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B.2 Les Tableaux

4.3 Le cadre g´ en´ eral

Soient deux actifs : l’actif X est un actif risqu´e ( le sous-jacent) et un actif sans risque Y sous forme mon´etaire B investi au taux d’int´erˆet r. En raisonnant en temps discret, la valeur du portefeuille `a l’instant k est :

Wk= φkxk+ Bk, (4.3.1)

Wk : la valeur du portefeuille `a l’instant k ;

N : le nombre de p´eriode(s) envisag´ee sur l’horizon T d’investissement ; φk : le nombre de l’actifs risqu´es `a l’instant k ;

xk : le cours de l’actif risqu´e `a l’instant k ;

Bk : montant investi en actif sans risque `a l’instant k ;

La variation du portefeuille se fait via l’´evaluation favorable ou d´efavorable de l’actif risqu´e X et aussi via le taux d’int´erˆet , qui affecte la partie investie sous forme mon´etaire B. La variation, entre deux instants successifs, du portefeuille est donc :

Wk+1− Wk= (φk+1xk+1− φkxk) + (Bk+1− Bk) . (4.3.2)

De plus, la variation de la partie mon´etaire, entre deux instants successifs, est ´egale `

a la r´emun´eration au taux d’int´erˆet r (Bkrτ ), de laquelle une partie sert `a financier

la quantit´e nouvelle de l’actif risqu´e d´etenu dans le portefeuille, soit :

Bk+1− Bk = Bkτ r − xk+1(φk+1− φk) (4.3.3)

avec τ est l’intervalle de temps s´eparant deux transactions cons´ecutives. En rempla¸cant (4.3.3) dans (4.3.2), on obtient :

Wk+1− Wk= φk(xk+1− xk) + Bkrτ. (4.3.4)

On peut facilement exprimer la valeur du portefeuille `a l’instant N en utilisant la suite r´ecurrente (4.3.3) et (4.3.4)4 BN = (1 + rτ )NB0+ N X k=0 xk(φk− φk−1) (1 + rτ )N −k (4.3.5) et : WN = (1 + rτ )NW0+ N −1 X k=0 (xk+1− xk− rτ xk) φk(1 + rτ )N −k−1, (4.3.6)

avec W0 est le fond initial investi.

4.3.2 Portefeuille d’options

D´efinition 4.3.1 Une option est un produit d´eriv´e qui donne le droit (et non l’obli- gation) d’acheter (option d’achat, ou call) ou de vendre (option de vente, ou put) une quantit´e donn´ee d’un actif financier (action, obligation, indice boursier, devise, mati`ere premi`ere, autre produit d´eriv´e, etc.), appel´e actif sous-jacent X `a un prix pr´ecis´e `a l’avance (prix d’exercice xs), `a une date d’´ech´eance donn´ee (option eu-

rop´eenne) ou mˆeme avant cette date donn´ee (option am´ericaine).

Le payoff d’une option d’achat est le max entre z´ero et le flux engendr´e par un exercice imm´ediat de l’option, en d’autres termes

max(0, xN− xs)

Il est clair que le risque couru par le vendeur d’un call est th´eoriquement illimit´e et associ´e `a un gain limit´e au prix de l’option prime5. C’est `a dire si le prix du sous-jacent est sup´erieur au prix d’exercice xN > xs, donc l’option sera exerc´ee dans

ce cas et l’´emetteur de l’option doit acheter le sous-jacent au prix de march´e et le vendre au prix d’exercice xs. Donc, pour minimiser le risque, un ´emetteur d’un call

doit se couvrir en achetant φ actifs sous-jacent.

On suppose dans la suite de cette th`ese que l’investisseur choisit de se couvrir. Dans ce cas, le bilan financier global entre t et T = N τ6 :

WN = (1+rτ )N(W0+C)−max(xN−xs, 0)+ N −1 X k=0 (xk+1− xk− rτ xk) φk(1 + rτ )N −k−1. (4.3.7) Ce qui permet de d´eterminer la variation totale du portefeuille entre t = 0 et t = T :

∆ W = (1 + rτ )NC − max(xN − xs, 0) + N −1 X k=0 (xk+1− xk− rτ xk) φk(1 + rτ )N −k−1. (4.3.8)

5. L’acheteur d’un call perd la prime de l’option, dans le cas ´ech´eant, et associe un profit illimit´e dans le cas contraire

6. On ajoute tout simplement

Il est utile de remarquer qu’on a suppos´e que le taux d’int´erˆet est constant. En r´ealit´e cette hypoth`ese n’est pas toujours vraie. Dans le cas contraire, la g´en´eralisation de la formule (4.3.8) au cas o`u r d´epend de temps s’´ecrit :

∆ W = N −1 Y k=0 (1+rkτ )NC−max(xN−K, 0)+ N −1 X k=0 (xk+1− xk− rkτ xk) φk N −1 Y l=k+1 (1 + rlτ ) . (4.3.9) On peut interpr´eter la formule (4.3.8) de la mani`ere suivante. L’´emetteur de l’option re¸coit `a l’instant t = 0 la prime de l’option vue `a la date t = T , c’est `a dire (1 + rτ )NC. Le deuxi`eme terme de l’´equation repr´esente le payoff de l’option qui d´epend uniquement de cour du sous-jacent `a l’´ech´eance et du prix d’exercice. Plus pr´ecis´ement, si le prix de l’actif sous-jacent est sup´erieur au prix d’exercice, le deuxi`eme terme pr´esente une perte de (xN − xs). Une partie de cette derni`ere sera

financer par la prime de l’option. Et en fin, le dernier terme de la formule peut ˆetre interpr´eter comme suit : PN −1

k=0 (xk+1− xk) φk(1 + rτ )N −k−1 repr´esente le gain ou

la perte dˆu aux variations du cours de sous-jacent et du nombre d’actifs tenus sur chaque sous p´eriodes k = 1...(N − 1) etPN −1

k=0 (−rτ xk) φk(1 + rτ )N −k−1 repr´esente

le manque `a gagner si on place les φk au taux sans risque.

4.3.3 Les hypoth`eses de base

Toujours, dans la mˆeme d´emarche que Bouchaud et Potters (1997-2002), on ´emet les hypoth`eses suivantes :

• Les dividendes sont nuls ;

• Les frais de transactions sont suppos´es pay´es de mani`ere exog`ene, c’est `a dire qu’ils ne sont pas int´egr´es dans le bilan financier globale ;

• Le cours de l’actif sous-jacent suit une distribution arbitraire ; • La volatilit´e de l’actif sous-jacent et le taux d’int´erˆet sont constants ;

• Les accroissements des cours de sous-jacent sont ind´ependants mais pas sta- tionnaires :

hδ xiδ xji =δ x2i δi,j (4.3.10)

• Les options sont de type europ´eenne c’est `a dire qu’elles ne peuvent ˆetre exerc´ees qu’`a une date pr´ecise : leur ´ech´eance ;

• La strat´egie de couverture φi est ind´ependante de l’accroissement de sous-

jacent δ xi puisque la strat´egie φi ´etant d´etermin´ee avant l’occurrence de la

variation al´eatoire de δ xi. En d’autre terme :

hφpiδ xqii = hφpii hδqii (4.3.11) • On n’impose aucune restriction sur la forme de la distribution de l’actif sous-

jacent ;

• On suppose que l’exc`es de rentabilit´e est nul en moyenne hδ xii = 0. Cette hy-

poth`ese trouve sa justification dans le faite que l’effet de les valeurs moyenne de φi est g´en´eralement faible par rapport `a l’amplitude des fluctuations et

surtout dans le cas o`u les intervalles de temps pris entre xi et xi+1 sont assez

r´eduits ou encore pour les options de courtes maturit´e.

L’objectif du reste de ce chapitre est de d´eterminer une strat´egie de couver- ture qui minimise le risque. La strat´egie de couverture de Black-Scholes, ou plus pr´ecis´ement le delta, qui annule le risque est loin de la r´ealit´e. On d´esigne par la strat´egie de couverture la quantit´e n´ecessaire φ d’actifs sous-jacents `a d´etenir. Pour atteindre cet objectif, on va ´etudier dans un premier temps la minimisation de la variance en suivant les mˆemes raisonnements que Bouchaud-Sornette-Potters (1997, 2002), dans un second temps la minimisation de moments d’ordre quatre ou plus pr´ecis´ement la minimisation ”quartique”. Cette approche, d’apr`es nos connais- sances, est ´elabor´ee pour la premi`ere fois par Bouchaud et Selmi (2002). Et dans un troisi`eme temps, nous allons utiliser la mesure du risque d´eduite par l’approche de l’utilit´e esp´er´ee plus haute afin de d´eduire une strat´egie de couverture qui tient compte de ”la psychologie7” de l’investisseur. Dans un premier temps, nous allons ´etudier le cas d’une couverture statique et dans un deuxi`eme temps le cas d’une couverture dynamique.

7. Les indicateurs subjectifs sont li´es en r´ealit´e `a l’allure de la fonction d’utilit´e et plus concr`etement `a la fonction d’aversion au risque de l’investisseur.