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Chapitre II : Formulation mathématique 34 I Introduction

II. L'appareil circulatoire

1. Architecture de base d’un vaisseau sanguin

Les vaisseaux sanguins possèdent tous une architecture de base commune. Ils sont formés de trois tuniques morphologiquement distinctes, de l’intérieur vers l’extérieur du vaisseau : l’intima, la média et l’adventice (figure 1). Chacune de ces tuniques est constituée d’un type cellulaire différent et d’une matrice extracellulaire (MEC) spécifique. L’importance et la complexité de

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ces trois tuniques dépendent du vaisseau sanguin et peuvent être très importantes ou réduites à une simple mono-couche cellulaire. Les vaisseaux, comme tous les autres organes sont vascularisés (Vasco vasorum) et innervés [15].

Figure 1 : Architecture des vaisseaux

2. L’intima

L’intima, partie la plus interne de la paroi, est principalement constituée de l’intérieur vers l’extérieur, d’une monocouche de cellules endothéliales et d’une fine couche de tissu conjonctif appelée lame basale. Quel que soit le diamètre de la paroi, il y a toujours une seule couche de cellules endothéliales. Ces cellules endothéliales sont en forme de losange et leur juxtaposition constitue une mosaïque. Leur grand axe est allongé dans le sens de l’écoulement sanguin et cette orientation est déterminée par les forces de cisaillement appliquées à leur surface.

Ces cellules endothéliales sont directement en contact avec le sang circulant et donc avec les métabolites, les hormones, les facteurs neuro humoraux, et tout ce que peut transporter le sang. Elles assurent le rôle de filtre en permettant le

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passage sélectif de différents composants de la circulation sanguine. Ces cellules sécrètent de nombreuses substances vasodilatatrices (oxydenitrique ou NO, prostacycline, bradykinine), vasoconstrictrices (endothéline, angiotensine, thromboxane A2), antiagrégantes (prostacycline) et fibrinolytiques (activateur du plasminogène) ainsi que des facteurs de croissance [15]. Grâce à ces propriétés et à son revêtement impropre à l’adhésion plaquettaire et à la coagulation, l’endothélium constitue une barrière protectrice contre la thrombose et est au centre de la régulation du tonus vasomoteur artériel.

3. La média

La média, partie intermédiaire de la paroi est séparée de l’intima par la limitant élastique interne (LEI). C’est la partie la plus épaisse de la paroi vasculaire. Elle contient exclusivement des cellules musculaires lisses (CML) et une matrice extracellulaire constituée majoritairement d’élastine, de collagène. Les cellules musculaires lisses vasculaires sont des cellules allongées généralement fusiformes avec des extrémités pointues et parfois bifides. Les cellules sont organisées en feuillet et sont parallèles les unes aux autres, et associées entre elles par une charpente de tissu conjonctif. Elles ont un mode de contraction relativement différent des autres types de cellules musculaires (cardiaques et squelettiques). Elles sont responsables du tonus vasculaire. Elles sont également capable de remodeler en permanence les vaisseaux en proliférant et en produisant de la matrice extracellulaire. Les cellules musculaires lisses de la media ont un double rôle, contractile et sécrétoire.

Cette partie centrale de la paroi est très variable selon les différents territoires vasculaires, l’importance relative et l’organisation des éléments matriciels et cellulaires varient selon la fonction des vaisseaux. Les grosses artères sont

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surtout formées d'éléments élastiques (artères élastiques) tandis que les artères de moyen et de petit calibre sont surtout riches en fibres musculaires (artères musculaires).

La média est la partie structurante de la paroi des vaisseaux. Elle est responsable de la fonction vasomotrice et de la fonction d’amortissement qui sont en rapport avec les propriétés élastiques de la matrice extracellulaire et de l’état de contraction des cellules musculaires lisses. Elle assure à la fois la souplesse et la résistance des vaisseaux. La média est séparée de l’adventice par la limitante élastique externe (LEE).

4. L’adventice

L’adventice, partie la plus externe de la paroi est peu ou très présente selon le type de vaisseaux. Son organisation est à peu près la même quel que soit le type de vaisseau. Cependant, dans les veines, la média et l’adventice sont souvent difficiles à distinguer. L’adventice est constitué de fibroblastes et d’un tissu conjonctif lâche, formé de fibres de collagène et de quelques fibres élastiques épaisses.

Les vaisseaux, comme tous les autres organes, sont constitués de cellules qui doivent recevoir des nutriments, de l’oxygène et rejeter des déchets. La proximité immédiate du sang circulant fait que la plupart du temps, les cellules vasculaires effectuent directement leurs échanges avec le sang circulant. Pour les vaisseaux de gros diamètre, la nutrition des cellules constituant la paroi vasculaire est assurée par le sang circulant dans le vaisseau mais aussi à partir de petits vaisseaux nourriciers de la paroi artérielle nommés vasa vasorum. L’adventice des artères est parcouru par ce système capillaire qui apporte les nutriments aux cellules les plus éloignées de la lumière du

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vaisseau. L’adventice permet par ailleurs la fixation des vaisseaux aux tissus de voisinage.

5. L’innervation

Les vaisseaux sont innervés par des nerfs vasomoteurs qui dépendent du système nerveux végétatif et dont les afférences aboutissent à la limite de la média et de l’adventice. Les uns sont constricteurs (système sympathique), les autres dilatateurs (système parasympathique), et leur action se fait surtout au niveau des petites artères. Cette action joue sur la pression artérielle, la dilatation diminuant la pression, et la constriction l'augmentant. Selon le modèle proposé par Burnstock et coll [15], l’arborisation terminale de l’axone forme un réseau péri-vasculaire qui va faire que toute la tunique musculaire va répondre à un stimulus et non pas chaque CML individuellement [16]. Ces fibres nerveuses agissent directement sur les CML de la couche la plus externe de la média puis la transmission de l’excitation se fera de proche en proche par couplage électrique entre les cellules. La densité de l’innervation est inversement corrélée à la taille du vaisseau mais aussi à la résistance du vaisseau. Ainsi, ce sont les petites artérioles pré-capillaires qui sont les plus innervées, ce qui en fait les principales responsables de la résistance vasculaire périphérique. Si la plupart des nerfs vasomoteurs sont noradrénergiques, des terminaisons cholinergiques existent également.

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