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LES BESOINS IMMOBILIERS ET LA RÉALITÉ D’UNE CLIENTÈLE ÂGÉE POUR LES DIRECTEURS

CHAPITRE 3. ADAPTER LE CADRE BÂTI DES GMF AUX BESOINS DES AÎNÉS FRAGILISÉS

3.3 L’ EXPÉRIENCE DE LA CONSULTATION MÉDICALE DES PERSONNES ÂGÉES

3.3.2 LES BESOINS IMMOBILIERS ET LA RÉALITÉ D’UNE CLIENTÈLE ÂGÉE POUR LES DIRECTEURS

manière à cerner leur perception de leurs besoins en matière d’amélioration du cadre bâti de leur clinique ainsi que de l’offre de soins et services à une clientèle vieillissante en augmentation.

La première question était : « Quels sont vos besoins en matière d’aménagements physiques de votre

GMF concernant des rénovations, un agrandissement, voire une relocalisation ? ».

Le directeur médical du GMF01 a d’abord mentionné que, initialement, les clients arrivaient souvent en retard comme ils ne trouvaient pas l’endroit en raison d’une signalisation déficiente qui a maintenant été corrigée par l’ajout d’affichage à l’extérieur. L’ascenseur n’était pas non plus bien indiqué, alors les clients utilisaient davantage l’escalier, un danger potentiel pour les personnes à mobilité réduite. À ce sujet, au moment de l’entretien, l’escalier roulant pour accéder à l’étage du GMF01 était hors service depuis plusieurs mois. L’ajout d’un ascenseur supplémentaire près de l’entrée du GMF01 était prévu. Même si l’espace à proximité de l’entrée offre des dégagements suffisants pour y faire circuler un fauteuil roulant ou une poussette, les circulations à l’intérieur du GMF sont restreintes. Certaines salles d’examen/consultation n’offrent pas suffisamment d’espace pour accueillir ces aides techniques qui doivent ainsi rester à l’extérieur des locaux, créant de l’encombrement dans les circulations, avec le risque pour les usagers de trébucher. Le directeur médical du GMF02 a mentionné que si son établissement était le point de mire de la province il y a 12 ans, il ne répond plus aux besoins actuels. L’ajout de ressources humaines a causé une « surpopulation » dans ses locaux. D’ici quelques années, il prévoit relocaliser l’établissement dans un nouveau complexe.

En ce qui concerne le GMF03, le directeur médical rapporte que le stationnement extérieur est gratuit et qu’il est prévu d’installer des protections au-dessus des circulations piétonnes pour faciliter les déplacements des usagers. L’établissement dispose aussi d’un stationnement intérieur facilitant pour la clientèle en perte d’autonomie, mais il est payant. Il est aussi prévu qu’une des salles d’examen devienne une salle « collaborative », qui servira d’espace de rencontres informelles ou de travail collaboratif pour le personnel. Cette salle collaborative permettra aussi de rediriger les circulations et discussions dérangeantes qui se déroulent actuellement dans l’espace administratif adjacent à l’accueil.

La deuxième question était : « Comment voyez-vous le futur des médecins omnipraticiens face à

l’augmentation du nombre de personnes âgées ? ».

Les trois directeurs s’accordaient sur le fait que les personnes âgées sont de plus en plus en forme : « Il suffit de comparer un client de 75 ans aujourd’hui à une personne du même âge il y a 20 ans pour s’en rendre compte » (directeur médical GMF01). Cela dit, ils s’entendent aussi sur le fait que si elles vivent ainsi plus longtemps, elles sont plus fragilisées les dernières années de leur vie. Pour plusieurs, les déplacements se voient limités et les maladies chroniques ou des troubles neurocognitifs sont multiples. Cela nécessite l’implication d’équipes multidisciplinaires. Le traitement est plus long et plus complexe, les intervenants doivent leur consacrer plus de temps : « Il ne s’agit, en fait, pas d’une clientèle si difficile, il faut simplement être bien organisé » (directeur médical GMF02).

Si les cas sont plus lourds, il y a maintenant des outils professionnels et technologiques à la disposition des intervenants, tel le « Dossier Santé Québec » (DSQ)30 qui permet de synchroniser certaines

informations sur un client avant qu’il entre en consultation. Toutes les cliniques médicales ont dorénavant accès à cet outil. Il existe aussi le « Dossier médical électronique » (DME). Lorsque le médecin rencontre des clients âgés sans rendez-vous, tous leurs antécédents y sont indiqués clairement, de même que les interventions des professionnels. Ces deux outils permettent aux intervenants en santé de se faire une idée rapidement de l’état actuel de leur client, et d’intervenir plus efficacement. Seul bémol, les cliniques médicales ne peuvent pas communiquer entre elles en raison

30 Cet outil fourni au médecin la liste des médicaments en temps réel (la médication que le client prend, celle qu’il n’est pas

d’exigences de confidentialité. En addition à ces outils, les GMF ont accès à des ressources supplémentaires comme les infirmières, les travailleurs sociaux ainsi que d’autres professionnels de la santé. Les infirmières sont d’ailleurs spécialisées dans le suivi de maladies chroniques.

D’un autre côté, les TIC offrent aux clientèles d’aujourd’hui un accès de plus en plus facile à de l’information, ce qui les mène à s’interroger davantage sur les décisions de leurs intervenants et vouloir comprendre leur état de santé, ce qui peut engager des discussions plus longues. Selon le directeur médical du GMF02, cette situation est bien différente d’autrefois, où les clients croyaient au doigt et à l’œil ce que leur disait leur médecin. Les GMF observés possèdent, dans les salles d’examen/consultation, des écrans ou des fiches explicatives qui permettent de faire comprendre aux clients leur état de santé.

Les directeurs médicaux avaient aussi des recommandations pour faciliter une expérience positive de leur GMF par des clients âgés et fragilisés :

§ l’utilisation de chaises ergonomiques (avec appui-bras) pour les aider à se lever § un éclairage adéquat en raison des déficiences visuelles (ex. cataractes) § une bonne insonorisation pour les déficiences auditives

§ une signalisation facilitant l’orientation spatiale § une salle permettant d’accueillir les accompagnateurs

§ des salles d’attente intermédiaires permettant à la personne âgée de se rapprocher de la salle d’examen/consultation et d’être moins à bout de souffle

Un autre facilitateur mentionné par les directeurs médicaux est l’importance d’avoir des services complémentaires à proximité du GMF afin de favoriser le travail interdisciplinaire. À ce sujet, le directeur médical du GMF03 a abordé les discussions fréquentes entre ses intervenants et les professionnels de la santé travaillant dans le même complexe (pharmaciens, psychologues, physiothérapeutes, etc.). Aussi, dans un tel complexe, tous les services peuvent se donner à une même adresse. Cela dit, selon le directeur médical du GMF01, les aînés sont généralement accompagnés par un proche qui réussit à se libérer mais pour une durée restreinte. Dans un tel cas, plusieurs rendez-vous ne sont pas possibles pour l’accompagnateur. Aussi, pour le client, plusieurs rendez-vous dans une même journée peuvent être fatigants et occasionner du stress.

CHAPITRE 4. PRÉSENTATION DU GUIDE DE CONCEPTION