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Ce chapitre vise à faire part des résultats issus de l'analyse des données recueillies. Rappelons que, dans la présente étude, la question spécifique de recherche à laquelle nous voulions répondre est la suivante: Comment l'identité, les cadres et les réseaux sociaux participent-ils au maintien de l'engagement militant au sein du mouvement écologiste? Afin de répondre à cette question, nous avons réalisé des entretiens semi-dirigés avec douze personnes engagées au sein du même groupe écologiste. Comme nous l'indique le tableau suivant, dix de ces douze participants ont entre 25 et 30 ans. Tous ont atteint un niveau de scolarité universitaire de niveau baccalauréat ou maîtrise. Pour ce qui est de leur principale occupation, la moitié d'entre eux sont étudiants, quatre sont sur le marché du travail, une est à la recherche d'un emploi et un est retraité. Enfin, la durée de leur implication au sein du groupe d'écologie sociale ciblé varie de deux à vingt ans.

TABLEAU 1: LISTE DES PARTICIPANTS

Pseudonyme Age Statut civil Scolarité complétée

Principale

occupation Durée de l'implication Dominique 25 Célibataire Baccalauréat Etudiante à la

maîtrise 2 ans Geneviève 27 Célibataire Maîtrise Etudiante au

doctorat 3 ans Antoine 26 Célibataire Baccalauréat Etudiant à la

maîtrise

7 ans Catherine 26 Célibataire Baccalauréat Chargée de projet 8 ans Claude 27 Célibataire Maîtrise Statisticien 2 ans Emilie 26 Célibataire Baccalauréat Travailleuse

autonome

2 ans Paul 63 Marié Maîtrise Retraité 3 ans Karine 30 Célibataire Maîtrise Médecin de santé

communautaire

3 ans Michel 28 Célibataire Baccalauréat Etudiant à la

maîtrise

7 ans Judith 28 Célibataire Maîtrise A la recherche

d'un emploi

8 ans Thomas 28 Célibataire Baccalauréat Etudiant à la

maîtrise

7 ans Etienne 51 Conjoint de Baccalauréat Etudiant à la 20 ans

Ce chapitre présente donc les résultats obtenus au terme de la transcription, de la codification et de l'analyse de ces douze entretiens. Pour ce faire, il est divisé en trois sections, soit l'identité, les cadres et les réseaux sociaux.

4.1 L'identité

Les résultats qui sont présentés dans cette section sont liés aux indicateurs de l'engagement liés à la dimension de l'identité, soit « les trajectoires biographiques », « se sentir utile », « donner un sens à sa vie » et « la perception de la conjoncture sociohistorique ». Dans les lignes qui suivent, nous analysons donc les propos des répondants en lien avec ces quatre indicateurs tout en y ajoutant des éléments qui ont émergé lors de l'analyse des entretiens.

4.1.1 Les trajectoires biographiques

Tout d'abord, rappelons que, dans le cadre de ce mémoire, les trajectoires biographiques font référence aux différentes façons dont les individus tentent de rendre compte de leurs parcours en racontant un récit destiné à justifier la position où ils sont rendus à un moment donné. La mise en lumière des trajectoires biographiques permet de mieux comprendre le processus ayant mené au maintien de l'engagement des militants écologistes. Pour ce faire, nous avons choisi de diviser la vie des répondants en trois phases : l'enfance, l'adolescence et l'âge adulte.

4.1.1.1 L'enfance

Pour la majorité des gens interviewés, la période de l'enfance a été marquante sur le plan de la construction de leur identité écologiste. Contrairement aux militants qui ont surtout été influencé par des amis écologistes durant leur adolescence, certains militants l'ont davantage été par leurs parents ou leurs grands-parents au cours de leur enfance.

Certains affirment avoir eu la chance de côtoyer des modèles d'engagement lorsqu'ils étaient petits qui continuent de les inspirer à l'âge adulte :

J'ai l'impression qu 'avec un peu de volonté j e vais être capable de continuer à m'impliquer parce qu'en même temps j ' a i des modèles dans ce sens-là. J'ai vu mon père s'impliquer quand j'étais petite (Geneviève) .

D'autres ont baigné dans un milieu empreint de solidarité, ce qui a influencé leur désir d'engagement par la suite:

Si je vais à la racine, ma mère est [origine ethnique]. Moi-même, je suis né en [lieu de naissance] alors j ' a i grandi dans un milieu où la famille est très proche, le communautaire, le quartier, le côté intergénérationnel est très présent alors j ' a i un fort attachement envers mon prochain immédiat dans un

sens. Je pense que ces racines ont eu une grande influence sur mon engagement social par la suite (Michel).

L'environnement fait partie des préoccupations majeures des parents de plusieurs

Depuis que je suis petite, je suis préoccupée par l'environnement puis ça, ça vient probablement de mes parents, particulièrement mon père. Lui, il était impliqué sur des trucs, je dirais que ce n 'était pas avec une vision écologiste au sens où on l'entend, mais c'était quand même des trucs environnementaux. Les espèces menacées, tu sais des choses plus ponctuelles, les forêts, les pluies acides (Karine).

Dans certains cas, cette influence provient des grands-parents :

J'ai une famille qui est assez proche de la nature. Mon grand-père maternel est [métier]. Donc, déjà, je suis un peu dans cet esprit-là. On a toujours eu des jardins, on avait un chalet. Quand j'étais jeune, j'habitais dans la nature, j'habitais en campagne. Ma grand-mère, elle avait trois jardins, donc il y a toujours eu cette sensibilité-là qui était présente, qui a fait que quand je suis allée en [pays], le déclic écologiste s'est fait super rapidement (Catherine).

En résumé, on constate que, dès leur enfance, le milieu familial a un impact important sur le désir d'engagement de plusieurs militants écologistes interviewés. À cet égard, ce sont souvent les parents ou les grands-parents qui exercent une influence sur la vision du monde

des futurs écologistes. Certains extraits d'entrevues révèlent aussi que la période de l'adolescence est particulièrement marquante dans le processus de construction identitaire des répondants. Toutefois, contrairement à ceux qui ont commencé à développer leur identité écologiste dès leur enfance, ce sont surtout les amis et le milieu scolaire qui ont une influence sur les futurs militants écologistes au cours de l'adolescence.

4.1.1.2 L'adolescence

Alors que certains militants disent avoir toujours baigné dans cet atmosphère, d'autres affirment s'être subitement éveillé à l'écologisme durant l'adolescence. Ainsi, on constate pour plusieurs militants une prise de conscience importante par rapport aux problèmes vécus dans le Sud, ce qui les a ensuite menés vers une réflexion importante par rapport aux problèmes environnementaux:

Aussi, le fait d'avoir vu des situations politiques en Amérique latine m'a mis très tôt dans une réflexion révolutionnaire si on veut. Alors j'étais déjà impliqué dans des mouvements politiques dans ma jeune adolescence puis il y a eu comme une prise de conscience que c 'était l'environnement qui était le problème le plus important à régler (Michel).

D'autres ont développé leur esprit critique en s'engageant dans des actions de solidarité internationale, ce qui les a menés à développer un intérêt pour les problèmes écologiques :

Avant d'être impliquée dans des trucs écologiques, j'étais plus impliquée dans des trucs de solidarité internationale. Depuis le secondaire, j'étais vraiment impliquée dans des trucs de solidarité internationale, mais il y a quand même un lien tu sais entre les rapports Nord-Sud et l'écologie. Par la bande, en étant dans des comités qui travaillaient plus sur des trucs de solidarité internationale, ces comités-là se sont mis à travailler sur des trucs écologiques, mais dans le Sud. Là, ça a commencé à m'intéresser et c 'est là que j ' a i commencé à m'impliquer dans le mouvement écologiste (Dominique).

Il faut dire que quand on parlait très peu d'environnement, moi j'étais au secondaire puis déjà j ' a i un ami qui était venu de [pays] en échange puis lui, il connaissait [un groupe écologiste] là-bas qui était très gros puis on a essayé de partir un groupe écologiste ici. Puis là, moi j ' a i fait des recherches ici puis j ' a i regardé un peu, j ' a i lu. Ce gars-là m'a inspiré et c 'est là que j ' a i commencé à m "impliquer plus activement (Michel).

Alors que durant l'enfance, les personnes interviewées semblent avoir été très influencées par leurs parents et grands-parents, on constate que cette influence provient davantage des amis et du milieu scolaire au cours de l'adolescence. Le début de l'âge adulte révèle aussi une époque marquante dans la vie des personnes interviewées puisqu'elle est souvent synonyme d'un engagement plus profond envers la cause écologiste.

4.1.1.3 L'âge adulte

Bien que pour plusieurs, l'enfance et l'adolescence aient été des périodes durant lesquelles les bases de leur engagement écologiste sont apparues, d'autres individus interrogés se sont véritablement engagés au sein du mouvement écologiste au début de l'âge adulte. Pour certains, le parcours menant vers l'engagement militant écologiste a été circonvolutif. Ainsi, plusieurs militants se sont d'abord engagés pour des causes connexes avant de développer un intérêt marqué envers la cause écologiste.

4.1.1.3.1 L'engagement pour d'autres causes

Pour plusieurs, la solidarité internationale a été une porte d'entrée importante dans le monde de la militance. En ce sens, c'est souvent une expérience concrète de solidarité internationale qui leur a ouvert les yeux sur les problématiques environnementales:

Puis là, j ' a i fait deux stages en [pays]. Dans celui que] 'ai fait en [pays], c 'était en [discipline universitaire], mais on touchait des sujets environnementaux. Ce stage-là m'a ouvert les yeux sur un paquet de problématiques environnementales (Dominique).

Je m'étais déjà impliqué dans d'autres milieux. Comme, par exemple, j ' a i été longtemps dans [groupe militant] et dans le mouvement altermondialiste, mais je me suis dit, l'environnement, c'est vraiment ça la crise majeure actuellement puis ça va vraiment mal puis si on pense vraiment en termes anthropocentriques, c'est ça qui va mener à la fin de l'humanité. C'est donc ça que je vois vraiment comme priorité et je ne me voyais pas rester inactive face à ça (Geneviève).

D'autres ont opté pour les mouvements de gauche avant de bifurquer vers la cause écologiste :

Avant de me concentrer sur l'environnement, j'étais avec les jeunes socialistes. Alors, j'étais avec eux, j ' a i participé aux manifestations. C'était plus le côté syndical, contre le capitalisme, l'impérialisme. On m'a introduit très vite à tout ce qui est Che Guevara, Fidel Castro, Simon Bolivar. Alors, je pensais que c 'était ma voie et j ' a i commencé à m'impliquer avec eux. Mon début de militance était avec eux. Ça, c'était de 17 à 19 ans environ durant les années du cégep. Maintenant, je ne suis plus dans ce genre de pensée (Michel).

On constate donc que l'engagement au sein du mouvement écologiste ne s'est pas fait de façon rectiligne pour tous et qu'une grande partie des militants se sont d'abord impliqués au sein de mouvements sociaux connexes avant de s'engager envers la cause écologiste. Il en a été de même en ce qui concerne l'engagement à l'intérieur même du mouvement écologiste. Plusieurs se sont d'abord intégrés à d'autres groupes avant de stabiliser leur engagement envers le groupe écologiste au sein duquel ils sont présentement impliqués.

4.1.1.3.2 L'engagement au sein d'autres groupes

Avant de stabiliser leur engagement au sein de l'organisme à l'intérieur duquel ils étaient impliqués au moment de l'entrevue, certaines personnes ont eu un parcours qui les a menées vers plusieurs autres organismes écologistes.

décidé d'organiser un événement dans le cadre de la semaine de l'environnement de l'Université qu'elle fréquente. C'est à ce moment-là qu'elle a pris connaissance d'un groupe écologiste qui correspondait davantage à sa vision du monde. Elle a donc décidé de rediriger ses heures d'implication vers cette organisation plutôt que vers celle dans laquelle elle était déjà impliquée.

Une autre répondante (Geneviève) dit avoir été impliquée dans un groupe qu'elle qualifie avant tout d'environnementaliste et orienté vers l'action. Cet organisme était principalement axé sur le nettoyage des cours d'eau. À la suite d'un déménagement, elle a dû abandonner son implication au sein de cette organisation. Ce n'est que quelque temps après son arrivée dans une nouvelle ville qu'elle mentionne avoir décidé de s'impliquer activement dans un groupe écologiste dont la mission lui convenait davantage.

Un autre répondant mentionne avoir priorisé l'implication dans un groupe environnementaliste étudiant avant de s'engager envers l'organisme dans lequel il est présentement impliqué :

Je suis revenu à [ville] pour commencer une maîtrise. Il y a une association étudiante et il y a un groupe, le comité politique, qui s'est détaché avec une certaine conscience environnementale. Je me suis dit : « Je suis encore étudiant, je vais essayer de m'impliquer à l'intérieur du mouvement étudiant. » On a fait certaines choses par rapport au problème de l'eau, on a essayé de s'impliquer dans la semaine de l'eau si je ne me trompe pas puis à travers ça, j ' a i essayé de m'impliquer avec le [groupe écologiste], mais ça n'a pas

vraiment été fructueux. J'ai ensuite découvert [le groupe écologiste dans lequel il est présentement impliqué] qui correspondait beaucoup plus à mes valeurs et aspirations (Claude).

C'est donc en multipliant les essais et erreurs que les personnes interviewées ont trouvé le groupe qui correspondait davantage à leur identité écologiste. Comme on le verra dans la prochaine section, il semblerait aussi que le maintien de l'engagement militant soit lié au fait d'être en contact avec d'autres écologistes au début de l'âge adulte.

4.1.1.3.3 Les contacts avec d'autres écologistes

Pour un grand nombre de participants, le fait de connaître une personne déjà impliquée à l'intérieur du mouvement écologiste a constitué un élément-clé dans leur décision de s'impliquer et de maintenir leur engagement au sein d'un groupe écologiste. C'est après avoir eu un bébé qu'une des participantes a ressenti le désir d'aller au-delà des gestes individuels et de s'impliquer dans un groupe écologiste après s'être informée auprès d'un ami :

Puis j'avais un bébé, donc à ce moment-là, j'ai contacté un de mes amis qui était un militant écologiste à qui j'ai dit : " Où est-ce que je pourrais m'impliquer? " Il m'a parlé d'un groupe qui avait l'air intéressant et c'est à ce moment-là quej 'ai commencé à m'impliquer (Karine).

Pour d'autres, c'est à l'Université que se produit une rencontre importante pour leur engagement au sein du mouvement écologiste :

Moi, dans le fond, pendant mes études au bac, il y avait un gars avec qui j'étudiais qui s'intéressait vraiment aux organismes génétiquement modifiés. Ça commençait la préoccupation pour les organismes génétiquement modifiés. Ce n'était pas autant sur toutes les lèvres, on était loin de l'étiquetage obligatoire. Puis là, les étudiants avaient organisé une petite discussion là- dessus au café étudiant donc moi, je suis allée là et puis j'apprenais plein d'affaires, ça m'intéressait puis après ça, lui, il a parlé de [l'organisme à l'intérieur duquel elle est impliquée présentement]. C'est là que j ' a i commencé à m'impliquer avec eux autres (Judith).

Pour Antoine, l'intérêt envers la cause écologiste a émergé par l'entremise de contacts avec des gens qu'il qualifie d'écologistes radicaux et qui semblaient pouvoir lui offrir un outil de réflexion sur le productivisme :

Moi, ce qui m'a inspiré dans ma jeunesse, ce sont des amis qui grimpent dans un arbre pour empêcher que la forêt soit coupée, qui mettent du sable dans la « tank à gaz » de la machine qui coupe le bois. Ce type d'action directe me

/ 'idée de dire « Tak! Tu vas sur le terrain, tu coupes le truc puis ça ne se passe pas, tu sais. Je pense que c 'est ça qui a fait que j ' a i fini par m'impliquer. »

(Antoine).

Le prochain extrait démontre que la présence d'amis actifs à l'intérieur du mouvement écologiste est une source importante de motivation pour l'engagement militant:

Tu sais, le fait de faire des choses tout seul dans ton coin, tu sais, oui, tu as l'impression de faire un petit quelque chose, mais en même temps, en étant dans un groupe avec d'autres gens, ça te montre qu'il y a d'autres gens aussi qui vont te motiver, qui te font dire : « Oui, ça vaut la peine, je ne suis pas tout seul qui pense de cette façon-là ou à essayer de changer les choses ou à essayer de poser des gestes. » (Dominique).

En résumé, comme les extraits précédents l'ont démontré, les événements marquants vécus par les militants lors de trois phases distinctes de leur vie ont une influence déterminante sur leur engagement. En effet, c'est souvent en côtoyant des militants d'expérience provenant de leur entourage que les personnes interviewées ont eu le goût de s'engager et de maintenir leur engagement au sein du mouvement écologiste et ce, à différentes phases de leur trajectoire biographique.

La prochaine section traite des valeurs fondamentales qui sont liées au besoin des militants écologistes de se sentir utile et des façons dont ces derniers préfèrent se sentir utile.

4.1.2 Se sentir utile

Se sentir utile est un besoin fondamental chez l'être humain. Comme nous l'avons vu dans la recension des écrits, ce besoin est particulièrement présent chez les personnes qui sont engagées au sein d'un mouvement social. Or, l'analyse des entretiens effectués nous révèle que, dans le cas des militants écologistes interviewés, le besoin de se sentir utile est lié à certaines valeurs fondamentales. De plus, le fait de se sentir utile se manifeste de trois façons pour les militants écologistes interviewés: sensibiliser et conscientiser, contribuer à améliorer la société et s'actualiser en aidant les autres.

4.1.2.1 Les valeurs fondamentales

Les valeurs fondamentales des répondants représentent le cadre moral par l'entremise duquel ils peuvent juger ce qui est bon de ce qu'il l'est moins d'un point de vue éthique. Dans le cas des militants écologistes interviewés, ces valeurs fondamentales incluent la participation, l'autodétermination, l'égalité et l'altruisme.

Pour Geneviève, le maintien de son engagement au sein du mouvement écologiste est lié à la défense d'une valeur fondamentale, celle de la participation. Elle affirme rêver d'une société :

[...] où la population serait plus impliquée dans les décisions puis aussi où l'information et l'éducation seraient vraiment valorisées pour que les gens développent vraiment plus un intérêt pour les questions sociales, politiques, écologiques puis qu 'ils aillent le goût de participer parce qu 'actuellement, je trouve qu 'on ne valorise pas du tout ça. J'ai souvent l'impression que la société est amorphe, puis ne s'informe pas, puis ne participe pas vraiment aux débats (Geneviève).

L'auto-détermination, c'est-à-dire la liberté de pouvoir contrôler son propre destin amène une autre personne interviewée à persister dans son engagement :

L'espèce de marche de l'histoire qui nous pousse, moi, je ne crois pas vraiment à ça. J'ai l'impression qu 'à chaque minute, on est libre de créer. C'est sûr qu 'il y a des très grandes forces sur lesquelles on n 'a pas de prise mais la société, il y a du monde qui vit dedans avec leurs idées. Si on se transforme, bien la société va se transformer aussi. L'espèce de rigidité qu'on a l'impression qu 'elle a, bien elle n 'est pas si vraie que ça (Judith).

L'égalité est une valeur mise de l'avant par plusieurs militants interviewés :

Une société idéale implique un mode de décision qui implique les gens, donc de façon horizontale. Jusqu 'à quel point on peut faire ça? Il faut voir, mais ça,

Enfin, l'altruisme est une autre valeur qui guide le maintien de l'engagement militant des personnes interviewées :

Une des caractéristiques de notre société, c 'est que la sphère éthique est petite. Je pense qu 'être écologiste, ça implique que ta sphère soit plus large que ta famille, que ta cocotte personnelle, que ta société immédiate, elle est plus large que l'humain. Dans ma sphère éthique, il y a les animaux, il y a les plantes.

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