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La capacité théorique d’accueil correspond à l’ensemble des places offertes aux enfants de moins de 3 ans à un instant donné. Pour la calculer, il convient donc de connaître les places mises à disposition pour les enfants de cette tranche d’âge par les assistantes maternelles (qui peuvent également accueillir des enfants plus âgés), les établissements d’accueil collectif ou familial, les salariées à domicile (qui peuvent aussi s’adresser à des enfants plus grands) et l’école préélémentaire. Ces informations n’étant pas toutes disponibles, la capacité théorique d’accueil est approchée en mobilisant parfois des données sur l’accueil constaté. C’est le cas de l’accueil effectué par une salariée au domicile des parents, de l’école ou de l’accueil dans les micro-crèches financées par la prestation d’accueil du jeune enfant (Paje).

Établissements d’accueil du jeune enfant

L’indicateur retenu comptabilise des places d’accueil à un instant donné, et non des enfants gardés. Ainsi, le fait que certaines places peuvent être utilisées par plusieurs enfants à temps partiel n’est pas pris en compte comme, par exemple, les places en établissement d’accueil du jeune enfant (Eaje).

De même, d’autres places ne comblent pas tout à fait les besoins : ce peut être le cas des places en écoles maternelles, utilisées souvent pour la tranche d’âge des 2-3 ans à mi-temps, et qui nécessite un complément d’accueil. Un enfant peut donc occuper deux places d’accueil : école et assistante maternelle par exemple.

Pour l’accueil en établissement collectif, y compris les crèches familiales, sont repris les agréments délivrés dans chaque département par les services du conseil départemental.

Ils sont suivis par le biais des données de gestion issues du système d’information des Caf (cf. sources p. 132). Ce système d’information permet de disposer d’un grand nombre de renseignements sur les établissements ayant bénéficié d’un soutien financier de la part de la branche Famille sous forme de prestation de service unique (Psu) pour leur fonctionnement de l’année n. En revanche, il ne permet pas de connaître les places non financées par cette prestation. Il peut dans ces cas s’agir de crèches de personnel spécifiques (par exemple certaines crèches hospitalières) qui ne disposent pas d’un minimum de places destinées au public du quartier d’implantation de la crèche et/ou de

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structures n’appliquant pas le barème national des participations familiales. Le nombre de places non financées par la Psu est alors approché par le nombre de places disponibles dans les établissements de personnel exclusivement, déterminé à partir de l’enquête Pmi de la Drees.

Cette enquête recueille annuellement auprès des conseils départementaux le nombre de places d’accueil collectif et familial des enfants de moins de 6 ans. L’approximation opérée pour prendre en compte les places non comptabilisées dans le système d’information Omega de la Cnaf peut toutefois conduire à des doubles comptes car une partie des établissements de personnel exclusivement bénéficie désormais de la Psu. C’est pourquoi un travail a été effectué pour supprimer ces doubles comptes potentiels. Il est en effet possible de distinguer dans les données issues du système d’information des Caf le nombre de places de crèches de personnel dans les établissements relevant de la Psu. Un travail de comparabilité des deux sources a donc été entrepris. Pour chaque département, il a été décidé de retenir la donnée de l’enquête Pmi en totalité, uniquement lorsqu’il n’y a aucune information dans les données Cnaf sur des places de crèches de personnel. En revanche, dans les cas où une information est disponible dans les deux sources, deux situations sont traitées. Si la donnée Cnaf est supérieure à la donnée Drees, seule celle-ci est retenue et apparaît comme nombre de places financées par la Psu ; si la donnée Drees est supérieure à la donnée Cnaf, la différence entre les deux est retenue comme nombre de places de personnel exclusivement hors Psu ou de crèches familiales ou de micro-crèches pour lesquelles les parents perçoivent le complément de mode de garde (Cmg) de la Paje.

Autre modes d’accueil collectif

Pour les autres données concernant l’accueil collectif (écoles préélémentaires, micro-crèches financées par la Paje), l’estimation de l’offre en nombre de places est faite à partir de l’usage réel. Ainsi, le nombre de places en classes préélémentaires destinés aux enfants de moins de 3 ans est approché par le nombre d’enfants de 2 ans effectivement scolarisés pour l’année n. Il en est de même, pour le nombre de places auprès de salariées à domicile.

Ce nombre correspond au nombre d’enfants bénéficiaires effectivement observé pour l’année n par ce type d’accueil.

Pour le nombre de places en micro-crèches financées par la Paje à partir de l’exercice 2017, l’estimation du nombre de places faite jusqu’alors par le nombre d’enfants bénéficiant du Cmg Paje micro-crèches consiste depuis 2017 à prendre en compte le nombre d’heures réalisées sur l’année dans ces structures divisé par un nombre moyen d’heures par place.

Cette estimation pourra encore être consolidée dans les prochaines années par des travaux d’enquête.

Dans le cas particulier des enfants accueillis par une salariée à domicile financée par un complément de mode de garde en mode prestataire, les travaux locaux sur l’usage de la prestation semblent indiquer qu’il s’agit d’une offre pour un accueil complémentaire (accueil du soir), et non d’une offre pour un mode d’accueil principal. Pour prendre en compte ces éléments, a été retenu dans la détermination de la capacité théorique d’accueil le nombre d’enfants de moins de 3 ans bénéficiant uniquement d’un complément de mode de garde en mode prestataire pour une salariée à domicile.

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Assistantes maternelles

Le nombre de places chez les assistantes maternelles « réservé » aux enfants de moins de 3 ans n’est pas directement disponible. Il est obtenu en appliquant une clef de répartition sur le nombre total de places offertes par les assistantes maternelles calculé à partir de l’enquête Pmi de la Drees des données obtenues par l’Acoss à partir du dispositif centre Pajemploi.

Ces dernières permettent de recenser les assistantes maternelles en activité employées directement par des particuliers ou par une entreprise proposant ce type de service en mode prestataire. L’enquête Pmi fournit la taille moyenne de l’agrément attribué aux assistantes maternelles. La combinaison de ces deux informations permet de connaître le nombre d’agréments délivrés dans chaque département par les services du conseil départemental pour l’ensemble des assistantes maternelles en activité et n’exerçant pas au sein d’une crèche familiale. Le choix de ne pas utiliser directement la donnée sur le nombre d’agréments provient du fait qu’une partie des agréments recensés peut être le fait de personnes qui se sont en réalité retirées du marché du travail sans pour autant avoir mis fin à leur autorisation d’exercer. Le choix de ne pas comptabiliser ici les professionnelles exerçant en accueil familial provient du fait que ce mode d’accueil est compté déjà au sein de l’accueil collectif.

Pour répartir le nombre total de places entre celles offertes aux enfants âgés de moins de 3 ans et les autres, la clef appliquée correspond à la part des cotisations sociales prises en charge par les Caf pour les enfants de moins de 3 ans dans le total des cotisations sociales prises en charge par les Caf au cours du quatrième trimestre de l’année n pour les enfants effectivement accueillis chez les assistantes maternelles. Elle est calculée – pour chaque département – à partir des données de la Cnaf disponibles sur les familles percevant un complément mode de garde pour l’emploi direct d’une assistante maternelle agréée.

Démographie

Le nombre de places d’accueil pour 100 enfants de moins de 3 ans calculé pour l’année d’observation n est effectué en utilisant le nombre d’enfants de moins de 3  ans au 1er janvier n+1 estimé par la démographie Depp et utilisé notamment pour ses calculs de taux de scolarisation. La plupart des données utilisées faisant référence à une situation au 31 décembre (agréments Pmi, salariées à domicile) ou à la fin de l’année n (le nombre de places à l’école maternelle pour les enfants de 2 ans est celui de la rentrée [n-1 ; n]), il a paru plus cohérent de rapporter l’offre ainsi calculée à un nombre d’enfants de moins de 3 ans estimé au 1er janvier n+1.

Un indicateur en amélioration constante 

Certaines des données utilisées pour cette évaluation de la capacité théorique d’accueil sont encore perfectibles. Notamment l’offre des assistantes maternelles est probablement sous-estimée puisqu’elle est approchée par les données sur l’activité des assistantes maternelles. En effet, ces données sont recueillies par l’Acoss au deuxième trimestre de l’année étudiée, période pas totalement représentative de l’activité moyenne sur l’année.

Par ailleurs, certaines données issues du système d’information des Caf doivent être révisées car le décloisonnement des modes de financement apporte une complexité des modalités d’affectation des données entre l’accueil individuel et collectif. Cette complexité peut créer des doubles comptes ou des erreurs d’affectation. Par exemple, selon la logique gestionnaire, les micro-crèches financées par la Paje sont comptabilisées

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comme de l’accueil individuel alors que, du point de vue des modalités d’accueil, elles relèvent de l’accueil collectif.

Parallèlement aux travaux de méthodologie, depuis mi-2017, la Cnaf a procédé à une refonte de ses chaînes de production statistique. Les données observées avec un recul plus important (six mois au lieu de deux) sont plus fiables, mais cette nouvelle production a engendré des ruptures de série depuis l’exercice 2016.

Activité des assistantes maternelles et des salariées à domicile :