• Aucun résultat trouvé

Cette notion de représentation, assure une fonction médiatrice entre l’individu et le groupe ou les groupes, auquel il appartient. S’adossant aux travaux de MOSCOVICI et de PALMONARI et DOISE, BARRE DE MINIAC resitue cette notion dans une sphère sociale non plus sur un individu mais sur des groupes à l’intérieur d’un cadre culturel. Toutefois dans l’utilisation de cette notion, notamment en sciences sociales, son

32

Rapport épistémiques qui se réfèrent aux « constellations idéaltypiques » mis en exergue dans l’ouv age de B.CHARLOT, Du rapport au savoir : éléments pour une théorie », 1997.

acception diffère et s’accorde plus librement en n’étudiant pas forcément le caractère social de la représentation. BARRE DE MINIAC précise que dans les études menées sur les représentations de l’écriture, et pour la notion de «rapport à » le sens adopté est :

« une construction, ou une reconstruction, du réel par le sujet ». (2006, p.58) L’aspect

représentationnel du rapport à l’écriture s’intéresse par conséquent : « à l’étude et la prise en compte du travail de traitement, par l’individu, des données de l’environnement scriptural : les écrits vus, pratiqués, enseignés etc… données à partir desquelles il se forge des images, des attentes, des opinions, attribue des valeurs à l’écriture et à ses pratiques. »

MOSCOVICI et BOURGAIN donne un double sens de la représentation, en tant que processus mais aussi produit. (BARRE DE MINIAC, 2006, p.58)

Le rapport à l’écriture se situe davantage dans le sens d’un processus étant donné que l’intérêt vise l’action du sujet avec l’objet d’écriture, la façon dont il construit son rapport au savoir transmis mais aussi la manière de mobiliser ces expériences diverses scolaires et non scolaires, selon BARRE DE MINIAC (2006, p.59). Toutefois elle s’accorde avec ASTOLFI et DEVELAY en octroyant un « caractère fluctuant » de l’usage de cette notion. En effet, elle propose alors un abord sous 2 angles différents afin de repérer l’usage comme produit et comme processus. Le « rapport à » s’inscrivant dans le domaine de la conception se rapproche du produit, « le rapport à » se déclinant dans le domaine de l’investissement de l’écriture se situe davantage dans le processus. Par ailleurs, reprenant la définition d’ABRIC (1994) stipulant que pour l’analyse d’une représentation la compréhension de son fonctionnement renvoie à « un double repérage : celui de son contenu et celui de sa structure ». Dans ce sens BARRE DE MINIAC (2006, p.62) pose la question de l’élaboration de représentations sociales structurées et organisées pour l’écriture et la possibilité de modifier ces représentations ainsi élaborées. L’auteure s’appuie sur une de ses études s’intéressant aux représentations de l’écriture, menée auprès de parents de jeunes élèves pour avancer l’hypothèse de représentation de l’écriture comme élément périphérique d’un noyau central ayant l’école pour objet

.

Cette hypothèse permet alors de penser la représentation de l’écriture comme modifiable selon la théorie du noyau central d’ABRIC « La mobilité vient du système périphérique ».

BARRE DE MINIAC place cette possible évolution comme donnée primordiale pour les didacticiens. « Elle est susceptible aussi d’évolution et de transformation par

glissements progressifs de sens » B DE MINIAC (2006, p.64)

Les représentations de l’écriture font partie intégrante de la compétence scripturale, modèle théorique décrit par DABENE (1987). Cette compétence présente

trois composantes : des éléments de savoirs, des savoir- faire et les motivations- représentations. Pour DABENE celles-ci sont constitutives de la compétence scripturale et cet auteur décrit des attitudes « d’attraction –répulsion » et « des stratégies de compensation » développées en regard. Il décline de ces éléments théoriques, un effet de tension : « La compétence scripturale est un lieu de conflits et de tensions qui engendrent le plus souvent un état anxiogène chez l’usager ». B DE MINIAC (2006, p.69)

DABENE met en exergue deux aspects des représentations liées à l’écrit « l’insécurité scripturale généralisée » et le « continuum scriptural ». L’auteur se positionne en

affirmant que cette insécurité n’est pas réservée aux publics en difficulté avec l’écrit mais bien comme il la nomme « généralisée ». Il conforte son idée en développant :

« Dans l’ordre du scriptural se superposent, en effet, des normes de type fonctionnel et des surnormes de type social ». DABENE cité par BARRE DE MINIAC, 2006, p.69) Par l’aspect de continuum scriptural DABENE met en garde et pointe un risque idéologique d’introduire dans l’ordre scriptural une cassure entre l’ordinaire et le littéraire : « Entretenir l’idéologie de la différence de nature entre pratiques ordinaires

et pratiques d’exception nous paraît introduire dans l’ordre du scriptural une cassure qui n’y est pas fondamentalement inscrite ». DABENE cité par BARRE DE MINIAC, 2006, p.70)

A partir de ces éléments théoriques reprenant la notion de rapport à l’écrit comme élément des représentations, quelles perspectives pour l’écriture de recherche, et quelle possibilité de modifier les représentations d’activité scripturale dans un contexte social donné.

 Quelles représentations pour l’écriture de recherche ?

Concernant l’écriture de recherche, BARRE DE MINIAC reprenant les propos de WELLS (1992) situe cette pratique scripturale « au niveau le plus élevé de la littératie » (2006, p.70) espace où il est question par l’écrit de transformer la connaissance et

l’expérience. Les difficultés des étudiants rencontrées dans ce type d’écriture confortent que le rapport à l’écrit, analysé par les représentations élaborées dans cette pratique et par ses usagers, s’inscrit bien comme le décrit DABENE, comme une « composante généralisée ». En effet, cette pratique d’écrit concerne, plus

généralement, des étudiants de l’enseignement supérieur ayant à réaliser des mémoires ou des thèses. GUIBERT et REUTER déclinent trois champs dont dépendent les représentations : « les représentations de l’écrit et des pratiques de l’écrit ; les

comme auteur (REUTER) ou l’identité énonciative (GUIBERT) ». (BARRE DE MINIAC, 2006,p.71)