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Guide

Il est enfin paru, le Guide pour une consommation responsable que le canton de Genève prépare depuis deux ans. Vingt fiches au format A4 pour faire ses achats en respectant les autres et la planète. Des fruits et légu-mes aux cadeaux de Noël en passant par les voyages, les cosmétiques, le bricolage, la banque et le matériel sco-laire, chaque fiche expose les principaux problèmes liés à ces produits, l’attitude à adopter pour minimiser leurs impacts et la signification des labels. La première fiche sollicite le lecteur sur toutes les motivations non objec-tives et inconscientes qui le poussent à ouvrir son porte-feuille (quête de sens, de pouvoir, de sécurité) et l’invite à réfléchir sur la liberté toute relative de l’acte d’achat dans une société où la publicité est omniprésente. Pour clore l’ensemble, un test permet d’évaluer son profil de consommateur. Cet outil clair, complet et synthétique évite le piège des interminables listes de ce qu’il faut faire ou ne pas faire et suscite plutôt la réflexion. Une lecture à méditer avant les prochaines courses. Sur ter-ritoire genevois, ce guide est diffusé auprès du service clients de tous les magasins Migros. Pertinent pour tout francophone, il est téléchargeable sur le site :

www.ge.ch/agenda21/consommation/welcome.html

Relever le défi

A la mi-juin, plus de 100 000 personnes avaient signé l’appel de Nicolas Hulot à signer un pacte pour la Terre. Chaque signataire s’engage à accomplir un ou plusieurs gestes quotidiens qui épargnent la planète : trier ses déchets, éviter les emballages inutiles, ne pas laisser les appareils électriques en veille, adopter une conduite plus écologique, opter pour le train pour par-tir en vacances, etc. Imprimé à plus de trois millions d’exemplaires, Le petit livre vert pour la Terre suggère cent gestes. Le site internet de la campagne calcule en continu les économies potentielles de dioxyde de car-bone (CO2) qui découlent de la somme de tous ces engagements individuels : 68 999 tonnes à la mi-juin.

S’engager sur un ou plusieurs des cent gestes pour la planète : www.defipourlaterre.org

Le petit livre vert pour la Terre est disponible dans l’un des 150 espaces Info-énergie. Pour accéder à la liste : www.ademe.fr/

Agriculture

C’est la dernière chance de participer à l’opéra-tion Tourne-Rêve 2005. En s’inscrivant, on donne un mandat aux paysans de l’association L’Affaire

Tourne-Rêve de cultiver un assortiment d’une vingtaine de produits (céréales, pommes de terre, pommes, poi-res, jus de raisin, saucisses, etc.) pour un montant de 178 francs payé d’avance. La récolte est distribuée en deux fois, en octobre et en novembre. En 2004, 950 ménages ont pu déguster ces excellents produits du terroir genevois.

www.cocagne.ch/TourneReve.htm

En finir avec les sacs jetables

En 2004, la grande distribution a diffusé 15 % de sacs plastique en moins à ses clients. C’est trois fois l’objectif qu’elle s’était fixé pour la première année de la campagne « Du jetable au durable » que le WWF France et Les Amis du Vent ont lancée début 2004.

Ces deux associations ne crient pour autant pas vic-toire, car elles aimeraient voir ces objets encombrants disparaître purement et simplement des caisses des magasins de la grande distribution. En Corse, qui pra-tique cette polipra-tique depuis le 1er août 2003, les sacs de caisse à utilisation unique sont en recul de 80 %.

Plusieurs collectivités suivent l’exemple : la Savoie, les Alpes-de-Haute-Provence, l’agglomération dijonnaise.

Et l’opinion publique approuve. Un récent sondage révèle que 97 % des Français sont prêts à se passer de sacs plastique et 83 % jugent positifs les magasins qui n’en donnent plus à la caisse.

www.wwf.fr

Des gestes pour l’eau des lacs, des rivières et des mers

Une bande dessinée d’une page de Tom Tirabosco explique que l’évier, le lavabo, la baignoire, la dou-che et les WC ne sont pas des poubelles. Il ne faut pas y jeter cotons-tiges, pansements, huiles et toutes sortes d’objets qui perturbent le fonctionnement des stations d’épuration. Sinon, c’est le lac, la mer ou les rivières qui reçoivent l’eau qui sort de ces stations qui en pâtissent. Editée et diffusée par la Commission internationale pour la protection des eaux du Léman (Cipel), cette page informe très sobrement en égayant le mur de la cuisine, de la salle de bains ou de l’école. A commander à la Cipel. Tél. : + 41 (0)21 653 14 14

Vacances

Aux amateurs d’aventures à la recherche d’une destination de vacances, il est vivement conseillé de marcher sur les traces de Julien Perrot en Engadine.

Le numéro de juin-juillet de La Salamandre propose le superbe dossier « Voyage au Parc national ». Rejoindre les Grisons à bord de l’Express des glaciers au départ

de Brigue, traverser les Alpes sur la plus haute voie ferrée

de Suisse, s’engouffrer dans la vallée du dernier ours, espérer apercevoir les jeunes gypaètes au détour d’un sommet. La liste des merveilles à découvrir à quelques heures de train est longue. La version de La Salamandre destinée aux lecteurs français est consacrée au Parc naturel régional des Ballons des Vosges. Comme le dit Julien Perrot, pourquoi songer à Yellowstone, au Botswana ou au Groenland quand l’expérience de con-trées magiques peut commence ici ?

www.lasalamandre.ch

La carte d’été des animations au Parc naturel régio-nal du Vercors est très riche : des randonnées archéo-logiques, des séjours botaniques, la route des métiers d’art, week-end yoga. Il y en a pour tous les goûts.

www.parc-du-vercors.fr

Pétition

La consommation durable reçoit en ce moment beau-coup d’attention. De même que la recherche qui porte sur les moyens techniques de réduire l’empreinte écolo-gique de la production. Celle qui étudie les mécanismes sociaux et culturels qui déterminent les comportements individuels et affectent les choix de consommation des ménages, fondamentale pour ouvrir la voie à une sor-tie de la société de consommation, reste en revanche méconnue. Et les moyens qui lui sont alloués minimes.

Voilà, en substance, le contenu de la Déclaration d’Oslo que cinquante scientifiques du monde entier ont rédi-gée lors d’une conférence internationale du 10 au 12 février en Norvège. Elle demande à chaque continent de démarrer des programmes de recherche et des expéri-mentations sociales sur la consommation durable. Une pétition pour la soutenir est à signer en ligne.

www.oslodeclaration.org

Formation

L’association 4D et le réseau Aménagement urba-nisme architecture durable proposent une forma-tion continue sur l’aménagement durable. Elle vise à renforcer les connaissances en matière d’aménage-ment durable, favoriser les échanges de savoir-faire entre des pratiques françaises et européennes et avec les différents acteurs de l’Agenda 21. La formation débute fin septembre 2005 et dure vingt jours. Elle s’adresse à un public d’architectes, de professionnels de l’aménagement, de techniciens et cadres des col-lectivités, de maîtrise d’ouvrages publics et privés.

www.association4d.org (rubrique actualité 4D) de Brigue, traverser les Alpes

sur la plus haute voie ferrée

de Suisse, s’engouffrer dans la vallée du dernier ours,

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numéro 1

Cultiver les savoirs pour mieux

cultiver les sols novembre-décembre 2002

numéro 3

Qualité de l’air :

comment lutter contre la pollution

janvier-février 2003

numéro 4

Préserver les

ressources naturelles et la paix

mars-avril 2003

numéro 5

Rendre les villes durables grâce à leurs habitants

mai-juin 2003

numéro 6

Agriculture : de la nécessité des peuples de se nourrir eux-mêmes

juillet-août-septembre 2003

numéro 7

L’eau est l’affaire de tous

les bâtiments au froid et aux canicules

février-mars 2004

numéro 10

Ecologie et emploi : un mariage

de raison avril-mai 2004

numéro 11

Quel tourisme pour une planète fragile ?

juin-juillet-août 2004

numéro 12

Vive la biodiversité agricole!

Vivre ensemble en mégalopole

Agriculture : de la nécessité des peuples de se nourrir eux-mêmes

Maîtriser la

d’électricité

pour mieux cultiver les sols

comment lutter contre la pollution

Préserver les

ressources naturelles et la paix

Rendre les villes durables grâce à leurs habitants

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Education et déve

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Festivals

Allier la beauté naturelle de la forêt au génie créa-teur de l’homme à travers la musique classique. C’est ce que pro pose le Festival des forêts du 21 juin au 21 juillet, à Compiègne. Le mélomane plus ou moins marcheur a le choix entre des concerts-randonnées, des promena-des-concerts, des pique-niques-concerts et des concerts tout court.

www.festivaldesforet.com

L’association Art Bio organise les 9 et 10 juillet à Celles, au bord du lac du Salagou, près de Montpellier, une rencontre artistique sur les thèmes du recyclage et de « l’ArtRécupération ». Peintres, sculpteurs, photo-graphes et stylistes exposent leurs œuvres en plein air.

Des comédiens et des musiciens réaliseront des perfor-mances sur les mêmes thèmes.

wwww.tripandtrip.com

Festival antiatomique : « Surtout ne pas enfouir, arrêter d’en produire. » Avec ce slogan, l’association Burestop organise trois jours de concerts pour dire non en musique à l’installation d’une décharge nucléaire à Bure (dans la Meuse) et ailleurs.

http://burestop.free.fr/

Les 3 et 4 septembre, l’Albenic, charmant village de l’Isère, accueille sur ses pelouses aux abords d’une rivière une grande foire biologique. Le programme des conférences compte quelques invités de marque : Yves Cochet, Gilles-Eric Séralini, Bernard Maris, Astrid Bétancourt et, probablement, Youri Bandajvski.

www.enisere.asso.fr

Cinéma

Le festival Résistance aborde les problèmes de santé liés à la pollution. Parmi les films à l’affiche : Erin Brockovich de Steven Soderberg, La mort lente de l’amiante de Sylvie Deleule, Le sacrifice d’Emanuela Andreoli et Vladimir Tchertkoff et Nucléaire, une pol-lution durable de Dominique Berge. Cela se passe à Foix, du 8 au 17 juillet.

www.cine-resistances.fr

Exposition

De juillet à septembre, la Maison du parc naturel régional du Luberon, à Apt, consacre une exposition à

« l’homme et la forêt ». Réalisée par l’Institut pour la protection et la valorisation de la forêt méditerra-néenne, l’exposition est ouverte du lundi au samedi.

www.parcduluberon.fr

Salon bio alternatif

La Foire biologique Biozone se tient les 10 et 11 septembre à Mûr-de-Bretagne. Pour fêter les vingt ans d’existence de ce rendez-vous, les organisateurs ont choisi de s’intéresser aux « Regards féminins - Bilan et avenir de l’écologie ». LaRevueDurable sera présente à côté de 200 autres exposants. Voir également en page 2.

contact : + 33 (0)2 96 32 11 14 / biozone@wanadoo.

fr

SUISSE

Cinéma

Le 1er juillet, le « rideau » se lèvera sur les Cinémas-Openair Pro Natura. En cinq lieux idylliques de Suisse, des films couronnés de prix défileront sur des écrans à ciel ouvert. Lieux et dates : Zweisimmen du 1er au 10 juillet ; Aletsch du 16 au 24 juillet ; Zernez du 26 au 31 juillet ; Charmey du 18 au 21 août ; Sihlwald du 27 août au 4 septembre. Programme complet :

www.coop.ch/sponsoring

Exposition

La nouvelle exposition du Centre Pro Natura d’Aletsch est la première sur le thème du Patrimoine mondial de l’Unesco de la région Jungfrau-Aletsch-Bietschhorn.

Elle présente des curiosités remarquables : les plus vieux arbres de Suisse, la vallée de Märjelen évoquant l’Arctique ou le monde animal diversifié des steppes rocheuses valai-sannes. Du 11 juin au 16 octobre.

Agenda

www.pronatura.ch/aletsch

Festivals

Cela fait dix ans qu’Hors-Tribu organise la fête à Môtiers au rythme du rock, du pop et du folk. Cette édition anniversaire déclinera toute la gamme des rocks possibles : du rock médiéval au rock and roll en passant par le rock celtique et le rock garage. Les enfants ne sont pas oubliés : des marionnettes, des clowns et un cirque les divertiront le dimanche 7 août. Prière d’amener ses couverts, car ce festival se distingue en militant pour diminuer les déchets et autres nuisances écologiques.

Du 4 au 7 août.

www.horstribu.ch

Le thème de l’édition 2005 du Festival du Lombric est l’habitat écologique. En plus d’assister aux concerts de musique celtique, tzigane, jazz et rock, les festivaliers pourront se renseigner sur l’architecture bioclimatique et les énergies renouvelables. Pour les enfants, le spectacle

« Le lombric fourchu » et des ateliers pratiques sont prévus. Une navette gratuite rejoint les lieux, dans la belle campagne vaudoise, depuis Yverdon-les-Bains.

Du 12 août au soir au 14 août.

www.lombric.ch/page.php?page=accueil

Marché, conférence et Fête

Le 31 août, le marché multicolore des associations de solidarité Nord-Sud et des vendeurs de produits issus du commerce équitable envahira la place Fédérale à Berne.

Une journée de conférences et d’ateliers approfondira cet enjeu avec le public.

www.fairtradefair.ch

Artisans, producteurs de spécialités neuchâteloises et associations de promotion des énergies renouvelables prennent leurs quartiers à Cernier, dans le Val-de-Ruz, du 17 au 21 août pour la Fête de la terre. L’occasion de visiter les magnifiques jardins et de profiter des activités que pro-pose cette ancienne école cantonale d’agriculture.

www.sitedecernier.ch

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ROMANS (à lire sur une chaise longue)

Huis clos à Bombay

Les parsis suivent la religion du prophète Zarathoustra. Au Xe siècle, ils quittent la Perse pour l’Inde afin d’échapper à la domination musulmane. Ils forment aujourd’hui une communauté solide et pros-père pratiquant un culte très traditionnel. C’est dans la bourgeoisie parsie de Bombay, la plus importante en Inde, que se déroule Une simple affaire de famille. Un roman magistral. Il est rare de croiser une telle empathie avec les problèmes de la vie quotidienne et les senti-ments humains.

Ce qui est si prenant, dans l’écriture de Rohinton Mistry, ce sont d’abord les personnages, dépeints dans ce qu’ils ont de plus profond. Dans l’éventail très riche des membres de cette famille, l’auteur décrit avec un formidable talent la bonté des deux enfants, leur sens inné de la justice, leur générosité, leur complicité avec leur grand-père. La résignation de Nariman, vieillard malade et soucieux d’alléger la charge qu’il fait porter aux autres est très émouvante. Le père des deux enfants, lui, relie la famille à l’extérieur. Habité par la politique, il suit les événements de sa ville comme s’il s’agissait de l’histoire de sa propre famille.

L’autre qualité majeure d’Une simple affaire de famille, ce sont ses thèmes. L’intolérance religieuse qui empoisonne l’entente entre chrétiens, musulmans, hin-dous et parsis qui cohabitent à Bombay. L’extrémisme du système des castes qui répand le malheur surtout à la campagne. Le quotidien difficile d’une mégalopole de plus de 14 millions d’habitants : transports publics défaillants, air irrespirable, bâtiments mal entretenus, chaleur étouffante, mer polluée. Ce roman brosse un tableau passionnant de l’Inde. Plus encore, Rohinton Mistry met en scène

une quête universelle pour une vie meilleure.

Rohinton Mistry. Une simple affaire de famille, Albin Michel, 2004

La fin des certitudes

Il était une fois un ingénieur français spécialiste de la sécurité dans les centrales nucléaires. Pétri de certi-tudes sur ce qu’il faut faire, l’infaillibilité de ses engins, l’utilité de son travail, Georges vom Pokk lit peu. Ne l’intéresse que la technique. L’agitation du monde ne le gagne jamais. Son cœur est plus blindé que celui d’une

centrale nucléaire. Même dans les pires moments.

Même au temps de Tchernobyl, lorsque ses collègues perdent « leur sang-froid pour un feu de cheminée ».

Survient une rencontre inattendue. Une femme met à mal son ignorance pourtant si savamment entretenue pour le protéger de tout ce qui pourrait nuire à son sys-tème de pensée. Il n’échappera dès lors plus à l’évidence : le monde ne se limite pas aux colloques d’experts, aux aéroports hypersécurisés et aux centrales nucléaires qu’il croyait aussi bien protégées que lui.

Daniel de Roulet manie l’ironie avec élégance. Son style est simple, sans fioritures. Deux qualités qui don-nent de la légèreté à un récit qui remue des questions profondes. Qu’est-ce qui conduit un homme à s’in-téresser à ce qui l’entoure ? Comment rompre avec le conformisme ? L’homme qui tombe n’est pas le bon titre pour ce récit : au fil des pages, c’est la médiocrité qui tombe. L’homme, lui, s’élève.

Daniel de Roulet.

L’homme qui tombe, Buchet Chastel, 2005.

Pour une bouchée de pain

Environ un million de personnes sont décédées pen-dant le siège de Leningrad, de septembre 1941 à janvier 1944. La plupart sont mortes de faim. Alors que la popu-lation fait cuire des morceaux de chaussures pour obte-nir un peu de bouillon, l’Académie des sciences agricoles que dirigeait Nikolaï Vavilov regorge de grains de riz, de blé et de toutes les céréales connues de l’homme, de pommes de terre et de fruits séchés. En fait, c’est la plus grande collection de semences et de plantes comestibles de l’époque. Une poignée de défenseurs de la biodiversité agricole préfère mourir plutôt que de toucher à ce trésor irremplaçable. Cette histoire mythique sert de base au premier livre d’Elise Blackwell.

Le récit glisse sur les détails des expéditions qui ont permis au savant russe et à ses collègues de collecter ses précieux échantillons de semences de variétés agricoles du monde entier et survole le conflit qui oppose Vavilov à son détracteur Trofim Lyssenko. Famine est plutôt un livre sur le mal. Très inspirée par la philosophe états-unienne Susan Neiman – qui inspire aussi Jean-Pierre Dupuy sur cette même question, voir page 57 – Elise Blackwell analyse les différentes attitudes possibles de l’être humain face à l’impensable catastrophe absolue :

le courage se paie très cher, alors que la faiblesse morale peut être un gage de survie.

Elise Blackwell. Famine, Denoël et D’ailleurs, 2005.

La fin du monde

L’histoire pourrait se passer à

Criel-sur-Mer (voir page 28). Quatre villas sur la côte nor-mande, au bord de l’eau, servent de résidences d’été à de riches Parisiens. L’eau qui monte inexorablement menace de les engloutir. Pourtant, ils ne font rien. Les uns s’en remettent aux pouvoirs publics, les autres con-tinuent de douter de la réalité de la menace. « Des étu-des danoises contredisent le catastrophisme ambiant », affirme l’un des propriétaires. Les autres n’ont simple-ment pas le temps d’y penser, ayant d’autres soucis plus immédiats. Voilà le décor d’une histoire par ailleurs tout à fait banale.

Si le personnage central de Happy End est bien le changement climatique, Julie Wolkenstein n’aborde pas cette donnée en tant que telle. Elle ne dit rien des émissions de gaz à effet de serre ou de leurs responsa-bles. N’empêche que la montée de la mer affecte le des-tin de ces quatre familles. A travers cette fiction, Julie Wolkenstein montre que la vie en société est totalement liée à l’évolution de l’environnement. Une tentative très intéressante pour faire entrer dans l’univers littéraire un

Si le personnage central de Happy End est bien le changement climatique, Julie Wolkenstein n’aborde pas cette donnée en tant que telle. Elle ne dit rien des émissions de gaz à effet de serre ou de leurs responsa-bles. N’empêche que la montée de la mer affecte le des-tin de ces quatre familles. A travers cette fiction, Julie Wolkenstein montre que la vie en société est totalement liée à l’évolution de l’environnement. Une tentative très intéressante pour faire entrer dans l’univers littéraire un

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