au mode diagonal . . . 67 3.3.3.5 Comparaison des quatre modes dissymétriques . . . . 68 3.3.3.6 Application au mode symétrique . . . 68

3.4 De l’histoire de l’écoulement à celle des forces . . . . 69 3.4.1 Analyse à partir des différents modes . . . 69 3.4.2 Synthèse des liens entre vorticité et forces . . . 73

3.5 Transferts d’énergie du cylindre au fluide . . . . 74 3.5.1 Calcul local des puissances dans le fluide. . . 74 3.5.2 Localisation des transferts d’énergie cinétique et dissipée . . . . 75

3.1

Démarche et outils d’analyse

L’un des objectifs majeurs de ce chapitre est de comprendre les liens entre la struc- ture de l’écoulement et les variations temporelles des forces. Ce paragraphe précise la problématique et introduit les outils utilisés pour y répondre.

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