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1. Le Québec et l’entrée dans la seconde moitié du XXe siècle

a) Vers une littérature nationale

Le Québec de la première moitié du XXe siècle est marqué par un fort conservatisme entretenu par un pouvoir religieux omniprésent dans la plupart des domaines de la société et un État solidaire des institutions religieuses. Le « régime » du Premier Ministre Maurice Duplessis que l’on a appelé rétrospectivement « la grande noirceur » vise à maintenir le Québec dans une relative autarcie, limitant autant que possible la participation à l’ordre nouveau du monde.

La révolte des patriotes de 1836-1837 constitue la première manifestation d’inspiration nationaliste et indépendantiste. Bien que cette tentative ait été étouffée dans le sang, il n’en reste pas moins que l’idée d’une nation canadienne-française est depuis cet événement présente dans nombre d’esprits, notamment chez certains intellectuels et écrivains de la fin du XIXe siècle. L’entrée du Québec dans le XXe siècle se caractérise donc par une double attitude à la fois de repli identitaire (encouragé par les autorités religieuses qui y voient un moyen de se protéger de l’influence de la culture anglophone et de la France jugée trop progressiste et athée) et de revendication nationale (par l’émergence des premiers mouvements littéraires favorables à l’expression d’une spécificité proprement canadienne-française de la culture). C’est avant tout la crainte de l’assimilation qui va pousser les autorités ecclésiastiques à prendre en charge un certain nombre des responsabilités pouvant relever ailleurs de l’État, notamment dans les domaines de l’éducation et de la santé. Cherchant ainsi à maintenir cette politique d’autarcie, elles conduisent à ce repli typique du Québec de la première partie du XXe siècle.

Nous proposons de relever quelques étapes importantes de la progression d’une conception nationale de la littérature canadienne-française durant toute la deuxième moitié du XIXe siècle. Afin de comprendre les bases de la revendication nationale de la littérature, nous

relevons et analysons ici quelques-unes des grandes entreprises littéraires qui ont conduit à la constitution d’un patrimoine littéraire spécifiquement canadien, au sens où « canadien » a longtemps signifié « canadien-français ».

La première impulsion nationale de la littérature canadienne voit le jour à Québec en 1860 autour du poète et libraire Octave Crémazie (1827-1879) et de l’abbé Casgrain (1831-1904) qui proposent une conception nationale de la littérature et cherchent ainsi à diffuser les œuvres canadiennes par le biais du Recueil de littérature nationale. En 1863, à la suite d’un différend avec l’imprimeur, les auteurs créent un deuxième périodique intitulé Le Foyer Canadien. C’est dans ce nouveau périodique que Casgrain publie le premier texte à valeur de manifeste en faveur d’une littérature nationale : Le mouvement littéraire en Canada51. Cette première impulsion éditoriale en faveur d’une production spécifiquement canadienne de la littérature inaugure ce qui deviendra la première expression nationale de la culture littéraire. Ce premier mouvement national de la littérature reste marqué par une dimension religieuse affirmée. L’abbé Casgrain définit ainsi la littérature canadienne française comme le vecteur des valeurs catholiques :

Si, comme cela est incontestable, la littérature est le reflet des mœurs, du caractère, des aptitudes, du génie d’une nation, elle garde aussi l’empreinte des lieux, des divers aspects de la nature, des sites, des perspectives, des horizons, la nôtre sera grave, méditative, spiritualiste, religieuse, évangélisatrice comme nos missionnaires, généreuse comme nos martyrs, énergique et persévérante comme nos pionniers d’autrefois ; […] Mais surtout, elle sera essentiellement croyante et religieuse52.

On voit à l’évidence le lien qui unit encore la production littéraire nationale et les valeurs catholiques au milieu du XIXe siècle. Néanmoins, cette impulsion en faveur d’une littérature nationale est bien à l’origine de ce qui constituera l’une des premières expressions d’une modernité culturelle et littéraire. L’abbé Casgrain est considéré par beaucoup d’auteurs de cette époque comme une référence, un exemple et un modèle. Son abondante correspondance avec Octave Crémazie révèle une conception étonnamment moderne de la littérature et de ses enjeux pour la nation. Soucieux de l’avenir de la littérature canadienne française, les deux auteurs manifestent une préoccupation toute nouvelle pour l’époque et sont à l’origine de ce qui deviendra la littérature québécoise.

51 Michel Biron, François Dumont, Élisabeth Nardou-Lafarge (dir.), Histoire de la littérature québécoise, Montréal : Boréal, 2008, p. 97.

52 Henri-Raymond Casgrain, « Le Mouvement littéraire en Canada », Le Foyer canadien, janvier 1866, p. 368-369.

Dès cette époque, les auteurs posent la question de la langue de l’écriture. Ainsi dans une lettre à l’Abbé Casgrain datée du 29 janvier 1867, Octave Crémazie énonce clairement les raisons de la difficulté de la littérature canadienne d’émerger en tant que littérature nationale :

Plus je réfléchis sur les destinées de la littérature canadienne, moins je lui trouve de chances de laisser une trace dans l’histoire. Ce qui manque au Canada, c’est d’avoir une langue à lui. Si nous parlions iroquois ou huron, notre littérature vivrait. Malheureusement nous parlons et nous écrivons, d’une assez piteuse façon il est vrai, la langue de Bossuet et de Racine. Nous aurons beau dire et beau faire, nous ne serons toujours, au point de vue littéraire, qu’une simple colonie, et quand bien même le Canada deviendrait un pays indépendant et ferait briller son drapeau au soleil des nations, nous n’en demeurerions pas moins de simples colons littéraires53.

La question de la langue et celle de la condition de la population canadienne sont donc au centre des préoccupations de ces pionniers. Témoignant d’une véritable modernité de pensée, leur correspondance énonce les bases de l’enjeu que constitue la production littéraire en langue française dans l’espace canadien. On trouve déjà à cette époque l’idée d’une maîtrise locale infériorisée de la langue française alors que le modèle français continue d’exercer une forte influence sur la production littéraire. L’expression de « colons littéraires » utilisée par Crémazie en 1867 reste une idée forte et décrit bien le complexe identitaire, linguistique et culturel qui marque la production littéraire de la Province de Québec et la prise de conscience de son ambivalence. Ce complexe, bien que la réalité historique conduise à de nouveaux enjeux, reste central pour comprendre la culture littéraire du Québec. Le lien qui unit l’aspiration à une littérature nationale et la recherche d’une spécificité littéraire et linguistique continue de prévaloir encore aujourd’hui dans une certaine mesure.

Ce qui marque un tournant dans la production littéraire canadienne-française, outre la volonté de constituer un répertoire et donc par là même, un patrimoine littéraire, ce sont les conditions de réception et de diffusion des œuvres. L’œuvre poétique de Crémazie connaît en effet un véritable succès et inaugure une production nationale suivie et affirmée comme telle :

Par ses poèmes d’inspiration patriotique, Crémazie rejoint les attentes des Canadiens français, qui cherchent à réconcilier l’identification à la France et la rancœur à son égard. De même, il s’inscrit dans la veine du romantisme français, principalement celui de Lamartine et de Musset tout en l’adaptant à une thématique proprement canadienne. Rien ne pouvait davantage satisfaire le lecteur d’ici que ce mélange de forme française et de contenu national54.

Cette double postulation qui consiste à emprunter des formes caractéristiques de la littérature de France tout en les adaptant au contexte culturel du Canada traduit bien la

53 Octave Crémazie, cité par Lise Gauvin dans Langagement. L'écrivain et la langue au Québec.Montréal : Boréal, 2000, p. 23.

nécessité pour les auteurs de revendiquer une spécificité canadienne tout en gardant une certaine influence formelle héritée de la culture française. Les mouvements littéraires de la deuxième moitié du XIXe siècle sont considérablement marqués par cette double posture dont les auteurs ont beaucoup de mal à se détacher.

Les deux écueils de la production littéraire canadienne-française sont donc la prédominance de la conception catholique de la culture d’une part et l’importante influence de la culture de France qui constitue toujours un exemple dont il paraît difficile de s’émanciper. Dans la perspective de la revendication nationale à travers la littérature, la question de la langue se révèle centrale dans la mesure où elle constitue le lien avec la culture française et que la recherche d’une singularité artistique et littéraire canadienne de la littérature ne peut passer par le recours à une langue nationale propre. Le début du XXe siècle voit par ailleurs l’émergence d’un autre mouvement littéraire à l’origine de la naissance d’une littérature à caractère national : le régionalisme.

b) Le régionalisme

Malgré la forte influence conservatrice de l’Église catholique, le pays voit l’émergence de courants littéraires significatifs, de sensibilités littéraires et artistiques nouvelles qui préfigurent la modernité québécoise. Le mouvement régionaliste, issu de l’École littéraire de Montréal, est en effet l’une des premières expressions d’une affirmation identitaire et culturelle nouvelle dans le domaine de la littérature.

Si beaucoup d’historiens ont accordé peu d’importance à ce mouvement, sans doute par peur de voir excessivement mise en valeur une certaine conception traditionaliste de la littérature, il n’en reste pas moins que ce mouvement a eu une importance notoire dans le développement de la littérature du Québec. Il représente en effet une réelle tendance littéraire nationale et manifeste l’une des premières expressions de la singularité canadienne de la littérature, consacrant la première affirmation nationale sur le plan de la culture. La réticence des historiens à accorder au mouvement régionaliste toute son importance repose sur la dimension idéologique de ce mouvement qui a souvent été perçue comme supérieure à la dimension littéraire. Les anthologies littéraires de la première moitié du XXe siècle témoignent de cet oubli ou du moins de la difficulté à accorder un crédit littéraire aux œuvres issues du mouvement.

Ainsi, de la fin du XIXe au début du XXe siècles s’élaborent les deux principales tendances de la littérature du Québec, l’une visant à produire une littérature conforme aux usages de la métropole sur le modèle de l’imitation et l’autre correspondant à la recherche d’une spécificité canadienne, à l’origine de la revendication nationale d’une littérature singulière. Ces deux tendances cohabitent et traduisent bien la double préoccupation des auteurs cherchant à la fois à revendiquer leur origine française et les particularités de la culture canadienne.

Le mouvement régionaliste issu de l’École de Montréal, bien qu’associé trop souvent à des pratiques traditionalistes voire passéistes, peut d’une certaine façon être considéré comme l’un des premiers mouvements vers une forme de modernité, puisqu’il conduit aux premières manifestations d’une pensée réflexive sur la littérature et ses enjeux. La recherche de cette spécificité canadienne, bien qu’elle soit encore associée à des formes traditionnelles, constitue indiscutablement le premier pas vers une émancipation des modèles issus de France.

À travers l’évocation de ces deux mouvements, on comprend la délicate articulation des questions linguistiques et culturelles qui animent la production littéraire de la Province au tournant du siècle. Celle-ci est en effet l’objet d’une tension entre la constitution d’un patrimoine littéraire d’une part, généralement associé à l’espace rural et à une forme de tradition (valeurs catholiques, personnages issus du monde rural, mouvement du régionalisme visant à mettre en valeur ces espaces comme typiquement et proprement canadiens), et d’autre part la difficile émancipation des modèles littéraires de France qui continuent d’exercer une influence forte sur la production littéraire. Les œuvres issues de ces mouvements, souvent dépréciés par la critique et l’histoire littéraire ont néanmoins constitué le point de départ de la modernité de la littérature canadienne dans la mesure où elles sont l’expression d’une volonté de définition spécifiquement canadienne des lettres.

c) Les prémisses de la Révolution : l’avant-garde du « Refus Global »

L’autorité religieuse a très durablement préservé une forte influence sur les consciences pendant la majeure partie de l’histoire de la Province. Si quelques auteurs du XIXe siècle expriment déjà un certain refus de l’hégémonie du pouvoir religieux dans la sphère privée et contestent son omniprésence dans la culture canadienne française, notamment Arthur Buies et les membres de l’Institut canadien de Québec, il faut attendre la moitié du

XXe siècle pour que cette contestation se confirme et se généralise dans les productions littéraires.

Ainsi, l’une des premières expressions de ce refus des valeurs catholiques est incontestablement le manifeste des automatistes du « Refus Global » publié en 1948. Réunis autour du peintre Paul-Émile Borduas, le mouvement pluridisciplinaire du « Refus Global » offre la première contestation manifeste de la religion catholique. Reste que cette initiative demeure isolée et ne connaît pas le succès populaire au moment de sa publication. Le manifeste est l’expression avant-gardiste d’un refus qui ne deviendra « global » que plusieurs années après. À la lecture du texte, on comprend bien les principales dénonciations des auteurs. Malgré sa portée engagée, polémique, sa lecture confirme l’adéquation précédemment décrite entre la sauvegarde de la culture francophone et l’omniprésence d’un pouvoir religieux fort, comme le rappelle le professeur et critique d’art François-Marc Gagnon dans sa préface de l’édition du Refus Global aux Éditions Parti pris :

Aucun peuple plus que nous, je crois bien, n'avait creusé les inextricables problèmes de la morale catholique. Le péché mortel était notre grande obsession. Il nous guettait tous à chaque instant : manquer la messe le dimanche était Péché mortel, manger de la viande le vendredi, aussi. Blasphémer, « sacrer », prononcer le nom de Dieu ou des choses saintes en vain, cacher un péché mortel en confession étaient tout aussi répréhensibles. En matière de sexualité, nos prêtres étaient sans rémission. Rien ne leur échappait, ni les mauvaises pensées, ni les mauvais désirs, ni les mauvais regards, ni les mauvais touchers, ni les mauvaises actions55.

Ainsi, la société canadienne francophone vit, encore au milieu du XXe siècle, dans le plus grand respect des institutions religieuses et de la morale catholique. Cette dimension moralisatrice très contraignante pesant sur la société québécoise a également eu une influence sur la langue, comme le dénonce François-Marc Gagnon :

Je vous écris d'un temps où la langue française était l'objet d'encensement et de louanges de toutes sortes. On la célébrait dans des Congrès spécialement conçus à cet effet. On fondait des Sociétés pour sa défense, sa conservation, son épuration comme on disait. C'était l'époque des petits lexiques en deux colonnes : « Ne dites pas ... mais dites… ». Monsieur Jean-Marie Laurence corrigeait nos « fautes » à la Radio : la morale imprégnant tout, la linguistique n'en était pas épargnée. Comme les mœurs, la langue était l'objet de surveillance, spécialement de celle des Frères des Écoles Chrétiennes (Ouatche ton langage !) qui étaient particulièrement vigilants. Le « bon parler français » dont on nous prêchait partout les vertus n'avait rien à voir avec le joual. Il en était même l'exact opposé56.

55 François-Marc Gagnon, Refus Global, projections libérantes, Montréal : Parti pris, 1977, p. 12. 56Idem, ibidem, p. 14-15.

La religion catholique asseyait son pouvoir sur la nécessaire défense de la culture francophone en revendiquant trois piliers, la foi, la loi, et les valeurs traditionnelles. La conception du nationalisme défendue par Duplessis était marquée du même profond traditionalisme, favorable aux milieux ruraux et fustigeant l’attraction de la ville jugée comme le lieu de tous les péchés et de la perversion des âmes.

Les enjeux de la modernité littéraire au Québec reposent ainsi sur la recherche d’émancipation des modèles français, la recherche d’une autonomie thématique et formelle et sur le besoin de se défaire de l’influence de la religion catholique encore très prégnante dans la littérature du début du siècle. L’expression « avant-garde » que nous avons utilisée afin de définir le mouvement du « Refus Global » nous semble pertinente dans la mesure où l’évolution prônée par ses acteurs reste marginale et peu suivie dans les faits. La conception anticléricale proposée par les membres du « Refus Global » ne correspond pas à la réalité collective, aussi bien du côté de la population que de celui des écrivains et créateurs. Néanmoins, le « Refus Global » et son manifeste sont à l’origine de ce qui deviendra le tournant idéologique et littéraire et constituent la première étape d’une véritable modernité littéraire canadienne-française.

Il convient donc de signaler cette avant-garde dans le contexte littéraire et idéologique d’avant la Révolution tranquille. L’apport de cette avant-garde sur le plan artistique, littéraire et intellectuel a progressivement conduit à une émancipation salutaire du traditionalisme si fortement présent au Québec au lendemain de la seconde Guerre mondiale. Le « Refus Global » conduit à une réflexion plus générale et constitue un premier pas vers la modernité que connaîtra le pays lors de la Révolution tranquille.

Si le régionalisme et les premiers mouvements littéraires ont conduit les auteurs à concevoir une production littéraire plus spécifiquement canadienne, avec le Refus Global, c’est la notion de rupture avec le cléricalisme ambiant qui induit une nouvelle conception du fait canadien dans la culture. Le collectif rejette avec ostentation un certain nationalisme traditionnel, celui qui avait notamment cours à travers le mouvement régionaliste. En témoigne l’une des phrases les plus connues du manifeste : « Au diable le goupillon et la tuque ! 57». Le goupillon fait bien entendu allusion à la dimension religieuse de la culture et à la mainmise des autorités ecclésiastiques sur la société canadienne française. La tuque (bonnet de laine) pris dans sa dimension symbolique représente ici ce nationalisme traditionnel

critiqué par les auteurs du manifeste58. Le « Refus Global » appelle donc à une nouvelle conception du fait national et de la production artistique ; il se propose de dicter une nouvelle forme de conduite et se donne le devoir de :

Rompre définitivement avec toutes les habitudes de la société, se désolidariser de son esprit utilitaire. Refus d'être sciemment au-dessous de nos possibilités psychiques et physiques. Refus de fermer les yeux sur les vices, les duperies perpétrées sous le couvert du savoir, du service rendu, de la reconnaissance due. Refus d'un cantonnement dans la seule bourgade plastique, place fortifiée mais trop facile d'évitement. Refus de se taire - faites de nous ce qu'il vous plaira mais vous devez nous entendre - refus de la gloire, des honneurs (le premier consenti) : stigmates de la nuisance, de l'inconscience, de la servilité. Refus de servir, d'être utilisables pour de telles fins. Refus de toute INTENTION, arme néfaste de la RAISON. À bas toutes deux, au second rang !

PLACE À LA MAGIE ! PLACE AUX MYSTÈRES OBJECTIFS ! PLACE À L'AMOUR !

PLACE AUX NÉCESSITÉS !

Au refus global nous opposons la responsabilité entière59.

On reconnaît bien ces caractéristiques de l’avant-garde qui consiste à rompre de manière définitive avec ce qui a précédé tout en induisant un ordre nouveau, en « imposant » de nouvelles conceptions visant à faire prendre conscience au peuple de la nécessité de changement. Le Refus global se présente donc comme un appel à une révolution culturelle, non sans rapport avec la révolution surréaliste en France. Si la révolution préconisée en 1948 par ce collectif artistique semble être prématurée pour la société de l’après guerre, l’évolution historique que le pays connaît dans les années suivantes confirme ce besoin de changement et cette prise de conscience collective. Le Québec s’apprête à vivre l’un des tournants les plus

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