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Barbue moyenne. — 20 livres

Dans le document Ico. O Lefort, A Salaires et revenus (Page 55-81)

Anguille.

2livres.

AUTRES

DENREES.

Beurre.

— En

1707,4sols ; 15solsà

Cherbourg

1758, beurre deVannes,

35

s. (le plus estimé) 1744, àla table

du

roi, àRouen, de

46

à

20

s. Lespluschersétaient ceux de

Gournay

et d'Argueil.

Fromage. —

Estimé à 5 s. la livre par lePelletier,

1701.

Une

bonde, 3sous

aux

hospices, 1760.

Young

pré-tendqu'on mangeaitcinqfoismoinsdefromage en

France

qu'en Angleterre, nous ne croyons pas que sa

remarque

puisses'appliqueràla

Normandie.

Le

chocolat coûte 3 fr.la livre et la 2®qualité

2

fr.

50

; versla fin du siècle, 2fr.

Café.

2livres pour9fr.,1746.

Moka,

3 liv. 10 s., 1763,

Journal

des

Annonces. —

Lethé4 fr. lademi-livre.

50

Sucre, 1 livre 13 s , 1 livre 10sols et18 s. K SEL

Enfin il nefautpas oublier le sel, dontla

consomma-tion pesait silourdement, mais siinégalement surla po-pulation

normande.

La

généralité de

Rouen

était

un

paysdegrandegabelle, etle prixdu minotde sel

y

était fixé

comme

dans pres-que touteslaprovince à 54liv. 15 s., mais dansla géné-ralité, le Havre,Dieppe,

Eu

etTréport, Harfleur et

Hon-fleur,Ault,

Fécamp,

Saint-Valéry,etc.,étaient privilégiés;

lagabelle n'y coûtait que 3liv. 10 sols.Cette franchise étaitlimitée à 14 livres par tête (pour les personnes au-dessus de8 ans).

Dans

le reste

du

pays, grâce

aux

fraudes des

grene-tiers,

aux

trémies qui empêchaientlesel,lorsqu'onle

me-surait, de se tasserdans le minot, le prix de cette denrée atteignait jusqu'à 13, 14 et 15 sous^. Ilest superflu,

du

reste, de m'étendre surles souffrances imposéesàla po-pulation pauvre par l'impôt si onéreux de lagabelle, ce sujetayant étémainte etmainte fois mis en lumière.

1 JournaldesAnnonces,Sinnées 1763-1769-1772.

2 Doléances descahiers, paroisse cleNotre-Dame-crAuiiay. Hippeau,

V. 4.

III BOISSONS

Le prix des boissons, vin, cidre, variait plus que tout le reste, suivantles récoltes.

Dans

laGénéralitéde

Rouen

on buvait surtout

du

cidre.

En

1707, 4

muids

se vendent

40

livres ;le

muid

étant de

268

litres, c'est

un

peu moins de 3 centimesle litre^

En

1773,

un

arrêt

du

Parlementfixe le prix

du muid

à 40 livres.

En

1783^, à Evreux, le

muid

est

vendu

10livres sans eau, rendu à domicile; le poiré6 livres.

Dans

les bonnes années et surtoutau village où iln'y a point de droits, cetteboissonétaitmoinschère quede nos jours ; parfois

même

elle sedonnait pour rien,

au

grand détriment

du

producteur, qui ne pouvait la vendre au dehors sans donner prise

aux

exigences lesplus absurdes de lafiscalité.

« Les cidres, qui, en

Normandie

tiennentlieu de vin, ont été mis dans

un

si

grand

désarroy, que dans les

1 Archivesecclés.

2 Mémoires d'un Bourgeois d'Èvreux.

52

années abondantes il s'en perd plus de la moitié, tandis que les trois quarts des peuples limitrophes ne boivent que del'eau, à ordinaire réglée »

Vin.

— On

récoltait beaucoup de vin dansla

Généra-lité de

Rouen au commencement du

xviii® siècle; lescrus d'Oissel, de Conihou, de Preneuse, avaient

même

joui

aux

siècles précédents d'un certain

renom

; lesrigueurs de l'hiver de 1709 et des mesures fiscales plus dures encore

amenèrent

la destruction des vignobles. D'un autre côté Rouen, resté longtemps le grandentrepôt des vins venant d'Espagne ou d'Italie en France, ainsi que des vins sortant deFrance pourles pays

du

nord, avait été privilégié, de ce côté, et le bon

marché

de cette boisson s'y était maintenu.

Le

fisc, là encore, par l'exa-gération deses exigences, finitparruinerce

commerce

et lui enlever cedernieravantage.

Vin

07''dinaire.

— En

1710, vin français,

28

sols le pot.

En

1711, à

M.

Louvetet, vicaire dela paroisse dela Ronde, pouravoirfait le

sermon

de l'Assomption, rece-vait 12bouteilles devin estimées 15livres.

En

1733, la bouteille

22

sols; 1714, vin detonneau à

38

sols lepot.

1 DeBoisguillebert, Factumde laFrance, p.129, éditionde1707.

Vins

de

luxe.

— Vin

de Canaries, 1710,

50

solslepot.

Beaune,

25

sols lachopine?Bourgogne,

20

sols.

Chambertin, 1763, 17bouteilles,34livres.

Lunel, 1763, 7 demi-bouteilles, 5livres 15 sols.

Les droits sur les vins venant

du

dehors de la pro-vince, étaient des plus élevés,

comme

le prouve

une

requête des Etats

du

Languedoc, dans laquelle ils se plaignent qu'un tonneau de vinenvoyé à Paris et

vendu

sur le pied de

500

livres, payait 501 livres 7 sols de droits

^

Les vins d'Anjou, souventà 1 sol la

mesure

au pays de provenance, se vendent

20

et

24

sols en

Nor-mandie^.

Pour

les vinsdelaprovince,les droitsà

Rouen

étaient exorbitants. Voilà ce que nous apprend l'extrait des registres de la

communauté

des procureurs en la

Cour

des comptes, ordres et finances de Normandie^, 7 avril 1789.

Les droits sont multipliés à

Rouen

plus que partout ailleurs.

Non

seulement le quatrième se perçoit sur le

1 Arch.ecclésiast.,deBeaurepaire, série (C).

2 Factum de laFrance, p. 97.

3 Doléances dubaillage deRouen, Archivesdudépart, de la Seine-Inférieure (manuscrit).

54

débitant, c'est-à-dire, en effet, sur le

voyageur

et sur l'indigent, à raison

du

quart

du

prixde lavente et

du

douzième en sus, mais la

consommation même du

bour-geois

non

privilégié supporte plus de trente espèces de droits différents; ledébitantoucabaretier paie parmuid, pourle total des droits, 178 livres4 sols, supposé qu'il

vende son vin surlepied de 18 solslabouteille; le bour-geois

lui-même

paiepar

muid

de vin

55

livres7 deniers, compris les droits d'octroi,

ceux

des hôpitaux et sols pour livre.

D'aprèsces chiffres il est facile de se rendre compte que, pour les boissons

comme

pour les autres denrées alimentaires, la vie était relativement beaucoup plus chère que denos jours, surtoutpourlespauvres. Sinous voulons avoirune idée de ce que pouvaitêtre l'ordinaire des ouvriersprenonsd'abord

Le

Pelletier (1701), avecsa famille d'artisans composée de cinq

membres,

tous tra-vaillant pour gagner

43

sols,lorsque l'industrie est pros-père. » Cette famille

consomme

pour 10 sols de pain, 18 harengs de 9 sols, une livre de fromage de 5 sols et 4 pintes de cidre de 12sols, soit36 sols ; elle ne laisse pas d'être bien nourrie etd'avoir encore 7 sols de reste pourlesvêtements et lesautres nécessités.

Voilàuneprospérité qui netenteraitguèrenosouvriers de 1886. Pain, harengs et fromage, c'est

un

assez triste ordinaire, et ces cinq sols pour les vêtements et autres nécessitésdonnent

grandement

à réfléchir, d'autant plus qu'il n'y est parlé ni de la gabelle ni de la capitation, ni desmaladies quipeuvent survenir.Iln'y estpas fait

non

plusmentionde laviande, mais nous ne nous en étonnons pas.

Boisguillebert déclareque dans laGénéralité de

Rouen

laviandeest

une

denrée inconnue dans les campagnes, ainsiqu'aucunessortesde liqueurspourle

commun

peuple.

Le Pecq

dela Clôture, dans son livre sur les épidé-mies en 1772, nous donne les détails lesplus complets surlavie matérielledelapopulation ouvrière

du

bailliage de Rouen.

Après nous avoir appris « que le peuple des villes et les matelots, ainsi que les paysans de certains cantons sontdansl'habitudedeboirebeaucoup d'eau-de-vie (prix

moyen,

2livresle pot), qu'il était rare qu'un

Normand

bût de l'eau pure, que le pain étaitgénéralement bon, »

il ajoute que « siles

pommes

manquent, le peuple des villesn'a pas la facultéde boire de la bière; ilfait une.

liqueuravec

du

son de froment fermenté dans

une

quan-56

tité d'eau, des raisins, des prunes et

un

peu d'eau-de-vie.

Dans

ces années les maladies sont plus fréquentes chez le pauvre.

« Cepeuple

mange

beaucoup moinsde viande que de légumes,desfruits d'été,des fruitsrouges de toute espèce et lesprunes, lesmauvaises poiresd'automne,les produc-tionslesplus

communes

dela

mer

etdessalines enhiver.» Il décrit la population

pauvre

de la rue Malpalu,

« qu'on croirait étrangère

au

climat de

Rouen;

les

hommes

etles

femmes

fréquententensembleles cabarets.

Ils sont

mal

colorés, ont la peau basanée, noire, sont maigres. »

En

face de cette misère, il montre « l'abus étrange, à Rouen, de ces petits repas friands si souvent répétés à toute heure

du

jour. Les maisons où le potau bouillon est continuellement entretenu pour subvenir à de pré-tendues faiblesses; pour d'autres, ce sont des crèmes aveclecafé, lechocolat,.. L'après-midi, despâtisseries...

Enfin ilexiste une classe d'honnêtes citoyens

parmi

les-quels on ne peut se voir sans manger. » Notre médecin écrit à l'époque où « les oisifs qui soupent

commencent

à regarder avec compassion et avec alarmeles travailleurs quinedînentpas. » (Taine,surl'ancien

régime,

p. 441.)

IV

HÔTELLERIES

Pour

les voyageurs, les hôtels ou plutôt les auberges sont hors de prix, sans qu'on n'y trouve ni confort ni propreté.

La

vie à Rouen, écrit

YoungS

est plus chère qu'à Paris...

A

la table d'hôte de la

Pomme-du-Pin,

nous

étions seize, pour le dîner suivant: une soupe, environ trois livresde bouilli, unevolaille,

un

canard, une petite fricassée de poulet,

une

longe de veau d'environ

deux

livres, et

deux

autres petits plats avec unesalade : prix

45

sols, plus

20

sols pour

une

pintede vin.

En

Angle-terre, pour

20

d. (40 sols), on aurait

un morceau

de viandequi, littéralement, pèseraitplusquetoutce dîner.

Lescanards furent nettoyéssi vivement quejene

man-geai pasla moitié de

mon

appétit.

De

semblables tables d'hôte sont

parmi

leschoses bon

marché

deFrance.

Voltaire nous donne

une

description peu flattée de Y Hôtelde

Mantes,

ils'étaitcaché en 1731 :

1 Art.YouNG,t. I, p. 138.

^

58

Arachné tapisse mes murs,

Draps ysont courts, litsy sont durs, Boiteuses sontles escabelles,

Et la bouteilleau coucassé

Y

soutientde jaunes chandelles Dontle bout y futenfoncé Parles deuxmains simpiternelles

De l'hôtesseau nezretrousséi.

Dans un

des

nombreux

pamphlets manuscrits composés contreleConseil supérieur qui avait remplacéle

Parle-ment

de

Rouen,

on évalue les dépenses nécessaires de chacun des

membres

de ce Conseil, on les

compare

avec leurs traitements pour en tirer,

comme

conclusion, l'in-suffisancede ces traitements. C'est

un minimum,

bien en-tendu, qu'on indique.

On

les faitdéjeiiner

heureusement

à labuvette.

La chambre

est mise à 1 franc etle dîner, au rabais, coûte3francs. Il nefaut doncpas nous éton-ner si pour

45

sols A.

Young

avait fait

un

mauvais repas.

Boisguillebertnous fournitl'explicationdecette cherté des hôtels.

« Les hôteliers sont dans la

main

des commis, qui ne souffrentvendrequ'à ceux qu'illeurplaît, c'est-à-dire à

1 CidevilleàVoltaire, 30 janv.1731. (Garnierfrères.)

ceux qui achètent des liqueurs d'eux seuls, à tel

prix

qu'ils

y

mettent^ tous les

commis

en faisant

marchan-dise...

A

quelque prix qu'ils

y

mettent, levin, ils

y

per-dent encore, attendu les grands droits, qu'ainsi ils font qu'ils se sauvent sur les autres denrées qu'ils vendent quatre foisleur prix ordinaire^ »

A

lamaison, àl'hôtel,

comme

lavie estchère.

LOGEMENT,

CHAUFFAGE

ET ECLAIRAGE

Nous

avons, en étudiant les revenus des propriétés bâties, indiqué par là

même

le prix deslogements, nous n'y reviendrons donc pas, nous contentant d'observer que,

même

relativement, les dépenses de cette sorte étaientmoins grandes que de nos jours. Mais sidans les

grandesvilles la classe richeou aiséeétait privilégiéede ce côté, les pauvres n'en habitaient pas moins des mai-sons malsaines, humides, sans airet sans lumière; à la campagne, les paysans gîtaient plutôt qu'ils nelogeaient dans des cabanes

aux

murailles en pisé,

au

toit couvert de chaume, sans fenêtres ou sans vitres

aux

fenêtres.

1 Bétail delaFrance^ p. 50.

60

Souvent

une

étable avec quatre gaules pour figurer la cheminée,étaittoute leur habitation. Il

y

avait pauvreté d'abord, il

y

avait ensuitela nécessité de paraître pauvre pour échapper à l'augmentation de l'impôt.

Au

Havre,

Young

constate une grande élévation des loyers,parsuite dela prospéritégrandissante de laville.

«

On

a loué dernièrement pour trois ans, à raison de

600

livres paran,

une maison

priseàbail pour dix ans, en 1779, à raison de

240

livres, sans

aucun

pot de vin ;

il

y

a douze ans onl'auraiteuepour24livres. »

Chaffage

et éclairage.

Après le pain, ce qui pesait le plus surle

maigre

bud-getdes pauvresgens, c'était lechauffage.

Les villes et les paroisses étaient en guerre pour les forêts ou parties de forêts assignées par l'autorité supé-rieure à leur consommation. Les mesures de précaution lesplus rigoureusesétaient prises contreles accapareurs de bois,

comme

contre lesaccapareurs degrains.Les prix étaient fixés par

une

taxe chaque année. Jeprends celle de 1784 ^ dont les chiffres m'ont paru représenter une véritable

moyenne.

1 Alnanach deRouen, 1784. Chez la veuve Besongue.

La

corde (4 stères) coûtait: en

1784

en 1886 Bûchesde hêtre de

26

pouces.. . 191.14s.

35

fr.

dechêne

.. 18 14

30

de bois blanc

. . 15 »

30

Lesbois

aux

huit vingts oules 160 cotrets :

Hêtre

12L10s.6d. 23

fr.

Chêne

11 10 3

23

Boisblanc 8 17 »

22

Bois au cent ou lefagot de 104au cent :

Boisde hêtre, les 104 17

L

10s.6d.

23

fr.

de chêne,

16 10 6 19

blanc,

13 17 6 19

Tarif

du

fagotou essencede hêtre, ou cotret à brûler par regrat, le fagot de

28

pouces de long sur

24

de gros-seur : 3s.

90

(5 sous) ; de chêne : 3 s. d. (5 sous) ; de bois blanc : 3 s. 3 d. (5sous).

Les bois de viquelinet le plard sontgénéralementd'un prixinférieur.

Les prix actuels mis à côtéde ceuxde 1784 m'ont été fournis par

un marchand

de bois de notre ville. Ils ne dépassent que d'un tiersàpeu près les anciensprix,qui

62

paraissent fortélevés^ Aussi, recherchait-on des mines de charbon dans plusieurs parties de la Généralité.

On

songeait

même

à l'électricitépourle chauffage.

On

prétend qu'un

Allemand

a inventé une machine électrique, au

moyen

delaquelle il croit se chauffer sans bois ni charbon; cette découverte serait inappréciable, lesbois

manquant

dans presque danstoute l'Europe^

Pour

l'éclairage, je n'ai point trouvéle prixde l'huile qui alimentait leslampes fumeuses suspendues àla maî-tresse poutre de l'habitation; ceprix duts'abaisservers lafin

du

siècle,grâce àl'introductionducolza etd'autres graines oléagineuses; la chandelle de suif valait, en 1706, 6 sous la livre à

Evreux;

il était interdit

aux

chandeliers de mêlerle suif de

mouton

avec le suifde bœuf, de ne mettre

aucune

graisse deporc.

A Rouen,

nous relevons les chiffresde 12et15 sols la livre, maislacireblanche pourcierge et bougies'élève à 2 fr. etla bougie

du Mans

atteint

46

souslalivre, 1746.

Deux

livres de bougie, 5 francs ou2fr.

50

la livre, à Cherbourg, 1758; 18 livres 10 sous pour 8 livres, en 1765, à

Rouen.

1Onn'avaitqu'unepièceàfeudanslaplupart desmaisons.Chezles pau-vres dans les veillées,plusieursfamilles seréunissaientaumêmefoyer.

1 Journaldes Annonces,juillet1775.

CONCLUSION

De

cette énumération nécessairement fastidieuse de chiffres bien arides, nous pouvons conclure que nous

sommes

plus riches,

au

véritable sens

du

mot, que ne Tétaient nos arrière-grands-pères, puisquesilecoût des dépenses nécessaires s'estélevé, cette élévation n'est pas aussiconsidérable peut-être qu'on se l'imagine, et que celuides

moyens

d'achata progressédans uneproportion incontestablement plusforte.

Sans

me

perdre dans une foule de considérations, je

veux

en terminant appeler l'attention

du

lecteur sur

deux

points.

Au

xviii^ siècle, la dépense la plus considérable

por-taitsurl'alimentation, ettoutparticulièrement surlepain.

Dèsqu'il

v

aarrêtde travailou disette, et ces

deux

cala-mités étaient fréquentes; c'était la faim avec toutesses horreurs. Aujourd'hui c'estla gêne avec tout son cor-tègede colères,mais enfin, Dieu merci ! lavie

du

pauvre n'est pas en jeu. Sauf des exceptions, bien màlhèïï-rèusess'âns"^ute, mais qui ne sont que des exceptions, on ne

meurt

plusde faim au xix^siècle.

64

Au

xviii^ siècle, par suite de disettes fréquentes, la nourriture

manquait

à ceux qui avaient faim; dans les hiversrigoureuxle feu,et jepourrai ajouterle vêtement, manquaient à

ceux

qui avaientfroid.

Aujourd'hui les crises n'ont pas disparu, mais elles ont

un

tout autre caractère. Les produits, autrefois in-suffisants pour lesbesoins, sont devenustrop abondants pour la

consommation

; le capital diminue et letravail est menacé.

La

difficulté est sérieuse, sans doute;

avouons cependant, sans tomber dans

un

optimisme qui aurait ses dangers, qu'elle est moins terrible que celle que nos pères eurent à surmonter.

Pour

la résoudre, il

leur eutfallu le

don

de la multiplicationdespains, c'est-à-dire

un

miracle; notre génération n'a qu'à chercher

une

répartition plus sage.

La

solution

du

problèmeainsi posé n'est point au-dessus des forces de la sagesse humaine.

La

variation incessante

du

prix des choses, les soubre-sauts

du marché

alimentaire, parsuitedela disette cons-tatée ou seulement soupçonnée, étaient une déplorable calamité. L'ouvrier ne pouvait sortir de sa condition précaire. Faisait-il quelques économies?

Une

année de cherté survenait et les faibles, trèsfaibles économies

dis-65

paraissaient.

Un

nouvel effort tenté dans le

même

sens aprèsla crise passée, se terminait presque totalementpar

un même

résultat.

Le

découragement arrivait, l'esprit d'épargne nepouvait subsister; carontravaille bien plus pour économiser

que

pour ne pas mourir de faim.

On

se résignait donc, mais la résignation n'est point

un

remède.

Nous

pouvons donc conclure qu'au pointde

vue

moral

comme

au point de vue matériel, la vie est meilleure pour nous qu'elle ne l'a été pour nos arrière-grands-pères.

FERMES DES HOSPICES DE LA VILLE DE ROUEN

1Ce tableau nous aétécommuniquéparU.I.ebon,ancienmembredelaCommission des Hospices, aujourd'hui maire deRouen.

1Aliénations de1829à1856,266.560fr.70.

2Aliéné en1880,285.600fr.aveclafutaieestimée, 60.000francs.

3Aliénée en 1876pour 80.025fr.aveclafutaiei

HC Lefort, A

278 Salaires et revenus

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