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181 2009 ; Baddi, 2016), étant donné que les pays en développement en général et ceux de la

CEMAC en particulier sont régulièrement en quête permanente de capitaux.

A cet effet, deux variables sont retenues, à savoir l’aide publique en pourcentage du PIB (Aide) pour les contraintes de financement externes (Havard et Michael, 2011 ; Mpatswe et al, 2011), et la profondeur du système financier (PF) pour les contraintes de financement internes (Calderon et Schmidt, 2008). Cette dernière variable est ici mesurée par le crédit intérieur fourni au secteur privé en % du PIB. Les contraintes de financement externes sont censées avoir un biais procyclique sur la politique budgétaire tandis que la profondeur du système financier est censée avoir un effet positif. En effet, l’aide publique extérieure accordée aux pays en

développement en soit même est procyclique (Bulir et Hamann, 2008) alors qu’un marché

financier plus profond permet à l’Etat de se financer aisément aux conditions de marché pendant les périodes de conjoncture défavorable afin de mener ainsi une politique budgétaire contracyclique (Baddi, 2016). En plus de ces deux variables, nous incluons également le taux d’endettement public extérieur dans notre modèle.

.2.2.2.3 Les règles budgétaires (RB)

De nombreuses études empiriques démontrent que l’adoption des règles budgétaires joue également un rôle important sur le comportement cyclique de la politique budgétaire. Cependant, leurs effets observés dans la littérature restent ambigus. En ce qui concerne les pays de la CEMAC, ces règles budgétaires ont été définies dans le cadre de la surveillance multilatérale mise sur pied depuis 1994. Dans le cadre de cette étude, elle est représentée par une variable muette prenant la valeur 0 avant 1995 (date de leur entrée en vigueur) et la valeur 1 à partir de 1995. Nous nous attendons à ce qu’elles aient un effet positif car théoriquement, la règle qui prescrit à chaque Etat membre de la CEMAC d’avoir un solde budgétaire de base positif ou nul devrait conduire les gouvernements de chaque pays à accentuer les politiques de rigueur durant les phases de récession (Guillaumont et Tasopba, 2011).

Une fois ces différentes variables décrites, les équations (5) et (7) formulées plus haut peuvent encore s’écrire respectivement comme suit :

0 1 2 1 3 4 5

6 7 8

2

it it it it it it it it it it it it it it it it

VPB EP VPB EP Polity EP Elections EP Aide

EP PF EP RB EP DETTE                            (10)

182

0 1 2 3 1 4 5 6 7 8 9 10 11 12 2 2 it it it it it it it it it it it it it it it it it it it it it it

VPB EXPAN RECE VPB EXPAN Polity EXPAN Elections

EXPAN Aide EXPAN PF EXPAN RB RECE Polity RECE Elections

RECE Aide RECE PF

                               

    13RECE RBitit14RECE DETTEititit

(11)

.2.3 Procédure d’estimation et données

Dans cette sous-section nous présentons dans un premier temps la procédure d’estimation des différents modèles spécifiés plus haut et dans un second temps la nature et la source des données utilisées.

.2.3.1 Procédure d’estimation

La littérature empirique sur la cyclicité de la politique budgétaire met en avant le problème d’endogénéité susceptible de survenir lors de l’estimation par la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO). Cette littérature relève que trois principaux facteurs peuvent être à l’origine de ce problème d’endogénéité à savoir l’omission inévitable de certaines variables susceptibles d’expliquer la cyclicité budgétaire, la présence d’un biais de simultanéité entre la variable budgétaire et le cycle économique, et les erreurs de mesure liées à la présence de variables qualitatives dans le modèle.

Afin de remédier à ces problèmes, la méthode la plus souvent utilisée est celle des moments généralisés (GMM). L’utilisation de cette méthode nécessite que l’on soit en présence d’un échantillon de grande taille (N grand) et d’un nombre réduit de périodes (T petit) (Roodman, 2006), critère qui n’est pas vérifié dans notre cas. Toutefois, d’autres précautions sont prises dans le cadre de cette étude pour surmonter ce problème. Tout d’abord, nous normalisons nos différentes variables d’intérêt (dépenses publiques globales, dépenses publiques de consommation, dépenses publiques d’investissement et écart de production) par

rapport à la partie tendancielle du PIB encore appelée PIB potentiel53 (Gali et Perotti ;2003 ;

Guillaumont et Tapsoba, 2009) afin de réduire le biais de simultanéité.

Ensuite, nous utilisons la méthode des variables instrumentales pour estimer nos différentes équations. Comme instruments, nous retenons l’écart de production retardé d’une

53 Cette méthode est également utilisée par Guillaumont et Tapsoba (2009). Le PIB potentiel est obtenu en

appliquant le filtre d’Hodrick et Prescott sur le PIB réel en utilisant comme paramètre de lissage la valeur 100 recommandée pour les données annuelles.

183

période et l’écart de production de la Chine54 (tous deux normalisés par rapport à leur niveau

potentiel) En effet, Gali et Perotti (2003) recommande d’instrumentaliser l’output gap de chaque pays avec celui d’un autre pays (ou un groupe de pays) avec lequel il est probable qu’il soit corrélé pour une raison ou pour une autre exceptée celle d’une coordination de politiques budgétaires. Or, il s’avère que la Chine est le principal partenaire commercial commun à l’ensemble des pays de la CEMAC, ce qui justifie notre choix. Toutefois, comme le soulignent Gali et Perotti (2003), un des potentiels problèmes pouvant survenir lorsque ces instruments sont utilisés est leur possible corrélation en raison d’une potentielle corrélation entre les politiques budgétaires des pays partenaires lorsque celles-ci sont modifiées simultanément face à un choc commun. Afin de résoudre ce problème, nous incluons lors de nos estimations, tout comme Gali et Perotti (2003), en plus des effets fixes individuels les effets fixes temporels. Ainsi, les variables muettes représentant les années absorberaient les chocs communs susceptibles de survenir.

.2.3.2 Nature et source de données

Dans le cadre de ce chapitre, nous utilisons les données annuelles sur la période 1987- 2016. Ces données proviennent de sources diverses : Les données budgétaires (dépenses publiques globales, dépenses publiques d’investissement et dépenses publiques de consommation) proviennent de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC). Les données portant sur le PIB, la dette publique extérieure, l’aide publique, et la profondeur financière (crédit au secteur au privé en pourcentage du PIB) proviennent de la base WDI de la Banque Mondiale. En ce qui concerne les données politiques et institutionnelles, elles proviennent de la base Polity IV pour la variable polity2 et du le site web « African Elections Database » pour les élections.

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