• Aucun résultat trouvé

des tumeurs de vessie

BTA TEST (BLADDER TUMOR ANTIGEN)

Il joue un rôle d’inhibition dans la voie accessoire du complément participant à la lyse des cellules reconnues étrangères à l’hôte. Il autorise ainsi l’échappement des cellules tumorales au système immunitaire [206].

Il existe actuellement un dosage qualitatif du BTA (BTA Stat) et un dosage quantitatif (BTA TRAK).

La revue des principales séries retrouve une sensibilité diagnostique du BTA Test variant entre 37 et 83% pour le BTA Stat, et entre 56 et 74% pour le BTA TRAK [207-209]. Elle est d’autant plus élevée que le stade et le grade sont élevés [210].

Quant à la spécificité, elle va de 56 à 86% pour le BTA Stat [50] et de 51 à 95% pour le BTA TRAK [211, 212, 213]. Elle reste cependant inférieure à celle de la

cytologie chez des patients porteurs d’une pathologie du bas appareil urinaire non-tumorale (hématurie essentielle, lithiases).

Cependant, aucune étude n’a retrouvé de relation statistiquement significative entre le dosage du BTA urinaire et en particulier le taux de BTA TRAK et le taux de récidive ou de progression tumorale.

NMP 22 (URINARY NUCLEAR MATRIX PROTEIN)

La matrice nucléaire définit la structure tridimensionnelle du noyau cellulaire et contrôle sa morphologie. Elle possède un rôle important dans la réplication et la transcription de l’ADN en ARN, ainsi que l’organisation et l’expression des gènes. En cas de distribution anormale des chromatides durant la mitose (cas des tumeurs de vessie), on observe une concentration de la matrice nucléaire 10 à 25 fois plus élevée que celle d’un urothélium normal responsable d’une prolifération cellulaire anarchique [206].

Il s’agit d’un dosage quantitatif immuno-enzymatique (technique ELISA). NMP 22 n’est pas spécifique des cellules cancéreuses mais présente dans l’appareil nucléaire de toutes les cellules de l’organisme.

La sensibilité de la NMP 22 dans la détection des tumeurs de vessie est meilleure que celle de la cytologie urinaire, avec dans la littérature, une sensibilité allant de 48% à 89% [214,215]. Ces résultats dépendent de :

- La taille tumorale, avec une corrélation statistiquement significative entre la taille tumorale et la sensibilité diagnostique de la NMP 22 [216-218].

- Du stade ou du grade tumoral : de 34% pour les G1 à 98% pour les G3, de 52% pour les pTa à 90% pour les tumeurs > pT1 en passant par 72% pour les pTis [219,220].

La spécificité de la NMP 22, comme la plupart des autres marqueurs, reste inférieure à celle de la cytologie urinaire, avec une proportion significative de faux positifs, estimée en moyenne, dans la littérature à 25%, correspondant à des états inflammatoires comme les cystites ou les lithiases vésicales, voire même le carcinome rénal à cellules claires. NMP 22 semble donc plus adaptée au suivi de patients chez qui un cancer de vessie a déjà été diagnostiqué et traité.

SHARIAT, dans sa série publiée en Mai 2005 et regroupant 2542 patients sur 10 centres, a construit des normogrammes incluant la NMP 22 comme facteur pronostique de récidive ou de progression des tumeurs superficielles. Les études uni et multivariées ont montré que le NMP 22 était un facteur indépendant de récidive et de progression des tumeurs pTa et pT1 [219].

FDP (FIBRIN/FIBRINOGEN DEGRADATION PRODUCTS)

Les tumeurs de vessie produisent un facteur de l’angiogénèse connu sous le nom de “facteur de croissance de l’endothélium vasculaire”. Ce facteur augmente la perméabilité de la paroi des micro-vaisseaux tumoraux, ce qui entraîne une fuite de protéines plasmatiques et sanguines comme le plasminogène, le fibrinogène et des facteurs de coagulation dans l’espace extracellulaire. La conversion du fibrinogène en fibrine entraîne des résidus de lysine qui se lient au plasminogène.

Cette liaison entraîne une conversion du plasminogène en plasmine qui permet la dégradation de la fibrine et du fibrinogène en FDP. Le FDP passe dans la circulation et l’urine des patients présentant une tumeur vésicale [206].

Le test “Accu-Dx” permet grâce à un anticorps monoclonal, de détecter qualitativement le FDP urinaire [220,221]. Il peut se réaliser au cabinet de consultation et se présente sous forme de bandelettes. Le test est positif lorsqu’une couleur rouge apparaît après 7 minutes de mise en contact avec l’urine étudiée.

Les études utilisant le test “Accu-Dx” ont retrouvé une sensibilité allant de 52% à 83% pour le diagnostic des tumeurs de vessie. Elle est d’autant plus élevée que le stade et le grade sont élevés : de 25% dans les grades 1 [210], elle s’élève à 95% pour les grades 3 [220]. De même, elle est significativement supérieure à celle de la cytologie urinaire : 68% vs 34% pour la cytologie urinaire.

Quant à la spécificité, elle varie de 68% à 86%. La limite de ce test est la présence de faux-positifs en cas de pathologies urogénitales (lithiase, inflammation) y compris d’autres tumeurs et plus particulièrement des cancers de prostate [222].

Concernant le pronostic, les séries publiées ne retrouvent pas de relation statistiquement significative entre un test “Accu-Dx” positif et le taux de récidive ou de progression tumorale.

FISH (FLUORESCENCE IN SITU HYBRIDIZATION)

Les études cytogénétiques sur les tumeurs de vessie ont permis d’identifier des anomalies génétiques plus fréquemment observées, telles que :

- La perte du locus 9p21 du Chromosome 9 (locus codant pour un anti-oncogène : p16)

- Des anomalies en nombre des chromosomes 3, 7 et 17, avec perte de la diploïdie chromosomique normale (2 copies de chaque chromosome soit 46 chromosomes/cellule).

Ces anomalies chromosomiques vont pouvoir alors être identifiées et localisées par la technique de FISH.

Sur le plan moléculaire, la FISH repose sur l'hybridation de 2 brins d'ADN complémentaires avec des sondes spécifiques d’oligonucléotides marqués à la fluorescéine.

La revue des principales séries retrouve une sensibilité diagnostique de la FISH allant de 68% à 85% (moyenne 80%). Elle est d’autant plus élevée que le stade et le grade sont élevés : de 36% pour les tumeurs G1, elle s’élève jusqu’à 100% pour les tumeurs G3.

Il existe une corrélation statistiquement significative entre un résultat positif de FISH et le taux de récidive tumorale. De même, les résultats positifs de la FISH peuvent précéder le diagnostic cystoscopique de tumeur de vessie.

Il apparaît donc qu’une surveillance des tumeurs vésicales par la technique de FISH pourrait améliorer la précocité du diagnostic des récidives. Des résultats négatifs persistants devraient permettre d’espacer les cystoscopies et d’en réduire donc le nombre.

IMMUNOCYTOCHIMIE EN FLUORESCENCE : IMMUNOCYT™/