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II Analyse sur l’implication des personnes âgées en bonne santé face une potentielle PA

II.5 Et l’entourage dans tout ça ? 1 Autour de la famille

II.5.2 Autour du couple a) Bénéfice du couple

• Partage des réflexions :

Le bénéfice d’une discussion à deux est retrouvé. La cohésion est déterminante dans les couples sur les projets d’avenir et permet de les aborder avec moins d’angoisse.

« oui on y a pensé avec mon époux (…) on y a réfléchi tous les deux » E6 « avec mon mari, on en parle souvent oui tous les deux. » E4

• Bénéfice d’être entouré :

L’intérêt d’être entouré par son conjoint est rapporté. Il prévient la crainte de la solitude, mais il peut aussi entraîner une certaine dépendance de l’autre. Il peut s’agir d’une entraide pour la gestion du quotidien ou pour faire face aux épreuves de la vie.

« parce que là on est deux, donc il y en a toujours un qui pense pour l’autre mais le jour où…» E10 « Et puis c’est vrai qu’au point de vu argent, il s’occupait de tout ça et j’ai horreur des chiffres, j’ai horreur, j’ai bien du mis m’être évidemment mais voilà ça il m’épargnait beaucoup ces choses-là. » E12

Il semble qu’un conjoint est souvent influencé par l’autre, par sa volonté, sa réflexion propre sur la PA, il peut tirer parti a posteriori du bénéfice de l’avoir écouté, suivi.

« il ne se reconnaissait plus et il en a eu assez de vivre là. Moi je l’ai mal vécu, est-ce que dans sa tête il ne se disait pas, elle sera peut-être mieux dans un appartement (…).. Au début mon jardin

m’a beaucoup manqué, ma maison me manquait, je suis partie un peu parce qu’il m’a forcé la main, mais maintenant, depuis qu’il n’est plus là je me dis heureusement que je suis là oui. Oui oui, maintenant pour moi c’est positif. » E12

b) Contrainte du couple

• Réflexion divergente sur la PA future et son évolution :

Les opinions entre conjoints peuvent être différentes autour de la PA. Il arrive qu’un des deux rende la discussion taboue. 

De   manière   générale,   les   femmes   se   sentent   peu   soutenues   par   leur   conjoint   au   quotidien. D’autant plus lorsqu’elles cherchent à initier une réflexion ou une anticipation sur la PA. Elles agissent seules dans un premier temps dans l’attente d’une acceptation de l’autre. Celui-ci peut parfois amorcer une réflexion quand débute sa propre diminution physique.

 « Alors moi j’ai un mari qui, bon ce n’est pas de la critique, je veux pas, mais qui ne fait plus grand-

chose, il passe ses journées à lire, il lit beaucoup, il fait des courses quand même, il s’occupe de la piscine, mais sinon moi je fais le reste le jardinage, la cuisine, le repassage, enfin tout ce que fait une femme de mon âge qui peut encore (rires). Donc voilà, mais j’ai des journées qui sont bien remplies même à deux. » E10

« mais je lui avais dit, tu sais aux alentours de 75 ans, j’estime qu’il faut prévoir un appartement avec du confort, un ascenseur, des choses confortables parce que à un moment donné on peut plus (…). Alors évidemment que ce n’était pas passé. Là c’était en train de passer. Parce qu’il commence à évaluer la fatigue lui-même du jardin. »E8

• Inquiétude sur la santé du conjoint et ressenti d’un nouveau rôle d’aidant : De nombreuses femmes sont préoccupées et inquiètes pour la santé de leur conjoint.

« quand j’ai appris que mon mari il a Parkinson je me suis dit dès que je verrai des handicaps auxquels je ne pourrais plus faire face c’est sûr que je m’inscrirais dans les associations de Parkinson etc. »E8

La différence d’autonomie est mise en avant ainsi que le rôle qu’elles jouent déjà ou se voient jouer dans l’avenir pour leur époux (par exemple, surveillance de l’aggravation de son état, possibilité d’épuisement en tant qu’aidant, appel à une aide extérieure…).

Parfois ce rôle d’aidant est minimisé pour éviter l’arrivée d’aides extérieurs au domicile.

« il a déjà beaucoup de choses qu’il a abandonnées, il n’a pas cette espèce de niaque que j’ai, de vouloir faire, apprendre, avancer. Il n’a pas ça. Son âge est plus marqué que le mien si vous voulez.

Il ne marche pas, il ne sort pas beaucoup (…) là chaque fois qu’il y a un truc nouveau il m’appelle il ne sait plus comment il faut faire. » E4

« C’est mon mari, c’est mon mari qui est, qui est vraiment, comment dire, et bien il n’est plus autonome, il n’arrive plus à prendre une douche, il faut qu’il soit assis, il se rase… il se rase assis, il n’arrive plus trop bien à marcher, il marche comme les petits vieux (…). Des fois je suis fatiguée, mais j’en parle pas, j’en parle pas » E13

• Contrainte de dépendre de son conjoint :

Un   conjoint   peut   ressentir   une   dépendance   à   l’autre   dans   des   domaines   variés   (gestion informatique,   finance,  cuisine,   aides  extérieures   obtenues  par   son  intermédiaire,   …).   Certains culpabilisent. L’impression d’être infantilisée par son époux a aussi été mentionnée.

« c’est mon mari, il avait fait de l’informatique avant l’informatique pratiquement, donc c’est… il est très à l’aise, moi pas (…) mais quand vous devez faire une déclaration d’impôts, c’est là-dessus, la banque, c’est là-dessus, c’est tout comme ça, si vous n’y arrivez pas par vous-même… Moi j’ai l’impression d’être par moment handicapée. (…) J’ai essayé de m’y mettre, je ne suis pas patiente, je suis maladroite, je ne retiens pas… » E10

« Il m’enlevait des craintes il me protégeait trop. Parfois je lui disais « non mais attends j’ai 60 ans maintenant, je suis grande, laisse-moi vivre, tu m’étouffes, tu m’étouffes » » E12

• Inquiétude liée à la solitude :

Le fait d’avoir une relation de couple depuis des décennies entraîne chez des patients le sentiment anticipé d’abandon si l’autre n’est plus présent. Cette angoisse liée à la solitude est importante et s’accompagne d’une envie de décéder avant son conjoint.

« Le moment difficile je pense ça va être la séparation du couple. Si il y en a un des deux qui est handicapé et l’autre non, donc là mon problème ce serait si c’est mon mari qui a un handicap en premier, psychologiquement une impression d’abandon. »E8

« enfin j’espère que ce sera moi qui partirait avant à la limite… parce que ça m’angoisse de me retrouver seule à un moment donné. » E10

Schéma récapitulatif : Implications des personnes âgées en bonne santé face une potentielle PA Importance ou non de l’entourage Implications des personnes âgées en bonne santé face une potentielle PA Manque de réflexion Incompréhension Déni Refus de la discussion Volonté de ne pas changer son quotidien Anticipation concrète S’adapter si changement de situation Leur vision de la PA Couple Famille Autres ressentis communs Prévention de la PA Importance dernières volontés de vie Expériences autour de la PA = Source ou non d’évolution Volonté d’une utilité jusqu’au bout Ambivalence- Naissance d’un questionnement Réflexion

III

Analyse sur l’approche avec leur médecin traitant