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2.1 Le Cadre de mesure des résultats pour la période 2016–2025

Le CMR 2016-2025 est conçu non seulement comme un outil de redevabilité, mais aussi un outil essentiel de gestion censé permettre à la Banque de mener à bien le processus d'apprentissage et de mieux assumer ses responsabilités envers les populations africaines. En mettant l’accent sur les High 5, la Banque a remanié les niveaux 1 et 2 du CMR 2016-2025 en focalisant particulièrement sur les principaux moteurs de la performance pour améliorer la réalisation des priorités de l'institution.

L'objectif fondamental du CMR 2016-2025 est d'améliorer l'efficacité de la Banque sur le développement, ce qui nécessite d'aider les gestionnaires à mieux gérer. Dans le cadre du CMR 2016-2025, la Banque a décidé de prendre cinq actions majeures pour stimuler son impact sur le développement, à savoir : i) accroître la concentration stratégique de la Banque sur cinq des domaines prioritaires de la SD, à savoir les High 5 ; ii) soutenir la mise en œuvre d'un modèle de prestation plus efficace ; iii) mieux mesurer l'impact de la Banque sur le développement ; iv) améliorer la façon dont la Banque évalue la contribution du secteur privé au développement, et v) accroître l'attention portée par la Banque à l'égalité des genres.

Pour atteindre ces cinq objectifs, la Banque a décidé de prendre des mesures qui dépassent la portée immédiate d'un cadre de résultats, dont : i) réorganiser l'architecture du CMR pour augmenter l’orientation stratégique de la Banque sur les High 5 et accorder une plus grande attention aux facteurs de performance opérationnelle ; ii) introduire de nouvelles méthodologies qui permettront à la Banque de mieux mesurer l'impact de ses opérations sur le développement ; iii) appuyer le nouveau CMR par des incitations au niveau des départements – avec la mise à jour des indicateurs clés de performance – incitations mieux alignées sur les priorités institutionnelles de la Banque, et iv) renforcer les processus opérationnels pour accroître la capacité de la Banque à mesurer son impact sur le développement et en faire rapport, dont une nouvelle approche visant à saisir et optimiser l’impact de ses opérations du secteur privé sur le développement.

Structure du cadre des résultats. Toutes les banques multilatérales de développement (BMD) sont caractérisées par des cadres de résultats en cascade : les résultats de développement à long terme sont suivis au niveau institutionnel, et les résultats de développement énoncés dans les stratégies sectorielles et les programmes régionaux/sous-régionaux sont suivis au niveau des pays. De précédents aperçus comparatifs de la structure des cadres de résultats institutionnels et/ou des tableaux de bord de certaines BMD, réalisés par le Département d'évaluation indépendante (IED) de la BAsD, soulignent le fait que : « Si les cadres de résultats des BMD ont des utilisations et des niveaux de cadre communs, ils reflètent nécessairement les mandats et les dispositifs de gouvernance spécifiques des BMD. Dans le cas des BMD régionales, ils mettent également l'accent sur les priorités régionales et sous-régionales. Par conséquent, si les cadres de résultats de toutes les BMD suivent la réalisation des produits et des résultats, et contrôlent l'efficacité opérationnelle et organisationnelle à des degrés divers, ces informations doivent être interprétées dans un contexte spécifique7 à l'institution ». Ces cadres sont séparés par des niveaux, qui sont au nombre de trois ou quatre. Les données sur les produits et les effets sont générées par les rapports de conception, d'approbation et de suivi de la mise en œuvre et de l'achèvement au niveau des projets. Des discussions interactives entre les BMD ont contribué à la quasi-convergence de leurs cadres de résultats et/ou de leurs tableaux de bord au niveau institutionnel.

Deux BMD - la BAD et la BAsD - disposent d'un cadre à quatre niveaux qui couvre à la fois les résultats de développement et la performance des BMD, adapté aux besoins de chaque BMD en fonction de son mandat et de ses défis opérationnels (tableau 1). La BID, le FIDA et le GBM, en revanche, ont un cadre à trois niveaux, choisissant de combiner la performance opérationnelle et organisationnelle dans une seule catégorie de performance

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7 2019 Revue annuelle d’évaluation, Document E lié.

8 2019 Revue annuelle d’évaluation, Document E lié.

Tableau 1 : Paliers ou niveaux dans les cadres de résultats institutionnels des BMD

Source : Banque asiatique de développement, Revue annuelle d’évaluation 2019, Lien du Document E.

Le CMR de la BAD a été conçu pour évaluer les réussites de la Banque en fonction des changements qu’elle apporte dans les vies des Africains, plutôt qu’en comptabilisant les sommes dépensées et le nombre de projets mis en œuvre. Toutefois, comme le reconnaît le cadre, il n’est pas facile de mesurer l'impact de la Banque sur le développement, en raison de la complexité de la dynamique du développement économique. Il est également difficile d'attribuer les résultats à une seule institution, car la Banque travaille souvent en parallèle avec d'autres institutions de développement multilatérales ou bilatérales dans les pays membres régionaux (PMR).

Pour faire face à ces défis, la Banque utilise un CMR à quatre niveaux ainsi que des priorités clés à chacun des quatre niveaux qui permettent de suivre les performances dans la réalisation de ses objectifs de développement, ainsi que des priorités transversales aux niveaux 1 et 2 :

Niveau 1 : Suit les progrès du développement en Afrique, en utilisant les priorités stratégiques de la BAD - les High 5 : i) Éclairer l'Afrique et l’alimenter en énergie ; ii) Nourrir l'Afrique ; iii) Industrialiser l'Afrique ; iv) Intégrer l'Afrique ; et 5) Améliorer la qualité de vie des populations africaines.

Niveau 2 : Mesure les contributions de la Banque au développement de l’Afrique à travers toutes ses opérations, en utilisant les High 5 et les priorités transversales.

Niveau 3 : Évalue la qualité des opérations de la Banque : Accroître l'impact sur le développement, améliorer la qualité et la rapidité, assurer une solide performance du portefeuille, et améliorer les connaissances et les services de conseil.

Niveau 4 : Examine l’efficacité de la Banque en tant qu'organisation : Se rapprocher des clients, améliorer les performances financières et mobiliser les ressources, et accroître le rapport coût-efficacité, la mobilisation, le développement et la productivité du personnel.

9 Note : Le cadre de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement comporte cinq niveaux, mais utilise une nomenclature légèrement différente. Au lieu de contexte de développement, il utilise l'impact de la transition qui comporte six indicateurs de qualité de la transition : économies compétitives et innovantes ; institutions et entreprises bien gouvernées ; économies vertes et écologiquement durables ; économies inclusives et égalitaires entre les sexes ; économies et entreprises résilientes ; et marchés bien intégrés et connectés. En outre, il comporte un niveau supplémentaire pour la performance financière et pour le cadre de ressources (dépenses et investissements efficaces).

2.2 La Revue annuelle sur l’efficacité du développement (RAED)

Pour uniformiser les rapports sur les résultats dans l'ensemble de l'institution, la BAD prépare une Revue annuelle de l'efficacité du développement (RAED) qui est présentée au Conseil d'administration chaque année. Un résumé de la RAED, le tableau de bord des résultats, présente les progrès cumulés vers les résultats au Comité de coordination de la haute direction. La RAED fait l'objet d'une discussion formelle au Comité des opérations et pour l'efficacité du développement (CODE),10 avec copie du rapport au Conseil d'administration pour information. En outre, un rapport quantitatif sur les résultats opérationnels est établi. Il est également discuté de manière formelle par CODE, qui prend note de la revue et formule des commentaires avant la publication. La RAED évalue le développement de l'Afrique et la contribution de la Banque. La RAED est essentielle à la réflexion de la Banque sur ses réalisations et les domaines dans lesquels elle peut améliorer ses performances. Cette réflexion est encore plus cruciale dans le contexte de la pandémie de COVID-19, car la Banque doit réorienter ses opérations pour répondre aux effets socioéconomiques de la pandémie dans les PMR. La crise exige de la Banque qu'elle veille à utiliser ses ressources et son expertise de manière encore plus efficace.

La RAED évalue les progrès réalisés par rapport au CMR 2016-2025 de la Banque. Elle suit la contribution des activités de la Banque à ses High 5 - Éclairer l'Afrique et l’alimenter en énergie, Nourrir l'Afrique, Industrialiser l'Afrique, Intégrer l'Afrique et Améliorer la qualité de vie des populations africaines -, ainsi qu’à ses priorités transversales et à ses objectifs à long terme de promotion d'une croissance inclusive et d'une croissance verte. La RAED mesure également les progrès accomplis dans le renforcement du portefeuille et la réforme des systèmes et processus internes, afin que la Banque soit en mesure d'obtenir de meilleurs résultats en matière de développement pour l'Afrique. La Banque complète son utilisation du CMR à l'échelle de l'institution par deux séries de revues sur l'efficacité du développement (RED) aux niveaux national et thématique, selon les circonstances. Jusqu'à récemment, le tableau de bord des résultats utilisait un système de « feux tricolores » pour indiquer si la Banque avait atteint ou non ses objectifs pour les quatre niveaux du CMR. Il est assigné à chaque niveau un feu vert lorsque la performance est sur la bonne voie, un feu orange lorsque la performance nécessite une attention particulière, et un feu rouge lorsque la performance n’est pas sur la bonne voie. Les données du tableau de bord sont mises à jour régulièrement pour suivre les principaux facteurs de performance et leur impact. Pour le Niveau 1, le tableau de bord mesure la performance de l'Afrique par rapport aux progrès réalisés dans le groupe de pairs de l'Afrique (pays à revenu faible et intermédiaire dans le monde) ; pour le Niveau 2, il compare la performance attendue de la Banque avec les réalisations effectives pour toutes les opérations qui ont été achevées ; et pour les niveaux 3 et 4, il mesure les progrès de la Banque par rapport à ses objectifs 2025 tels que définis dans le CMR. Le tableau de bord 2020 de la BAD montre en un coup d'œil l'efficacité avec laquelle la Banque a contribué au développement de l'Afrique en 2019. Il indique si la Banque a progressé ou régressé par rapport aux objectifs de chaque niveau du CMR.

Modifications récentes introduites par la BAD pour améliorer la présentation et la lisibilité des résultats. La Direction a récemment révisé les tableaux de bord récapitulatifs pour 2020 et 2019 en utilisant des flèches plutôt que des feux de signalisation, dans le cadre de son engagement à améliorer la présentation des résultats et la lisibilité pour les publics externes et internes. Dans les tableaux de la RAED pour les niveaux 1 et 2, les indicateurs sont également séparés pour faciliter la référence. Ainsi, pour le Niveau 1, les tableaux se concentrent sur la base de référence et les données réelles pour mesurer les progrès, ce qui est plus pertinent pour ce niveau. Dans le cadre du processus de révision du CMR en cours, la Banque examinera si le fait d'avoir des objectifs pour le Niveau 1 est toujours pertinent, au regard des pratiques des autres BMD.

2.3 Le Système d’établissement de rapports sur les résultats et MapAfrica

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En 2011, il était prévu de lancer pleinement le système automatisé d’établissement des rapports sur les résultats (SERS) en janvier 2014, mais le déploiement n’a pas été entièrement effectué avant le 1er mai 2021. L'objectif est d’établir un lien entre les résultats attendus (selon les cadres logiques des Rapports d'évaluation de projets) et les progrès accomplis vers les résultats (tels que consignés dans les Rapports

10 CODE prend note et fait des observations avant la publication.

11 BAD. 2017. Cadre de mesure des résultats du Groupe de la Banque africaine de développement 2016–2025 – Réalisation des Cinq grandes priorités, Accroître l’impact de la Banque sur le développement. Avril 2017.

d'avancement de la mise en œuvre) et les résultats obtenus (tels que documentés dans les Rapports d'achèvement de projets).

La BAD est à l'avant-garde des initiatives visant à mettre ses résultats à la disposition du grand public et à faire preuve de transparence dans la gestion de ses activités. En 2016, la Banque a lancé MapAfrica 2.0, un outil en ligne qui permet à toute personne dans le monde de voir d'un coup d'œil comment les projets de la Banque stimulent les économies africaines et améliorent la vie des Africains.

MapAfrica 2.0 est un portail interactif en ligne qui montre où la Banque produit un impact sur le continent et comment 800 de ses projets sont liés à ses priorités de développement au titre des High-5 (figure A3.1 de l'annexe 3 des annexes techniques de ce rapport). Les utilisateurs peuvent visualiser tous les projets d'un pays ou choisir un projet pour voir les sites connexes dans tout le pays. Des récits sur les impacts ont été rédigés pour un certain nombre de projets, mettant l’accent sur les bénéficiaires du projet, l'approche, les principaux résultats et les leçons apprises. Il est prévu d'ajouter à MapAfrica des fonctionnalités permettant aux bénéficiaires des projets de donner leur avis sur la qualité des opérations de la Banque. Pour faciliter l'accès, l'utilisation et la compréhension des informations sur les dépenses de développement, la Banque publie des données conformément aux normes internationales de transparence établies par l'Initiative internationale pour la transparence de l'aide. En 2020, les efforts de la Banque pour améliorer l'accès à l'information ont été reconnus par Publish What You Fund, un groupe de réflexion basé au Royaume-Uni, qui a classé la Banque au quatrième rang pour la deuxième fois sur son Indice de transparence de l'aide.12

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