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c. Les antituberculeux préqualifiés

Au regard de l’accès limité aux services de santé adéquats dans de nombreux pays, notamment aux médicaments essentiels, de la propagation du virus de l’immunodéficience humaine et de l’apparition de la tuberculose multirésistante aux médicaments, il est de toute première importance de renforcer les mesures nécessaires pour combattre les conséquences toujours plus graves de la tuberculose.

Aujourd'hui, l'accès à des médicaments de qualité est assuré par des acteurs clés tels que le programme de préqualification de l’OMS, le Fonds mondial de lutte contre le sida et la tuberculose et le paludisme, UNITAID et le Global Drug Facility (initiative créé par le partenariat Halte à la tuberculose) [33].

Le Global Drug Facility est dédié à l'amélioration de l'accès, dans le monde entier, aux médicaments contre la tuberculose et à la technologie de diagnostic qui répondent aux normes de qualité internationales. En pratique, l'établissement fournit uniquement des produits de qualité internationale, qui sont fabriqués dans des conditions strictes de sorte que les pays et leurs gouvernements peuvent être confiants qu'ils reçoivent toujours des médicaments de haute qualité. Cette rigueur réduit le risque de développer une pharmacorésistance. [34]

Toutefois la disponibilité des médicaments de qualité inférieure et des médicaments falsifiés sur le marché privé, ont probablement contribué au développement de la pharmacorésistance antituberculeuse chez les pays à revenu intermédiaire. Pour cela, la préqualification des nouveaux antituberculeux génériques se fait selon une procédure appliquée par le Global Drug Facility toute en suivant les guideline de l’OMS.

Cette procédure consiste, à comparer les données pharmacocinétiques des produits antituberculeux soumis au programme de préqualification de l'OMS (contenant le dichlorhydrate d'éthambutol, l'isoniazide et le pyrazinamide avec des données de dissolution in vitro correspondantes (Tableau 1) [34].

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Produits de référence inscrits au programme de préqualification de l’OMS

pour les antituberculeux

Présentation et lieu de fabrication

Myambutol Comprimé de 400 mg, Riemser Arzneimittel AG, Allemagne

Isozid Comprimé 100 mg, Fatol Arzneimittel GmbH, Schiffweiler, Allemagne

Pyrazinamide

Comprimé de 500 mg, Novartis (Sandoz) Kempton Park, Afrique du Sud, ou Lederle (Riemser Arzneimittel AG, Allemagne

Rimactane Comprimé de 150mg, 300 mg, Novartis ou Sandoz Kempton Park, Afrique du Sud) Rifamate ou Rifinah (INH+ RIF) Midrand, Afrique du Sud

Tableau 1: les produits de référence inscrits au programme de préqualification de l’OMS pour les antituberculeux [34].

Le nombre de fournisseurs de médicaments de qualité garantie pour le traitement de la tuberculose multirésistante, a augmenté. En 2012, une évaluation de la capacité par le Global Drug Facility a trouvé qu'un grand nombre de fabricants étaient maintenant en mesure de fournir à l'échelle internationale, des médicaments de qualité contre la tuberculose multirésistante et que, par conséquent, la capacité de production pourrait, si nécessaire, être étendu rapidement et satisfaire deux fois la demande actuelle.

En 2013, le Global Drug Facility a réduit le prix des médicaments de seconde intention fournit pour le traitement de la tuberculose multirésistante. [33].

2.3. Les antipaludéens

a. Le paludisme

C’est une érythrocytopathie fébrile et hémolysante. Elle est due à la présence et à la multiplication dans l’organisme humain d’une des espèces plasmodiales inféodées à l’homme. Ces parasites sont transmis à l’homme par la piqûre infestante d’un moustique femelle du genre Anophèles [35].

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D’après l’OMS, le paludisme reste à l’heure actuelle responsable d’un nombre important de décès dans le monde, plus particulièrement en Afrique subsaharienne et chez les enfants. En 2015, le parasite a causé 212 millions de cas palustres et 429 000 décès dont 92% en Afrique. Les enfants de moins de 5 ans sont les plus exposés avec plus des deux tiers des décès survenant dans cette tranche d’âge. Malgré le fait que l’incidence, la mortalité et notamment celle chez les enfants aient diminué de plus de 20% entre 2010 et 2015, le parasite est toujours la cause de nombreux cas palustres et de décès [35]. (Figure 8)

Figure 8: Évolution de la répartition mondiale de Plasmodium spp. entre 2000 et 2016 [36].

b. La prise en charge thérapeutique

Le diagnostic du paludisme est loin d'être toujours facile à dresser. Hormis la forme classique, il peut en effet prendre de nombreux aspects trompeurs. On peut ainsi aisément le confondre avec une simple turista, une grippe, une hépatite virale et, dans les cas d'atteintes cérébrales, on peut hésiter sur un diagnostic de méningite ou d'abcès cérébral [37].

Le traitement est essentiellement basé sur la chimie, avec la chimioprophylaxie et chimiothérapie qui utilisent les médicaments antipaludéens seuls ou en association. Mais leur choix est fonction de la tolérance et de la pharmacorésistance [37].

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b.1. Le traitement du paludisme simple par le programme national de lutte contre le paludisme

La combinaison Artésunate + Amodiaquine et la combinaison Artéméther + Lumefantrine sont retenues pour le traitement du paludisme simple, sur la base des résultats de recherches effectuées par le centre de recherche et de formation sur le paludisme,en collaboration avec le département d’épidémiologie des affections parasitaires, sur les monothérapies et les combinaisons thérapeutiques [37].

Les combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine sont utilisées par le personnel de santé à tous les niveaux pour traiter les cas de paludisme simple.

b.2. Le traitement du paludisme grave et compliqué par le programme national de lutte contre le paludisme

La quinine sera utilisée pour traiter les cas de paludisme grave et compliqué. Ces cas seront pris en charge après confirmation par le personnel de santé [38].

Tout cas de paludisme chez la femme enceinte doit être considéré comme grave et doit être traité avec la quinine. L’artéméther injectable peut être utilisé en cas d’intolérance à la quinine [38].