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Le stage de Tai Ji Quan s’est tenu dans le gymnase de l’ESPE en 2012 et dans le dojo du SUAPS en 2013. Il durait 18 heures, réparties sur huit semaines consécutives, avec une séance de 2h15 par semaine. Son contenu a été basé sur la pratique traditionnelle du Tai Ji Quan de style Chen.

La préparation de cette recherche a été lancée en septembre 2011.

Au début du mois de janvier 2012, le stage de Tai Ji Quan et le stage de mindfulness ont été ouverts à l’ensemble des étudiants de l’Université de Limoges. Nous les avons laissés s’inscrire librement à l’un des deux stages, ainsi qu’à la période à laquelle ils souhaitaient participer. Ceux qui ont choisi la deuxième période de stage ont formé le groupe témoin. Finalement, 11 étudiants du groupe expérimental de Tai Ji, 10 du groupe de mindfulness, et 12 témoins ont été inclus dans notre analyse.

Nous avons choisi huit indicateurs, huit échelles, pour mesurer la santé mentale des étudiants, constituant un questionnaire comprenant au total 97 questions. Le questionnaire a été proposé aux mêmes moments au groupe expérimental de Tai Ji, au groupe expérimental de

mindfulness et au groupe témoin (début janvier en pré-test, fin février en post-test), puis à

nouveau deux mois plus tard aux deux groupes expérimentaux. Nous y avons ajouté un relevé quotidien du temps de pratique de chaque étudiant et une question finale introduite à la fin du stage pour les groupes expérimentaux (fin février).

Un programme éducatif doit satisfaire à des critères de faisabilité et de reproductibilité. C’est pour cette raison que nous avons reproduit le même stage de Tai Ji Quan en 2013, avec des étudiants différents, mais en respectant le même protocole.

Cependant, la difficulté du recrutement d’étudiants de tous horizons disciplinaires, ainsi que la nécessité de leur engagement important dans de tels programmes de huit semaines ont pesé sur ces exigences de faisabilité et la reproductibilité de protocoles semblables.

Finalement, nous comptions six inscrits, et seulement trois personnes ont participé à toutes les séances et sont satisfait aux conditions de notre recherche (voir III.1.3. protocole de la recherche).

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En raison du nombre d’inscrits très limité en 2013, nous n’avons pas mené une recherche quantitative similaire à celle de 2012, et nous ne les avons pas non plus divisés en deux groupes, dont un groupe de contrôle en liste d’attente.

Nous avons effectué les entretiens semi-directifs avec ces trois étudiants du stage en 2013. En vue d’obtenir une variation variée, nous avons choisi trois autres étudiants parmi ceux qui avaient participé au stage en 2012.

III.1.2. Question méthodologique

Dans le domaine de la recherche pédagogique, Gilbert De Landsheere pointe la nécessité d’une interaction étroite entre l’observation et l’expérience. La première, plus descriptive, s’attache à constater des phénomènes sans chercher à les modifier ; la deuxième, à visée prédictive, cherche à construire certains phénomènes, et à contrôler ou suggérer une idée. De Landsheere note qu’avec l’observation il s’agit « de connaître et de prédire des faits relatifs

aux systèmes, aux processus et aux procédés d’éducation » (Landsheere, 1982, p. 27).

Dans l’esprit de cette méthodologie, afin de répondre à notre question de départ de l’intégration de la formation du Tai Ji Quan à l’université pour favoriser la gestion du stress et le bien-être des étudiants, il nous est apparu judicieux d’essayer d’entreprendre une expérience de terrain permettant d’objectiver les observations pédagogiques pendant et après le stage. Cette approche expérimentale exploratoire permettait de mieux définir les contours, les processus et les enjeux de l’intervention éducative d’un programme de Tai Ji Quan en recueillant, notamment, une large variété de données.

Alors que nous nous apprêtions à engager cette recherche sur les bienfaits que le Tai Ji pourrait procurer aux étudiants, une opportunité s’est présentée au sein de notre laboratoire Éducation et Diversité en Espaces Francophones (FRED). En juin 2011, lors d'une réunion du laboratoire, nous avons rencontré monsieur Philippe Lestage qui nous a présenté la pratique de la méditation de « pleine conscience » ou mindfulness facilitant la gestion du stress.

Qu’est-ce que la mindfulness et comment permet-elle de réduire le stress ?

Comme nous l’avons expliqué au chapitre I .1, la pleine conscience ou mindfulness a été introduite en 1979 par Jon Kabat-Zinn à l'Université du Massachusetts avec le programme de

mindfulness-based stress reduction (MBSR) ou réduction du stress basée sur la pleine conscience. Se référant à la conception du stress de Lazarus, Kabat-Zinn met en avant l'intérêt

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d'augmenter notre niveau de conscience (l' « évaluation secondaire » dans le modèle de Lazarus) de ce qui se passe en nous dans les situations de stress, de déployer une pleine conscience (mindfulness) de nos états intérieurs (pensées, émotions, sensations corporelles), ce qui permet de réduire le stress. Alors que, trop souvent, nous réagissons au stress de façon automatique et inconsciente :

Le Dr Richard Lazarus, célèbre chercheur sur le stress, et ses collègues de l'Université de Californie à Berkeley, souligne que la façon la plus bénéfique de regarder le stress d'un point de vue psychologique, est peut-être de le considérer comme une transaction entre une personne et son environnement. Le Dr Lazarus définit le stress psychologique comme « une relation particulière entre une personne et

l'environnement, qui est évalué par la personne comme éprouvant ou dépassant ses ressources et mettant en danger son bien-être. » Ceci signifie, comme nous l'avons déjà

discuté, qu'un événement peut être plus stressant pour une personne, qui pour l'une ou l'autre raison a moins de ressources pour y faire face, que pour une autre personne, qui dispose de plus de ressources d'adaptation. Cela implique également que le sens donné à cette transaction déterminera si une situation est étiquetée comme stressante ou pas. Si vous évaluez ou interprétez un événement comme menaçant votre bien-être, il vous mettra alors à l'épreuve. Mais si vous le voyez différemment, le même événement peut alors ne pas être stressant du tout, ou l'être nettement moins.

Ceci est une bonne nouvelle parce qu'il y a habituellement de nombreuses manières de voir une situation particulière et de nombreuses manières potentielles de la gérer. Cela veut dire que la façon dont nous voyons, estimons et évaluons nos problèmes déterminera notre façon d'y répondre ainsi que la quantité de détresse dont nous ferons l'expérience. Cela implique également que nous pouvons avoir bien plus de contrôle sur des choses qui peuvent potentiellement nous stresser, que nous pourrions habituellement le penser. Alors qu'il y aura toujours de nombreux stresseurs potentiels dans notre environnement sur lesquels nous ne pouvons pas exercer de contrôle immédiat, en changeant la façon dont nous nous voyons nous-mêmes en relation avec

eux, nous pouvons en réalité changer notre expérience de la relation et, partant, modifier l'importance avec laquelle cela pèse sur nos ressources ou les dépasse et met en danger notre bien-être.

La vision transactionnelle du stress psychologique implique également que vous pouvez être plus résistant au stress si vous construisez vos ressources et stimulez votre

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bien-être physique et psychologique en général (via l'exercice et la méditation, par exemple) au cours de périodes pendant lesquelles vous n'êtes pas particulièrement chargé ou submergé. (...)

La définition du Dr Lazarus implique aussi que pour que quelque chose soit psychologiquement stressant, il doit être perçu comme une sorte de menace. Nous savons cependant d'expérience que nous sommes souvent inconscients du degré auquel nos relations à notre environnement intérieur et extérieur sollicitent nos ressources. Une grande partie de notre vie, par exemple, peut miner notre santé, nous épuiser physiquement et mentalement sans que nous le sachions consciemment. (…)

C'est précisément parce que la perception et l'évaluation, ou le manque de perception et d'évaluation, jouent un rôle important dans notre capacité à nous adapter et à répondre de façon appropriée au changement, à la douleur et aux menaces de notre bien-être, que notre meilleur moyen pour gérer le stress efficacement, en tant

qu'individus, est de comprendre ce que nous traversons. Nous pouvons y arriver le

mieux, en cultivant notre capacité à percevoir notre expérience dans son contexte global. (…) Il peut donc être particulièrement utile de garder à l'esprit d'instant en instant que ce ne sont pas les éléments stressants de notre vie, mais la façon dont nous les voyons et ce que nous en faisons, qui déterminent le degré auquel nous sommes à leur merci. Si nous parvenons à changer notre façon de voir, nous pouvons changer notre façon de répondre (Kabat-Zinn, 2009, p. 302‑304).

Vous n'êtes pas obligé d'emprunter le chemin de la réaction de lutte ou de fuite (fight-

or-flight) ou de l'inopérance chaque fois que vous êtes stressé. Vous pouvez en fait

choisir de ne pas emprunter cette voie. C'est ici qu'intervient la mindfulness. Une vigilance d'instant en instant vous permet de garder le contrôle et d'influencer le flot des événements, alors que, dans ces moments, vous risquez surtout de réagir automatiquement, de plonger dans l'hyperstimulation et de tenter maladroitement de faire face.

Par définition, les réactions de stress se produisent de façon automatique et inconsciente. Dès que vous dirigez la conscience vers ce qui est en train de se passer dans une situation stressante, vous avez déjà changé fortement ladite situation, rien qu'en cessant d'être inconscient ou en pilotage automatique. Vous êtes maintenant pleinement présent tandis que l'événement stressant se déroule. Et puisque vous faites

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intégralement partie de la situation dans son ensemble, en augmentant votre niveau de

conscience, vous changez en fait la situation entière, avant même de faire quoi que ce soit. Ce changement intérieur peut être extrêmement important car il vous donne une série d'options pour avoir un impact sur ce qui va arriver ensuite (...). Si vous parvenez

à rester centré dans ce moment de stress et à reconnaître à la fois le caractère stressant de la situation et votre impulsion à réagir, vous avez déjà introduit, comme dit plus haut, une nouvelle dimension dans la situation. Du coup, pour éviter de perdre le contrôle, vous ne devez pas supprimer les pensées et les émotions qui surgissent, associées à cette activation accrue. Vous pouvez en fait vous autoriser à vous sentir menacé, alarmé, fâché ou peiné, et à sentir les tensions dans votre corps à ce moment. Etant conscient dans l'instant présent, vous pouvez facilement reconnaître ces agitations pour ce qu'elles sont, à savoir des pensées, des émotions et des sensations.

Ce simple glissement d'une réaction automatique à une reconnaissance pleinement consciente, peut réduire le pouvoir de la réaction de stress et son emprise sur vous. A ce moment, vous avez vraiment un choix bien réel. Vous pouvez toujours emprunter le chemin de la réaction de stress, mais vous n'y êtes plus obligé. Vous n'avez plus à réagir automatiquement, comme avant, chaque fois que l'on appuie sur vos « boutons de stress ». Vous pouvez plutôt répondre, ancré dans une conscience plus profonde de la situation (Ibid., p. 331-332).

Jon Kabat-Zinn a introduit le programme de mindfulness MBSR dans les années 1980 comme une adaptation occidentalisée de la méditation bouddhique qui développe une attitude d’attention dénuée de jugement à l’expérience vécue dans l’instant présent et aux processus physiques et mentaux alors engagés (pensées, émotions, sensations corporelles), dans les divers contextes de la vie courante :

La pleine conscience signifie « faire attention » d'une manière particulière : délibérément, au moment présent et sans jugements de valeur. Cette sorte d'attention nourrit une prise de conscience plus fine, une plus grande clarté d'esprit et l'acceptation de la réalité du moment présent (Kabat-Zinn, 2004, p. 22).

Au-delà de la seule prévention du stress, le programme MBSR s'est mondialement développé dans de nombreux domaines liés à la santé physique et mentale, en Amérique, puis en Europe et même en Chine. La MBSR a également donné naissance à des pratiques voisines telles que la mindfulness-based cognitive therapy (MBCT) et nombre d'autres pratiques regroupées sous

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la dénomination générale de mindfulness-based interventions (MBI). D'importantes applications ont été aussi développées dans le champ éducatif, à destination des élèves, des étudiants et des enseignants.

Le Tai Ji Quan (aussi écrit Tai Chi Chuan en français) est souvent présenté comme « une méditation en mouvement » (Wayne & Merand-Surtel, 2014) (voir II.2.2.3.) De nombreux points communs existent entre les deux pratiques traditionnelles anciennes du Tai Ji Quan et de la méditation bouddhiste. Le Tai Ji Quan propose une pratique d'harmonisation du corps et de l'esprit. Il développe des compétences d'attention et de concentration, une prise de conscience affinée et subtile des postures corporelles, de l'enchaînement des mouvements, de la circulation de l'énergie, et des états mentaux. Aussi bien dans la pratique méditative que dans celle du Tai Ji Quan, sont mobilisés des exercices de concentration, de présence attentive aux états corporels et mentaux, de stabilisation et d'apaisement du corps et de l'esprit ; ces exercices induisent une augmentation du niveau de conscience du sujet, une « pleine conscience » selon le vocabulaire de la MBSR.

Le Tai Ji Quan, à la différence de la mindfulness, engage le pratiquant dans l'exercice de mouvements. Ceux-ci sont circulaires, synchronisés avec la respiration et le mental.

Malgré ces liens communs, les études comparant le Tai Chi Chuan avec d'autres pratiques comme la relaxation, la méditation, sont peu nombreuses (Sandlund & Norlander, 2000 ; Jin, 1992 ; Posadzki & Jacques, 2009). Et celles qui portent spécifiquement à la fois sur le Tai Chi et la mindfulness (de type MBSR, MBCT, MBI) sont très rares et se limitent généralement à l'association complémentaire des deux pratiques dans les mêmes programmes. Nous n'avons pas trouvé de recherches contrôlées comparant quantitativement les bénéfices respectifs des pratiques du Tai Chi et de la mindfulness dans la littérature scientifique occidentale et chinoise. Plus largement, nous n'avons trouvé aucune publication chinoise ayant à la fois pour objet la pratique du Tai Chi et celle de la méditation en général, ou de la mindfulness (« zheng nian ») en particulier, sur les moteurs de recherche chinois tels que http://www.baidu.com, http://www.cnki.net ou les sites documentaires tels que http://www.wanfangdata.com.

A ce titre, nous pensons que notre recherche constitue une étude pilote. Celle-ci a pu être d'autant plus aisément entreprise que chacun des deux chercheurs, Mr. Lestage et nous-même, pratiquons respectivement le Tai Ji et la mindfulness. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de lancer une recherche commune sur la comparaison entre les effets de la pleine conscience (mindfulness) et les effets du Tai Ji Quan sur la santé mentale des étudiants

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(Lestage & Xu, 2016). Nous avons engagé notre recherche sous la forme d'une étude pilote contrôlée non randomisée (répartition non aléatoire des sujets entre groupe expérimental et groupe contrôle). Dans ces conditions de non randomisation, le protocole de notre recherche de terrain est « quasi expérimental ».

Pour étudier les bénéfices procurés par la pratique du Tai Ji Quan sur une population, il est profitable de pouvoir les examiner sur la base d'une investigation psychologique. Celle-ci pourrait mieux nous renseigner sur des processus intérieurs tels que le ressenti du stress et du bien-être, les fluctuations d'états mentaux des étudiants, etc.

La perspective d'une collaboration avec M. Lestage, psychologue, pouvait permettre d'avancer notre recherche en sciences de l'éducation dans le sens d'une meilleure évaluation des effets de la formation à la pratique du Tai Ji Quan sur la santé mentale des étudiants. De plus, l'utilisation proposée par Mr. Lestage de la méthode expérimentale était de nature à fournir des informations quantifiées, interprétable statistiquement, susceptibles ainsi d'affiner les résultats de nos stages de Tai Ji Quan, et de les comparer, en outre, à ceux des stages de

mindfulness ainsi qu'à ceux d'un groupe témoin.

Cependant, dans une situation éducative, les individus sont autant de cas personnels inscrits dans des contextes spécifiques et complexes. Alors que les résultats quantitatifs de notre recherche expérimentale allaient s'avérer très encourageants, confirmant des effets significatifs de la formation du Tai Ji Quan sur la réduction du stress et l’amélioration du bien-être, cette recherche quantitative allait nécessiter d'être complétée par une observation personnalisée, qualitative et affinée, des processus d'apprentissage mis en œuvre.

Comme le note Gaston Mialaret (2004) :

La recherche scientifique dans le domaine des situations d’éducation ne peut pas exclusivement s’enfermer dans l’un ou l’autre de ces paradigmes. La complexité des situations, tout d’abord, rend pratiquement impossible une quantification de toutes les variables en présence ; d’où la nécessité d’informations de type qualitatif pour rendre compte, aussi complètement que possible, de la situation.

Notre recherche devrait donc être conduite en deux temps : à partir d'une méthode expérimentale, quantitative, dans un premier temps (2012), puis prolongée par une méthode qualitative, de nature plus exploratoire, dans un second temps (2013). Cette deuxième phase de la recherche devant être conduite au moyen d'entretiens semi-directifs. Dans ce cadre d'interaction entre le chercheur et l'interviewé, les données qualitatives nous permettent

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d’approcher la pensée, le ressenti, et le vécu du sujet, et de « faire apparaître des dimensions

qui ne sont pas directement visible par le biais des approches quantitatives » (Alami,

Desjeux, & Garabuau-Moussaoui, 2013, p. 15).

L'objectif de la recherche en éducation vise à « mieux décrire, comprendre, expliquer ou

formaliser une situation éducative » (Van der Maren, 1996, p. 188), c’est pourquoi il nous est

apparu heuristique de croiser les deux méthodes quantitative et qualitative pour mieux analyser les diverses données recueillies : « confronter des données qualitatives avec des

données quantitatives, des données de terrain avec des données de laboratoire, des observations et des expérimentation » (Ibid., p. 193).

Dans le livre Méthodes de recherche pour l’éducation, J. M. Van Der Maren propose, dans la mesure du possible, de croiser les données invoquées, provoquées et suscitées (Ibid., p. 82-84) dans la recherche.

Suivant sa recommandation, dans la première et la deuxième partie de notre travail de thèse, nous avons recueilli un ensemble de données invoquées dont la constitution est antérieure ou extérieure à la recherche. Telles que des enquêtes nationales sur la santé des étudiants ; des documents historiques et littéraires sur la théorie du Tai Ji Quan ; des données d’archives sur l’orientation de l’éducation, sur les mesures politiques pour le bien-être des étudiants ; des données portant sur d’autres études sur les bienfaits du Tai Ji, sur l’actualité de cette formation à l’université, en Chine…

Nous avons ensuite entrepris de recueillir des données provoquées dont « le format répond à

des catégories définies à l’avance à travers des tests psychométriques » (Ibid., p. 160), et des données suscitées ou d’interaction, qui sont « obtenues dans une situation d’interaction entre le chercheur et les sujets, données dont le format dépend tant de l’un que des autres » ((Ibid., p. 83).

Les données invoquées, provoquées et suscitées ne devaient pas être isolées l’une de l’autre dans une recherche, tel que l’explique Van der Maren appelle la triangulation :

Aussi il semble que toute recherche gagnerait en puissance si le plan de constitution des données prévoyait de recourir à ces trois formes de données, chacun étant utilisée pour contrôler les autres, autrement dit pour s’assurer de la valeur des indices