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CHAPITRE 9 DISCUSSION GÉNÉRALE

9.5 Avenues de recherche

Pour pallier limitations méthodologiques, les avenues suivantes aideraient à améliorer la validité externe et la généralisation des résultats :

1. Valider les observations et résultats par un sondage interne avec le partenaire industriel puis externe dans d’autres organisations : l’utilisation de sondage pour

résultats vis-à-vis du même contexte organisationnel. Par la suite, raffiner les résultats avec d’autres praticiens dans d’autres organisations.

2. Étendre la même approche de recherche à plusieurs organisations : en gardant la même

approche méthodologique et en ajoutant d’autres cas dans d’autres organisations permettraient d’une part de valider les résultats de cette recherche et, si l’échantillon des cas et organisations est significatif, généraliser une partie des résultats.

Cette recherche s’est terminée par une identification des exigences de la planification collaborative pour les projets de transformation d’affaires. Les deux avenues de recherche suivantes permettraient d’utiliser ces exigences pour concevoir et proposer un modèle de la planification collaborative en gestion de projets :

3. L’utilisation de l’ingénierie de la collaboration (Collaboration Engineering) : les

résultats de l’article 2 indiquent que la planification est supportée par la présence des pratiques d’intégration et de facilitation. Les exigences de la planification collaborative identifiée dans l’article 4 incluent aussi ces deux pratiques en lien avec la coordination. L’essence des deux pratiques peut être trouvée dans les processus et techniques de la facilitation. L’incorporation de la facilitation aux processus de planification serait une piste de solution vers un modèle de planification collaborative. Pratiquement, ceci voudrait dire la conception de processus de planification des projets qui a comme partie intégrante des sous-processus et techniques de facilitation assurant les exigences de la collaboration lors de leur exécution. Ceci est possible en utilisant l’ingénierie de la collaboration « collaboration engineering » (CE) (de Vreede et Briggs, 2005). La CE est une approche de conception de processus d’affaires qui intègre les pratiques de facilitation pour augmenter la répétabilité du travail collaboratif (Kolfschoten, Vreede et Briggs, 2007). Elle se base sur l’utilisation de Thinklet; un modèle de conception qui permet de combiner les activités d’affaires à une ou plusieurs techniques de facilitation (Kolfschoten, Briggs, de Vreede, Jacobs et Appelman, 2006). En pratique, les Thinklets s’ajoutent au coffre à outils et techniques des praticiens qui exécutent les processus d’affaires (Kolfschoten et al., 2010). Les applications de la CE sont prometteuses et les cas pratiques présentent des résultats intéressants qui encouragent son développement et son usage (Kamrani et Nasr, 2008; Kolfschoten et al., 2010; Schwabe, Briggs et Giesbrecht, 2016).

4. La modélisation et la simulation utilisant des systèmes agents : Le concept d’agent

provient des travaux en intelligence artificielle. Un agent est une procédure logicielle qui représente une logique de raisonnement orientée vers un objectif défini. Le concept d’agent, aussi appelé agent intelligent « Intelligent Agent » ou agent logiciel « Software Agent » représente une unité de contrôle autonome capable d’interagir avec son environnement (Franklin et Graesser, 1997). La modélisation et simulation par systèmes agents a été utilisée en gestion des chaines logistiques pour développer la planification collaborative (Fox, Barbuceanu et Teigen, 2000). Aussi, les systèmes agents ont été utilisé en gestion de projets pour la gestion des risques (Taillandier et Taillandier, 2014), la modélisation des relations collaboratives (Son et Rojas, 2010), et pour l’ordonnancement (Knotts et Dror, 2003). Avec les avancements dans les technologies d’information et des systèmes agents en particulier, leur utilisation pour modéliser un processus de planification collaborative en gestion de projets est une piste de développement intéressant pour le futur.

Au-delà des avenues de recherche directement liées au choix méthodologique du sujet de recherche de cette thèse, voici quelques idées de recherche qui ont émané des travaux et sujets explorés :

3. Réconcilier les entités et théories de planification en gestion de projets : la planification

collaborative en gestion des chaines logistiques est définie par rapport à des entités de planification (Kilger et Reuter, 2005), elles représentent des organisations ou même des réseaux de fournisseurs dans la chaine logistique. Dans les projets, ces entités peuvent être aussi des organisations, des départements, des équipes et même des individus. Cependant, les théories de la planification pour ces différents types d’entités varient et se concentrent sur des aspects différents. Par exemple, pour les individus les théories de la psychologie cognitive sont appliquées pour comprendre le raisonnement et la prise de décision lors de la planification des individus (R. Morris et Ward, 2005). Pour les organisations, la planification prend plusieurs formes; stratégique, financière, manufacturière, etc. toutes avec des théories et pratiques qui varient. Alors, quelles sont les entités de planification pertinentes en gestion de projets ? Et comment réconcilier les différentes théories de planification qui s’y appliquent ? Si toutes ses entités de planification coexistent, arrimer les théories de planification entre elles pousserait la réflexion sur la planification au-delà de l’entité elle-même, mais en relation avec les autres entités dans le projet.

4. Les cadres de gestion de la transformation pour les gouvernements : les notions de

transformation d’affaires sont aussi explorées pour les organisations gouvernementales. La littérature a utilisé certains exemples de changements de processus ou d’implantation de systèmes d’information pour discuter des particularités du contexte gouvernemental (Stemberger et Jaklic, 2007). Cependant, la transformation d’un gouvernement, incluant toutes ses institutions, implique des complexités d’autres natures qu’en entreprise. Ainsi, les cadres de gestion de telles initiatives requièrent des compétences et des processus différents de ceux en place dans les organisations gouvernementales actuelles (Allas et al., 2018). Étudier la transformation au niveau des gouvernements conduira à une discussion des théories sur les politiques gouvernementales comme les liens avec les réformes et les impacts socio-économiques. La nature des relations dans le contexte gouvernemental se base aussi sur des liens de pouvoir, d’intérêt public, et des bénéfices non tangibles (Kettl, 2000) qui sont très peu présents dans les relations dans les transformations des entreprises. Par conséquence, les cadres et les pratiques de gestion de projets de transformation gouvernementale pourraient être fondamentalement différents de ceux étudiés dans la littérature jusqu’à maintenant. Actuellement, il y a une tendance autour de la transformation digitale des services gouvernementaux. Dans la littérature, des études de cas sur des initiatives e-gouvernement peuvent être trouvées (Janowski, 2015; West, 2004). Mais comme pour les entreprises, les technologies de l’information représentent une dimension de transformation qui s’est avérée souvent non suffisante par elle-même pour livrer les bénéfices et objectifs attendus.

En résumé, ce chapitre a discuté des thèmes communs dans les résultats exposés dans les articles, des contributions scientifiques de cette thèse, et des limitations de la recherche. Le tout a permis d’identifier des avenues de recherche en lien avec le sujet de recherche et ouvrir des perspectives de recherche plus larges dans d’autres sujets explorés lors des lectures et de l’étude de la littérature.