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Dans cette étude, des modèles de régression ont été construits en tenant compte de la présence des trous d’entrée de larves de longicornes noirs (Côte-Nord), des adultes dans les pièges et des larves de

Monochamus scutellatus scutellatus sous l’écorce d’épinettes noires et de sapins baumiers (Forêt

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3.3.1 Chablis naturel sur la Côte-Nord

Les données analysées sont celles obtenues par le décompte des trous d’entrée de larves de longicorne noir trouvés sous l’écorce des billots d’épinette noire et de sapin baumier qui ont été écorcés sur place. Un modèle de régression de Poisson généralisé avec excès de zéros et facteur aléatoire (où le peuplement était le facteur aléatoire), a été ajusté aux données afin de comparer le niveau d’attaque de M. s. scutellatus en fonction de l’espèce d’arbre, du DHP, de l’état de l’arbre (appuyé, déraciné, cassé ou debout) et de l’année de mortalité de l’arbre. Ce type de régression a la particularité de prendre en compte le nombre élevé de zéros (absence de trou d’entrée sur plusieurs échantillons) et les nombres entiers qui caractérisent le décompte de trous de larve dans le jeu de données. La procédure GLIMMIX de SAS3 a été utilisée pour les analyses. Les comparaisons deux à deux ont été effectuées avec la méthode LSD protégée de Fisher. La force de la relation entre la sévérité du chablis et le nombre de trous d’entrée de longicornes a été calculée en utilisant la méthode de Nakagawa et Schielzeth (2013) (Équation 1).

Équation 1. Méthode pour obtenir R2 à partir des modèles linéaires généralisés avec effets. Rg2 = 1-(L0/Lβ)2/n ,

où, L0 représente le « likelihood » du modèle nul, Lβ représente le « likelihood » du modèle complet et n représente le nombre d’observations.

De façon à déterminer s’il y a un lien entre le nombre d’années après la mortalité des arbres et le nombre de trous d’entrée de longicornes, un modèle de régression segmentée a été ajusté aux données dans le but de trouver un point de jonction indiquant un seuil à partir duquel les arbres étaient moins affectés par l’insecte. Ce modèle de régression segmenté était composé de deux modèles linéaires simples ajustés à l’aide de la procédure NLIN de SAS.

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3.3.2 Forêt Montmorency

Une première analyse a été faite sur les adultes de M. s. scutellatus capturés à l’aide des pièges à impact fixés au tronc. Un modèle de régression de Poisson généralisé a été ajusté aux données afin de comparer le nombre de visites pour l’ensemble de la saison en fonction de l’essence forestière, du DHP, de la position des arbres (déracinés, coupés, annelés et témoins), de l’humidité des arbres et de la période du chablis. Des « Least Square Means (LS-means) » ont été calculés pour déterminer si les différences entre les moyennes étaient significativement différentes (p<0,05) lorsque l’ANOVA indiquait des différences significatives. Les analyses ont été faites en utilisant la procédure GLIMMIX de SAS. En ce qui concerne l’analyse des larves de

M. s. scutellatus, on a utilisé un modèle de régression multiple à distribution binomiale négative avec excès de

zéros pour déterminer la préférence des femelles de M. s. scutellatus en fonction de l’essence forestière, du DHP, de la position des arbres (déracinés, coupés, annelés et témoins), de l’humidité des arbres et de la période du chablis. Les « Least Squares Means (LS-means) » ont été calculés pour déterminer si les différences entre les moyennes étaient significativement différentes (p<0,05) lorsque l’ANOVA indiquait des différences significatives. Les données ont été transformées (Log x+1) pour satisfaire les principes de normalité et d’homogénéité des variances. Les analyses ont été faites en utilisant la procédure GENMOD de SAS parce que la convergence des itérations n’était pas atteinte avec la procédure GLIMMIX. Les comparaisons deux à deux ont été effectuées avec la méthode LSD protégée de Fisher.

4 Résultats

4.1 Chablis naturel sur la Côte-Nord

On a dénombré un total de 354 trous d’entrée de larves de longicornes sur les 160 billots écorcés pour une moyenne (± écart type) de 4,3 ± 8,3 trous d’entrée/m2. Le nombre moyen de trous d’entrée de larves de longicorne a varié de 0 à 41,7 trous/m² (Tableau 2). Sur 14 % des arbres étudiés, plus de 11 trous d’entrée par mètre carré ont été dénombrés, entraînant ainsi des pertes en valeur de plus de 15 % si on se réfère à la relation établie par Safranyik et Raske (1970) (Fig. 3). Chez le sapin, on a trouvé une densité 3,5 trous/m² alors qu’elle était de 5 trous/m² chez l’épinette noire. Selon le modèle de régression utilisé, seuls la sévérité du chablis (F=5,89, p = 0,0168) et le nombre d’années après la mort des arbres (F = 3,77, p = 0,0546) ont montré un effet significatif sur le nombre de trous d’entrée de larves de longicornes. Le modèle n’a montré aucun effet significatif du DHP, de l’état de l’arbre, de l’humidité et de l’essence forestière sur le nombre de trous d’entrée

21 des larves. La relation significative et positive entre la sévérité du chablis et le nombre de trous d’entrée de larves de longicornes (Fig. 4) a cependant un R2 modeste de 0,0326, obtenu en utilisant la méthode de Nakagawa et Schielzeth (2013). Le chablis qui a affecté les arbres évalués a eu lieu à la fin de l’été de 2006, mais la mortalité s’est poursuivie au cours des années suivantes (Fig. 5). De cette façon, l’abondance et la distribution des ressources pour les insectes xylophages à la suite de cette perturbation sont réparties dans le temps.

Le modèle de régression segmentée utilisé pour relier le nombre de trous d’entrée de longicorne à l’année de mortalité des arbres n’a pas convergé à cause du peu de données disponibles pour les arbres morts avant le chablis, particulièrement entre 10 et 3 ans avant le chablis (Fig. 6). Ces résultats tendent toutefois à indiquer que les arbres morts depuis plus de trois ans avant le chablis ont été très peu utilisés par le longicorne noir. De plus, à la suite du chablis, le nombre de trous de longicorne tend à diminuer avec le temps (Fig. 6).

4.2 Chablis expérimental à la Forêt Montmorency

Un total de 4214 insectes a été capturé dans les pièges à impact fixés au tronc des arbres, dont 4194 coléoptères et 20 siricides. Parmi ces captures, 378 étaient des longicornes dont 353 ont été identifiés comme

Monochamus scutellatus scutellatus. (260 mâles et 93 femelles). Les 25 autres spécimens de longicornes ont

été identifiés comme Acmaeops proteus proteus (10 specimens), Judolia montivagans (8 spécimens),

Neoclytus leucozonus (3 spécimens), Pygoleptura nigrella (2 spécimens), Xylotrechus undulatus (1 spécimen)

et Monochamus mutator (1 spécimen). À la fin de l’été, nous avons dénombré 611 larves de M. s. scutellatus après l’écorçage des billots.

Le modèle statistique montre que les variables présentant des effets significatifs sur la fréquence des visites de M. s. scutellatus sont l’essence forestière (F = 0,81, p = 0,3690) et l’état de l’arbre (F = 11,04, p < 0,0001) (Tableau 3, Figure 7). L’épinette noire a reçu environ trois fois plus de visites d’adultes de M. s. scutellatus. Les arbres coupés ont été les plus visités, soit deux fois plus que les arbres déracinés et dix fois plus que les arbres annelés, ces derniers n’étant pas significativement différents des arbres témoins.

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De façon analogue, les variables qui ont influencé significativement le nombre de larves de longicorne noir sont l’essence forestière (F = 14,59, p = 0,0001) et l’état de l’arbre (F = 3,08, p = 0,0791) (Tableau 4, Figure 8). L’épinette noire a été trois fois plus colonisée par des larves de M. s. scutellatus que le sapin baumier. Les arbres déracinés ont été les plus colonisés, environ 1,5 fois plus que les arbres coupés. Cependant, aucune colonisation par M. s. scutellatus n’a été observée sur les arbres annelés et témoins.

5 Discussion

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