evidence les modes excit´es dominants dans un gaz ultra-froid hors ´equilibre.
Il faut pourtant mentionner le fait que, comme il s’agit d’une m´ethode statistique,
un des inconv´enients de la PCA est que le jeu de donn´ees doit recouvrir un nombre de
configurations suffisamment large pour que les corr´elations entre deux modes diff´erents
se moyennent `a z´ero. En particulier, pour r´esoudre deux modes de fr´equences proches, le
temps d’acquisition total doit ˆetre plus grand que la p´eriode de battement. Cependant,
si les populations des deux modes sont tr`es diff´erentes, ce qui r´esulte en contributions
`
a la variance totale tr`es diff´erentes, la PCA peut les s´eparer de mani`ere efficace, mˆeme
pour des courts temps d’observation. En plus, un bruit blanc est pr´esent dans chaque
composante de Fourier, tandis qu’il est filtr´e par la PCA. En conclusion, on a montr´e
que la PCA fournit un outil statistique puissant pour analyser des jeux de donn´ees,
aussi bien exp´erimentaux que num´eriques. Appliqu´ee `a syst`emes d´ependants du temps,
elle permet une reconnaissance des modes normaux, une mesure de leur fr´equences
et de leur populations sans besoin de reposer sur un mod`ele. Pour cela on s’attend `a
qu’elle puisse ˆetre employ´ee dans l’´etude de syst`emes o`u les fluctuations jouent un rˆole
majeur, comme la cr´eation de d´efauts dans le m´ecanisme de Kibble-Zurek [39] ou les
corr´elations entre paires vortex-antivortex dans un superfluide bidimensionnel [87].
3.7 Annexe : simulations num´eriques
Le syst`eme est mod´elis´e par une ´equation de Gross-Pitaevskii `a 2D et T=0 :
i∂d
∂dtΨ =
−∆
22 +V(x,y) +g
2DN|Ψ|
2Ψ, (3.19)
o`utest exprim´e en unit´es deω
−1x
,xetyen unit´es dea
x=p~/(M ω
x), et Ψ≡Ψ(x,y,t)
en unit´es dea
−1x
. M est la masse atomique,N le nombre d’atomes, etg
2D=√
8πa
s/a
zest la constante de couplage r´eduite, o`ua
sest longueur de diffusion eta
z=p~/(M ω
z)
est la taille de l’´etat fondamental de l’oscillateur harmonique. Le potentiel est :
V(x+x
0,y+y
0) = α(xcosθ+ysinθ)
2
+(xsinθ−ycosθ)
270 Modes collectifs d’un gaz 2D
o`u = ω
2y
/ω
2x
quantifie l’anisotropie du pi`ege et l’angle θ est l’angle de rotation des
axes du pi`ege. Les param`etres auxiliairesx
0,y
0etαpeuvent ˆetre utilis´es pour d´eplacer
et comprimer le pi`ege.
Le tableau3.2r´esume en d´etail les valeurs des param`etres qui apparaissent en (3.20)
avant et apr`es l’excitation.
α x
0y
0θ
Initial 0.95 1.68 0.5 0.25 10
◦Final 1 1.78 0 0 0
◦Tableau 3.2 – Valeurs des param`etres du potentiel de pi´egeage utilis´e dans la
simulation avant et apr`es l’excitation.
Values of the trapping potential parameters used in the simulation before and after the
excitation.
Chapitre
4
Mode ciseaux et superfluidit´e
4.1 Introduction
L’´etude des excitations ´el´ementaires est une des techniques standard utilis´ees pour
caract´eriser les propri´et´es de syst`emes quantiques `a N corps. Ces excitations d´
eter-minent les propri´et´es thermodynamiques et peuvent expliquer, par exemple, la
super-fluidit´e de l’h´elium liquide.
Dans le contexte de l’´etude des condensats de Bose-Einstein elles sont obtenues en
lin´earisant les ´equations hydrodynamiques ou, de mani`ere ´equivalente, l’´equation de
Gross-Pitaevskii d´ependant du temps (voir 1.4).
L’´etude exp´erimentale des modes collectifs a commenc´e tout de suite apr`es
l’obten-tion du premier condensat de Bose-Einstein par Cornell et Ketterle `a travers les
oscil-lations de taille dans un pi`ege en forme de disque [22] et de cigare [23] respectivement.
Elle a ´et´e ensuite poursuivie par de nombreuses ´equipes, dans diff´erentes g´eom´etries de
pi´egeage, esp`eces atomiques et dimensionnalit´es du syst`eme [59, 118,119,120,121], et
un amortissement et `a un d´eplacement de la fr´equence des modes propres du
conden-sat `a cause de l’interaction de ce dernier avec le nuage thermique a ´et´e mise en ´
evi-dence [119, 118, 24].
En particulier, D. Gu´ery-Od´elin et S. Stringari en 2009 ont montr´e que, parmi ces
modes, le mode ciseaux peut ˆetre utilis´e pour sonder le caract`ere superfluide du gaz [25].
La premi`ere ´etude exp´erimentale de ce mode a ´et´e r´ealis´ee par le groupe de C. Foot,
dans l’objectif de prouver la superfluidit´e d’un condensat 3D [59].
Pour une g´eom´etrie quasi-2D on dispose d’une ´etude num´erique, pr´esent´ee par
Simula, Davis et Blakie dans [122]. D’un point de vue exp´erimental le cas quasi-2D
a ´et´e explor´e en premier par notre ´equipe, dans le cadre de la th`ese de K. Merloti [58].
Une mesure des fr´equences et amortissements des modes monopole, quadrupole et
ci-seaux ont mis en ´evidence le caract`ere superfluide du gaz et un amortissement dˆu `a la
population thermique des modes de Bogoliubov.
Cependant `a l’´epoque la m´ethode d’analyse n’avait pas permis la mesure de la
fr´equence la plus basse de l’observable ciseaux dans un gaz thermique, pr´edite dans [25,
72 Mode ciseaux et superfluidit´e
122] et il n’´etait pas possible d’avoir acc`es au potentiel chimique µet `a la temp´erature
de fa¸con quantitative.
Ces derni`eres ann´ees nous avons impl´ement´e une m´ethode d’ajustement des donn´ees
permettant de d´eduire ces deux param`etres, ce qui a permis de r´ealiser une ´etude plus
quantitative. Cela repr´esente le sujet de ce quatri`eme chapitre. Non seulement nous
avons `a pr´esent acc`es `a ces deux quantit´es, mais nous employons aussi une nouvelle
technique pour l’analyse de la dynamique du gaz, appel´ee «analyse de la moyenne
locale », qui a permis la mesure de la fr´equence la plus basse, pas encore observ´ee
jusqu’`a ce moment. Dans le mˆeme esprit que la LDA, en supposant que la densit´e
reste constante dans la zone ´etudi´ee, cette technique consiste en une mesure locale
des fr´equences d’oscillation et amortissements du mode ciseaux, ce qui permet non
seulement de prouver le caract`ere superfluide du gaz, mais aussi d’identifier dans le
nuage l’endroit o`u la transition BKT a lieu [80].
Dans le document
Gaz de Bose en dimension deux : modes collectifs, superfluidité et piège annulaire
(Page 70-73)