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Les besoins et attentes des professionnels en termes d’information, de formation et de partenariat

Un manque d’information sur les ressources et l’équipement des jeunes

Il ressort de cette étude que les bibliothécaires, quel que soit leur profil, manquent d’infor- mation sur ce qui se passe en dehors de la bibliothèque, c’est-à-dire quelles sont les res- sources et les accompagnements dont disposent les enfants et les jeunes à la maison, dans l’établissement scolaire, dans les espaces jeunes… Ils n’en ont pas une vision précise, ni en termes d’équipement ni en termes d’accompagnement.

QUELLES NOUVELLES COMPÉTENCES POUR LES PROFESSIONNELS DES BIBLIOTHÈQUES ?

Les informations qui manquent le plus concernant le public jeune et le numérique

61 % 50 % 36 % 36 % 14 % 3 %

Ressources numériques à la maison Accompagnement informatique dans l’établissement scolaire Ressources informatiques dans l’établissement scolaire Pratiques culturelles Caractéristiques générales du public (âge, sexe, quartier, habitat, composition de la famille, moyens financiers) Modes de déplacement

Quelles informations vous manquent le plus concernant le public jeune et le numérique, qu'il soit utilisateur ou non de votre médiathèque ?

Des compétences qui manquent aux équipes

La compétence citée le plus souvent comme manquant à l’équipe du professionnel interrogé est le traitement image, photo et PAO, toutefois la situation diffère selon les bibliothèques : plus il y a de postes multimédia, plus le manque de compétences est constaté dans ces domaines. Ce qui peut s’expliquer par le fait que plus il y a de ressources utilisables, plus il faut des compétences pour les gérer, et sans doute aussi plus il y a de demandes du public. Vient ensuite la perception d’un manque de compétences en pédagogie sur le multimédia, le numérique et l’Internet, qui ici n’est pas corrélée au type de bibliothèque. En éducation à l’information, les deux tiers considèrent que cette compétence manque à leur équipe. La compétence en matière de réseaux sociaux est majoritairement considérée comme man- quante, et ceci quelles que soient les activités numériques observées dans la bibliothèque. Enfin, la compétence en recherche documentaire sur Internet est une préoccupation assez fréquente dans tous les types de bibliothèque.

Des formations, soutiens ou appuis souhaités prioritairement

On voit sur le graphique ci-après que le sujet le plus demandé concerne la réalisation d’ate- liers multimédia, et ceci est demandé par tous les profils de professionnels. Notons que les demandes de formation sur l’actualisation des connaissances sur les pratiques numériques des jeunes concernent la moitié des répondants.

PRATIQUES • ANALYSES

Les formations, soutiens ou appuis prioritairement souhaités

58 % 50 % 42 % 39 % 36 % 33 % 33 % 19 % 19 % 11 %

Réalisation d’ateliers multimédia Actualisation des connaissances sur les pratiques numériques des jeunes Logiciels libres Mise à jour sur les produits numériques Création et gestion de sites web Traitement de l’information sur Internet Accompagnement des jeunes en bibliothèque Traitement de l’image Politique de sécurité informatique Gestion des comportements en bibliothèque

Quelles seraient les formations, soutiens ou appuis que vous souhaiteriez prioritairement ? (4 réponses au maximum)

Dans l’enquête qualitative sont formulées également des demandes d’appui en matière de veille documentaire sur Internet, d’idées d’activités, d’ateliers et d’initiations à proposer. Un soutien est souhaité également pour le développement et la gestion du partenariat. Enfin, des attentes de soutien logistique et de logiciels permettant d’être plus « dans le temps réel de la demande des jeunes » s’expriment également.

Des coopérations avec les partenaires parfois ténues, mais aussi des partenariats innovants

Certains bibliothécaires regrettent la faiblesse ou l’absence de partenariats avec les structures jeunesse (espaces jeunes, bureau Information jeunesse : BIJ, points cyb, espace public numé- rique : EPN…) alors même que l’information des jeunes avec les technologies de l'information et de la communication (TIC) est considérée par les acteurs de toutes ces instances comme un enjeu-clé, et que d’intéressantes complémentarités pourraient fonctionner. Nombre de ques- tions se posent aussi sur les coopérations avec des institutions en charge de l’orientation et de l’insertion comme les CIO, les missions locales : quelles synergies développer, quelles connais- sances du public jeune partager, comment améliorer les procédures d’orientation réciproque ? Certains ont déjà monté des partenariats, par exemple, un agent de mission locale faisant un accueil en médiathèque, mais il leur faudrait disposer de plus de temps et de moyens.

Aujourd’hui, certains responsables de bibliothèque œuvrent à une mise en cohérence de l’ensemble de l’offre en activités et apprentissages en matière de numérique dans leur ville afin de mutualiser et potentialiser les compétences et les ressources existantes. Ils deman- dent une plus grande reconnaissance par leur institution de la nécessité de ces tâches de mise à jour régulière des acteurs recevant le même public, de maillage des ressources sur un même territoire et d’approfondissement des synergies.

Enfin, de nouvelles formes de coopérations avec les usagers apparaissent, par exemple des bibliothèques montent des réseaux entre usagers ayant participé à des ateliers informa- tiques ou multimédia et visent à développer le tutorat entre usagers : « On ne les associe pas assez, on a des gens qui pourraient parrainer des jeunes. »

QUELLES NOUVELLES COMPÉTENCES POUR LES PROFESSIONNELS DES BIBLIOTHÈQUES ?

École et bibliothèque, quel positionnement, quelles complémentarités ?

Les relations et synergies entre école et bibliothèque évoluent rapidement, mais restent peu stratégiques, en particulier dans le secondaire : « Les enseignants ne fréquentent plus la bibliothèque en groupe après le CE1. » Du côté des bibliothécaires s’exprime une certaine frilosité : « Le public ado fait peur ; peut-être que les bibliothécaires vont moins vers les collèges et les lycées. »

Les partenariats avec l’école ne portent pas suffisamment sur le multimédia et le numé- rique : l’école, selon les bibliothécaires, « ne sait pas quoi faire avec nous au niveau du multimédia. On ne fait rien avec l’école là-dessus ». Dans le même temps, des bibliothé- caires doivent aider les élèves à répondre à des demandes parfois exorbitantes de l’école en matière de production numérique (par exemple, des élèves de 4e doivent réaliser un

court-métrage pour le cours d’arts plastiques).

En ce qui concerne la recherche documentaire sur Internet, les bibliothécaires considèrent que l’école n’y forme pas suffisamment les élèves, se défaussant trop sur les bibliothèques. Il revient finalement aux enfants de faire le transfert de ce qu’ils acquièrent d’un côté vers l’autre, ce qui demande un travail mental et cognitif, alors même que les enfants perçoivent davantage l’ordinateur comme un loisir. Se posent donc des questions pédagogiques de fond : quelles synergies, quelle copédagogie en ces domaines entre école et bibliothèque ?

Des attentes fortes et très partagées de mutualisation

Dans un tel contexte partenarial, il n’est pas étonnant de constater que les attentes en termes de mutualisation entre professionnels sont nombreuses et fortes. Le souhait le plus fréquent porte sur la mutualisation de méthodes et d’outils pour motiver les jeunes à ap- profondir leur maniement d’Internet et du multimédia. Est demandé presque aussi sou- vent le partage d’activités réussies. Notons que ces deux attentes concernent davantage les professionnels ayant les 10-14 ans comme public majoritaire. Nombreux sont ceux qui souhaitent aussi échanger sur les méthodes de travail respectives avec des professionnels d’autres institutions.