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Analyse des trajectoires de travail : situations et transitions

Les parcours individuels ont été recueillis par la méthode biographique et montrent les trajectoires familiale, migratoire et professionnelle des personnes enquêtées. La succession des événements survenus durant le parcours de travail, chaque année de leur vie, permet de visualiser leur relation avec les différents aspects de la vie de l´enquêté.

Dans ce résumé, deux exemples d´histoires de travail des personnes enquêtées sont rapportés comme suit. Représentant la génération née entre 1951 et 1963, voici la trajectoire de travail vécue par Elias :

Elias est né en 1963 dans la commune de Careiro, proche de la ville de Manaus. À l´âge de 12 ans, il a commencé à travailler comme agriculteur aidant son père, jusqu´à 20 heures par semaine et partageait son temps entre l´agriculture et le collège. Il est resté agriculteur jusqu´à l´âge de 24 ans, mais il a arrêté ses études à 21 ans, quand il termina sa classe de seconde. À l´âge de 22 ans, il a commencé une union civile avec Marilda et un an plus tard s´est marié à l´Église. Ils n´ont jamais eu d´enfants et à la date où il a été enquêté il était toujours marié. À 25 ans, Elias a déménagé avec sa femme à Manaus et a commencé à travailler comme auxiliaire de montage dans une industrie de transformation où il était déclaré. Il travaillait jusqu´à 45 heures par semaine dans une entreprise de plus de 50 employés. À l’âge de 40 ans, il a été promu à la fonction de chargé de montage dans la même entreprise, et il y est resté jusqu´à l´âge de 49 ans. À la date de l´enquête, Elias qui avait 50 ans a déclaré être hors du marché du travail depuis un an.

De la même façon qu´Elias, une grande partie des travailleurs immigrants qui résidaient dans la ville de Manaus à la date de l´enquête venaient de communes de l´intérieur de l´État d´Amazonas. Careiro se trouve bien proche de la ville de Manaus et l´agriculture est caractéristique de cette commune. Elias est un cas intéressant de survie à tous les hauts et les bas du secteur industriel de ces dernières décennies. Même avec un faible niveau scolaire, il est resté employé jusqu´à l´âge de 49 ans, un peu avant la date de la recherche.

Le second exemple choisi est celui de l´histoire de travail de Maria do Socorro qui fait partie de la génération la plus jeune, née entre 1974 et 1983 :

Maria do Socorro est née en 1976 à Alenquer (État du Pará) où elle a commencé sa trajectoire de travail à l´âge de 17 ans. Elle travaillait comme nounou et dans cet emploi, elle n´était pas déclarée. Elle travaillait plus de 45 heures par semaine et y est restée pendant 2 ans. À 18 ans, Maria a terminé le collège en cours du soir pour jeunes et adultes. À 19 ans, elle a déménagé à Manaus avec ses parents, et a commencé à travailler à la ligne de montage d´une industrie de transformation. Dans ce travail, Maria était déclarée et travaillait jusqu´à 45 heures par semaine. Elle est restée aussi deux ans dans cet emploi. À l’âge de 21 ans, elle a commencé une union avec Sérgio et

ils ont eu un premier enfant, Marjorie, puis un deuxième, Paulino, quand elle avait 24 ans. Elle a déclaré qu´elle était restée en dehors du marché du travail jusqu´à l´âge de 29 ans, puis elle a recommencé à travailler, comme revendeuse, cette fois, et à son propre compte. Elle travaillait jusqu´à 20 heures par semaine. Elle est restée avec Sérgio ; et les enfants habitent avec eux.

L´exemple de la trajectoire de travail de Maria montre une réalité assez classique qui reflète l´inactivité de la femme par rapport au marché du travail. On en déduit que cela se doit au mariage et à l´arrivée des enfants. La femme quitte le marché du travail lorsque naît l´enfant, et y retourne, dans le cas de Maria, de façon informelle et avec un horaire réduit, de façon à concilier l´emploi et le travail à la maison. Son passage par le Pôle industriel de Manaus a été bref durant les années 1990 et sa sortie peut être en rapport avec la naissance de son premier enfant.

La deuxième partie du chapitre traite des transitions dans les trajectoires de travail. La méthode biographique permet d´éclairer une question fréquente au sujet de la migration : savoir si l´événement est capable de promouvoir une amélioration des conditions de vie de l´immigrant. Dans cette section, on observe les changements des conditions de travail des immigrants avec l´arrivée à Manaus en termes d´insertion dans le marché du travail, à partir de l´analyse des indicateurs de transition de la situation professionnelle, du secteur d´activité économique, de la formalité/informalité, de la taille de l´entreprise et des heures travaillées. Il s´agit de la situation des immigrants l´année antérieure à leur arrivée à Manaus et de la comparaison avec la situation de l´année postérieure à leur arrivée dans la ville. Dans le cas des immigrants de retour, on prend en considération l´année antérieure et l´année postérieure au premier retour à Manaus.

Le total de personnes travaillant parmi les personnes enquêtées est passé de 113 à 130 entre l´année antérieure et l´année postérieure à leur arrivée à Manaus. Les inactifs avant la migration étaient 103 et ils sont passés à 86 après la migration. On a observé que 91,2% des immigrants qui travaillaient un an avant leur arrivée à Manaus avaient trouvé un nouveau travail dans la ville l´année suivant leur arrivée ; 8,8% de ceux qui travaillaient sont passés par une période de transition d´inactivité pendant un an après leur arrivée à Manaus et ceux au chômage sont restés dans la même situation. Après l´arrivée dans la ville de Manaus, 26,2% des inactifs ont commencé à avoir une occupation, les autres sont restés inactifs. En termes d´occupation, il y a eu une

amélioration pour ceux qui ont trouvé du travail à Manaus, que ce soit un premier emploi ou la sortie de l´inactivité.

Les données présentées indiquent que 87,5% des personnes enquêtées qui travaillaient dans le secteur formel avant d´arriver à Manaus y sont restés, 5% sont passées dans le secteur informel et 7,5% n´ont pas travaillé l´année qui a suivi leur arrivée. Parmi ceux qui étaient dans le secteur informel avant leur arrivée à Manaus, 24,7% sont passés dans le secteur formel, 65,8% sont restés dans ce secteur et 9,6% n´ont pas travaillé durant leur première année de résidence dans la ville. Il est clair que les personnes enquêtées qui ont quitté le marché du travail après leur arrivée à Manaus se distinguent des autres inactifs. En valeurs absolues, 40 travailleurs ont déclaré avoir travaillé formellement avant d´immigrer et 60 ont affirmé avoir travaillé dans le même secteur après avoir immigré. Le groupe qui n´avait pas travaillé représente tous ceux qui n´étaient pas encore entrés dans la vie active, les inactifs qui avaient déjà travaillé avant et ceux au chômage. On observe que, parmi ceux qui ne travaillaient pas avant leur arrivée à Manaus, 6,6% sont entrés dans le secteur formel, 18,9 % dans le secteur informel et 74,5% sont restés sans travailler un an après leur arrivée.

En somme, l´événement de la migration s´est montré bénéfique, en termes de protection sociale du travailleur pour 24,7% des travailleurs qui se trouvaient dans le secteur informel avant leur arrivée à Manaus et, après la migration, sont passés par le secteur formel de travail. Cependant, pour 74,5% d´entre eux, à court terme, l´immigration n´a pas représenté une amélioration en termes de protection sociale. Par ailleurs, les immigrants qui ne travaillaient pas avant l´immigration et qui travaillaient un an après leur arrivée à Manaus ont présenté une plus forte tendance à travailler dans le secteur informel.

Quant à la mobilité des travailleurs d´un secteur économique à l´autre (agriculture, commerce, construction civile, industrie, services et services domestiques), on observe que, bien que la valeur absolue soit petite pour certaines catégories, cela donne une idée de la tendance de la transition sectorielle des travailleurs immigrants enquêtés. On perçoit que le secteur industriel a eu la plus forte augmentation de travailleurs, passant de 5 à 26 après l´immigration. En termes d´importance, le secteur des services reste celui avec le plus grand nombre de travailleurs, 46, suivi du secteur commercial, avec 28, puis du secteur industriel, avec 26 travailleurs.

Le secteur agricole a été le secteur d´origine de 18 personnes enquêtées, et parmi celles-ci, 16,7% ont émigré vers le commerce après leur arrivée à Manaus, 22,2% vers l´industrie de transformation, 16% vers les services et 11% vers les services domestiques. Il convient de souligner que les 27,8% qui sont restés dans ce même secteur résident probablement dans des quartiers de Manaus ayant des caractéristiques rurales qui ont été visités au cours de la recherche de terrain, tels que Puraquequara et Tarumã.

Des 27 personnes enquêtées qui travaillaient dans le commerce avant d´émigrer, 48% y sont restés après la migration, 29,6% ont migré vers l´industrie de transformation, 14,8% vers les services et 7,4% ont arrêté de travailler. Parmi les 47 personnes enquêtées qui travaillaient auparavant dans le secteur des services, 66% y sont restées, tandis que 10,6% en sont parties pour aller dans l´industrie de transformation, 10% dans le commerce, 4,2% dans d´autres services et les autres (6,7%) ont arrêté de travailler.

La catégorie qui ne travaille pas, c´est-à-dire, ceux qui n´étaient pas entrés dans la vie active, les inactifs qui avaient déjà travaillé avant et ceux au chômage ont eu comme principal secteur de destination les services domestiques (9,4%), suivis du commerce (6,6%) et de l´industrie, des services et de la construction civile (9,5%). Parmi ces 106 personnes enquêtées, 74,5% ont déclaré ne pas avoir travaillé l´année qui a suivi leur arrivée à Manaus.

En ce qui concerne la taille de l´entreprise, du total de personnes qui ont déclaré travailler auparavant dans de petites entreprises, 63,8% sont restées dans des établissements de cette taille, 17,2% en sont parties pour aller dans de grandes entreprises et 10,3% n´ont plus travaillé l´année qui a suivi leur arrivée à Manaus. Par contre, parmi ceux originaires de moyennes entreprises, 52,2% y sont restées et 26,1%

ont émigré vers de grandes entreprises, ce qui permet de noter la mobilité des travailleurs avec l´arrivée à Manaus. Parmi les personnes enquêtées qui n´avaient pas travaillé l´année antérieure à l´émigration vers Manaus, 17% trouvèrent une occupation dans de petites entreprises, 6,6% dans de grandes entreprises et 74,5 % sont restées sans travailler l´année qui a suivi leur arrivée à Manaus.

Un indicateur couramment utilisé, pour vérifier si le travailleur est protégé, est l´excès d´heures de travail. Pour une petite fraction de personnes enquêtées qui travaillaient avant d´émigrer, 32,1% des 28 personnes enquêtées, l´émigration à Manaus a amélioré les conditions de travail, en termes de quantité d´heures de travail. Par contre, 57,1% ont

continué à travailler plus de 45 heures par semaine ; et un peu plus de 10% ont cessé de travailler à cette époque. Parmi les immigrants qui ne travaillaient pas avant d´arriver à Manaus, 14,2% des 106 personnes enquêtées ont commencé à travailler jusqu´à 45 heures par semaine et 7,5% avec un excès d´heures de travail.

Dans l´ensemble, il y a eu une augmentation de l´effectif des immigrants qui ont déclaré travailler jusqu´à 45 heures par semaine, passant de 74 à 96 personnes enquêtées, ce qui révéle une plus grande rigueur quant à la limite d´heures établie par la législation brésilienne, principalement pour les travailleurs qui étaient inactifs.

La dernière partie du chapitre s´intéresse à l´insertion dans le marché du travail à Manaus à des périodes historiques spécifiques. À l’âge de 20 ans, 75,8% du total des personnes enquêtées ont déclaré être en emploi. En comparant les générations, il est possible de constater que le taux d´occupation a été plus grand pour la génération avancée (1951-1963) : 78,8% ; tandis que la génération la plus jeune a présenté un taux de 74,3%, pour le même âge. Par sexe, les hommes de cette même génération avancée ont présenté un taux de 94,6%, le plus élevé des groupes générationnels de personnes enquêtées, c´est-à-dire qu´à peine 5,4% des personnes enquêtées nées entre 1951 et 1963 se trouvaient en dehors du marché du travail, et aucun homme de cette génération ne s´est déclaré au chômage. Par contre, les femmes de cette génération ont présenté un taux d´inactivité assez élevé (32,3%) qui se maintient au même niveau au-dessus de 30% pour les trois générations étudiées. Ultérieurement dans ce chapitre sera abordée l´arrivée du premier emploi féminin et une explication sera présentée.

Les résultats présentés dans le tableau pour les trois générations indiquent, de façon générale, peu de variation du taux d´activité tant pour les hommes (entre 84% et 95%) que pour les femmes (de 60% à 65%), ce qui ne semble pas cohérent par rapport aux fluctuations de l´économie de Manaus, à une époque où les personnes enquêtées avaient 20 ans, en particulier ceux de la dernière génération (1974-1983). Supposant que la taille réduite de l´échantillon utilisé n´ait pas créé cet effet sur les résultats, cette constatation mérite peut-être, à l´occasion, une analyse plus approfondie.

Quant à la situation migratoire, on observe qu´à l´âge de 20 ans, 76,7% des immigrants se trouvaient occupés, tandis que 73,9% des non-immigrants se trouvaient dans cette situation. Le chômage s´est montré plus important parmi les non-immigrants, avec un taux de 7,8%, contre 1,4% pour les immigrants. En comparant les trois générations, on peut conclure qu´il existe une différence dans les indicateurs analysés, puisque les

jeunes de 20 ans de la génération avancée (1951-1963) se trouvaient plus insérés sur le marché du travail, avec un taux d´activité plus élevé, et un taux de chômage et d´inactivité moindre que pour les autres générations étudiées. Ainsi, les jeunes de 20 ans, vivant dans les années 1980-1990, ont présenté un taux d´activité inférieur à celui des jeunes qui vécurent leurs 20 ans dans les décennies antérieures.

On observe que le secteur agricole perd de sa force dans les générations plus jeunes.

Dans la génération née entre 1951-1963, 16% des jeunes de cet âge étaient employés dans l´agriculture, l´élevage, la chasse et autres, alors que ceux nés entre 1964 et 1973 ont présenté un taux de 6,6% d´employés dans le même secteur. Le secteur des industries de transformation employait près de 27,6% des personnes enquêtées nées entre 1964 et 1973, la plus grande proportion observée quand on la compare avec celle des autres générations : 16% (1951-1963) et 13,6% (1974-1983). Le secteur de services, alimentation, logement et transports attire l´attention, car pour les trois générations il montre une grande proportion de jeunes de 20 ans employés : environ 35% pour les deux premières générations (1951-1963 et 1964-1973) et 40,9% pour celle de 1974-1983, la plus jeune.

L´insertion de ces jeunes sur le marché du travail, à l´âge de 20 ans, dans différents contextes économiques selon la génération étudiée, peut être observée à partir de l´analyse des variables suivantes : position dans l´occupation, nombre de personnes employées dans l´entreprise et total d´heures de travail par semaine (Tableau 6.8). On peut noter que la génération la plus jeune (1974-1983) qui a été insérée au marché du travail au cours des années 1990 présentait un niveau plus élevé d´informalité que les autres générations, avec 52,3% de jeunes de 20 ans employés sur le marché de travail informel. Aucun enquêté n´a déclaré être employé à l´âge de 20 ans.

Les entreprises qui ont employé le plus de jeunes de 20 ans sont celles qui avaient plus de 50 employés à chaque époque. Elles ont employé jusqu´à 52% des jeunes de 20 ans de la génération 1964-1973. Ce fait peut être lié à la question du secteur d´activité de l´entreprise, puisque cette même génération a eu un pourcentage assez élevé de jeunes employés dans l´industrie de transformation. Pour la génération la plus jeune (1974-1983), le nombre de jeunes de 20 ans employés dans des entreprises de plus de 50 personnes tombe à 33%. Les petites entreprises, de 2 à 5 employés, constituent la seconde catégorie qui emploie le plus de jeunes de 20 ans : 27,3% (1974-1983), 24%

(1964-1973) et 22,6% (1951-1963).

À l´âge de 30 ans, la proportion de personnes enquêtées qui ont déclaré avoir un emploi a été de 79,9%. Par sexe, 94,8% des hommes et 66,3% des femmes ont déclaré avoir une activité à cet âge. On note une moindre insertion des femmes dans le marché du travail en comparaison avec les hommes. Le taux d´inactivité atteint 30,8% pour les femmes, tandis qu´à peine 1,3% des hommes ont déclaré ne pas être à la recherche d´un travail à l´âge de 30 ans. Mais, pour la population d´immigrants, on observe une plus grande insertion dans le marché du travail, avec un taux d´occupation de 81,7%, un taux de chômage de 2,8% et un taux d´inactivité de 15,5%.

En ce qui concerne ces taux d´occupation selon la génération étudiée, on observe que le niveau d´activité des travailleurs à l´âge de 30 ans a été le plus bas pour le groupe né entre 1974 et 1983, avec 74,8%, tandis que les autres générations ont présenté un taux de 85,6% (1951-1963) et de 78,6% (1964-1973). Quant au chômage, le taux le plus élevé a été celui de la génération la plus jeune (1974-1983) : 6,8%, alors que celui des deux autres générations n´a été que de 1,7% (1951-1963) et de 1,9% (1964-1973). Le taux d´inactivité du total de la génération née entre 1964 et 1973 a été le plus élevé (19,4%), mais proche de celui de la génération la plus jeune (1974-1983), de 18,4%.

Indépendamment du groupe générationnel étudié, les femmes ont eu un taux inférieur à celui présenté par les hommes pour les indicateurs se rapportant à la situation d´occupation, d´emploi et d´activité, des personnes âgées de 30 ans. Pour la génération née entre 1951 et 1963, le pourcentage de personnes enquêtées de sexe masculin qui affirmèrent avoir une activité a été de 85,6%, tandis pour les femmes de la même génération, il a été de 74,2%. Les femmes inactives de la même génération ont représenté 24,2%. Le taux le plus bas d´occupation des femmes enquêtées a été de 59,2%, présenté par la génération née entre 1974 et 1982. Le taux d´inactivité de 34,7%

des femmes de cette génération est identique à celui de la génération antérieure. Les taux d´inactivité égaux entre les générations ayant des taux d´activité différents peuvent être expliqués par un chômage plus élevé des femmes dans l´une d´elles – en l´occurrence, la dernière génération (1974-1982).

On remarque que les secteurs qui ont employé le plus de travailleurs âgés de 30 ans ont été ceux des services, alimentation, logement et transport, avec 41% du total des personnes enquêtées, suivis du secteur des industries de transformation, avec 25,3%. Il convient de souligner que ce secteur employait 18,6% des travailleurs âgés de 20 ans (Tableau 6.8). En faisant une analyse des trois générations étudiées, on observe qu´il y a

eu une augmentation. Par exemple, pour le groupe générationnel né entre 1974 et 1983, 13,6% des personnes enquêtées se trouvaient employées dans ce secteur à l´âge de 20 ans. Mais à l´âge de 30 ans, dans cette même génération, le taux est monté à 32,9% de personnes enquêtées qui ont déclaré être occupées. La trajectoire des travailleurs de cette génération (1974-1983) est passée par des périodes économiques qui ont atteint spécialement le Pôle industriel de Manaus, à partir des années 1990. À cette époque, lorsqu´une grande partie des travailleurs de cette génération avait 20 ans, l´impact négatif de l´ouverture économique a créé du chômage les premières années de la décennie jusqu´à la restructuration du pôle. Mais à partir des années 2000, à l´âge de 30 ans, il y a eu une reprise de l´emploi dans l´industrie de transformation.

L´analyse de la position dans l´occupation a montré que l´insertion dans le marché du travail formel à l´âge de 30 ans a été supérieure à celle rencontrée à l´âge de 20 ans (Tableau 6.8), ce qui permet de considérer que l´informalité atteint essentiellement les plus jeunes, indépendamment de la génération analysée. Pour toutes les générations, il y a une supériorité significative de l´informalité aux jeunes âges : en suivant la génération la plus jeune (1974-1983), on observe qu´à l´âge de 20 ans, 52,3% des personnes enquêtées de cette génération se trouvaient sur le marché informel, et à l´âge de 30 ans, l´informalité est tombée à 31,7% des personnes enquêtées. Les autres générations étudiées ont aussi présenté un taux d´informalité moindre à l´âge de 30 ans. À cet âge, la génération avancée (1951-1963) a présenté un taux de 37,7%, tandis qu´à l´âge de 20

L´analyse de la position dans l´occupation a montré que l´insertion dans le marché du travail formel à l´âge de 30 ans a été supérieure à celle rencontrée à l´âge de 20 ans (Tableau 6.8), ce qui permet de considérer que l´informalité atteint essentiellement les plus jeunes, indépendamment de la génération analysée. Pour toutes les générations, il y a une supériorité significative de l´informalité aux jeunes âges : en suivant la génération la plus jeune (1974-1983), on observe qu´à l´âge de 20 ans, 52,3% des personnes enquêtées de cette génération se trouvaient sur le marché informel, et à l´âge de 30 ans, l´informalité est tombée à 31,7% des personnes enquêtées. Les autres générations étudiées ont aussi présenté un taux d´informalité moindre à l´âge de 30 ans. À cet âge, la génération avancée (1951-1963) a présenté un taux de 37,7%, tandis qu´à l´âge de 20

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