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Chapitre 5  : Synthèse des résultats/discussion

5.1 Synthèse des résultats des articles

5.1.3 Articles traitant des outils de mesure et de prévention de l’ESPT . 55

D’après les recherches actuelles, 84 % de la population sera exposée à un

traumatisme au courant de sa vie. Cette revue de littérature s’est donc

intéressée aux recherches basées sur la prévention primaire avant la survenue

du traumatisme. Les études sont davantage centrées sur une population

rencontrant souvent des situations potentiellement traumatisantes, comme les

personnes exerçant des professions à haut risque, tels que les soldats, les

policiers et les pompiers. Bien que d’importantes limites aient été identifiées

dans les études, on note tout de même qu’une préparation par de la

psychoéducation, du renforcement des capacités face au stress ou de la

pré-simulation à l’événement traumatique, diminue l’anxiété des participants et les

symptômes somatiques du stress, en leur permettant d’effectuer de meilleures

performances professionnelles. Cette revue met en avant des pistes de

recherches et de réflexions pour le futur, mais ne permet pas d’en tirer des

conclusions pour la pratique.

« Early psychological counseling for the prevention of

posttraumatic stress induced by acute coronary syndrome : the

MI-SPRINT randomized controlled trial »

Cet essai contrôlé et randomisé a pour but de vérifier l’hypothèse selon

laquelle, une seule séance de conseil axé sur la formation précoce avec un

programme de premiers soins psychologiques, préviendrait l’incidence de

l’ESPT chez les patients en état de stress aigu lors d’un syndrome coronarien

aigu. Pour cela, les auteurs ont divisé 190 participants présentant une détresse

élevée au cours d’un syndrome coronarien aigu en deux groupes. Un groupe

participant à un entretien de conseil se basant sur le traumatisme et l’autre se

basant sur le stress. Le syndrome de stress post-traumatique a par la suite été

évalué par un chercheur et par les participants eux-mêmes trois mois après

les entretiens. Pour finir, l’étude nous montre que d’un point de vue objectif,

il n’y a pas de différence significative entre les deux sortes d’entretiens,

néanmoins, lorsque les sujets autoévaluent leur niveau de stress

post-traumatique, les scores sont relativement plus faibles avec le conseil axé sur

le stress.

5.1.4 Articles traitant du rétablissement de l’ESPT

« The impact of psychological distress on long-term recovery

perceptions in survivors of cardiac arrest »

Cette étude cherche à déterminer l’association entre les symptômes de

dépression et d’état de stress post-traumatique, avec les perceptions de

rétablissement à long terme des survivants d’un arrêt cardiaque. Il a

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également pris en compte l’état cognitif, le niveau d’autonomie dans les

activités de la vie quotidienne, ainsi que les comorbidités médicales. L’analyse

transversale a révélé que les symptômes dépressifs et non la dépendance

fonctionnelle, les troubles cognitifs ou les comorbidités médicales, sont

associés significativement aux perceptions du rétablissement des survivants.

Les patients qui présentent des symptômes dépressifs plus marqués, sont plus

susceptibles d’avoir une perception négative de rétablissement, six mois après

leur congé de l’hôpital à la suite de leur arrêt cardiaque.

Bien que dans cette étude, 80 % des patients dépistés pour l’état de stress

post-traumatique aient également une perception négative du rétablissement,

les symptômes s’approchent, mais n’atteignent pas, le niveau d’une

association statistique avec un rétablissement perçu. En conclusion, cette

étude appuie que les symptômes psychologiques sont intimement liés au

rétablissement chez les patients atteints de maladies cardiaques et ne peuvent

donc pas être négligés dans l’évaluation et la prise en charge de ces patients.

« Posttraumatic stress and depressive symptoms charaterize

cardiac arrest survivors perceived recovery at hospital

discharge »

Cette étude de A. Presciutti et al. (2018) a pour but de vérifier l’hypothèse

selon laquelle, le stress post-traumatique et les symptômes dépressifs et non

les troubles cognitifs ou fonctionnels, sont associés à des perceptions

négatives des survivants d’un arrêt cardiaque quant à leur rétablissement à la

sortie de l’hôpital. De ce fait, il a été démontré que les patients souffrant d’un

stress post-traumatique, et/ou de symptômes dépressifs plus importants,

étaient plus susceptibles d’avoir une perception négative de leur

rétablissement. En effet la totalité des participants qui ont obtenus un score

dépassant le seuil diagnostic de l’échelle PCL-S (ESPT) et 81% des patients

qui ont obtenus un score supérieur au seuil diagnostic de l’échelle CES-D

(dépression) ont une perception négative de leur rétablissement. Ces résultats

suggèrent donc, que les symptômes psychologiques peuvent avoir une plus

grande importance dans le bien-être subjectif des patients que les problèmes

médicaux, les déficiences cognitives ou encore la dépendance fonctionnelle.

Ces résultats doivent être pris en compte, puisqu’il a été démontré que la

perception du rétablissement influençait directement l’engagement du patient

dans sa réadaptation.

« Posttraumatic Growth, Posttraumatic stress symptoms and

mental health amoug coronary heart disease survivors »

Cette étude de Irit Bluvstein et al. (2012) vise à estimer les symptômes de

stress post-traumatique et le développement personnel suite à un événement

traumatique, soit la maladie cardiaque, ainsi que son impact sur la santé

mentale. 71,2 % des participants ont reconnu un changement positif allant de

faible à très important, particulièrement dans les domaines de l’appréciation

de la vie et au niveau spirituel, après un événement traumatique lié à leur

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maladie. L’hypothèse est qu’un certain degré de stress est une condition

nécessaire pour parvenir à une croissance personnelle.

« Factors predicting quality of life and societal participation after

survival of a cardiac arrest : A prognostic longitudinal cohort

study »

Cette étude de Daan Verbene (2018), vise à identifier les facteurs

pronostiques précoces de la qualité de vie et de la participation sociale, un an

après l’arrêt cardiaque. D’une part, la mesure de la qualité de vie se fait à

l’aide d’un score divisé entre la qualité de vie physique et la qualité de vie

mentale. D’autre part, la participation sociétale a été mesurée grâce au

« Questionnaire sur l’intégration communautaire (QIC) ». De plus, différentes

variables ont également été prises en compte telles que les facteurs

personnels, les caractéristiques de l’arrêt cardiaque, les variables liées à la

fonction cardiaque et les résultats subjectifs, soit l’anxiété, la dépression, les

défaillances cognitives, l’état de stress post-traumatique et la fatigue. Les

résultats démontrent que le fait d’avoir un partenaire est un facteur personnel

prédictif positif sur la qualité de vie, alors que les antécédents neurologiques

ont, eux, un impact négatif sur celle-ci. De plus, il a été prouvé que les troubles

cognitifs subjectifs prédisent la qualité de vie physique alors que les troubles

cognitifs objectifs ne le font pas. La participation sociale n’a pu être prédite

uniquement par le fonctionnement pré morbide, soit un niveau faible d’activité

de la vie quotidienne.

Cette étude permet donc de dépister précocement les facteurs prédictifs

d’une mauvaise qualité de vie et donc d’entreprendre des interventions

subséquentes, qui pourraient aider à augmenter la qualité de vie des patients

un an après leur arrêt cardiaque.