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Application du modèle de Wagner destiné au cas homogène à des cas expérimentaux161

7.3 Comparaison des formules de seuil de passivation avec les résultats expérimentaux

7.3.2 Application du modèle de Wagner destiné au cas homogène à des cas expérimentaux161

Le modèle de Wagner s’applique pour des écarts à l’équilibre thermodynamique suffisamment grands

pour qu’il n’y ait pas de formation d’aérosols de silice (ou à des concentrations très faibles d’oxydant à

l’injection mais ces cas-là ne s’appliquent pas à notre étude).

7.3.2.1 Expérience de silicium en lévitation

L’expérience de silicium en lévitation avec l’appareil SPYCE est différente des autres expériences de

détermination de seuil de passivation en ceci qu’elle ne comporte pas de contamination par le creuset.

A 1928K, la pression partielle d’équilibre de SiO(g) avec SiO2(s) et Si(l) est de 14 700 Pa (JANAF).

Or la pression partielle de O2(g) injecté au seuil d’apparition de la silice en surface est d’environ 7000Pa.

Si on suppose qu’il y a une présence d’aérosols de silice influant le transport d’atomes d’oxygène vers

la surface, alors la formule 2.18 (2P

0,s

=ef f

1

×P

eq

) appliquée à O2 ne serait valide que si l’efficacité

7.3. Comparaison des formules de seuil de passivation avec les résultats expérimentaux

d’apport de l’oxygène sur la bille est proche de 1, ce qui est totalement irréaliste. Les formules de Whitaker

qui donnent le flux d’O2 sur une sphère de dimensions proches de la bille donnent en effet une efficacité

de l’ordre de 5% (voir partie 9.9) .

Les corrélations de Whitaker permettent d’estimer le transfert de masse pour une sphère en lévitation.

Nous utiliserons cette formule en approximant la bille comme une sphère. Les détails de la formule de

Whitaker sont donnés en annexe (équation 9.75 partie 9.9). Si on suppose qu’on est dans le cas homogène,

en utilisant le modèle de Wagner en appliquant la formule de Whitaker, on peut estimer la pression

partielle de O2 à l’injection au seuil de passivation, sachant que l’oxygène est très majoritairement sous

forme de SiO(g) en surface du silicium liquide et en appliquant la conservation des flux d’oxygène (flux

net nul d’oxygène entre le silicium liquide et la phase gaz) :

Sh= 2 +

0.4Re

1/2

+ 0.06Re

2/3

Sc

0.4

µ µs

1/4

3.5< Re <76000

0.71< Sc <380

Sh

X

=

kX DX−Ar/L

Sc

X

=

µ ρDX−Ar

P

0 O2

=

1 2DDSiOO2 ShSiO ShO2

×P

SiOeq

Sc

X

=

µ ρDX−Ar

P

0 O2

=

1 2

DSiO DO2

0.6

×P

SiOeq

(7.6)

avec k

X

le coefficient de transfert et L le diamètre de la sphère ( voir notations section 0.5).

Avec une température de mélange à (298 + 1923)×0.5 = 1110K

1

, , ceci conduit pour une apparition

de couche passivante se produisant à un débit entre 0.025Nm3/h et 0.028Nm3/h à une pression de SiO(g)

en surface comprise entre 13800Pa et 15300Pa en conditions homogènes, ce qui inclut donc les 14200Pa

de pression d’équilibre de SiO(g) avec SiO2(s) et Si(l).

A l’inverse, la formule empirique de passivation de Sortland (2P

0,s

O2

=ef f

1

×P

eq

SiO

) appliquée à O2

ne serait valide que si l’efficacité d’apport de l’oxygène sur la bille est proche de 1, ce qui est totalement

irréaliste (voir aussi annexe 9.9).

Il est donc possible que la passivation par injection de O2(g) dans ces conditions-là se soit déroulée

sans impact de la formation d’aérosols de silice sur transport de l’oxygène vers la surface. Nous émettons

donc l’hypothèse que injecter du H2O(g) pourrait favoriser la formation d’aérosols de silice. Nous pensons

aussi possible qu’une telle formation d’aérosols de silice n’ait pas eu lieu ou en moindre quantité si O2(g)

avait été injecté à la place avec une concentration comparable d’atomes d’oxygène. Ceci serait dû à des

phénomènes de cinétiques de germination et croissance des aérosols de silice accélérée dans une atmosphère

humide.

Il se pourrait aussi qu’une cinétique plus lente de germination et croissance des aérosols de silice soit

aussi en partie due à l’absence de carbone et de bore dans le système étudié (absence de CO(g) et de

CO2(g)) , la présence d’impuretés pouvant peut-être favoriser la germination et croissance d’aérosols de

silice.

La non-contamination dans l’étude du silicium en lévitation pourrait également occasionner une

sur-saturation du silicium en oxygène (on rappelle qu’il s’agit de fusion de silicium électronique). Ceci aurait

alors tendance à élever le seuil de passivation par rapport aux cas avec contamination.

.

Notons également que le débitmètre est conçu pour fonctionner avec une précision optimale de 1%

au-delà de 0.1 N m

3

/h. Il peut donc y avoir quelques incertitudes sur les valeurs de débit d’O2 injecté.

Notons tout de même qu’à la lecture, les valeurs affichées sont stables. Selon le commercial vendeur

de l’équipement, en dessous de 0.1N m

3

/h la précision prépondérante est celle due à la pleine échelle

(1N m

3

/h) c’est-à-dire 0,18% de la pleine échelle soit 0,0018 NM3/H d’erreur. Ainsi à un débit de 0,028

NM3/H, l’erreur relative possible est de 0,0018/0,028 = 6,4 % du point.

7.3.2.2 Expériences Sortland [Sor15]

A l’inverse de l’expérience de billes en lévitation, pour ce qui concerne les expériences Sortland,

on constate qu’un modèle supposant l’absence d’aérosols de silice ne fonctionne pas. Si on utilise les

corrélations de Scholtz [ST70] [ST63] (voir partie 9.13) alors on devrait avoir :

P

0

H2O

= (D

SiO

SiO

) (D

H2O

H2O

)

−1

P

sat

SiO

≈(D

SiO

/D

H2O

)

−2/3

P

sat

SiO

(7.7)

Le modèle de Wagner donne pour les expériences P ass

A

r et H2O du tableau 7.1 respectivement des

seuils de passivation de 0.02 bar et 0.17 bar alors que les expériences donnent des seuils de passivation

au-delà de 0.06 bar et 0.4 bar soit plus du double.

7.3.2.3 Expériences SNC

La géométrie des expériences SNC est complexe et ne peut pas être interprétée efficacement sans

simulation CFD. En effet, il y a un jet central d’Ar-O2 et autour un jet annulaire d’argon pur. On ne

sait pas a priori si les deux jets se mélangent bien donnant des concentrations homogène dans le jet près

de la surface ou si les deux jets se mélangent mal. D’autre part, il s’agit d’un jet de plasma, donc il

pourrait y avoir absence d’aérosols de silice impactant le transport du fait des températures très élevées

dans le jet. Dans le tableau 4.11, il y a à la fois les concentrations de O2 à l’injection dans le jet central

(avant-dernière colonne) et les concentrations de O2 globales en prenant en compte le jet central d’Ar-O2

et le jet latéral d’Ar.

Si on prend en compte uniquement les concentrations dans le jet central, on constate une diminution

du seuil de passivation quand la vitesse augmente, ce qui correspondrait plutôt à un cas avec aérosols de

silice. Si on prend en compte uniquement les concentrations calculées sur la globalité du jet, le seuil de

concentration est assez stable et correspondrait plutôt à une configuration homogène.

Nous avons utilisé les corrélations Scholtz pour appliquer le modèle de Wagner, bien que les Reynolds

y soient plus bas. Nous trouvons

P

0

O2

= 12(D

O2

/D

SiO

)

0.361−1

= 0.0078bar (7.8)

Cette valeur de seuil de passivation est inférieure aux valeurs expérimentales. En effet, si on considère

un mélange parfait du jet d’Ar et du jet d’Ar-O2, on trouve expérimentalement plutot dans les 0.015

bars. Si on regarde uniquement les valeurs du jet central, on trouve des valeurs beaucoup plus élevées

encore.

7.4. Etude locale à l’aide du modèle monodimensionnel

On ne peut en l’état pas tirer de conclusion au sujet dex expériences SNC.

7.4 Etude locale à l’aide du modèle monodimensionnel

Dans cette partie, nous allons montrer à l’aide d’un modèle monodimensionnel que l’hypothèse d’un

équilibre thermodynamique des aérosols de silice avec la phase gaz n’est pas réaliste. Ensuite nous

intro-duirons un paramètreα d’écart à l’équilibre thermodynamique dans la phase gaz . Puis nous estimerons

à l’aide d’expériences les valeurs possibles de ce paramètre α.

7.4.1 Les contradictions d’un modèle monodimensionnel à l’équilibre