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6 Études épidémiologiques

6.2 Autres cancers de l’enfant

Quelques études mentionnées plus haut portaient à la fois sur les leucémies de l’enfant et d’autres cancers de l’enfant (Kroll et al., 2010, Bunch et al., 2014, Bunch et al., 2015, Pedersen et al., 2015, Crespi et al., 2016). Dans l’étude de Kroll et al., 2010, il n’y avait d’excès de risque ni pour les tumeurs du système nerveux central ni pour les autres cancers, qui étaient tous de type différent, ne suggérant ainsi aucun lien réel. Dans les deux études réalisées en Angleterre par Bunch et al., (2014 et 2015), une augmentation du risque a été mise en évidence pour les tumeurs du système nerveux central (ORa = 4,1 [1,1-4,7]), mais ce lien n’est significatif qu’entre 20 et 50 m et non pour une distance inférieure à 10 mètres. Cette absence de relation dose-effet selon la distance amène les auteurs à considérer que cet effet peut être dû au hasard ou à une autre raison. Au Danemark, l’étude de Pedersen et al., (2015) montrait une diminution du risque dans le temps pour l’analyse combinée de tous les cancers de l’enfant, et une absence d’excès de risque statistiquement significatif pour les différents types de cancers étudiés séparément. Enfin, la récente étude californienne (Crespi 2016) rapportait une augmentation non significative du nombre de cas de tumeurs du SNC (ORa = 1,2 [0,4 - 3,4]) chez les enfants nés à moins de 50 m d’une ligne

> 200 kV.

L’étude Setil a été conduite en Italie entre 1998 et 2001 sur l’association entre divers cancérigènes et l’incidence des neuroblastomes chez les enfants de moins de 10 ans (Parodi et al., 2014). Les cas de neuroblastomes (n = 153) ont été recueillis dans les centres de traitement des cancers pédiatriques qui regroupent plus de 95 % des cas en Italie. Les témoins ont été tirés au sort dans la population générale et 1 044 sujets ont pu être inclus. La mesure des champs électromagnétiques basses fréquences a été réalisée pendant 48 h dans la chambre des enfants.

Aucune association entre le risque de neuroblastome et l’exposition aux champs électromagnétiques basses fréquences n’a été mise en évidence dans cette étude. Néanmoins, dans la population de l’étude, très peu d’enfants avaient été exposés à un champ supérieur à 0,3 µT (seulement 2 cas et 19 témoins).

S’intéressant spécifiquement aux cancers du SNC chez l’enfant de moins de 15 ans, une analyse poolée de 10 études conduites entre 1979 et 2010 en Suède, au Royaume-Uni, en Finlande, aux États-Unis, au Japon, au Danemark et en Norvège a été publiée en 2010 (Kheifets et al., 2010b).

Les auteurs soulignaient l’absence de relation claire avec l’exposition aux champs électromagnétiques basses fréquences. Quels que soient le type de mesure réalisée ou les ajustements effectués, aucune association significative n’a été mise en évidence (OR = 0,95 [0,65 - 1,41] ; 0,70 [0,40 - 1,22] et 1,14 [0,61 – 2,13]) pour des niveaux de champs magnétiques respectivement égaux à 0,1-0,2 µT ; 0,2-0,4 µT et ≥ 0,4 µT).

distance aux lignes HT/THT) et l'apparition de leucémie infantile (dans l’ordre chronologique).

Ce tableau présente une synthèse des principaux résultats de l’étude et ne reflète en aucun cas leur interprétation par l’Anses.

Étude Caractérisation de (se référer au texte pour les

commentaires) Kroll, et al.,

2010 Distance entre résidence à la naissance et les lignes [0,18 - 22,04] non significatif car très peu de sujets exposés à un champ > 0,4 µT

Les résultats de cette étude peuvent aller dans le sens d'un lien entre champs électromagnétiques basses fréquences et leucémies de l'enfant.

Mais cette étude n'explique pas à elle seule l'excès apparent de cas près des lignes.

Malagoli, et

al., 2010 Distance entre résidence au diagnostic et ligne HT chez les moins de 5 ans, habitant en zone peu urbaine) est à la limite de la significativité mais les analyses de sensibilité confortent ces résultats.

Étude Caractérisation de l'exposition

population étudiée et

nombre de sujets confusions pris en compte

Résultats Conclusion des auteurs (se référer au texte pour les

commentaires) Bunch, et

al., 2014 Distance entre résidence à la naissance et les lignes

Pas d'effet sur l'ensemble de la période quel que soit le type de cancer.

Pour la leucémie uniquement, mise en évidence d’un risque à moins de 600 m de la ligne sur la période 1962-1969

OR = 2,50 [1,10 – 5,68] mais pas après

L’association est retrouvée comme dans l'étude de Draper (2005) mais disparait au cours du temps.

Cette étude suggère que

l’association observée serait due à un autre facteur.

Pedersen C,

et al., 2014b Adresse à la naissance

(géocodage). 1 698 cas de leucémies issus du registre des

L’excès de risque constaté pour ligne THT dans la tranche 200 – 599 m est probablement lié au hasard

 ne confirme pas les résultats de Draper en 2005

Baisse importante du RR trouvé dans la période la plus récente.

Étude Caractérisation de l'exposition

population étudiée et

nombre de sujets confusions pris en compte

Résultats Conclusion des auteurs (se référer au texte pour les

commentaires) Bunch, et

al., 2015 Distance aux câbles souterrains : à partir de la cartographie nationale du réseau souterrain, précisée avec Google street view si distance <

40 m, visites sur site, puis calcul du champ. distances ni pour les lignes de plus faible voltage plus faible que lors des études précédentes mais en accord avec d'autres études publiées et études poolées.

Les résultats de Draper au-delà de 600 m ne sont pas retrouvés.

Les résultats sont identiques selon que la référence soit > 600 m ou >

2000 m

 soutien faible à un excès de leucémies de l'enfant à moins de 50 m des lignes HT (> 200 kV) et rien au-delà ni pour les lignes de voltage plus faible

basses fréquences (estimée par la distance aux lignes HT/THT) et l'apparition de leucémie infantile (dans l’ordre chronologique).

Ce tableau présente une synthèse des principaux résultats de l’étude et ne reflète en aucun cas leur interprétation par l’Anses.

Étude Caractérisation (se référer au texte pour les

commentaires)

Aucun la durée moyenne change selon la

distance mais pas de corrélation linéaire  pas de preuve d'une plus grande mobilité près des lignes tendance et lien plus faible qu'avec la distance seule, sauf pour les plus exposés de la première période.

 témoins participants sont de SES plus élevé, niveau d'étude plus élevé

 code de câblage lié au niveau SES : SES bas associé à WC élevé

 association faible entre WC et LA, non modifiée par analyse

groupes : peu de différence  peu d'impact de la participation car la procédure de choix des témoins, tirés au sort sur liste naissance, correcte

Étude Caractérisation

de l'exposition Population étudiée

Facteurs de confusions pris en

compte

Résultats (se référer au texte pour les commentaires) au hasard ou si l’effet réel, le risque faible.

mesures de champs) et l'apparition de leucémie infantile (par ordre chronologique).

Ce tableau présente une synthèse des principaux résultats de l’étude et ne reflète en aucun cas leur interprétation par l’Anses.

Étude Caractérisation de (se référer au texte pour les

commentaires) chez les sujets exposés à plus de 0,3 µT (11 cas et 34 témoins)

Risque plus élevé pour la nuit (NS)

Risque accru mais NS pour sujets vivant à moins de 100 m des lignes et entre 100 et 200 m.

Risque encore plus grand quand restriction aux lignes de 88 kV (majorité) or les champs émis sont très faibles.

 faible association entre les mesures de courants de contact et les champs magnétiques.

Étude Caractérisation de

l'exposition Population étudiée

Facteurs de confusions pris en

compte

Résultats (se référer au texte pour les commentaires)

Salvan, 2015

Mesures dans la chambre de l'enfant (Emdex II ou Emdex Lite).

Mesures de 24-48 h, de nuit, et le week-end.

enfants < 10 ans 745 cas de leucémies provenant de 14 régions d'Italie (683 interviewés et 609 avec mesures) 1475 témoins de population appariés sur l'âge (1044 interviewés et 904 avec mesures).

âge, sexe, niveau d'éducation des parents ; habitation pour les éligibles 92 %.

Aucune association entre LA et BF si variable continue. Si on utilise variable en catégorie, risque accrue pour la catégorie intermédiaire (0,1 µT - 0,2 µT).

Les résultats confinés aux mesures nocturnes confirment les autres (avec diminution des effets).

Pas d'association avec mesure continue.

Absence de relation dose effet en analyse catégorielle.

l'apparition de leucémie infantile (par ordre chronologique).

Ce tableau présente une synthèse des principaux résultats de l’étude et ne reflète en aucun cas leur interprétation par l’Anses.

Étude Caractérisation de (se référer au texte pour les

commentaires)

mobilité, SES. Globalement : le risque augmente avec l'augmentation de l'exposition.

Fort impact de l'étude brésilienne (grand nombre d'exposés)

Pas d'association en dessous de 0,4 µT.

Au-dessus de 0,4µT, augmentation du risque pour les Leucémie ORa = 1,57 (1,03 – 2,40) et pour les LAL ORa=2.43 (1,30 – 4,55)

Au-dessus de 0,3 µT, association proche de la significative ORa = 1,44 (0,99 - 2,10) pour les leucémies

Au seuil de 0,2 µT, association significative ORa = 1,31 (1,06 – 1,61) pour les

Plus le nombre de cas exposés est élevé, plus l'OR se rapproche de 1 (pour les études sur les leucémies ou sur les autres cancers).

Pas d'association avec les cancers de l'enfant ni pour les autres cancers. Pas de lien de causalité

l'apparition de leucémie infantile (par ordre chronologique).

Ce tableau présente une synthèse des principaux résultats de l’étude et ne reflète en aucun cas leur interprétation par l’Anses.

Étude Caractérisation de

l'exposition population étudiée Facteurs de confusions pris en

compte

résultats conclusion des auteurs Hug et al., 2010 Questionnaire et interview

téléphonique des deux CEM et risque de leucémie de l’enfant.

Reid et al., 2011 Profession des parents questionnaire sur

tabac, âge de la mère Pas d'association pour les mères exposés à un niveau modéré ou fort OR= 0.96 ( 0.74 – 1,25)

Très légère augmentation , toujours NS, pour les jobs avant 2 ans et 1 an avant la

Niveau social Pas d'association entre association entre parents travaillant sur les EMF et risque de leucémie 1,09 (0,99 – 1,20) ;

Tableau 19 : Études investiguant la relation entre l'exposition des enfants aux champs électromagnétiques basses fréquences (estimée par la distance aux lignes HT/THT) et l'apparition des autres cancers de l’enfant (par ordre chronologique).

Ce tableau présente une synthèse des principaux résultats de l’étude et ne reflète en aucun cas leur interprétation par l’Anses.

Étude Caractérisation de

2010 Distance entre résidence à la naissance et les lignes.

Programme EM2D pour estimer les champs produits par les lignes.

Enfants nés en Angleterre et Pays de Galles entre 1962 – 1995

2014 Distance entre résidence à la naissance et les lignes la période quel que soit le type de cancer.

Pas d’association avec les cancers de l’enfant

Bunch, et al.,

2015 Distance aux câbles souterrains : à partir de la cartographie nationale du

Étude Caractérisation de

l'exposition population étudiée confusions pris en compte

d'étude des parents. aucune association entre ELF et neuroblastome mais la

L’étude ne supporte pas le rôle de l'exposition aux champs dans la survenue de NB chez l'enfant, au moins au niveau