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Association entre l’utilisation des THM et le risque de SDS isolés ou récurrents

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PARTIE 3 : Traitements hormonaux de la ménopause et risque de symptômes dépressifs

3.2 Association entre l’utilisation des THM et le risque de SDS isolés ou récurrents

Les associations entre les caractéristiques d’utilisation des THM et le risque de SDS isolés ou récurrents sont présentées dans le Tableau 7.

L’utilisation des THM au cours de la vie n’était pas associée avec le risque de SDS isolés (OR = 1,05 [0,96-1,15]) mais avec le risque plus élevé de SDS récurrents (OR = 1,22 [1,12- 1,33]). Nous n’observions pas d’interaction significative entre l’utilisation des THM et un antécédent de symptômes de la ménopause (p d’interaction = 0,687) ou le type de ménopause (p d’interaction = 0,314).

Chez les utilisatrices, le risque de SDS isolés ou récurrents différait significativement selon la récence d’utilisation des THM (p d’homogénéité tous inférieurs à 0,05). L’utilisation en cours était uniquement associée au risque de SDS récurrents (OR = 1,18 [1,06-1,31]). Tandis que l’arrêt du traitement depuis moins de 3 ans n’était pas associé au risque, les femmes ayant arrêté leur traitement depuis plus de 3 ans avaient un risque augmenté de SDS isolés (OR = 1,20 [1,07-1,33]) et de SDS récurrents (OR = 1,38 [1,25-1,53]).

Un antécédent de symptômes de la ménopause ne modifiait pas les relations observées avec l’utilisation en cours (p d’interaction = 0,358), l’utilisation passée depuis moins de 3 ans (p d’interaction = 0,307) ou l’utilisation passée depuis plus de 3 ans (p d’interaction = 0,193). Le type de ménopause non plus (respectivement p d’interaction égal à 0,596, 0,664 et 0,354).

Tableau 7. Association entre les caractéristiques d’utilisation des THM et le risque de SDS isolés et récurrents, Etude E3N, 2005. SDS isolés (n=2738) SDS récurrents (n=3542) Cas a OR b IC 95% Casa OR b IC 95% Non utilisatrices de THM 1 1 Utilisatrices de THM 1920 1.05 0.96 - 1.15 2601 1.22 1.12 - 1.33 Utilisation en cours 537 0.94 0.84 - 1.06 819 1.18 1.06 - 1.31 Utilisation passée

Arrêt depuis moins de 3 ans 574 0.97 0.86 - 1.09 760 1.08 0.97 - 1.20

Arrêt depuis plus de 3 ans 780 1.20 1.07 - 1.33 996 1.38 1.25 - 1.53

p d’homogénéité <0.001 <0.001

Durée d’utilisation (années)

Utilisation en cours

< 5 106 0.85 0.69 - 1.06 190 1.23 1.03 - 1.46

5-9.9 216 0.91 0.77 - 1.07 346 1.14 0.99 - 1.31

≥ 10 196 1.03 0.86 - 1.22 249 1.14 0.97 - 1.34

p de tendance 0.855 0.023

Utilisation passée (depuis moins de 3 ans)

< 5 161 0.97 0.81 - 1.17 238 1.14 0.97 - 1.34

5-9.9 249 0.91 0.78 - 1.07 324 0.97 0.81 - 1.17

≥ 10 129 0.93 0.76 - 1.15 160 1.08 0.90 - 1.31

p de tendance 0.404 0.011

Utilisation passée (depuis plus de 3 ans)

< 2 203 1.27 1.08 - 1.50 257 1.42 1.22 - 1.65

2-4.9 184 1.13 0.95 - 1.34 299 1.57 1.35 - 1.81

5-9.9 246 1.18 1.01 - 1.38 299 1.28 1.10 - 1.48

≥ 10 92 1.09 0.86 - 1.37 45 1.12 0.89 - 1.41

p de tendance 0.439 0.071 Abréviations : SDS, symptoms dépressifs sévères; THM, traitement hormonal de la ménopause

a

Le temps depuis l’arrêt des THM était inconnu pour 29 cas de SDS isolés et 26 cas de SDS récurrents ; La durée d’utilisation des THM était manquante pour 55 cas de SDS isolés et 45 cas de SDS récurrents

b

Ajusté sur l’âge, le niveau d’éducation, le statut marital, la pénibilité au travail, l’indice de masse corporelle, le niveau d’activité physique récréationnel, la consommation d’alcool, le statut tabagique, la durée de sommeil, les antécédents de cancer, de diabète de type 2 ou de maladie cardio-vasculaire (accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde et angine de poitrine), la durée des cycles mentruels, le nombre de grossesses menées à terme, l’utilisation de contraceptifs oraux, l’hystérectomie, le nombre d’années depuis la menopause, type de menopause et les symptômes de la menopause.

3.3 Association entre la durée d’utilisation des THM et le risque de SDS isolés ou récurrents

Aucune association entre la durée d’utilisation des THM et le risque de SDS isolés n’était retrouvée chez les femmes en cours d’utilisation ou chez celles ayant arrêté leur traitement depuis moins de 3 ans (Tableau 8). Chez les femmes ayant arrêté leur traitement depuis plus de 3 ans, le risque de SDS isolés était plus élevé chez celles l’ayant utilisé pendant moins de 2 ans (OR = 1,27 [1,08-1,50]) et chez celles l’ayant pris entre 5 et 10 ans (OR = 1,18 [1,01- 1,38]). En revanche, nous n’observions pas de tendance entre la durée de traitement et le risque de SDS isolés chez les utilisatrices de THM (p de tendance = 0,439).

Chez les femmes en cours d’utilisation, les utilisatrices depuis moins de 5 ans avaient un risque augmenté de SDS récurrents (OR = 1,23 [1,03-1,46]). Le risque diminuait ensuite avec l’augmentation de la durée de traitement (p de tendance = 0,023). Chez les femmes ayant arrêté leur traitement depuis moins de 3 ans, le risque de SDS récurrents diminuait également avec l’augmentation de la durée du traitement (p de tendance = 0,011).

Chez les femmes ayant arrêté leur traitement depuis plus de 3 ans, une augmentation de risque était observée pour une durée d’utilisation inférieure à 2 ans (OR = 1,42 [1,22-1,65]), de 2 à 5 ans (OR = 1,57 [1,35-1,81]), de 5 à 10 ans (OR = 1,28 [1,10-1,48]) mais pas pour une durée d’utilisation égale ou supérieure à 10 ans (OR = 1,12 [0,89-1,41]). Nous observions une tendance à la limite de la significativité (p de tendance = 0,071).

3.4 Association entre la voie d’administration des THM et le risque de SDS isolés ou récurrents

Le risque de SDS isolés différait selon la voie d’administration des estrogènes (Tableau 8). Chez les utilisatrices en cours de traitement, la voie orale était associée à une plus grande diminution de risque (OR = 0,74 [0,58-0,94]) que la voie cutanée (OR = 0,99 [0,86-1,14], p d’homogénéité = 0,028). Aucune différence selon la voie d’administration n’était observée chez les femmes ayant arrêté leur traitement depuis moins de 3 ans (p d’homogénéité = 0,778). Chez les femmes ayant arrêté leur traitement depuis plus de 3 ans, la différence selon la voie d’administration des estrogènes était à la limite de la significativité (p d’homogénéité = 0,053) et l’administration des THM par voie orale était là encore associée à

un risque plus faible de SDS isolés (OR = 1,01 [0,85-1,20]) comparée à la voie cutanée (OR = 1,24 [1,03-1,49]).

La voie d’administration des estrogènes ne modifiait pas l’association avec le risque de SDS récurrents.

Tableau 8. Association entre la voie d’administration des THM et le risque de SDS isolés et récurrents, Etude E3N, 2005.

SDS isolés (n=2738)

SDS récurrents (n=3542)

Voie d’administration des estrogènes a Cas OR b IC 95% Casa OR b IC 95%

Utilisation en cours*

Estrogènes oraux 77 0.74 0.58 - 0.94 145 1.06 0.88 - 1.27

Estrogènes cutanés 285 0.99 0.86 - 1.14 417 1.10 0.98 - 1.24

p d’homogénéité 0.028 0.699

Utilisation passée (depuis moins de 3 ans)

Estrogènes oraux 230 1.13 0.93 - 1.33 303 1.11 0.93 - 1.33

Estrogènes cutanés 435 1.17 0.92 - 1.48 578 1.21 0.98 - 1.50

p d’homogénéité 0.803 0.415

Utilisation passée (depuis plus de 3 ans)

Estrogènes oraux 235 1.01 0.85 - 1.20 317 1.03 0.88 - 1.21

Estrogènes cutanés 577 1.24 1.03 - 1.49 716 1.15 0.97 - 1.36

p d’homogénéité 0.053 0.254 Abréviations : SDS, symptômes dépressifs sévères

* Ajusté sur la voie d’administration des traitements pris dans la passé si différente

a

Seuls ou associés à un progestatif

b

Ajusté sur l’âge, le niveau d’éducation, le statut marital, la pénibilité au travail, l’indice de masse corporelle, le niveau d’activité physique récréationnel, la consommation d’alcool, le statut tabagique, la durée de sommeil, les antécédents de cancer, de diabète de type 2 ou de maladie cardio-vasculaire (accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde et angine de poitrine), la durée des cycles mentruels, le nombre de grossesses menées à terme, l’utilisation de contraceptifs oraux, l’hystérectomie, le nombre d’années depuis la menopause, type de menopause et les symptômes de la menopause.

Dans le document en fr (Page 109-112)