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l'autre partie restant dans la couche supérieure. Cette

dernièreprésente en effet une teinte

jaune rougeâtre,

sen¬

siblement la même que la solution

chloroformique

avec

cettedifférence qu'elle est beaucoup moins prononcée.

Il

en est de même des eaux de lavage à l'eau, lavage que conseille Jaffé. La solution chloroformique évaporée

aban¬

donnel'urobiline.

Que renferment les eaux-mères

légèrement alcooliques

provenant

du

traitement au

chloroforme ?

Elles renferment les corps organiques

solubles dans

l'eau et l'alcool, mais insolubles dans le chloroforme;

elles renferment en outre une certaine quantité de pig¬

mentpuisqu'elles sont

colorées.

Or, si on sature

la liqueur

de sulfate d'ammoniaque, il netarde pasà se séparer

deux

couches, l'une alcoolique colorée en rouge, l'autreaqueuse présentant

la couleur jaune ambrée de l'urine.

La couche alcoolique donne nettement les

réactions de

l'urobiline : l'examen spectral y décelant les

bandes

y et

8. Quant à la couche aqueuse, elle ne

renferme

aucune

trace d'urobiline après filtration (1). Sa

couleur jaune tient

à la présence du pigmentjaunede l'urine,

l'urochrôme de

Tudiclium. En effet, si après avoir neutralisé

la liqueur

par l'ammoniaque et précipité par

le nitrate de baryte,

on ajoute du sous-acétate de plomb, le

liquide

est

complète¬

ment décoloré après filtration. Ce précipité

plombique,

lavé à l'eau, cèdeà l'alcool acidulé par l'acide

sulfurique,

une matière colorante jaune n'ayant aucune action sur

le

spectre. La solution alcoolique, saturée par

l'ammoniaque

et filtrée, abandonne par évaporation une masse jaune

citron soluble dans l'eau qu'elle coloreen jaune clair.

Cesdiverses réactions n'établissent pas cependant d'une

(1) Nousverrons, en effet, que le sulfate d'ammoniaque précipite complète¬

mentles solutions aciduléesd'urobiline.

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manière indiscutable que le pigment jaune, que nous

venons de retirer de la manipulation de Jaffé, estcelui de

l'urine normale. Rien ne prouve en effet que ce pigment jaune ne provienne pas d'une altération des pigments na¬

turels, altération se produisant pendant le traitement à

l'alcool acidulé et que l'urochrôme ne reste pas en disso¬

lution dans le chloroforme.

L'expérience suivante nous paraît trancher nettement la question.

De l'urine normale, acidulée par l'acide sulfurique, est

additionnée d'unmélange d'eau,d'alcool et de chloroforme

de façon à réaliser les conditions de la méthode de Jaffé.

Le chloroforme décanté ne renferme pas sensiblement de pigment. La liqueur surnageante, étant saturéede sulfate d'ammoniaque, se sépare en deux couches comme il a été dit plus haut; la couche inférieure est colorée en jaune

tandis que la liqueur alcoolique est absolument incolore.

Cette expérience prouve donc quel'urochrômeou pigment jaune de l'urine n'est pas enlevé par le chloroforme et l'alcool à la solution aqueuse saturée de sulfate d'ammo¬

niaque, ce qui différencie ce pigment des autres pigments

de l'urine normale, l'urobiline et l'uroroséine (1).

Nous admettrons donc comme un fait démontré que l'urobiline normale ou pathologique de Mac Munn ne renferme pas d'urochrôme, ce pigment étant éliminé pen¬

dant les manipulations.

Mais cela ne nous suffit pas encore.

L'urobiline de Mac Munn renferme-t-elle des pigments

autres que l'urobiline?

En décolorant la même urine par le noir animal et en la soumettant au traitement de Jaffé (modifié par Mac Munn), nous avons obtenu un résidu présentant

exacte-(1) Nous entendonspar uroroséine lepigment rougequi se développedans l'acidulation del'urine normale,pigment différentde l'urobiline comme nous

leverrons plus loin.

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-ment les mêmes caractères que l'urobiline normale. Seu¬

lement la quantité de pigment obtenu correspondait

environ au 1/4 de celle qu'on obtenait en opérant sur le

même volume d'urine non décolorée (1).

Or le noir entraîne les pigments de l'urine à un tel point qu'on n'en retrouve plus trace dans le liquide filtré.

Il faut donc en conclure que l'urobiline normale de Mac

Munn renferme des pigments ne préexistant pas dans

l'urine et prenant naissance pendant les opérations.

Ces faits sont conformes aux travaux de Disqué et de

Robin sur certains chromogènes de l'urine.

Disqué (2), en réduisant l'urobiline parl'étain et l'acide chlorhydrique, obtient une substance incolore (urobiline réduite) qui précipite par l'acétate de plomb; le précipité

ne cède pas intact le chromogène à l'alcool acidifié qui le

transforme en urobiline qui est dissoute.

Rosin (3) a retiré de l'urine des bovidées, qui en ren¬

ferme de grandes proportions, une substance chromo¬

gène, précipitable par l'acétate de plomb et dont les so¬

lutions incolores se coloraient en rose assez rapidement,

par acidulation, au contact de l'air ou des éléments oxy¬

dants tels que eau de chlore ou solution de chlorure de

chaux.

Rosin admet que cette substance est le chromogène de l'uroroséine, matière colorante rouge qui se développe quand on abandonne à l'air certaines urines additionnées

d'un acide minéral.

D'ailleurs si l'acétate basique de plomb ne précipitait

pas les chromogènes de l'urine, comment pourrions-nous interpréter l'expérience suivante qui paraît décisive?

Un certain volume d'urine décolorée au noir ayant été

(1) En amenantles solutions alcooliques à une teinteidentique, les volu¬

mesobtenus étaient dansle rapportde 1/4.

(2) Zeistcli. f.physiol. Chem., II, p.264.

(3) Deutsch. med. JVochensch., 3, p. 51.

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-divisé en deux portions, l'une de ces portions est préci¬

pitée par le sous-acétate de plomb, filtrée, débarrassée

de l'excès de plomb par l'acide sulfurique, puis addition¬

née en refroidissant, de 1/10 de son volume d'acide; l'au¬

tre portion est directement acidulée parl'acide sulfurique

sans traitement préalable à l'acétate de plomb. Dans le premier cas, le liquide reste incolore tandis que dans le

second cas il se manifeste, au bout de quelques instants,

une coloration rouge groseille.

Si nous ajoutons à cela que l'urine normale renferme

fort peu d'urobiline oud'urobilinogène et qu'il faut opérer

sur un volume considérable pour obtenir une quantité appréciable de pigment, nous n'aurons pas de peine à

croire que le procédé Jaffé ne peut être que défectueux quand il s'agit d'extraire l'urobiline de l'urine normale.

En est-il de même pour l'urine pathologique?

Ici nous n'avons plus besoin d'opérer sur un volume

considérable de liquide, une petite quantité d'urine pou¬

vant renfermer une proportion notable d'urobiline. Le produit final de l'opération de Jaffé sera donc beaucoup plus pur que dans le cas précédent, mais on conçoit que

son degré de pureté ne sera jamais parfait d'après ce que

nous avons signalé précédemment.

ÉTUDE DUPROCÉDÉ MÉHU

Le sulfate

d'ammoniaque

précipite complètement une solution aqueuse d'urobiline, mais il faut aciduler légère¬

ment la liqueur saturée de sel si l'on veut que le liquide

filtré ne donne plus la réaction spectrale de l'urobiline.

Nous avons vu précédemment que le sulfate d'ammo¬

niaque n'avait aucune action sur le pigment jaune de l'urine. Il se conduit de même vis-à-vis des chromogènes

de l'urine, car celle-ci, saturée de sulfate d'ammoniaque, puis filtrée, se coloreen rougegroseillequand on l'acidulé

par l'acide sulfurique et donne des réactions spectrales.

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