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Axe 1 : capteurs de temp´erature et de d´eformation

2.3 Th`eme 2 – Capteurs ` a fibre optique pour le suivi de cuisson des composites 139

2.3.2 Axe 1 : capteurs de temp´erature et de d´eformation

Un r´eseau de Bragg sur fibre (FBG) [OK99, Rao97] est une modulation p´eriodique sub-micronique, locale et permanente de l’indice de r´efraction du cœur d’une fibre optique.

Celle-ci est principalement cr´e´ee en illuminant de franges d’interf´erence en lumi`ere UV, per-pendiculairement `a la fibre donc par le cˆot´e, une fibre optique photosensible. Ce motif peut ˆetre cr´e´e en utilisant notamment les m´ethodes suivantes : la m´ethode holographique trans-verse (la premi`ere fois par Meltzet al. [MMG89]), la m´ethode du miroir de Lloyd[Dem09], ou la m´ethode par masque de phase [HM97] (franges obtenues par interf´erence des deux ordres de diffraction g´en´er´es par l’illumination du masque). La photosensibilit´e de la fibre optique, d´efinie comme l’absorption de la lumi`ere par les ´el´ements constitutifs de la fibre, est li´ee `a l’existence d’impuret´es, de d´efauts dans l’arrangement structural, de transitions

´electroniques de l’oxyg`ene, et de transitions vibrationnelles. Elle est en g´en´eral obtenue en chargeant la fibre en hydrog`ene sous haute pression (140 bar) jusqu’`a saturation (1 mois) [Tri10]. Lorsqu’une lumi`ere avec un spectre large est inject´ee dans une fibre optique monomode et interagit avec le r´eseau, ce dernier agit pour coupler le mode fondamental se propageant vers l’avant avec le mode de contre-propagation de cœur. Ce couplage a lieu `a une longueur d’onde sp´ecifique, d´efinie par la condition de Bragg pour le r´eseau en question, le FBG agissant alors comme un filtre de r´eflexion `a bande ´etroite (on parle de pic de Bragg en r´eflexion), et un filtre d’´elimination `a bande ´etroite lorsqu’il est observ´e en transmission. Cette longueur d’onde de Bragg λB est d´efinie par la p´eriode du r´eseau photo-inscrit Λ, de l’ordre du microm`etre (typiquement 0,5 µm) et par l’indice de r´efrac-tion effectif du mode de propagar´efrac-tionnef f (environ 1,46), selon l’´equation de Bragg (2.42) bien connue.

λB = 2nef fΛ (2.42)

Il est important de rappeler pourquoi ce composant de filtrage optique se comporte aussi en transducteur thermo-m´ecanique. Soient (−→x1,−→x2,−→x3) formant une base d´efinissant le syst`eme de coordonn´ees li´e `a la fibre, avec −→x1 parall`ele `a la direction de la fibre, et −→x2 et −→x3 dans le plan transverse. On consid`ere un FBG noy´e dans un milieu qui soumet le FBG `a un champ de d´eformation quelconque de composantesεi (i= 1. . .6). En soi ces composantes peuvent ˆetre fonction de la position du point consid´er´e au sein de la fibre optique, mais on admet ici que les termesεi font r´ef´erence `a la d´eformation moyenne dans le cœur de la fibre, car il est parfaitement admis que la d´eformation (ou la temp´erature) est en g´en´eral homog`ene dans une section droite de la fibre optique eu ´egard aux dimensions diam´etrales de cette derni`ere (125 µm et 9µm pour le cœur) par rapport aux dimensions des milieux analys´es[LNUB99]. On suppose ´egalement, pour le moment, qu’il n’y a pas de gradient de d´eformation (ou de temp´erature) le long du r´eseau, dont la taille peut varier de 2 `a 20 mm, ce qui revient `a dire (et `a v´erifier) que les spectres de Bragg ne sont pas modifi´es `a cause de cela au cours des exp´eriences [PPBG00]. Ce point particulier sera d´evelopp´e par ailleurs au paragraphe suivant. Dans ces conditions quelconques de chargement, le spectre d’intensit´e du FBG pr´esente deux pics bien d´efinis correspondant aux indices de r´efraction dans les deux axes de polarisation n2 et n3 induite par le champ de d´eformation. Ces

2.3. Th`eme 2 – Capteurs `a fibre optique pour le suivi de cuisson des composites

deux orientations existent particuli`erement dans les fibres fortement bir´efringentes, mais aussi dans les fibres optiques monomodes standards faiblement bir´efringentes. Comme ces derni`eres sont homog`enes et isotropes, le d´ecalage en longueur d’onde de Bragg suivant les axes de la polarisation induite dans la fibre est donn´e par l’´equation (2.43)[GM02]:

o`u ε12 etε3 sont les trois composantes normales du tenseur des d´eformations (les trois autres composantes ε4, ε5 et ε6 sont g´en´eralement n´eglig´ees), ∆λB = λB −λ0B est le d´ecalage en longueur d’onde du pic de Bragg, λ0B la longueur d’onde de r´ef´erence du pic de Bragg, et p11 etp12 sont les coefficients de Pockels.

Il est clair qu’`a partir de l’´equation (2.43), une ´elongation uniaxiale de la fibre optique (ε1 >0,ε23 =−νε1) ou une compression hydrostatique (ε231 <0) provoque respectivement un d´ecalage du pic de Bragg vers les longueurs d’onde plus ´elev´ees ou moins

´elev´ees, l’´equation (2.43) se r´eduisant `a une seule puisque la fibre optique est ´elastique isotrope et donc il n’y a pas de retard pour la vitesse de propagation de l’onde lumineuse par rapport `a−→x2 et−→x3 (pas de bir´efringence). Une ´elongation uniaxiale de la fibre aboutit donc

`

a une variation lin´eaire de la longueur d’onde de Bragg qui se d´ecale avec la d´eformation axiale (la d´eformation initiale correspondant `aλB0 est choisie nulle) :

∆λB A partir de l’´equation (2.44) la sensibilit´e lin´eaire en d´eformation uniaxiale` Kε d’un FBG nu dans la bande C61 est d’environ 1,2 pm/µε. Dans le cas d’un FBG noy´e dans un mi-lieu environnant, plusieurs hypoth`eses importantes sont `a faire afin que l’´equation (2.44) puisse ˆetre appliqu´ee : notamment qu’il n’y ait pas de d´eformation transverse du milieu environnant qui serait coupl´ee `a la fibre optique (effet du coefficient de Poisson du milieu, anisotropie du milieu, ou anisotropie du chargement). C’est typiquement le cas lorsque les d´eformations transverses dans la fibre optique ne sont pas reli´ees `a la d´eformation longitudinal par le coefficient de Poison de la fibre62. Enfin, il faut aussi s’assurer que la d´eformation vue par la fibre optique soit bien celle du milieu si celle-ci n’´etait pas pr´e-sente[TTC99]. Pour un milieu isotrope avec un faible module d’´elasticit´e, l’´equation (2.44) peut ˆetre utilis´ee sans faire de grosses erreurs. Dans tous les cas o`u les hypoth`eses ci-dessus ne sont pas satisfaites, le d´ecalage spectral ne donnera pas directement la d´eformation lon-gitudinale du milieu, et un calcul m´ecanique permettant d’estimer les 3 composantes de la d´eformation est `a effectuer.

61. Bande de longueur d’onde du spectre r´eserv´ee aux t´el´ecommunications par fibre optique, 1530 `a 1565 nm.

62. Si on consid`ere, par exemple, que le milieu est un composite orthotrope type carbone/´epoxy, pendant le refroidissement les contractions thermiques dans le sens de la fibre sont extrˆemement faibles (proche de 0) par rapport `a celles dans le sens transversal, et utiliser l’´equation (2.44) simplifi´ee conduit `a des erreurs tr`es importantes[SGB06].

2.3. Th`eme 2 – Capteurs `a fibre optique pour le suivi de cuisson des composites

Les transducteurs de Bragg sont aussi sensibles `a la temp´erature, une augmentation de cette derni`ere induit une expansion thermique de la fibre (changement de la p´eriode) et une variation de l’indice de r´efraction. Si la fibre est libre de d´eformation, le pic de Bragg se d´ecale en longueur d’onde en fonction d’un incr´ement raisonnable de temp´erature63, suivant : avec αf = Λ1dT le coefficient de dilatation thermique de la fibre (approximativement 0,55×10−6 K-1pour la silice) etξf = n1

ef f

dnef f

dT le coefficient thermo-optique, qui d´epend du type et de la concentration en dopant (approximativement 7,3×10−6 K-1 pour la SMF-2864). Notons que la variation de l’indice est de loin l’effet qui domine. A partir de l’´equation (2.45) on d´eduit que la sensibilit´e lin´eaire en temp´eratureKT d’un FBG nu dans la bande C est d’environ 12 pm.K-1.

La section suivante d´etaille les cas o`u la sollicitation n’est plus homog`ene le long du cœur de la fibre optique, ou bien est tridimensionnelle.

2.3.2.2 Mesure de sollicitations non-uniformes ou tridimensionnelles

Dans certains cas exp´erimentaux d’int´egration d’un FBG `a pas uniforme dans un composite stratifi´e, il arrive que le spectre, ayant initialement la forme d’un pic de Bragg standard (Figure 2.48(a)), pr´esente un doublement du pic (Figure 2.48(b)), voire une signature spectrale tr`es distordue (Figure 2.48(c)).

Le premier cas se retrouve lorsque le milieu environnant est (au moins `a l’´echelle de la fibre optique), globalement isotrope. Dans le second (Figure 2.48(b)) on retrouve pour un FBG grav´e sur une fibre monomode standard, un spectre avec deux pics bien distincts cr´e´es par la bir´efringence induite par un chargement radial non isotrope souvent observ´e lors du refroidissement de stratifi´es en empilement sym´etrique[GM02, OYT+02, Vac04]65. Pour un FBG grav´e sur une fibre hautement bir´efringente ou `a maintien de polarisation (Polari-zation Maintaining (PM),Hi-Bi,Bow-Tie,Penda), le spectre pr´esente toujours deux pics distincts (un pour chaque mode de propagation, lent/rapide), une sollicitation isotrope ayant pour effet de d´ecaler ensemble les deux pics alors qu’une sollicitation anisotrope les faisant se rapprocher ou s’´eloigner. Le probl`eme de la mesure des trois composantes reste d´elicat car il n’y a que deux ´equations (2.43) pour trois inconnues (en isotherme).

63. Sur des plages de temp´erature plus importantes, la sensibilit´e ne reste plus exp´erimentalement li-n´eaire[PSG+04].

64. Single Mode Fiber de chez Corning®, Inc., la fibre optique monomode standard de r´ef´erence.

65. `A noter que dans le cas o`u les d´eformations transverses ne sont pas ´egales, le spectre pr´esente ces deux pics bien distincts (cf. ´equation (2.43)) si on envoie une lumi`ere polaris´ee s´epar´ement le long de chaque axe de la polarisation. Si la lumi`ere est envoy´ee le long d’un chemin arbitraire, le spectre r´esultant sera un m´elange de la lumi`ere r´efl´echie le long des deux axes. Il pr´esentera probablement aussi deux pics mais ne pourra pas ˆetre interpr´et´e correctement, d’autre part il pourra ressembler, par exemple, au spectre r´esultant d’une d´eformation longitudinale non uniforme le long du r´eseau ...

2.3. Th`eme 2 – Capteurs `a fibre optique pour le suivi de cuisson des composites

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1532.2 1532.4 1532.6 1532.8 1533.0

1549.2 1549.4 1549.6 1549.8 1550.0 1550.2 0

Figure2.48 – Spectres d’un FBG noy´e dans un stratifi´e (a) unidirectionnel, (b) en nappes crois´ees, (c) en nappes crois´ees tiss´ees, d’apr`es [LVLD10].

Le troisi`eme cas (Figure 2.48(c)) correspond `a une sollicitation faisant apparaˆıtre des gradients de d´eformation le long du r´eseau, gradients axiaux ou mˆeme radiaux. On peut normalement arriver `a diff´erencier l’un ou l’autre en utilisant une source laser avec lumi`ere polaris´ee [LVLD10]. Un gradient de d´eformation (ou de temp´erature) perturbe le FBG, un peu comme s’il devenait ´etir´e de mani`ere non-lin´eaire, et le spectre se d´eforme. C’est sans aucun doute `a l’EPFL que l’´equipe du Pr. Botsis a le plus ´etudi´e cet aspect : tout d’abord en utilisant la m´ethode des matrices de transfert pour simuler le spectre et identifier les gradients le long du r´eseau de Bragg[PPBG00, PSB+01], puis en d´eveloppant une m´ethode de r´eflectom´etrie optique `a faible coh´erence (OLCR) qui permet de mesurer l’´evolution de la longueur d’onde de Bragg λB(x1) le long du r´eseau et donc ε1(x1) ou T(x1) avec une excellente r´esolution spatiale de l’ordre du microm`etre[CHGB06, CHB07]. Cette technique a par ailleurs aussi ´et´e d´evelopp´ee `a l’universit´e de Nantes[CCL+06].

Demirel[Dem09]durant sa th`ese a mis en œuvre la m´ethode des matrices de transfert, pour tenter aussi d’identifier, par analyse inverse des spectres exp´erimentaux et optimisation, les gradients thermiques ou m´ecaniques les ayant engendr´es. L’approche, bien que n’ayant pas compl`etement abouti, est int´eressante, c’est pourquoi on rapporte ici ses principaux r´esultats, sans trop les d´etailler par souci de concision.

Le spectre d’un FBG uniforme peut se d´eduire de la th´eorie des modes coupl´es[Erd97]qui, elle, donne une formulation analytique de la r´eflectivit´er(λ). La m´ethode des matrices de transfert permet, elle, de simuler num´eriquement le spectre des r´eponses de FBG `a pas non

2.3. Th`eme 2 – Capteurs `a fibre optique pour le suivi de cuisson des composites

uniformes[Erd97]. Elle n´ecessite une discr´etisation du r´eseau, ainsi que de la d´eformation (ou de la temp´erature) appliqu´ee, en N segments (sous-r´eseaux), chacun se comportant comme des r´eseaux de Bragg classiques, et dans lesquels les grandeurs sus-cit´ees sont uniformes. A chaque sous-r´eseau correspond une matrice de transfert Ti, dont les termes sont calcul´es `a partir des caract´eristiques de chaque sous-r´eseau et de la connaissance de la d´eformation (ou temp´erature) homog`ene, modifiant ainsi les valeurs locales de p´eriode et d’indice de r´efraction. On peut ainsi relier, pour chaque sous-r´eseau, l’intensit´e lumineuse en entr´ee `a l’intensit´e lumineuse en sortie du r´eseau et dans les deux directions positives et n´egatives, PE,NE,PS etNS, suivant l’´equation (2.46) : La matriceTiest donn´ee par l’´equation (2.47), elle ne d´epend finalement que de la longueur d’onde λ et de quatre param`etres intrins`eques au sous-r´eseau : sa longueur li, son indice de r´efraction du cœur nef f, sa variation δnef f, et sa p´eriode Λ.

La r´eponse globale du r´eseau est donn´ee par la matriceT, qui est ´egale au produit matriciel de toutes les sous-matrices, T =TNTN−1...T1. Le coefficient de reflectivit´e complexer(λ) d’un FBG de longueur L peut ˆetre obtenu en imaginant que l’onde incidente transmise provient de l’infini (soit PE = 1 enz≤0) et en supposant qu’aucune onde n’est r´efl´echie apr`es le r´eseau (soit NS = 0 en z ≥ L). Comme r(λ) = NPE

E, et que de l’´equation (2.46) avec les hypoth`eses vues pr´ec´edemment on tire NS =T21PE+T22NE, alorsr(λ) = −TT21

22 , son carr´e donnant la puissance en fonction de λ et ainsi le spectre en r´eflexion. Il est donc possible de simuler le spectre d’un FBG sollicit´e par n’importe quelle fonction de d´eformation spatiale ε1(x1) (ou de temp´erature T(x1)). La seule limitation, impos´ee par la discr´etisation, provient du fait que dans chaque sous-r´eseau, la th´eorie des modes coupl´es doit ˆetre valide, et leur longueur doit donc respecter Λli, ce qui pourrait ´eventuellement limiter l’utilisation de la m´ethode en cas de gradients intenses.Ti se calcule au moyen des param`etres intrins`eques de chaque sous-r´eseau (li, nef f, δnef f et Λ), d´eduits du spectre exp´erimental du FBG initial au repos, au moyen des relations classiques issues de la th´eorie des modes coupl´es (voir[Dem09]p. 42-46, ou[Erd97]). Les param`etres des sous-r´eseaux sont d´ependants des sollicitations qui leur sont impos´ees localement. Les autres param`etres, li´es aux diff´erentes sensibilit´es, entrent ´egalement en compte mais sont suppos´es invariants, ils sont fix´es apr`es ´etalonnage ou `a d´efaut avec des valeurs de r´ef´erences de la litt´erature.

A titre d’illustration, la figure 2.49 montre le r´esultat d’une simulation directe par la m´ethode des matrices de transfert du spectre d’un FBG soumis `a un gradient thermique (20 sous-r´eseaux), et la figure 2.50 `a un gradient m´ecanique (10 sous-r´eseaux).

Cette m´ethode de simulation num´erique a ´et´e valid´ee dans un certain nombre de situations, comme par exemple sur un cas de bir´efringence induite par un chargement anisotrope[66],

2.3. Th`eme 2 – Capteurs `a fibre optique pour le suivi de cuisson des composites

6.2. STRATÉGIE D’IDENTIFICATION

(a) Spectre simulé par Peters et al. [Peters 01] (b) Spectre simulé par notre algorithme

Fig. 6.9 – Comparaison des simulations T-Matrix de cette étude et Peters [Peters 01]

(a) Profil de T en polynôme d’ordre 3 (b) Profil de température en V

Fig. 6.10 – Cas test de T-Matrix direct de FBG soumis à des gradients de température de formes particulières

203

Figure 2.49 – Exemples de simulation directe par la m´ethode des matrices de transfert des spectres d’un FBG de 2 mm de long soumis `a un gradient thermique d’´equation T(z) =T0−aT0 z−LL −2

, d’apr`es [Dem09].

6.2. STRATÉGIE D’IDENTIFICATION

(a) Spectre simulé par Peters et al. [Peters 01] (b) Spectre simulé par notre algorithme

Fig. 6.9 – Comparaison des simulations T-Matrix de cette étude et Peters [Peters 01]

(a) Profil de T en polynôme d’ordre 3 (b) Profil de température en V

Fig. 6.10 – Cas test de T-Matrix direct de FBG soumis à des gradients de température de formes particulières

Figure 2.50 – Exemples de simulation directe par la m´ethode des matrices de transfert des spectres d’un FBG de 2 mm de long soumis `a un gradient de d´eformation d’´equation ε(z) =a(z/L)−b(z/L)2−c(z/L)3, d’apr`es[Dem09].

en consid´erant deux spectres ind´ependants et avec des d´eformations transverses impos´ees telles que ε2 6=ε3, le spectre final ´etant issu de la superposition de ces deux spectres.

La proc´edure d’identification consiste ensuite `a d´eterminer les valeurs discr`etes de la solli-citation axiale par analyse inverse, en minimisant au sens des moindres carr´es l’´ecart entre le spectre exp´erimental et le spectre mod´elis´e par la m´ethode des matrices de transfert, un algorithme it´eratif d’optimisation (Levenberg-Marquardt) ´etant utilis´e. Pr´ealablement il

146

2.3. Th`eme 2 – Capteurs `a fibre optique pour le suivi de cuisson des composites

est n´ecessaire d’avoir d´etermin´e exp´erimentalement le spectre du FBG libre de sollicitation afin de d´eduire les principales caract´eristiques intrins`eques du r´eseau (cf. Figure 2.51(a)), compl´et´ees par les caract´eristiques fournis par ´etalonnage. A partir du spectre du FBG sous sollicitation on d´eduit, apr`es convergence de l’algorithme, le profil de temp´erature (ou de d´eformation) le long du r´eseau. Une ´etape d’initialisation consiste `a chercher la longueur d’onde de Bragg maximale du spectre d´eform´e (cf. Figure 2.51(b)), puis on affine l’opti-misation en augmentant it´erativement le nombre de sous-r´eseaux, c’est-`a-dire le nombre d’inconnues du probl`eme (lesε1(li) ou T(li)), jusqu’`a convergence (cf. Figure 2.51(c)).

La m´ethode est valid´ee sur des cas tests de spectres simul´es pour des gradients thermiques divers et montre de bons r´esultats, mais elle s’av`ere intrins`equement sensible `a la sym´etrie de la sollicitation par rapport `a l’axe m´edian de la fibre. La correspondance entre le profil de sollicitation et son spectre associ´e n’est pas bijective. Cependant, deux applications ont

´et´e d´evelopp´ees :

– l’estimation de gradients thermiques le long d’un FBG par l’utilisation d’un montage avec anneau chauffant se translatant et trois micro-thermocouples de r´ef´erence position-n´es le long du FBG,

– l’estimation de gradients de d´eformation longitudinale par un FBG noy´e `a proximit´e d’un per¸cage dans une ´eprouvette composite sollicit´ee en traction simple.

La figure 2.51 illustre un des r´esultats d’identification d’un gradient thermique. On peut observer sur les figures 2.51(a), 2.51(b) et 2.51(c) la d´emarche d’optimisation par ajus-tement des spectres exp´erimentaux et simul´es. On remarque que le spectre simul´e initial diff`ere d´ej`a du spectre exp´erimental car le FBG utilis´e est apodis´e66. Les r´esultats des temp´eratures obtenues sur chacun des 10 sous-r´eseaux donnent un profil de temp´erature (la solution identifi´ee) faux mais sym´etrique `a celui qui est estim´e par la mesure issue des trois thermocouples (la cible), puisque `a ces deux profils correspond le mˆeme spectre en puissance. Il n’y a donc pas unicit´e de la solution. Celle-ci est assur´ee uniquement si la par-tie r´eelle et la parpar-tie imaginaire du spectre de r´eflectivit´e complexer(λ) sont connus. Or la partie imaginaire fait intervenir la phase, qui n’a pas ´et´e consid´er´ee dans ce travail, puisque le spectre d’intensit´e de r´eflexion mesur´e ne fournit que l’intensit´e spectrale,|r(λ)|2, sans information de phase[BHCG05]. Il est donc n´ecessaire d’apporter des informations suppl´e-mentaires concernant le signe des gradients `a identifier. Nous avons pu effectivement faire ce type d’observation de non-unicit´e sur les gradients `a identifier.

Pour la validation des gradients de d´eformations, un essai de traction est effectu´e sur une

´eprouvette de composite UD obtenue par compression de pr´eimpr´egn´es carbone/´epoxyde.

Dans cette ´eprouvette un trou a ´et´e r´ealis´e, le FBG ´etant noy´e entre le trou et le bord libre de celle-ci. Les gradients sont mesur´es par st´er´eo-corr´elation d’images en surface de l’´eprouvette, et aussi estim´es par une simulation par ´el´ements finis, puis compar´es `a ceux issus de l’identification inverse [69]. Tous les r´esultats sont `a peu pr`es coh´erents, mais la faible amplitude des profils de d´eformation (de l’ordre de la r´esolution des mesures) rend finalement d´elicate la comparaison.

66. L’apodisation consiste `a inscrire le FBG avec une distribution lumineuse du spot UV de forme gaussienne afin de supprimer les lobes lat´eraux du spectre.

2.3. Th`eme 2 – Capteurs `a fibre optique pour le suivi de cuisson des composites

(µm) Avant

sollicitation

Après sollicitation

(µm)

(a) Etape FBG libre (b) Etape d’initialisation

(µm)

(c) Convergence de l’optimisation (d) Profils deT(z)

Figure 2.51 – Identification spectrale du gradient thermique impos´e au FBG (a-c), et gradients thermiques associ´es (d), d’apr`es [Dem09].

En conclusion, la m´ethode des matrices de transfert a permis de mod´eliser les spectres de

En conclusion, la m´ethode des matrices de transfert a permis de mod´eliser les spectres de