2. Matériels et méthodes
2.4 Analyses protéiques
2.4.1 Extraction protéique
Les cellules confluentes à 80% sont détachées par grattage puis centrifugées à 500g
pendant 5min. Le surnageant est éliminé et chaque culot cellulaire est re-suspendu dans 150µl
de tampon de lyse RIPA (Thermo Scientific, Villebon sur Yvette, France) contenant une
tablette de cOmplete® Protease inhibitor (Roche, Mannheim, Allemagne) pour 10ml de
tampon RIPA. Les échantillons sont gardés sur glace pendant 1h avec une agitation par vortex
toutes les 10min. Une centrifugation à 12000g pendant 45min à 4°C est effectuée afin
d’éliminer les précipités. Le surnageant est récupéré pour analyse.
2.4.2 Mesure de la concentration en protéine
La méthode BCA, BiCinchoninic acid Assay, (Smith et al. 1985) est un test
colorimétrique permettant de doser la quantité de protéines présente dans un échantillon
relativement à une gamme d’étalonnage de quantité connue de BSA (Albumine de Sérum
Bovin). Le principe de la méthode repose sur la réduction en milieu alcalin des ions
cuivriques Cu2+ en Cu+ par les protéines. L’acide bicinchoninique (BCA) est un réactif spécifique du Cu+ qui forme une coloration pourpre ayant une absorbance maximale à 562nm et dont l’intensité est proportionnelle à la quantité de protéine présente dans l’échantillon. La
concentration en protéine des échantillons est calculée grâce à une courbe de référence allant
de 0 à 2µg/ml de BSA.
Les échantillons à mesurer sont préparés à deux dilutions de 1/10 et 1/20 dans de l’eau
ultrapure. La gamme d’étalonnage est obtenue à partir d’un kit BCA (Interchim, Montlucon,
119
bicinchoninique) à 50 parts de réactif A (solution de soude à 0,1N). Dans une plaque 96 puits,
25µl de standards et d’échantillons sont déposés en triplicats. 200µl de BCA sont ajoutés dans
chaque puits, la plaque est incubée 30 min à 37°C et l’absorbance à 562nm est mesurée au
spectrophotomètre (Thermo Scientific, Villebon sur Yvette, France). La gamme d’étalonnage
est construite à partir des standards et permet de calculer les concentrations de chacun de nos
échantillons inconnus.
2.4.3 Électrophorèse sur gel de polyacrylamide en présence de
dodécylsulfate de sodium (SDS-PAGE)
Le SDS-PAGE est une technique permettant la migration des protéines à travers un gel
de polyacrylamide afin de les séparer en fonction de leur taille. Le principe de cette technique
est basé sur la dénaturation de la conformation protéique et l’ajout de charge négative due à la
présence de SDS (sodium dodécyl sulfate), un agent dénaturant possédant une extrémité
chargée négativement. Ainsi, les protéines déposées sur le gel vont pouvoir migrer par
l’application d’un courant électrique allant de la cathode vers l’anode.
Les protéines (45µg) sont déposées dans des gels 4-20% (TGX SDS pre-casted
polyacrylamide gels, BioRad, Hercules, USA). Les protéines sont diluées dans un tampon
Laemmli (BioRad, Hercules, USA) contenant du β-mercaptoéthanol comme agent réducteur
permettant de couper les ponts disulfures responsables du repliement des protéines. Avant
l’électrophorèse, les échantillons sont chauffés à 95°C pendant 5min. Un marqueur de poids
moléculaire est déposé des deux côtés du gel afin de confirmer la taille des protéines révélées
par la suite (Precision Plus Protein Dual color standard, BioRad, Hercules, Etats-Unis). La
migration électrophorétique est réalisée grâce à un courant de 180mV et un tampon de
120
2.4.4 Western blot
La partie Western blot réfère à la migration des protéines sur une membrane
permettant leur révélation et quantification à l’aide de technique d’immunomarquage. Pour
cela les protéines qui ont migré à travers le gel de polyacrylamide grâce à la technique de SDS
PAGE vont devoir être transférées sur un support plus adapté permettant de révéler les
protéines d’intérêt à l’aide d’anticorps spécifiques. Ce support est une membrane de
polyfluorure de vinylidène (PVDF) qui possède une haute affinité de liaison avec les protéines
assurant ainsi une qualité de transfert optimale.
2.4.4.1 Transfert semi-sec
Afin de procéder au transfert des protéines contenues dans le gel de polyacrylamide
sur la membrane de PVDF, la technique de transfert « semi-sec » est adoptée. Pour cela, deux
piles de papier filtre sont enduites de tampon de transfert. La membrane de PVDF est activée
pendant 5min dans l’éthanol absolu avant réalisation du transfert. Ensuite, la membrane et le
gel contenant les protéines sont placés en « sandwich » entre les piles de papier filtre qui sont
déposées en contact direct avec les deux électrodes de la cassette de transfert. La membrane
de PVDF est placée le plus proche de l’anode et le gel du côté de la cathode. La cassette est
ensuite insérée dans le système de transfert Transblot Turbo system (BioRad, Hercules, Etats-
Unis) et l’intensité du courant appliqué est réglé en fonction du poids moléculaire de la
121
Tableau 5 : Protocole de transfert des protéines du gel vers la membrane de PVDF en fonction du poids moléculaire de la protéine.
2.4.4.2 Système de quantification « stain free » et immuno-detection
Afin de procéder à l’immuno-détection des protéines d’intérêt la membrane est
incubée pendant 1h à température ambiante dans une solution de bloquant afin de saturer les
sites aspécifiques. La membrane est incubée toute la nuit à 4°C dans l’anticorps primaire
(dirigé contre la protéine d’intérêt) dilué dans la solution de bloquant.
Le lendemain, la membrane est lavée trois fois 5 min dans une solution de lavage
TBS-Tween 0,1% (TBS-T) puis incubée 1h à température ambiante dans l’anticorps
secondaire conjugué à la peroxydase, également dilué dans la solution de bloquant. Après 3
nouveaux lavages de 5min dans du TBS-T, la protéine d’intérêt est révélée grâce à l’ajout du
substrat de révélation chemiluminescent (Clarity Western electrochemoluminescence
substrate, BioRad, Hercules, Etats-Unis). Le substrat en présence de l’enzyme produira une
réaction luminescente qui sera quantifiée par le détecteur ChemiDoc MP (Biorad, Hercules,
CA, USA).
Poids moléculaire (kDa)
Temps (min) Courant
>150 10
2.5A constant, jusqu’à 25V
<30 5
122
La méthode de normalisation classique du Western Blot consiste à révéler une protéine de
référence en parallèle de la protéine d’intérêt par la même méthode d’immuno-détection. La
protéine de référence sert de contrôle interne à l’expérience et permet de s’assurer (i) que la
même quantité de protéine a été déposée dans chaque puits ; (ii) que le transfert a été effectué
avec la même efficacité pour tous les échantillons et enfin (iii) que l’incubation avec les
anticorps a été répartie de façon homogène sur toute la membrane. Pour être un bon contrôle
interne, la protéine de référence doit répondre à différents critères et ne doit notamment pas
être influencée par les différentes conditions d’expérimentation. Une méthode alternative est
la technique de quantification par protéines totales grâce à la méthode d’imagerie « stain-
free ». L’imagerie stain-free utilise le gel de polyacrylamide pour exacerber la fluorescence
des acides aminés tryptophanes présents dans les protéines grâce à une brève photoactivation. Ceci permet de visualiser directement l’ensemble des protéines présentes à chaque étape de l’électrophorèse et du western blot. Cette technique permet de normaliser directement le signal de la protéine d’intérêt sur la quantité de protéines totales contenue dans l’échantillon, donnant lieu à une quantification plus précise et plus sensible qui s’affranchit des variations des techniques immunochimiques (Gurtler et al. 2013).
L’intensité des bandes et la quantification du ratio protéine d’intérêt/protéines totales
123
Tableau 6 : Liste des anticorps utilisés dans les analyses Western blot.