la solution, le violet s'éclaircit et on observe deux bandes d'absorption dans le
bleu, bandes qui n'en forment plus
qu'uneentreb
etF, lorsqu'on étend suffisamment la solu¬
tion. Cette bande avait pour mesures en longueurs
d'onde
506-480. L'addition d'ammoniaque la faisait disparaître
mais elle réapparaissait plus sur
la gauche
parl'addition
d'un sel de zinc (590-569). Outre cette
bande qui était fort
nette et très intense, le chlorure de zincdéterminait, dans
le rouge orangé, l'apparition
d'une bande
peuintense
etdifficile à mesurer.
La méthode de MacMunn, qui consiste à faire un extrait alcoolique qu'on dilue avec
l'eau
etagite
avecle chloro¬
forme, nous a donné un résidu brun soluble dans l'alcool
et le chloroforme, imparfaitement
soluble
dans l'eau.Les solutions acides et alcalines dece pigment présen¬
taient les colorations que nous avons signalées plus haut
mais la solution alcoolique, additionnée de chlorure de
zinc et filtrée, n'était pas de prime abord fluorescente;
cette fluorescence était très nette par l'addition d'ammo¬
niaque.
L'examen spectroscopique indiquait, en
solution acide
diluée, une bande très foncée y en 509-473 ainsi qu'une
bande moins intense vers D (609-580). L'ammoniaque
donnait un spectre incertain, sensiblement clair, mais
l'addition de chlorure de zinc à cette solution alcaline déterminait l'apparition de trois nouvelles bandes assez
nettes, que nous avons mesurées
la
première (649-617), ladeuxième (599-560), la troisième 520-494.
Jetons un coup d'œil sur le tableau suivant :
— 43 —
rouge jaune rose tendre
avec fluo¬
Id. Id. Id. 506-480(y) 590-569 (8)
+ bandesup¬
Id. Id. Id. 504-477(Y)
609-580
649-617 599-560(8)
520-494
Nous voyons que la stercobiline retirée par le procédé
au sulfated'ammoniaque est identiqueà l'urobiline retirée
de l'urine pathologique par le même procédé. La solution
zinco-ammoniacale de stercobiline montre, il est vrai,
une bande d'absorption supplémentaire dans la partie orangéedu spectre, mais ilfautconsidérer que nous avons affaire ici à un pigment qui est plus ou moins formé dans l'organisme et qu'il est peut-être difficile d'obtenir avec
une grande pureté.
Quant à la stercobiline qu'on obtient en suivant le pro¬
cédé de Mac Munn, elle paraît un peu différente de la pré¬
cédente. Ici on observe une bande supplémentaire en D
par l'examen de la solution acide et la solution
zinco-ammoniacale donne, outre la bande 8, deuxautres bandes
assez nettes.
De plus la solution alcoolique, additionnée de chlorure
de zinc, n'est pas de prime abord fluorescente sans le
secours de l'ammoniaque. Nous devons donc en conclure
un degré de pureté encore moindre que
dans
le cas pré¬cédent.
i
Quand onfaitagirl'alcool bouillantsur
la
matièrefécale,
préalablement débarrassée par l'eaudu pigment soluble,
on obtient une solution brune laquelle, acidulée, absorbe
une grande partie du spectre, saut
le bleu. En étendant
cette solution, on observe plusieurs bandes d'absorption
entre les raies G et D et au voisinage de E. La solution
zinco-ammoniacale n'est pas fluorescente et présente au spectroscope plusieurs
bandes d'absorption voisine de la
raie G.
Quand on évapore la solution
alcoolique précédente,
on obtient une matière d'aspect résinoide, fort peu solu¬
ble dans l'eau.
11 est donc fort probable qu'une petite quantité
de
cettematière résinoide se trouve entraînéedans l'extraction de la stercobiline, soit par le procédé Méhu, soit par
celui
de Mac Munn. C'est surtout ce qui doitse présenter dans
ce dernier cas où l'on fait usagede l'alcool comme
liquide
extractif.
Y.Hexahydrohématoporphyrine. Urohématine.
Nous savons que Nencki et Siéber (1) ont
obtenu, dans
la réduction del'hématine, unproduit
auquel
ilsontdonné
le nom d'hexahydrohématoporphyrine.
L'hématine qui nous a servidans cette expérience a été préparée de la manière suivante :
15 litres de sang frais de cheval sont additionnés
de
1 gr. 50 d'une solution concentrée
de fluorure de sodium
de façon à éviter la coagulation, puis placés dans dester¬
rines en grès où le dépôt des globules sanguins se
fait
dans l'espace de 12heures. Après
décantation
delaliqueur
surnageante, on mélange la purée
de globules
avecdeux
(1) Arck. f. exp.Pathol,, XVIII, p. 401.
- 45 —
fois son volume d'alcool à 90° et on agite jusqu'à ceque la masse se prenne en coagulum.
Au bout de 24 heures de repos, on jette ce coagulum
sur. une toile, on le laisse égouter, puis on le sèche à la température ordinaire en le laissant 24 heures sur du pa¬
pierà filtrer où on l'étend en couches minces.
Ce mélange est introduit, par portions de 400 gr. avec quatre fois son poids d'alcool amylique, dans une cornue
chauffée au bain de sable ; on porte le liquide à l'ébulli-tion, puis on y ajoute 25 centim. cubes d'acide chlorhy-drique. On fait bouillir encore 8 à 10 minutes et on filtre
la solution rouge foncée qui, par refroidissement, laisse déposer du chlorhydrate d'hématine.Au bout de 24 heures,
on décante la liqueur, on lave les cristaux d'abord à l'al¬
cool, puis à l'éther et enfin à l'eau, jusqu'à ce que le liquide filtré ne précipite plus par le nitrate d'argent.
Après un dernier lavage à l'alcool absolu, on dessèche les
cristaux d'hémine sous une cloche à acide sulfurique.
Ce procédé, dû à Nencki et Siéber, nous a donné envi¬
ron 10 gr. d'hémine pour 15 litres de sang.
On sait que l'acide sulfurique concentré prend le fer
de l'hématine et donne un nouveau produit, l'hématopor-phyrine, qui est une poudre amorphe d'un brun
rougeâ-tre, à peu près insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool,
les alcalis et les acides.
La solution alcoolique d'hématoporphyrine présente
un spectred'absorption à quatre bandes décrit par Hoppe-Seyler. Deux de ces bandes sont larges, assez foncées : l'une est située sur D, mais débordant plus largement
sur l'espace D-E que du côté C; l'autre est sur b, mais
son bord gauche empiète à peine sur l'espace b-E, tandis
que son bord droit atteint le milieu de l'espace b-F. Les
deux autres bandes sont beaucoup plus pâles et plus
étroites et s'effacent rapidementpar la dilution. L'une est située à peu près au milieu de l'espace C-D, l'autre est
entre D et E, plus près de E.
— 46 —
Les dissolutions d'hématoporphyrine dans les acides
minéraux étendus présentent un spectre à deux bandes
dont l'une, plus étroite et plus pâle, est immédiatement
à gauche de D et l'autre, plus foncée et plus large, est au milieu de l'espace D-E. C'est le spectre de l'hématopor-phyrine acide des auteurs.
Pour obtenir l'hexahydrohématoporphyrine, on intro¬
duit dans une cornue 5 gr. d'hémine (chlorhydrate d'hé-matine), un litre d'alcool à 95°, 100 centim. cubes d'acide chlorliydrique et des feuilles d'étain. On chauffe pendant cinq heures au bain-marie, l'appareil étant muni d'un réfrigérant ascendant. On obtient ainsi une solution jaune qui, examinée au spectroscope, indique nettement la
bandey de l'urobiline entre b et F. Si, après avoir décanté l'étain, on distille la liqueur de façon à retirer complète¬
ment l'alcool, le résidu dépose une substance amorphe brune, insoluble dans l'eau et les alcalis, soluble dans l'alcool et le chloroforme avec une couleur rouge foncé.
Ce pigment,dont nous avons examiné la solution alcoo¬
lique au spectroscope, montrait une bande d'absorption
entre D et E, plus rapprochée de D (581-571), puis, à partir de E, une absorption totale.
En étendant davantage la solution, nous avons trouvé
trois bandes d'absorption, deux assez minces entre D et
E (la première de longueurs d'onde 581-575, la seconde
543 533) et une bande large, entre b et F, que nous avons mesurée en 506-480.
Nencki etSieberpurifient l'hexahydrohématoporphyrine
en la faisant bouillir avec de l'acide chlorydrique étendu
de façon à lui enlever les dernières traces de fer et d'étain;
le pigment étant insoluble dans ces conditions, on filtre
la liqueur et onlave le résidu jusqu'à disparition complète
des chlorures.
En desséchant le pigment vers 100°, on obtient une
poudre noire, tirant surle vert etne donnant aucun résidu
par calcination.
— 47. —
Si on fait bouillir avec de la potasse la solution alcooli¬