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c Mécanisme d’entrée et d’internalisation du HCV

IV. le cycle viral du HCV

IV.1. c Mécanisme d’entrée et d’internalisation du HCV

Au cours d'une infection primaire, les particules du HCV sont transportées par le flux sanguin et entrent en contact avec les hépatocytes après avoir traversé l'endothélium des sinusoïdes hépatiques. Les virions entrent ensuite en contact direct avec la surface basolatérale des hépatocytes. Cela leur permet d'interagir avec les facteurs d'attachement et les co-récepteurs présents à la surface des cellules cibles. La fixation initiale des particules du HCV sur les hépatocytes est médiée par les GAGs comme les héparanes sulfates (Lefèvre et al., 2014 ; Shi et al., 2013) ou par le SR-BI (Thi et al., 2012), qui dépend de la densité du virion.

Pendant longtemps, Les glycoprotéines du HCV ont été considérées comme responsables de la liaison du virion aux héparanes sulfates (Barth et al., 2003) ou SR-BI (Scarselli et al., 2002). Cependant des études plus récentes indiquent que l'ApoE et non les glycoprotéines virales sont impliquées dans cette interaction initiale (Jiang et al., 2013 ; Thi et al., 2012). En raison de l'interaction des particules du HCV avec les lipoprotéines, le récepteur aux LDL (LDLr) a également été proposé comme facteur d’attachement dans l'entrée du HCV (Agnello et al., 1999). Le LDLr pourraient être impliqué dans une voie d'entrée non productive qui peut potentiellement conduire à la dégradation des particules virales (Albecka et al., 2012). Cependant, il a été montré que le LDLr peut compenser la fonction du récepteur SR-BI dans

l’entrée du HCV dans le contexte d’une lignée déficiente pour ce dernier (Yamamoto et al., 2016).

Après l'attachement initial à la surface de la cellule, les étapes suivantes d'entrée du HCV ne sont que partiellement comprises et elles impliquent une série de facteurs d'entrée cellulaires spécifiques (figure 29). Il s'avère que l'action coordonnée, d'au moins quatre facteurs cellulaires majeurs, est essentielle pour l'entrée du HCV. Ils comprennent SR-BI (Scarselli et al., 2002), la tétraspanine CD81 (Pileri et al., 1998) et les protéines de jonction serrée CLDN1 (Evans et al., 2007), et OCLN (Ploss et al., 2009). En raison de sa double interaction avec la glycoprotéine E2 du HCV et les lipoprotéines, SR-BI pourrait jouer un rôle précoce dans l'entrée virale, en interagissant avec le virion après l'attachement cellulaire initial.

L’implication de SR-BI dans l'entrée du HCV a d'abord été suggérée par sa capacité à interagir avec la glycoprotéine E2 par l’intermédiaire de sa région hypervariable 1 (HVR1) (Scarselli et al., 2002). Cependant, SR-BI semble également contribuer à l’attachement du virus par l'interaction avec les lipoprotéines associées à la particule virale (Maillard et al., 2006 ; Thi et al., 2012). Les mutants du HCV ayant une délétion de HVR1 ou une mutation qui empêche la liaison de E2 à SR-BI restent dépendants de SR-BI au niveau de l’étape d'entrée dans les cellules (Thi et al., 2012). Il a été proposé que l’activité de transfert lipidique pourrait modifier la composition lipidique de la fraction lipoprotéine du virion, ce qui conduirait à une meilleure exposition du site de liaison à CD81 de la glycoprotéine E2 (Thi et al., 2012 ; Zahid et al., 2013). Quel que soit le phénomène impliqué, le virus semble interagir avec CD81 après la liaison à SR-BI.

La tétraspanine CD81 est un co-récepteurs central dans l’entrée du HCV (Fénéant et al., 2014). Il joue un rôle dans l’entrée cellulaire du HCV en interagissant avec CLDN1 (cf partie

IV.1.b. les récepteurs). L'interaction CD81-CLDN1 semble être régulée par de multiples voies

de signalisation. Cette interaction semble être favorisée par l’EGFR et aussi potentiellement par la protéine kinase A (Farquhar et al., 2008 ; Lupberger et al., 2011). Après stimulation de l'EGFR, la voie Ras/MEK/ERK est activée, ce qui pourrait conduire à l'activation de la sérine/thréonine kinase 1 (MKNK1) qui interagit avec MAPK, une kinase facilitant l'entrée du HCV après l'activation de l'EGFR (Kim et al., 2013). De plus, l'activation de l'EGFR stimule également la protéine HRas, qui à son tour s'associe à CD81, et cette interaction est requise pour la diffusion latérale du CD81, qui permet la formation du complexe CD81-CLDN1 (Zona et al., 2013). D’autre part, l'EGFR facilite la co-internalisation de CD81-CLDN1 avec des particules de HCV. Après interaction avec le complexe CD81-CLDN1, la particule virale

2012). Enfin, il a également été montré que la liaison de E2 à CD81 induit la signalisation de Rho GTPases qui contribue à un réarrangement du cytosquelette d'actine et pourrait donc également affecter la mobilité du CD81 sur la membrane cellulaire (Brazzoli et al., 2008). Il a également été proposé que l’interaction du HCV, via la glycoprotéine E2, avec le récepteur CD81 favoriserait la fusion entre les protéines d'enveloppe du HCV et la membrane cellulaire (Sharma et al., 2011).

L’OCLN est également un facteur d'entrée essentiel pour le HCV (Ploss et al., 2009) (cf

partie IV.1.b. les récepteurs). Cependant, le rôle précis de l'OCLN dans le cycle viral du HCV

reste mal compris. Il semble jouer un rôle à une étape tardive de l'entrée (Benedicto et al., 2009 ; Sourisseau et al., 2013). Il est à noter que, avec CD81, OCLN détermine le tropisme du HCV aux cellules humaines (Dorner et al., 2011 ; Ploss et al., 2009). Après interaction avec ces co-récepteurs, le HCV s’internalise par un processus dépendant de la clathrine (Blanchard et al., 2006 ; Meertens et al., 2006). Le trafic de HCV s'arrête dans les endosomes précoces où une baisse du pH déclenche la fusion entre les membranes virale et endosomale (Koutsoudakis et al., 2006 ; Meertens et al., 2006). La nucléocapside est ainsi libérée dans le cytosol de la cellule infectée. La décapsidation du virus n'a pas été décrite à ce stade. Il se peut que la protéine core reste étroitement associée à l'ARN viral et ne soit libérée que lorsque la traduction ou la réplication s’initie. Enfin, il est à noter qu’il existe un transfert direct du HCV de cellule à cellule sans passer par la voie extracellulaire (Timpe et al., 2008 ; Witteveldt et al., 2009). Ce mode de transmission protègerait le virus contre la neutralisation mais les mécanismes impliqués restent mal compris.

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