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Autres propriétés pharmaceutiques

5. LES PLANTES ADAPTOGÈNES

5.4. R HODIOLE

5.4.7. Autres propriétés pharmaceutiques

Tout d’abord, la rhodiole exercerait une activité antidépressive et anxiolytique. Un essai clinique a montré que des doses de 170 mg ou de 340 mg d’extrait de rhodiole (SHR-5®), prises 2 fois par jour pendant 6 semaines, réduisent les symptômes chez des patients souffrant de dépression légère à modérée. Une étude in vitro a montré que Rhodiola rosea empêche la dégradation des neurotransmetteurs (sérotonine, noradrénaline) par inhibition des monoamines oxydases. Sur un modèle de rats dépressifs, un traitement avec de la rhodiole a induit : une diminution du comportement dépressif associé à une normalisation des niveaux de sérotonine, une augmentation de la prolifération cellulaire au niveau de l’hippocampe et une augmentation de la quantité de neurones. D’autre part, les résultats d’une étude américaine ont montré que la rhodiole (340 mg par jour d’extrait, pendant

10 semaines) permettrait de réduire les symptômes du trouble d’anxiété généralisée. Enfin, la prise de rhodiole, une heure avant un repas, réduit voire abolit le comportement d’hyperphagie chez des rats femelles stressées.

La rhodiole aurait également des effets cardioprotecteurs : chez l’animal, l’administration d’un extrait de R. rosea prévient la diminution de la force contractile après exposition au froid. Une autre étude chez le rat a montré que l’administration d’un extrait de rhodiole pendant huit jours a un effet préventif marqué sur les arythmies induites par l’adrénaline et le chlorure de calcium. R. rosea exercerait un effet hépatoprotecteur se manifestant par une normalisation de l’activité des ASAT, de la phosphatase alcaline et des valeurs de l’urée et la bilirubine. Enfin, des études in vitro indiquent que le salidroside inhibe la croissance cellulaire de différentes lignées tumorales (174,175).

5.4.8.

Utilisation en pratique

• Indications

La monographie communautaire établie par l’HMPC précise que la rhodiole est utilisée dans les médicaments à base de plantes pour le soulagement temporaire des symptômes de stress, comme la fatigue et la sensation de faiblesse (188).

• Posologies : la dose quotidienne recommandée est de 144 à 400 mg (188).

• Précautions d’emploi :

- l'utilisation chez les enfants et les adolescents de moins de 18 ans est déconseillée ; - la prise de rhodiole doit être évitée le soir afin de ne pas perturber le sommeil ; - en raison d'un manque de données toxicologiques, la racine de rhodiole est contre-

indiquée en cas de grossesse et d’allaitement (174,188).

• Effets indésirables : la prise de rhodiole peut provoquer de l’agitation et de la surexcitation (174).

• Interactions médicamenteuses : théoriquement, la rhodiole peut augmenter l’effet des médicaments ayant un effet stimulant (174). Par précaution, l’association de la rhodiole avec un traitement antidépresseur doit être évitée en raison de son effet inhibiteur sur la dégradation des neurotransmetteurs (sérotonine, noradrénaline).

5.5.

Schisandra

Figure 23 : Le schisandra (189)

Noms communs : schizandra, schisandra

Nom botanique : Schisandra chinensis (Turcz.) Baill. Partie utilisée : fruit

5.5.1.

Origine

Les baies de schisandra sont connues des pharmacopées chinoise et russe depuis des millénaires. Traditionnellement, les baies étaient utilisées pour soulager la digestion, les troubles respiratoires, l'insomnie et l'impuissance. Plus généralement, les chasseurs et certains athlètes de sports d’endurance en ont pris pour augmenter leur résistance. Les baies de schisandra sont présentes dans de nombreuses formules de la médecine traditionnelle chinoise. Le nom chinois de la baie séchée (wu wei zi) veut dire « fruit aux cinq saveurs », car elle combinerait tous les goûts : aigre, sucré, salé, piquant et amer.

Cette notion est importante car elle signifie que les baies ont le pouvoir d’harmoniser les cinq éléments de la tradition chinoise : bois, feu, terre, métal, eau, et donc, les cinq organes correspondants : foie, cœur, rate, poumon et rein (190).

5.5.2.

Famille botanique

Le schisandra appartient à la famille des Schisandraceae. Cette famille regroupe deux genres : Schisandra et Kadsura, et environ 45 espèces de l’Est de l’Asie (Indo-Malaisie, Chine, Japon) et du Sud-Est de l’Amérique du Nord. Ce sont des lianes à feuilles alternes, sans stipules. Les fleurs sont petites et unisexuées. Le nombre de pièces est important, en insertion spiralée sur un réceptacle allongé. Le pollen, dépourvu de pore, présente 3 ou 6 apertures allongées (59).

5.5.3.

Description botanique

Schisandra chinensis est une liane endémique mesurant entre 0,5 et 25 mètres. Dans la

région extrême-orientale de la Russie, la forêt de la taïga couvre quelques 6.500 ha dont 1.800 à 2.000 ha sont occupés principalement par des arbres de Schisandra chinensis. Le rendement annuel total de fruits de cette seule région équivaut à 800 tonnes. La culture de

Schisandra chinensis est principalement végétative et, très rarement, à partir de graines.

Les plantes ont besoin de lumière modérée, avec un sol humide, riche en humus.

La tige, atteignant 10-15 m de longueur et 1,2-1,5 cm de diamètre, s’enroule autour des troncs d'arbres et grimpe à leur sommet. Les feuilles sont alternes, elliptiques, cuspidées. Les fleurs sont blanches ou légèrement crème, unisexuées, avec une odeur agréable. Les fleurs sont en grappes de 2 à 5. Les fruits mûrissent en septembre-octobre. La baie de schisandra est plus ou moins sphérique, d’un diamètre d’environ 8 mm et de couleur rouge à noirâtre. Son péricarpe est fortement ridé, elle renferme 1 ou 2 graines brun-jaune et luisantes. La peau et la pulpe ont un goût aigre et sucré. Le noyau est piquant, amer et dans l'ensemble salé (191).

5.5.4.

Pharmacopée

Le schisandra (Schisandra chinensis (Turcz.) Baill.) figure sur la liste A de la Pharmacopée Française (11ème édition) comprenant les plantes médicinales utilisées traditionnellement.

Au sein de la Pharmacopée Européenne (8ème édition), le schisandra est constitué par le « fruit mûr, entier, séché ou soumis à la vapeur d’eau puis séché, de S. chinensis ». Il contient au minimum 0,4 % de schisandrine (14).

5.5.5.

Constituants

Les fruits du schisandra renferment une huile essentielle à sesquiterpènes et composés aromatiques. Ils contiennent également des acides organiques, des triterpénoïdes et des composés lignoïdiques : lignanes et composés à squelette dibenzocyclooctène (schizandrine, γ-schisandrine, gomisines et dérivés, schisandrol…(191).