• Aucun résultat trouvé

Beaucoup de perspectives sont évidemment contenues dans les projets en cours évoqués cette année, ou dans d’autres un peu en suspens mentionnés l’an dernier : par exemple, sur la parure magdalénienne (Y. Taborin), sur des assemblages de faune encore à étudier (O. Bignon), sur des comparaisons entre les habitats de l’Azilien ancien et ceux du Magdalénien (G. Debout), etc. De nouveaux projets comparatifs à grande échelle sont également en gestation, mais on gardera la surprise. Tout dépend donc du rythme de ces études et cela pose dès à présent la question de la forme que nous choisirons pour le rapport de l’an prochain : rien n’est encore décidé, bien entendu, mais on se demande à nouveau, comme en 2005, si on pourra produire un rapport synthétique de bout en bout comme ce devrait être le cas à l’issue d’un nouveau cycle triennal. Est-ce d’ailleurs souhaitable à l’heure d’une mise en cause aussi profonde que celle qui affecte la chronologie de notre magdalénien ? Est-ce souhaitable l’année où paraîtra une synthèse assez développée, celle issue de notre HDR ? Une visée totalement synthétique est-elle d’ailleurs compatible avec cette réactivité que nous avons choisi de privilégier jusqu’ici ? On en débattra lors de notre prochaine réunion scientifique, et on aimerait beaucoup recueillir aussi l’avis à ce sujet de ceux qui évalueront le présent rapport. En somme, la question est de savoir si on peut conserver l’an prochain cette forme de rapport alternant synthèses et actualités.

Il faut dire que nous nous préparons à pas mal d’imprévus… plutôt enthousiasmants. On le rappelle dans le compte-rendu de notre réunion du

26/10/2007 (voir « Annexes »), le PCR doit faire face à une situation tout à fait inédite et, pour tout dire, exaltante. À la faveur de récents recrutements, pas moins de vingt spécialistes du Paléolithique – toutes phases confondues – et du Mésolithique œuvrent désormais à l’INRAP dans les seules régions Centre et Île-de-France. Plusieurs de ces spécialistes nous sont déjà très proches, car ils ont été formés dans les universités Paris 1 et Paris 10 et collaborent parfois déjà aux travaux du PCR ou de notre UMR. D’autres viennent tout juste de nous rejoindre. Évidemment, il y a là une opportunité à saisir pour les études tardiglaciaires, et pour bien d’autres. C’est pourquoi nous avons pris l’initiative de créer un groupe de contact destiné à : 1) intégrer ceux qui ne le sont pas encore, et qui le souhaiteraient, aux programmes de recherche existants ; 2) ce faisant, encourager la circulation d'informations scientifiques entre nos institutions ; 3) et surtout réfléchir ensemble aux moyens d'une archéologie un peu plus prédictive et à l’amélioration de l’étape clef des diagnostics. Dix parmi ces collègues de l’INRAP sont venus assister au séminaire sur l’environnement, première (re)prise de contact joignant l’utile à l’agréable, puisque ce séminaire était au cœur du sujet, s’il est question d’archéologie prédictive et de taphonomie. Rendez-vous a également été pris pour une réunion

ad hoc plus formelle, le 1er février prochain, dans

les locaux de l’antenne interrégionale INRAP Centre/Île-de-France. L’objectif de cette réunion accueillie par H. Guy est double. D’abord, il s’agit de lancer très vite des projets en commun et notamment une recension systématique à l'échelle

Centre/Île-de-France des découvertes en contexte préventif. Les grands sites sont connus, cela va de soi, mais il y a probablement beaucoup d'informations à glaner du côté des découvertes un peu isolées (voir par exemple Roncin, ce volume). L’objectif de cette réunion est aussi de réfléchir au rôle exact que doit tenir le PCR. Celui-ci fait momentanément office de structure d’accueil (des journées PAS ont été demandées en son nom pour le travail de recension), mais il est probable qu’il faudra envisager une structure plus large puisque bien d’autres périodes que le Tardiglaciaire sont concernées. Mais quelle que soit la forme définitive que prendra ce groupe de contact, il est certain que les retombées scientifiques pour le PCR peuvent être considérables. À quelle échéance ? Il est encore un peu trop tôt pour le prévoir.

À ce projet sur le long terme, on consacrera beaucoup d’énergie, c’est certain. Normalement, pour tenir toutes nos promesses, on devrait aussi s’investir dans une nouvelle réunion scientifique faisant suite aux séminaires et table-ronde déjà organisées. On avait même évoqué l’an dernier un nouveau « point d’orgue » pour 2008, celui de l’actuel cycle trisannuel finissant. Réunion internationale et actes publiés, on souhaitait rééditer la formule heureuse de 2005 à propos des habitats. Plusieurs idées ont été envisagées et déjà évoquées dans les « Perspectives » du précédent rapport : 1) « les circulations de silex exotiques et ce qu’elles

peuvent nous apprendre sur la provenance des occupants d’un site (origine unique ? ou bien agrégation de plusieurs unités sociales ?) » ; 2) la

paléohistoire des XIe et Xe millénaires avec accent

mis sur le Belloisien. Ces thèmes nous tiennent beaucoup à cœur et le second a déjà rencontré l’adhésion de certains spécialistes, hors de notre PCR. Mais, pour diverses raisons, ces projets ne nous paraissent pas encore mûrs : il faudrait un

surcroît d’investissement collectif sur ces thèmes à l’échelle même du Bassin parisien pour que ces initiatives de notre part aient un sens. L’année prochaine paraît alors une échéance trop courte. On a donc pensé à une alternative plus réaliste. Après la table-ronde sur le Badegoulien et le Magdalénien inférieur organisée en 2006 et tout juste publiée (Bodu et al., 2007), l’idée était d’en organiser une autre sur le Magdalénien récent (posant la question des critères de distinction par rapport au Magdalénien dit « moyen », par rapport à l’Azilien, ou par rapport à d’autres entités subcontemporaines – cf. Épigravettien). Cela n’a pas été fait depuis le Colloque de Chancelade, il y aura tout juste 20 ans (!) en 2008. Bel anniversaire donc qui aurait permis de faire le point sur la chronologie et sur les principaux aspects culturels, région par région, à la recherche pour nous de ce qui pourrait faire l’identité du Magdalénien du Bassin parisien.

Mais, soudainement, une fois le séminaire de 2007 passé, un doute surgit : sommes-nous vraiment capables dans le Bassin parisien – et dans d’autres régions d’ailleurs – « de faire le point sur

la chronologie » à l’heure ou certaines certitudes

confortables ne sont pas encore balayées, mais tout de même sérieusement ébranlées. Si l’hésitation est de plusieurs siècles, est-ce bien opportun, tant qu’on ne se sera pas donné les moyens de ne plus hésiter ?

Et puis, ce séminaire particulièrement stimulant a donné une autre envie, tout simplement celle de reproduire l’exercice mais en beaucoup plus grand. Une vraie table-ronde serait l’occasion d’élargir nos perspectives sur l’évolution de l’environnement, par exemple tout au long d’un transect Suisse/Jura/Bassin parisien/Bretagne/et éventuellement Angleterre, de telle sorte qu’on puisse saisir les dynamiques à l’œuvre dans leur dimension non seulement chronologique, mais aussi

géographique. Ce serait aussi l’occasion d’inclure des considérations sur la faune qui manquaient évidemment beaucoup cette année dès lors qu’il

était question de nourrir nos scénarios

paléohistoriques. Dans ce registre, reconnaissons enfin que le dialogue a tout juste été amorcé, car

l’interdisciplinarité véritable ne se décrète

évidemment pas. Bref, C. Leroyer semble à nouveau partante pour ce travail de fond impliquant beaucoup d’autres collègues et l’on doit se revoir prochainement pour constituer un nouveau comité d’organisation, si l’ensemble des membres du PCR

soutient cette initiative. Pas question, bien entendu, d’une répétition dès la fin 2008, mais on envisage très sérieusement d’organiser cette table-ronde pour 2009. Dommage, elle ne coïnciderait pas parfaitement avec l’achèvement de l’actuel cycle triennal, mais l’ambition de ce projet mérite sans doute qu’on tolère ce léger décalage

.

Références bibliographiques

BODU P., CHEHMANA L., CRETIN C., DUCASSE S., LANGLAIS M. (dir.)

2007 : Le dernier Maximum glaciaire et après… en France et en Espagne. Synthèses régionales et réflexions

autour de la diversité des cultures matérielles de 19000 à 14000 BP, Actes de la Table ronde de Toulouse, 9 décembre 2006 », Bulletin de la Société Préhistorique Française, t. 104, n°4, p. 653-824.

LISTE DES ARTICLES EN RAPPORT AVEC LE PCR