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Le besoin des PME-PMI Qu’est-ce que le juste nécessaire méthodologique ?

III. PROBLEMATIQUE : COMMENT METTRE EN PLACE LE JUSTE

3.2. Le besoin des PME-PMI Qu’est-ce que le juste nécessaire méthodologique ?

Dans les chapitres précédents nous avons insisté sur les difficultés pour intégrer des méthodes utiles dans des processus de conception et d’innovation. Pour répondre à ces difficultés, nous identifierons tout d’abord les problèmes des PME-PMI.

Dans un premier temps, nous chercherons donc à préciser les demandes, pour ensuite répondre de manière appropriée au système d’action en place. Même si l’effet Placebo transposé au domaine de l’entreprise peut être utile, faute de mieux, en terme de méthode, il est nécessaire de chercher une certaine objectivité. Il apparaît donc nécessaire d’avoir des solutions clairement identifiables et à l’efficacité prouvée. Or ceci n’est pas aisé à obtenir. Compte tenu des controverses, on ne sait plus si on doit être pour ou contre la méthode donc nous devons prouver ce que nous disons par l'observation. DEGRANGE souligne que « l’efficacité d’une méthode est liée à l’utilisation qui en est faite » [DEGRANGE]. Or toute méthode veut donner des éléments pour faciliter la conception. Nous devons donc tester ces méthodes pour identifier l’application effective de celles-ci. En effet les universitaires étudient la « théorie » de la conception, mais les industriels ont besoin d’une action concrète. Les méthodes et outils de conception doivent être testés pour vérifier si l’utilisation des outils en situation concrète est conforme au besoin des concepteurs.

JARROSSON dit en parlant des « outils d’aide à la décision » que ceux-ci ont trop souvent l’allure de recettes et rationalisent le réel jusqu’à l’absurde [JARROSON 2000]. L’adaptation des méthodes au concepteur est aussi un véritable problème. Comment gérer la multiplicité des informations existantes pour faire coïncider simplement avec les besoins des concepteurs, au moment souhaité ?

Nous interprétons cela comme un manque de connaissances scientifiques dans ce domaine. Il est donc nécessaire de trouver ce que font réellement les outils de conception et les méthodes. Il est nécessaire d’identifier leurs limites pour éviter de les utiliser dans de mauvais cas.

Etude de cas : le projet C

Le but de cette étude de cas est d’illustrer cette problématique dans un contexte industriel. Le projet C consistait à développer un nouveau produit. C’est-à-dire de partir de l’idée d’un porteur de projet jusqu’au produit industrialisé. Il s’agissait pour ce projet d’étudier le concept du produit, le valider techniquement, étudier le processus de fabrication, prévoir des fournisseurs, étudier son ergonomie d’utilisation, travailler sur le design et évaluer son prix de revient.

Des activités ont été réalisées alors que cela n’était pas nécessaire, cela se traduit par une incompréhension du client sur la gestion du projet et sur la perte de temps sur des aspects non primordiaux du projet. En effet pour une PME-PMI la réalisation de tâches non nécessaires et à forte valeur ajoutée se traduit par un impact très important sur la société. En effet si le recours à un expert sur un domaine est déjà difficile à réaliser, il est encore plus difficile pour une entreprise de voir la réalisation d’actions non absolument nécessaires.

Potentiellement en innovation toute activité réalisée peut se révéler non nécessaire. La nature de ces activités, nécessaires ou non-nécessaires, n’est révélée complètement qu’à la fin du projet. Cela est dû au fait que le processus d’innovation est un processus incertain. La réduction des activités non- nécessaires dans un processus est possible par des acteurs expérimentés. Par contre il n’est pas possible de limiter la capacité d’innovation d’une entreprise aux seuls gens d’expérience. Il est nécessaire de trouver des éléments permettant de rendre les novices aussi efficaces dans l’innovation.

Dans la littérature, CHAUVET indique clairement qu’un mauvais choix d’outils pour le processus de conception mène à une décridibilisation des méthodes en général [CHAUVET 1998]. Ce qui est finalement préjudiciable pour la capacité d’innovation de l’entreprise concernée. La solution est d’avoir une bonne vision globale des solutions méthodologiques existantes pour ne choisir que les plus appropriées.

D’un autre côté, le manque de vision globale est lié à la complexité de l’innovation. Pour illustrer cette problématique étudions les problèmes de vision globale au niveau du projet. Le contexte du projet Y est la création d’entreprise innovante. D’où une incertitude importante sur de

nombreux aspects vitaux pour l’entreprise. La difficulté est de savoir comment faire pour arriver au but fixé. SAMMUT propose différents modèles possibles pour la structuration progressive de l’entreprise [SAMMUT 1998]. Dans tous les projets observés dans cette recherche, le besoin d’un accompagnement s’est fait ressentir. Cela est dû à un manque de vision globale des entreprises sur leur environnement.

La demande des PME-PMI est aussi de s’entraîner et de se former pour acquérir des « réflexes » au cours des projets. L’objectif ici est de même nature que l’entraînement sportif : s’entraîner pour acquérir des actions réflexes plutôt que d’analyser la situation à chaque fois. C’est l’intérêt de la répétition. La demande industrielle est ici formulée sous la forme d’une demande pour faciliter le changement et s’approprier les nouveaux outils et modes de management.

Dans la figure nous faisons la synthèse de ce qu’est la juste nécessaire méthodologique par rapport à la demande des PME-PMI.

Figure 42 : le besoin des PME-PMI par rapport au juste nécessaire méthodologique

3.3. COMMENT METTRE EN PLACE LE JUSTE

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