• Aucun résultat trouvé

C ONTEXTE MEDICAL

II. C OMPRESSION MEDICALE

o T

ERMINOLOGIE

Allongement

L’allongement d’une bande correspond à son pourcentage d’étirement par rapport au repos.

Il est mesuré en étirant la bande à son maximum.

Bandage

Le terme bandage désigne la ou les bandes posées. Le terme bande désigne le dispositif.

Aussi on ne peut étudier que l'efficacité d'un bandage.

Le terme bandage multitype est utilisé par distinction aux autres bandages composés de bandes de compression identiques. Il est réservé aux bandages compressifs constitués d’au moins deux bandes de compression inscrites dans deux descriptions génériques différentes telles que définies dans le projet de nomenclature en annexe.

Le terme bandage multicouche n’est pas retenu car par définition tous les bandages comportent plusieurs couches (dés lors que le recouvrement est supérieur ou égal à 50 %).

Afin de protéger la peau et d’optimiser la répartition de la pression, des bandes de maintien et/ou des dispositifs de capitonnage peuvent être associés aux bandages compressifs (mono ou multi-types).

Compression – contention

Le terme de compression est utilisé en tant qu’appellation générale pour désigner tantôt la compression par un textile élastique, tantôt la compression par un textile inélastique (ou contention).

Dégressivité – gradient de pression

La dégressivité de la pression entre deux points de mesure sur la jambe est la pression résiduelle au point le plus haut, exprimée en pourcentage de la pression au point inférieur.

En France, une dégressivité de la pression entre cheville et cuisse est exigée par la nomenclature actuellement en vigueur.

Dans sa conception d’origine, le gradient de pression des bas devait augmenter en parallèle avec la pression veineuse sous le plan phlébostatique de l’homme (48).

Elasticité

Capacité d’un matériau tendu à reprendre ses dimensions et sa forme lorsque les forces de déformation ont disparu. L’élasticité s’exprime en pourcentage d’allongement (module d’élasticité).

Orthèses (définition ISO)

Dispositifs orthétiques sont des dispositifs appliqués de façon externe, utilisés pour modifier les caractéristiques de structure et de fonction des systèmes neuromusculaires et squelettiques, définition NF EN ISO 9999 : 2007. Considérant cette définition, le groupe de travail considère que les bas de compression ne sont pas des orthèses. Aussi ce terme n’est plus employé dans la nomenclature proposée.

Pression

La pression est considérée comme le principe actif de la compression (48). Elle est exprimée en millimètres de mercure (mmHg) ou en hectoPascal (hPa).

Les pressions de compression exercées réellement par des bas médicaux ou des bandages peuvent être mesurées directement in vivo. On parle de pression d’interface. Elle dépend du rayon de courbure sous jacent qui ne doit pas être modifié par le volume du capteur de pression.

Des mesures indirectes in vitro ont donc été développées. Ces mesures sont basées sur l’enregistrement du diagramme de force-allongement du textile qui permet de calculer la pression sur un rayon de courbure donné. Elles ne s’appliquent qu’aux bas et manchons de compression médicale ; elles ne concernent pas les bandages. Ces mesures in vitro ont permis de définir des classes de compression en fonction de la pression théorique à la cheville. Déterminées avec des appareillages et des méthodes qui leur sont propres, ces classes sont différentes d’un pays à l’autre.

Aussi, faute d’autre possibilité, les mmHg sont considérés dans ce travail comme tous équivalents (pour les bas) d’une publication à l’autre et l’expression des pressions en classe n’est pas retenue. Dans la suite du document, les pressions sont les pressions théoriques exercées au niveau de la cheville, au point B (sauf mention contraire).

Points de mesurage, longueurs et circonférences sur la jambe (Extrait du projet de norme XP ENV 12718 de décembre 2001)

Profil de pression

Le profil de pression d’un bas correspond aux pressions théoriques exercées en différents points du membre inférieur. Un schéma consensuel au niveau international indique les points de mesure possible sur la jambe et le pied.

o F

ONCTIONS ASSURÉES

La compression est régie par la loi de Laplace selon laquelle (48)(1)(2)(48) : P = T/ r

Où P est la pression exercée (g/cm2), T la tension du textile (g/cm) et r le rayon de courbure de la surface comprimée (cm).

La compression exercée par un bandage dépend du nombre de couches utilisées et de la tension exercée sur la bande (48)(1)(2) :

Elle dépend surtout de la technique de bandage et de l’opérateur.

o M

ÉCANISMES D

ACTION THÉRAPEUTIQUE

La compression a plusieurs mécanismes d’action supposés (48)(1)(2)(48)(49). Elle agirait : sur l’hémodynamique veineuse : au cours de la maladie veineuse

chronique, la compression s’opposerait à l’hyperpression veineuse. La compression permettrait de diminuer le reflux veineux, le volume de sang résiduel dans le réseau superficiel et la pression veineuse à la marche ;

sur la stase veineuse : le port d’une compression permettrait cependant de réduire de 50 % le calibre des veines jumelles diminuant ainsi le risque des lésions endothéliales à l’origine d’une thrombose et s’opposerait à la stase veineuse par augmentation des vitesses circulatoires. Elle agirait ainsi sur 2 des 3 facteurs de la triade de Virchow (hypercoagulation, stase veineuse, atteinte de la paroi) ; sur les tissus : la compression en s’opposant à la pression

hydrostatique intravasculaire aurait un effet anti-œdémateux et favoriserait l’oxygénation tissulaire ;

dans le lymphœdème : la compression permettrait d’augmenter la pression hydrostatique interstitielle et améliorerait la microcirculation lymphatique.

o D

ESCRIPTION DES PRODUITS

Bandes

II.1.1.1. Bandes

L’appellation « bandes élastiques de contention » utilisée dans la LPPR actuelle n’est pas adaptée compte tenu de la terminologie retenue.

Sont distinguées dans ce travail :

- les bandes de compression médicale à allongement long (≥ 100 %),

- les bandes de compression médicale à allongement court (>10 % et < 100 %), - les bandes inélastiques (allongement < 10 %).

La distinction en fonction de l’allongement maximal, et le choix d’une limite à 100 % repose sur le consensus européen de 2008 (50).

Les bandes peuvent être :

- sèches : uniquement textiles,

- adhésives : adhèrent à la peau et sur elles-mêmes, - cohésives : auto-adhérentes, n’adhèrent pas à la peau, - enduites de pâte à l’oxyde de zinc.

Une liste (non exhaustive) de bandes sous leur nom de marque avec leurs principales caractéristiques est fournie en annexe (annexe 7).

II.1.1.2. Bandage multitype

Le terme bandage multitype désigne un bandage constitué d’au moins 2 bandes de compression différentes.

L’appellation bandage multitype doit se substituer à l’expression bandage multicouche souvent utilisée : un bandage comporte presque toujours plusieurs couches, même lorsqu’il est composé d’une seule bande, dés lors que celle-ci est superposée sur elle-même.

Bas de compression médicale

Le terme de bas est utilisé dans ce rapport et repris dans la nomenclature proposée en tant qu’appellation générale.

L’appellation « bas de contention » communément utilisée paraît impropre compte tenu des définitions ci-dessus car les bas exercent une compression élastique.

Il recouvre :

- les chaussettes ou bas jarret qui s’arrêtent en dessous du genou ; - les bas-cuisses auto-fixants ou non ;

- les collants : constitués de 2 bas-cuisses réunis entre eux par une culotte - les collants de maternité dont la culotte est adaptée aux modifications

morphologiques de la femme enceinte ;

- les hémi-collants à une seule jambe de bas cuisse et une fesse, avec une ceinture pour le maintenir.

Ces dispositifs peuvent être réalisés en série ou sur-mesure.

Il n’existe pas de norme internationale, européenne ou française prescrivant les exigences et méthodes d’essai relatives aux bas médicaux.

Seules sont disponibles des normes expérimentales publiées par l’agence française de normalisation (AFNOR) en 2001. Elles reproduisent intégralement les Prénormes européennes ENV12718:2001 et ENV12719:2001. Ces référentiels sont restés à l’état de projets et n’ont pas été adoptés par les participants à leur élaboration.

II.1.1.3. Bas de compression graduée

Les bas pris en charge en France par l’assurance maladie satisfont à un référentiel technique précis élaboré par l’association pour la promotion de l’assurance qualité dans la filière textile-habillement (ASQUAL).

Leurs principales caractéristiques sont :

- leur mode de fabrication et les caractéristiques des matériaux qui les composent ;

- la pression qu’ils exercent à la cheville, mesurée in vitro et classée en 4 niveaux ;

- le pourcentage de dégressivité de cette pression de la cheville vers la cuisse ; - leur résistance à un test de comportement à l’usage.

Il existe d’autres référentiels nationaux en Allemagne et en Grande-Bretagne par exemples.

II.1.1.4. Bas anti-thromboemboliques

Les bas anti-thromboemboliques (bas ATE) ne font l’objet d’aucune définition. Leurs modes de fabrication et leurs profils de pression sont donc très variables.

II.1.1.5. Autres bas

Des bas de compression dite « progressive » sont également sur le marché. Ils ne font l’objet d’aucun référentiel. Ces bas ne sont pas pris en charge. Ils doivent faire l’objet d’études cliniques montrant leur efficacité et leur intérêt thérapeutique.

Manchons

Le manchon simple s’arrête en distalité au poignet.

Le plus souvent, on ajoute :

- soit un gantelet qui recouvre les faces dorsale et palmaire de la main, avec les 5 doigts ;

- soit une mitaine qui recouvre les faces dorsale et palmaire de la main, sans les doigts, sauf éventuellement le pouce pour en permettre la bonne tenue.

La mitaine ou le gantelet peuvent être séparés du manchon ou attenants. Les dispositifs attenants sont préférables car ils évitent les risques de superposition et de striction au poignet, mais ne sont pas toujours compatibles avec l’activité quotidienne du patient.

La partie proximale du manchon est constituée : - soit d’une tresse élastique,

- soit d’un système antiglisse.

Elle peut être complétée par un couvre épaule.

En France, les manchons ne sont disponibles que sur mesure.

Dispositifs de capitonnage Il s’agit :

- des bandes de mousse (encore dites plaques ou languettes),

- des coussins (ou coussinets) : produits préformés de forme, dimensions et épaisseur variables.

Dans ce rapport sont distingués, les dispositifs de capitonnage :

- localisé (mousse et coussins) : compresses et plaques KOMPREX, coussins VARICO, par exemple ;

- en bande (mousse ou ouate) : ouate CELLONA, mousse NN, bandes KOMPREX, par exemple.

D’environ 1 cm d’épaisseur, ils peuvent être découpés à la mesure.

Vêtements compressifs

Il s’agit de vêtements élasto-compressifs réalisés sur mesure.

Seuls les « panty » sont concernés par le présent rapport. Selon les cas il s’agit d’un short associé ou non à des suppléments pour couvrir le membre inférieur.

Les autres vêtements compressifs destinés au membre supérieur ne sont pas concernés.