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Association de la lombalgie avec la qualité de psychologique des policiers

À notre connaissance, cette étude est la première qui a exploré l’association de la lombalgie avec la qualité de vie psychologique des policiers en adoptant un modèle biopsychosocial. Toutes celles qui ont fait des analyses multifactorielles sur la qualité de vie psychologique des policiers n’ont pas intégré la lombalgie dans leurs modèles de régression. Dans cette étude, le groupe de policiers rapportant une lombalgie chronique s’est caractérisé par une plus importante limitation liée aux troubles émotifs, lorsqu’il était comparé aux groupes de policiers ne rapportant pas de lombalgie ou rapportant une lombalgie aigüe/subaigüe (44,1/100 vs 48,6/100 et 48,2/100 respectivement). Cette différence est cliniquement significative (> 3/100). Également, le groupe des policiers rapportant une lombalgie chronique se caractérise par une plus importante limitation liée aux troubles émotifs comparés à la population générale

Rappel des principaux résultats

Association de la lombalgie avec la qualité de vie psychologique

Sur le plan clinique, le score total de la limitation due à des troubles émotifs

chez l’ensemble des policiers était dans la limite du score indiquant un problème de qualité de vie psychologique

Le groupe des policiers rapportant une lombalgie chronique présentait un

problème cliniquement significatif quant à la limitation due à des troubles émotifs

Une différence cliniquement significative était enregistrée entre la population

générale et les policiers rapportant une lombalgie chronique. Les scores étaient plus bas chez les policiers

Les scores de qualité de vie psychologique chez les policiers rapportant une

lombalgie chronique étaient comparables à ceux rapportés par des personnes souffrant de cancer ou de pathologies cardiaques

Contrairement à la lombalgie aigüe/subaigüe, la lombalgie chronique était

associée à une moins bonne qualité de vie psychologique (vs absence de lombalgie)

(44,1/100 vs 50/100) (différence = 5,9/100). Cette différence est cliniquement significative. De plus le score des policiers lombalgiques se situait en decà du seuil (47/100) à partir duquel la population étudiée est considérée comme ayant un problème de limitation liée aux troubles émotifs (Maruish, 2013). Également, les résultats de l’étude ont montré une similitude cliniquement significative dans le domaine de la limitation due à des troubles émotifs entre les populations de patients souffrant de pathologies graves (cancer et problèmes cardiaques) et le groupe de policiers souffrant de lombalgie chronique (Ware et al., 2009).

L’étendue de la différence des scores du domaine de la santé mentale entre les groupes de l’étude a permis de constater que les policiers rapportant une lombalgie aigüe/subaigüe étaient cliniquement comparables à ceux qui n’en rapportaient pas (différence de scores = 0,4/100). En effet cette différence est inférieure au MID (3/100). Toutefois, le groupe de policiers rapportant une lombalgie chronique présente une différence de 2,4 et de 2,8 avec les policiers rapportant une lombalgie aigüe/subaigüe et ceux qui ne rapportaient pas de lombalgie respectivement. Ces valeurs sont à la limite de la décision en faveur d’une différence cliniquement significative avec un score inférieur pour les lombalgiques chroniques. Même si la différence des scores du domaine de la santé mentale entre la population générale et le groupe des policiers avec lombalgie chronique n’est pas cliniquement significative (49,0/100 vs 50/100), le score dudit groupe reste inférieur à celui de la population générale et à celui de l’ensemble de la population des policiers à l’étude (50,8/100). Ce score est également comparable à ceux des patients souffrant de cancer et de problèmes cardiaques (Ware et al., 2009).

Les résultats des analyses multivariées ont confirmé que la lombalgie chronique était associée de façon indépendante à de plus faibles scores de qualité de vie psychologique chez les policiers (domaine de limitation due à des troubles émotifs et domaine de santé mentale).

Même si ces résultats étaient attendus et prédictibles, il était important de fournir des données probantes propres aux organisations policières du Québec. Il était également important de rendre mesurable l’interférence entre la qualité de vie psychologique et la lombalgie chronique chez les policiers. En effet, la mauvaise compréhension et la non- reconnaissance de la douleur et ses issues constituent une barrière à sa prise en charge (MacDonald et al., 2011; Malik et al., 2018; Slade et al., 2016). La prise en charge et la prévention de la lombalgie chronique afin d’améliorer la qualité de vie psychologique des policiers sont recommandées.

La vision multifactorielle de la problématique liée à la qualité de vie psychologique chez les policiers a également permis de mettre en évidence d’autres facteurs associés à cette dernière. Ils seront discutés dans les paragraphes suivants.

4.7 Autres facteurs associés à la qualité de vie psychologique des policiers du Québec

En plus de la présence de la lombalgie chronique, d’autres facteurs étaient associés à la qualité de vie psychologique des policiers. La prédominance psychologique de la nature de ces déterminants (ex. stress perçu, anxiété, dépression) est venue mettre l’emphase sur l’importance d’intégrer la prise charge psychologique dans les interventions visant à améliorer la qualité de vie psychologique des policiers. Ceci pourrait être un choix stratégique, puisque non seulement, on améliorerait la qualité de vie psychologique de ces travailleurs, mais aussi les résultats de la prise en charge

Rappel des principaux résultats

Autres facteurs associés à la qualité de vie psychologique

Une fréquence plus élevée d’intervention psychologique après un évènement

post-traumatique était associée à une moins bonne qualité de vie psychologique

Des niveaux plus élevés de stress perçu, de dépression et d’anxiété étaient

associés à une moins bonne qualité de vie psychologique

Une meilleure satisfaction au travail était associée à une meilleure qualité de

préventive et/ou de gestion de la douleur lombaire, puisque ces deux variables sont associées. De plus, les stratégies interdisciplinaires de gestion de la douleur qui ont intégré une prise en charge psychologique ont montré des résultats prometteurs sur l’évolution de la douleur (Roditi & Robinson, 2011). La satisfaction de travail étant associé à la qualité de vie psychologique des policiers, il est important de la considérer dans les stratégies visant à l’améliorer.

4.8 Forces et faiblesses de l’étude