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CHAPITRE 4 : Cadre d’étude, matériel et méthodes

4.3. Méthodes

4.3.2. Autopsies helminthologiques

La méthode consistait à bien délimiter les différentes parties du tube digestif que sont : l’œsophage, le jabot, le proventricule, le gésier, l’Intestin grêle et les caeca (figure 3). Pour chaque prélèvement, les parties du tube digestif ainsi délimitées et la trachée sont sectionnées et ouvertes dans le sens de la longueur sous un filet d’eau pour les débarrasser de leur contenu dans deux tamis de différentes mailles (un tamis à grande maille 500 μm déposé sur un tamis à petite maille 250 μm). Les contenus sont rincés à plusieurs reprises.

Les nématodes retenus dans les tamis sont délicatement rincés à l’eau et récupérés à l’aide d’une pince, puis plongés dans de l’alcool 70°, qui est un liquide fixateur. Lorsqu’il s’agit des vers plats, ils sont plongés dans du formol 10%. Certains vers prélevés sont plongés dans du liquide physiologique.

Figure 3 :Délimitation des différents organes du tube digestif du poulet 4.3.3. Analyses coprologiques

La détermination qualitative des œufs est basée sur la méthode de concentration par flottaison en liquide dense (NaCI). Le chlorure de sodium est utilisé comme liquide dense, en solution saturée. Pour chaque échantillon, nous procédons comme suit :

- trituration d’une petite quantité de fiente bien homogénéisée dans la solution saturée de NaCl;

- tamisages de la suspension ;

- remplissage d'un tube à essai et élimination des gros débris en surface ;

Kherlifath AMIDOU & Gédéon D. HOUETAN UAC/EPAC/PSA/ 2018 27 - retournement de la lame après quinze (15) minutes environ et examen au microscope photonique.

4.3.4. Récolte et préparation de l’extrait aqueux des feuilles de Spondias mombin et de Chenopodium ambrosioïdes

Les feuilles de S. mombin et de Chenopodium ambrosioïdes ont été récoltées matures au mois de Juin 2016 dans la commune d’Abomey-Calavi au sud du Bénin.

L’extraction a été réalisée par macération de la poudre végétale dans l’eau distillée à raison de 50 g de poudre pour 500 ml d’eau distillée. Le mélange est mis sous agitation mécanique pendant 24 heures puis filtré avec du coton et du papier filtre. Le filtrat a été mis à l’étuve à 45°C pendant 24 heures pour l’évaporation. L’extrait sec ainsi obtenu a été pesé puis conservé au réfrigérateur jusqu’à utilisation. Notons que l’extrait aqueux a été obtenu auprès d’un doctorant travaillant sur ces plantes sur les parasites internes des petits ruminants.

4.3.5. Evaluation de l’effet anthelminthique in vitro de l’extrait aqueux de feuilles de Spondias mombin et de Chenopodium ambrosioïdes sur Ascaridia galli

Des vers adultes vifs d’Ascaridia galli sont placés dans des boites de Pétri contenant 3 ml des préparations médicamenteuses à tester. Ces différentes préparations ont été obtenues respectivement par dilution de 4, 8, 16, 32, 64 et 128 mg des extraits aqueux des feuilles de Spondias mombin et de Chenopodium ambrosioïdes par millilitre de solution de Phosphate Buffer Saline (PBS) qui est utilisée comme témoin négatif dans ce test. Le Lévamisole utilisé comme substance de référence est utilisé à la concentration de 4 mg/ml de PBS. Ces différentes concentrations ont été retenues après des essais préliminaires effectués sur certains nématodes gastro intestinaux des petits ruminants. Chaque boite de Pétri contient respectivement de la gauche vers la droite le PBS, les six concentrations d’extrait et le Lévamisole et reçoit chacun un seul ver ce qui correspond à un total de huit vers (figure 4). Six répétitions ont été effectuées.

La mobilité des vers a été observée dans le temps à 30 mn, 1 heure et chaque 2 heures jusqu’au moment où tous les vers contenus dans le PBS meurent.

Comme critère d’observation, tout ver présentant une immobilité totale continue pendant 10 secondes est déclaré mort. Les vers déclarés morts sont délicatement sortis de la boite de pétri et placés dans 10 ml de solution de PBS en vue d’une éventuelle revitalisation. Si, pendant 30 minutes, le ver retrouve sa vitalité, il est replacé automatiquement dans sa boite. Dans le cas contraire, le ver est déclaré mort et le test continue.

Figure 4 :Disposition des boîtes de pétri au cours du test sur A. galli 4.3.6. Analyses statistiques

Pour l’enquête parasitologique, le test χ² a été appliqué aux résultats obtenus et les différences sont appréciées au seuil de 5%.

Les résultats de l’inhibition de la mobilité de vers adultes d’Ascaridia galli aux différents extraits aqueux de plantes ont été analysés par le test non paramétrique de Kruskal-wallis sous le logiciel Statistica version 6. Ce test a servi à séparer les taux de mortalité obtenus. La signification des différences est appréciée au seuil de 5%.

Kherlifath AMIDOU & Gédéon D. HOUETAN UAC/EPAC/PSA/ 2018 29 CHAPITRE 5 : Résultats et discussion

5.1. Résultats

5.1.1. Résultats des autopsies helminthologiques

Les autopsies helminthologiques montrent que, sur 200 tractus digestifs et trachées de poulets locaux examinés, 166 étaient parasités par les helminthes en général soit un taux d’infestation de 83%. 92 viscères étaient parasités par les nématodes soit un taux d’infestation de 46%.

Dans l’ensemble, les parasites ont été rencontrés en plus de la trachée dans quatre organes du tractus digestif. Le tableau I présente le nombre total de chaque organe présent et examiné sur les 200 viscères utilisés et, les taux d’infestation des différents organes par les nématodes et cestodes sont consignés dans les tableaux II et III.

Tableau I : Tableau récapitulatif du nombre total d’organes examinés

Différents organes Nombre total d’organes examinés sur 200 viscères Tableau II : Taux d’infestation de divers organes par les nématodes Différents organes Les intestins grêles et les caeca sont respectivement les deux organes les plus infestés par les nématodes. Aucun des gésiers et jabots n’est infesté sur l’ensemble des tractus digestifs prospectés.

Tableau III : Taux d’infestation de l’intestin et des caeca par les cestodes Genre de cestodes par

organe

Nombre d’organes Parasités

Nombre d’organes examinés sur 200 viscères

Taux d’infestation % Intestin grêle

Caeca

138

42

200

198

69a

21,21b

Le tableau III montre que l’intestin grêle est plus infesté par les cestodes que les caeca.

5.1.1.1. Nématodes rencontrés au niveau du tube digestif 5.1.1.1.1. Les nématodes rencontrés au niveau de l’œsophage

Ces nématodes rencontrés dans l’œsophage présentent les caractéristiques suivantes :

-vers très allongés, étroits ; dilatations cuticulaires de la partie antérieure du corps à aspect verruqueux ;

- 1 paire d’ailes cervicales ;

Ces caractères morphologiques couplés avec la localisation des vers au niveau de l’œsophage chez les poulets dénotent la présence de nématode Gongylonema ingluvicola (figure 5).

Figure 5 :Gongylonema ingluvicola (région antérieure) 5.1.1.1.2. Les nématodes isolés du proventricule

Ces nématodes présentent les caractéristiques suivantes :

Kherlifath AMIDOU & Gédéon D. HOUETAN UAC/EPAC/PSA/ 2018 31 -présence de cordons cuticulaires sinueux longs et récurrents à l’extrémité antérieure du corps : ce sont des cordons cuticulaires récurrents.

Ces caractères morphologiques couplés avec la localisation des vers au niveau du proventricule chez les poulets dénotent la présence de nématode Acuaria spiralis (figure 6 a et b).

a : extrémité antérieure)

b : ver entier Figure 6 :Acuaria spiralis

5.1.1.1.3. Les nématodes rencontrés au niveau de l’intestin grêle

Au niveau de cette portion du tube digestif des poulets, les nématodes rencontrés sont de grande taille et présentent trois lèvres avec un œsophage cylindrique. L’extrémité postérieure des mâles présente une ventouse précloacale entourée d’un anneau circulaire chitineux. A cette

extrémité, on note la présence de papilles disposées en paire et d’aille caudales. Les spicules sont sub- égaux. Ce sont des vers Ascaridia galli (figures 7 et 8)

5.1.1.1.4. Les nématodes récoltés au niveau des caeca

Les nématodes récoltés au niveau des caeca sont filiformes et présentent trois lèvres avec un œsophage musculaire qui possède à sa partie postérieure, une boursouflure suivi d’une constriction et d’un bulbe, ce dernier contenant un appareil rhabditiforme. L’extrémité postérieure des mâles est rectiligne, effilé et présente une ventouse précloacale arrondie entourée d’un anneau chitineux.

Les femelles possèdent en outre deux spicules courts, sub-égaux. Il s’agit de Heterakis brevispiculum (figures 9 et 10).

Figure 8 : Région postérieure d’A.galli Figure 7: Région antérieure mâle d’A.galli

Kherlifath AMIDOU & Gédéon D. HOUETAN UAC/EPAC/PSA/ 2018 33

5.1.1.2. Les nématodes rencontrés au niveau de la trachée

A ce niveau, les nématodes rencontrés sont rouge vif et fixés à la muqueuse trachéale. Ils ont un aspect fourchu. La capsule buccale est cupuliforme à bord antérieur épaissi en un bourrelet proéminent découpé en festons. Il s’agit des vers dont le mâle et la femelle sont accouplés en permanence. Ces caractéristiques indiquent Syngamus trachea (figure 11)

Figure 9 :Région antérieure mâle de Heterakis brevispiculum

Figure 10 : Région postérieure de Heterakis brevispiculum

5.1.1.3 Les cestodes rencontrés

Les observations microscopiques nous ont permis de noter que les cestodes rencontrés sont du genre Raillietina.

5.1.1.4. Prévalence des helminthes identifiés

La prévalence des diverses espèces de nématodes est consignée dans le tableau IV.

Tableau IV : Prévalence des diverses espèces de nématodes identifiés Espèces de nématodes Nombre de viscères

Parasités

Prévalence % χ²

Syngamus trachea Ascaridia galli

Gongylonema ingluvicola 5 66 1

3,01 39,75

0,60 0,841

Acuaria spiralis 5 3,01 (p>0,05)

Heterakis brevispiculum 40 24,09

Nombre total de viscères infestés par les helminthes : 166

On retient de ce tableau qu’Ascaridia galli détient le fort taux de prévalence suivi de Heterakis brevispiculum. Syngamus trachea et Acuaria spiralis sont représentés dans les mêmes proportions. Mais, le test de χ² fait sur la prévalence des espèces de nématodes convertie en

Figure 11 : Syngamus trachea

Kherlifath AMIDOU & Gédéon D. HOUETAN UAC/EPAC/PSA/ 2018 35 nombre décimal pour les calculs, montre qu’il n’existe aucune différence significative entre les autres données. Nombre total de viscères infestés : 166

5.1.1.5. Degré d’infestation des animaux : charge parasitaire

Par rapport à chaque espèce de nématodes rencontrés, la charge parasitaire exprimée en nombre moyen de vers est mentionnée dans le tableau VI.

Tableau VI : Charge parasitaire des animaux

Nombre total de viscères infestés : 166 5.1.2. Résultat des examens coprologiques

Sur les 200 prélèvements effectués, les examens coprologiques ont révélé que 55 étaient positifs en œufs de nématodes soit un taux de 27,5% et 90 étaient positifs en œufs d’helminthes en général soit un taux de 45%. Ont été observés, les œufs d’Ascaridia, d’Heterakis, de Syngamus, de Capillaria, de Gongylonema, d’Acuaria et de Raillietina. Toutefois, certaines préparations microscopiques nous ont permis de noter la présence d’ookystes de coccidies. Par rapport aux œufs de nématodes, la densité parasitaire était très élevée pour Ascaridia et Heterakis, tandis que les autres œufs étaient moins nombreux.

5.1.3. Effet anthelminthique in vitro de l’extrait aqueux de feuilles de Spondias mombin et de Chenopodium ambrosioïdes

Les effets vermicides de l’extrait aqueux de la poudre des feuilles de Chenopodium ambrosioïdes et de Spondias mombin ont été évalués sur Ascaridia galli, nématode de l’intestin grêle des poulets. Les figures 12 et 13 montrent respectivement les variations temporelles des taux de mortalité d’A. galli selon les concentrations de l’extrait aqueux de la poudre de feuilles de S. mombin et de C. ambrosioïdes.

Figure 12 : Variation temporelle du taux de mortalité d’A. galli selon les concentrations de l’extrait aqueux de feuilles de S. mombin.

Kherlifath AMIDOU & Gédéon D. HOUETAN UAC/EPAC/PSA/ 2018 37 Figure 13 : Taux moyen de mortalité induit par différentes concentrations de l’extrait aqueux de S. mombin sur A. galli au bout de 16 heures d’exposition.

Les boites à moustaches qui n’ont aucune lettre commune sont significativement différentes (HSD de Tukey p < 0,05).

Figure 14 : Variation temporelle du taux de mortalité d’A. galli selon les concentrations de l’extrait aqueux de feuilles de C. ambrosioïdes

Figure 15 : Taux moyen de mortalité induit par différentes concentrations de l’extrait aqueux de C. ambrosioïdes sur A. galli au bout de 16 heures d’exposition.

Les boites à moustaches qui n’ont aucune lettre commune sont significativement différentes (HSD de Tukey p < 0,05).

Ces différents résultats illustrés par les figures 12 et 14, montrent que les deux extraits végétaux testés sur A. galli ont entrainé des mortalités significatives (p<0,05) allant de 50 à 100% pour S.

mombin et de 16,66 à 66,66% avec C. ambrosioïdes après 12 heures d’exposition. A cette même date, le plus fort taux de mortalité (100%) a été obtenu avec la concentration de 128 mg/ml de PBS avec l’extrait aqueux de S. mombin alors que celui de 66,66% a été enregistré avec les concentrations de 64 et 128 mg/ml de PBS avec l’extrait de C. ambrosioïdes. Les différentes mortalités notées au cours de cette expérimentation ne sont pas en fonction des concentrations des deux extraits de plantes ce qui voudra dire qu’il n’existe pas un effet dose dépendant dans ce test.

A 12 heures, la concentration moyenne (64mg/ml) a entrainé un taux de mortalité de 83,33%

avec S. mombin et de 66,66% avec C. ambrosioïdes alors que le Lévamisole a déjà tué tous les vers mis en contact avant 12 heures d’exposition.

5.2. Discussion

5.2.1. De l’enquête parasitologique

Les autopsies helminthologiques effectuées montrent que le parasitisme dû aux helminthes en général et aux nématodes en particulier constitue un réel problème dans l’élevage traditionnel

Kherlifath AMIDOU & Gédéon D. HOUETAN UAC/EPAC/PSA/ 2018 39 taux de 50% obtenus dans le Sud-Bénin par Kotchoffa (2018), de 58,59% obtenu par Adjagbo (2006) et de 58% obtenu par Salifou et al. (2003) chez les pintades domestiques dans le Nord- Est du Bénin. De même au Nigéria, Fatihu et al. (1991) ont observé un taux d’infestation élevé de 95% chez la volaille traditionnelle.

Le mode de prélèvement des viscères adopté c’est-à-dire dans un centre d’abattage ne nous laissait pas la latitude de faire les prélèvements en fonction de l’âge, du sexe, et même de l’état de santé des poulets.

Cinq différentes espèces de nématodes ont été recensées dans cette étude. Il s’agit de Syngamus trachea, Ascaridia galli, Gongylonema ingluvicola, Acuaria spiralis et de Heterakis brevispiculum. Ces résultats sont superposables à ceux d’Amoussou (2007) dans l’Ouémé et le Plateau. Le genre Gongylonema observé constitue un plus à cette étude par rapport à celle de Kotchoffa (2018). Les cestodes Raillietina ont été également observés. Cette diversité des espèces identifiées pourrait être due au mode d’élevage avec divagation des oiseaux dont les viscères ont été prélevés et qui sont souvent sans suivi technique et sanitaire. Nous pouvons également ajouter que, les habitudes alimentaires des animaux locaux les prédisposent à l’ingestion de quantités importantes d’hôtes intermédiaires de parasites.

Bien que les espèces identifiées sont diverses et en nombre important, les analyses coprologiques réalisées à la suite des autopsies helminthologiques ne reflètent pas la population parasitaire dans le tube digestif. En effet, le taux de 29,5% de positivité enregistrée pour les analyses coprologiques contre un taux d’infestation global en nématodes de 46% est la preuve que les résultats coprologiques ne sont pas toujours mathématiquement le reflet de la population parasitaire dans le tube digestif étant donné qu’il peut y avoir le phénomène d’inhibition de ponte de parasites. Les œufs d’Ascaridia, d’Heterakis, de Syngamus, de Capillaria, de Gongylonema, d’Acuaria et de Raillietina ont été observés. Toutefois, certaines préparations microscopiques nous ont permis de noter la présence d’ookystes de coccidies.

Ceci prouve le phénomène de polyparasitisme chez les animaux. Néanmoins, la présence d’œufs de Capillaria à l’analyse coproscopique parait étonnante du fait que, ce parasite n’a pas été observé à travers les enquêtes parasitologiques. Cela pourrait se justifier par l’inattention lors des observations à l’autopsie du moment où ces parasites sont très fins. Cette inattention peut alors justifier en partie le taux d’infestation globale faible en nématodes enregistré par rapport aux taux antérieurs.

5.2.2. De l’effet antiparasitaire in vitro de l’extrait aqueux de feuilles de S. mombin et de C.

ambrosioïdes sur Ascaridia galli

Les extraits aqueux de la poudre de feuilles de S. mombin et de C. ambrosioïdes ont montré à travers cette étude des effets nématodicides ce qui se traduit par les plus forts taux de mortalités notés avec les extraits végétaux testés. 50 à 100% pour l’extrait de S. mombin et de 16,66 à 66,66% avec C. ambrosioïdes après 12 heures d’exposition.

Ces mortalités de vers obtenues avec ces extraits de plantes pourraient être liées à leur composition chimique. En effet, l’étude phytochimique de la poudre des feuilles de S. mombin a révélé la présence des alcaloïdes, des tanins, des flavonoïdes et des composés réducteurs et celle de C. ambrosioïdes, la présence des alcaloïdes, des tanins, des flavonoïdes et des Saponosides. Cette présence d’alcaloïdes, de tanins, de flavonoïdes dans la poudre de feuilles de S. mombin et en plus de saponosides dans C. ambrosioïdes, présage bien des probables propriétés anthelminthiques. D’ailleurs, les propriétés de ces composés ont été largement décrites dans la littérature surtout sur les nématodes gastro intestinaux des petits ruminants (Athanasiadou et al., 2001 ; Deepak et al., 2002 ; Ademola et al., 2005 ; Hoste et al., 2006 ; Brunet et al., 2007 ; Chagas et al., 2008 ; Houngnimassoun et al., 2017).

L’action plus rapide et plus forte enregistrée avec l’extrait aqueux de feuilles de S. mombin par rapport à C. ambrosioïdes pourrait être due d’une part à une variation dans les proportions des différents groupes chimiques constituant chacun de ces extraits et d’autre part, par le fait que, c’est un ensemble de composés chimiques variés qui pourraient ne pas avoir tous des propriétés antiparasitaires. L’usage de ces plantes dans des recettes antiparasitaires au Bénin a été évoqué à travers les enquêtes ethnobotaniques réalisées par Ogni et al. (2014) et Attindéhou et al.

(2012).

La réaction un peu tardive obtenue avec les différentes concentrations de l’extrait aqueux sur Ascaridia galli comparativement aux strongles gastro-intestinaux des petits ruminants pourrait être due d’une part, par la physiologie du ver, sa taille, sa cuticule plus épaisse.

Toutefois, il est à noter que l’efficacité notée devra être confirmée par d’autres tests (autres stades de développement des parasites, tests in vivo sur les poulets, essais toxicologiques), avec possibilité de détecter les principes actifs responsables par spectrophotométrie.

Kherlifath AMIDOU & Gédéon D. HOUETAN UAC/EPAC/PSA/ 2018 41 CONCLUSION ET PERSPECTIVES

En définitive, cette étude a permis de noter la diversification parasitaire helminthique à laquelle font face les poulets élevés en mode traditionnel. Au total, cinq espèces de nématodes ont été identifiées en plus des cestodes Raillietina qui sont en nombre élevé. Il s’agit de Ascaridia galli, Heterakis brevispiculum, Syngamus trachea, Acuaria spiralis et Gongylonema ingluvicola. Cette diversité notée justifie le caractère traditionnel sans suivi sanitaire de ce mode d’élevage. Il est à noter que les extraits aqueux des feuilles de S. mombin et de C.

ambrosioïdes ont un effet nématodicide sur Ascaridia galli. Toutefois, les expérimentations doivent être poursuivies par d’autres tests (autres stades de développement des parasites, tests in vivo sur les poulets, essais toxicologiques), avec possibilité de détecter les principes actifs responsables par spectrophotométrie. Il faudra également tester ces extraits de plantes sur le reste des parasites constituant le spectre parasitaire helminthique de la volaille. En ce qui concerne la maitrise des pathologies aviaires, il faudra mettre en place des programmes prophylactiques appropriés pouvant contribuer à l’augmentation de la productivité des poulets et par conséquent permettre à améliorer les conditions de vie des populations paysannes.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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3. Adjanohoun E.J., Ake Assit L., Floret J.J., Guinko S., Koumaré M., Ahyi AMR, Raynal J., 1979. Médecine traditionnelle (MT) et pharmacopée, contribution aux études ethnobotaniques et floristiques au Mali. ACCT. Paris ; 291p.

4. Arbonnier, M., 2000. Arbres, arbustes et lianes des zones sèches de l’Afrique de l’Ouest ; 541p.

5. Amoussou K. B. 2007. Ectoparasitisme et parasitisme helminthique du poulet local dans le Sud-Bénin (Les départements de l’Atlantique, du Littoral, de l’Ouémé et du Plateau).

Thèse : Doc. EISMV/UCAD.

6. Athanasiadou S, Kyriazakis I, Jackson F, Coop RL., 2001. Direct anthelmintic effects of condensed tannins towards different gastrointestinal nematodos of sheep: in vitro and in vivo studies. Vet. Parasitol., 99: 205-219.

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9. Bessadok A. ; Khochef I. et Elgazzah M., 2003. Etat des ressources génétiques de la population locale du poulet en Tunisie. Tropicultura, 21 (4) : pp. 167-172.

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