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Approche proposée

Les classifications et courants de pensée abondent dans le milieu de la recherche scientifique. Gavard-Perret, Gotteland, Haon et Jolibert (2008) distinguent deux grands courants : le paradigme positiviste et constructiviste. D’un côté, le paradigme positivisme repose sur l’hypothèse que le chercheur est complètement indépendant, que la détermination est naturelle et que les conditions peuvent toutes être contrôlées (Gavard- Perret et al., 2008). Dans le domaine des sciences humaines et sociales, le paradigme positivisme est critiqué et un courant post-positivisme est plutôt apparu. Ce courant stipule qu’il n’est pas toujours possible de saisir parfaitement une situation et que les chercheurs doivent multiplier les méthodes pour rendre la recherche la plus objective possible. Selon la perspective constructivisme, les organisations, y compris les entreprises, sont des systèmes sociaux. Pour les comprendre, des descriptions détaillées des situations, des évènements, des gens, de leurs interactions et de leurs comportements sont nécessaires (Gagnon, 2012). Ce paradigme précise l’existence de multiples réels socialement construits non gouvernés par des lois naturelles, causales ou autres et considère que l’observateur et le phénomène observé ne peuvent être séparés. Ce paradigme fût aussi

critiqué par certains, qui préconisent plutôt un constructivisme radical, qui postule l’existence d’un réel expérimenté, mais sans se prononcer sur l’existence ou non d’un réel unique.

D’un autre côté, Miles et Hubermann (2003) parlent de réalisme transcendantal qui appelle à la fois une explication causale et des preuves pour montrer que chaque entité ou évènement est un exemple de cette explication. Comme la recherche relève plutôt d’un savoir-faire et que la chercheuse préfère aménager la méthodologie en fonction du contexte, le choix d’un paradigme spécifique s’avère moins approprié (Miles et Huberman, 2003).

De plus, les méthodes utilisées seront formalisées et détaillées, le tout pour assurer la fiabilité et la validité de la recherche.

3.2.2 Type de recherche

Plusieurs classifications des types de recherche existent, dont celle de Robson (Poba- Nzaou, 2008). Dans ses travaux, celui-ci définit les types de recherche suivants : recherche exploratoire, descriptive et explicative. Les recherches exploratoires cherchent à comprendre des situations peu connues dans la communauté scientifique. Les recherches de type descriptif visent à tracer le portrait d’un phénomène par l’énumération détaillée de ses caractéristiques et attributs. Les questions y étant associées sont du type « Où? Quand? Combien? ». De leur côté, les recherches explicatives tentent d’expliquer une situation ou un problème. Les questions y étant associées sont du type « Comment? Pourquoi? ». Plus d’un type de recherche peut se manifester dans une recherche. Dans le cas de la recherche actuelle, l’objectif étant de décrire la créativité en PME par ses manifestations et son développement, une approche de type exploratoire est conseillée. Par contre, une description ainsi qu’une explication peuvent s’avérer utiles, voire nécessaires, pour approfondir certains éléments. Pour cette raison, la présente recherche

comporte plusieurs types de recherche, soit une exploration, mais aussi une description du phénomène de la créativité en PME. Par contre, elle ne cherche pas à expliquer cette créativité.

Dans la recherche actuelle, une approche qualitative sera utilisée. L’approche qualitative s’avère intéressante de par le fait qu’« elle permet des descriptions et des explications riches et solidement fondées des processus ancrés dans un contexte local » (Miles et Huberman, 2003). Les études qualitatives permettent aussi de découvrir de nouveaux concepts et de nouvelles théories, en plus de dépasser le cadre initial de la recherche (Ibid.).

De façon plus globale, l’approche qualitative recèle certains avantages. Entre autres, elle permet des descriptions et explications approfondies des phénomènes, en plus d’être plus susceptible de mener à de nouvelles découvertes et d’avoir un aspect concret indéniable (Miles et Huberman, 2003). Par contre, ce type d’approche présente certains inconvénients, tels le biais du chercheur, le temps requis, la généralisation des résultats et l’utilité de ceux-ci. Des techniques devront donc être utilisées pour diminuer l’impact de ces aspects négatifs sur le type de recherche retenu ici.

Entre autres, le contexte dans lequel les données qualitatives sont prises se doit d’être naturel, donc non contrôlé et les données doivent être collectées directement sur le site, une analyse doit être réalisée en cours de collecte pour ajuster la méthodologie, le tout suivant un processus documenté tout au long de la collecte. Pour compenser certaines des craintes reliées à l’utilisation de cette approche, une préstructuration de la collecte aide à sélectionner les bonnes données à recueillir et à éviter les itérations multiples. Les sections suivantes, pour leur part, abordent la structure établie pour effectuer la collecte de données.

3.2.3 Mode d’investigation

Plusieurs modes d’investigation peuvent être utilisés dans une approche qualitative, soit l’étude de cas, le multicas ou la comparaison, l’expérience sur le terrain ou en laboratoire, ou encore la simulation sur ordinateur. L’approche par étude de cas est qualitative dans sa nature et revêt l’avantage de procéder à une étude en profondeur (Krishnaswamy, Sivakumar et Mathirajan, 2009). Pour cette raison, l’étude de cas fut sélectionnée dans cette recherche car elle s’avère la plus utile pour explorer une situation en profondeur et permettre l’analyse de processus complexes.

L’étude de cas s’avère aussi appropriée lorsque certaines questions pratiques et l’expérience des acteurs sont importantes, ce qui sera le cas dans l’étude entamée ici. D’autres raisons portent à choisir cette méthodologie, ne serait-ce que pour permettre l’étude du phénomène dans son contexte naturel, sans avoir à contrôler les sujets.

3.2.4 Techniques de collecte de données

Dans une étude de cas, plusieurs techniques de collecte de données peuvent être utilisées dont l’entrevue, l’enquête, l’analyse documentaire, l’observation ou l’observation participante. Deux techniques de collecte de données sont utilisées dans cette recherche. Pour la phase I, une enquête Delphi auprès d’experts est préparée. Cette enquête utilise des questionnaires à questions ouvertes et fermées. Pour la phase II, l’entrevue semi- dirigée sera utilisée avec l’utilisation d’une grille d’entretien permettant des réponses ouvertes. Puisque l’objectif de recherche consiste à décrire un phénomène, les entrevues et l’observation sont les plus appropriées (Yin, 2009). Parce que la créativité et l’innovation peuvent se manifester non seulement dans les produits et services visibles de l’externe, mais aussi dans les processus internes, cette technique de recherche augmentera la richesse des découvertes (Jung et al., 2008).

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